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vendredi 31 mars 2023

Ecrans toxiques

Sur-utilisation et toxicité

                                     C'est pas mal un portable...pour téléphoner.  Mais le sur-usage de ce petit appareil, maintenant dans toutes les poches, n'est pas sans poser des problèmes psychologiques et sociaux, comme le signalent de plus en plus d'études convergentes. Comment résister aux sirènes des plate-formes dont l'usage intensif vous décroche des rapports sociaux normaux et vivants , vous enferme dans une bulle qui fait écran à la réalité, à la vraie vie, et vous enferme dans une virtualité qui isole.  Ceux qu'on a appelé les nouveaux zombies, pas seulement dans la rue. Y a-t-il encore une disponibilité et un pouvoir d'attention possible, quand on se laisse aller aux charmes des portables, qui sont infinis...  Beaucoup d'applications et de jeux sont conçus pour être addictifs.                                                                                                                                     Sabine Duflo connaît tous les pièges présentés par l'usage intensif du portable, surtout quand il est utilisé sans contrôle depuis l'enfance. Une association de parents s'est créée pour militer pour le report à l'âge de quinze ans  du premier smartphone complet. Pas seulement à causes des pièges nombreux rencontrés, mais aussi pour une maturité mieux assumée. L'inventeur de l'appareil lui-même, Martin Cooper, lance un cri d'alarme. Et les pionniers de la Silicon Valley sont les premiers à éviter l'usage précoce de l'appareil portable pour leurs propres enfants... La forme d'hypnotisme crée par une réelle dépendance débouche souvent sur des graves problèmes affectifs et intellectuels. Certains, plus privilégiés, en viennent à abandonner leur doudou  inséparable, leur instrument devenu aliénant.                                                                                                                       Le droit à la déconnection s'imposeAux parents de montrer l'exemple. La plupart de nos contemporains, que ce soit pas nécessité professionnelle ou par mode, sont tenus par une injonction qui est devenue inconsciente parfois un impératif de tous les instants: il faut être joignable, prêt à répondre au moindre appel.   Pour le médecin ou le sauveteur, on comprend. Là où l'urgence vitale, économique ou sociale ne s'impose pas, c'est plus problématique. C'est même devenu souvent une contrainte intériorisée qui nuit au quotidien, qui pollue le rapport à la vie réelle, qui pèse à tel point que s'impose à un moment le désir de se séparer, au moins pour un temps, de l'enchaînement numérique devenu pressant. Le portable n'est plus seulement un outil, mais colle à  l'existence comme une partie de soi-même au point que son absence, même passagère, devient génératrice de mal-être existentiel. Au point que de plus en plus on revendique le droit à la déconnection.          __Selon une dépêche de l'AFP déjà ancienne (Londres) - "Les utilisateurs de téléphones portables peuvent ressentir du stress et de l’anxiété s’ils se trouvent séparés de leur téléphone portable pour une période prolongée, selon une étude britannique 90% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête ont affirmé ne pas pouvoir s’empêcher de consulter leur téléphone au moins une fois par heure. Quatre personnes sur cinq disent se sentir mal à l’aise si leur téléphone est hors de portée pour une période prolongée et 84% ne laissent jamais leur portable hors de vue. Perdre son portable est pire que perdre son porte-feuille ou ses clés de maison pour 60% des personnes ayant participé au sondage. Pour une personne sur 7, être séparé de son portable se traduit par un sentiment d’anxiété ."Les gens commencent à considérer leur téléphone portable comme un être humain car il symbolise contact, amitié et attention", a commenté le docteur David Nott, spécialiste des addictions au Priory hospital de Southampton (sud de l’Angleterre), consulté dans le cadre de cette enquête".]

                                Pour un oui, pour un non. Du plus futile au plus sérieux. En toutes occasions. On comprend que cela ait un sens pour l'urgentiste et le dirigeant, pour le grand randonneur qui prend des risques comme pour la mère qui doit garder un contact précieux avec un enfant éloigné.. La rapidité de la communication et de la réaction fait partie de l'efficacité.  Mais tout est question de dosage. Pas seulement.  Que de messages envoyés, inutiles ou sans véritable contenu, sans valeur utilitaire réelle!.. Les réseaux bruissent de rumeurs, dont la vacuité ne sautent toujours pas aux yeux, des communiquants faisant chauffer inutilement les immenses centres de data. 

                                C'est la fièvre du portable, qui porte un nom: nomophobie. Jusque sous la couette. Dès le réveil. Le temps personnel s'épuise dans des échanges sans fin. "Etre sans" est vécu comme une frustration intolérable. Sans réseau, nous sommes comme Robinson, abandonnés. Vivre loin du e-contact permanent devient une souffrance. Vivre pour soi-même n'affleure plus l'esprit dans certains cas. Se taire et parler de vive voix tendent à devenir rares, même en proximité physique, de plus en plus tôt. Laisser un temps l'objet communicant tend à devenir inenvisageable, comme le doudou des petits. Le temps plein, vivant, intensément vécu, aux contacts réels s'amenuise. Les quartiers se vident de présences puisque on échange sur les réseaux sociaux avec trop d'"amis", de "followers"" en veux-tu en voilà. Pour quels bénéfices? La disponibilité devient peau de chagrin, même à l'intérieur des familles, même au cours d'un repas, même dans un couple. Et la vie dans tout ça?....                               Question de dosage, sans céder à l'addiction. Prendre le temps de vivre réellement...Débrancher, comme certains le font. Ne pas être toujours joignable comme un cadre toujours disponible, dont les heures ne sont plus comptées..

_________ Comment s'en passer...ou moins en dépendre?
                                     Un fil à la patte qu'on ne remarque plus.
Pour le cadre censé être constamment joignable même le dimanche et l'adolescent esseulé jusque dans sa classe.
               Que faire sans mon smartphone?
               C'est le vide, le désert, la désolation....
               Allo, maman, bobo!...♫♪♫ 
   Smart: chic, astucieux, intelligent... et tout ce qu'on voudra. Mon smart, c'est moi...Jamais sans mon smart.
      On ne parle pas des usage utiles de ce morceau de plastique à puces, ce couteau suisse de la communication tous azimuts.
        Très bien pour l'urgentiste, le professionnel pressé, le blessé isolé...
   Tout est question de dosage, comme certains produits toxiques, qui peuvent guérir ou tuer.
  Pour le reste...
                     Coupezconseille un sage un peu technophobe.
Pour échapper à la tyrannie de l'appareil à puce.
..Pour que  le petit colifichet pour adultes inconséquents et immatures retourne à sa place : celle d'un simple outil occasionnel
    Il n'a pas tout à fait tort quand il parle de merveilleux gadget de la vacuité, désignant cet appareil comme le paradigme de notre folie actuelle. Il a bouleversé nos relations, brisé notre faculté d'aller vers l'autre et de l'écouter ; il a transformé notre rapport au temps et à l'espace, faisant de son utilisateur une abeille butineuse, incapable de rester en place, de fixer son attention sur un moment unique....
      Il est vrai qu'il crée une dépendance très problématique, qu'il constitue un  fléau scolaire, allant jusqu'à une certaine  robotisation des esprits, à une dépendance consentie,  à un totalitarisme mou.
   "... Le téléphone portable, Facebook participent de l’érosion de l’institution scolaire, parce qu’ils en sont exactement l’antithèse. Mélanges des domaines public et privé, ils s’opposent à l’exigence que l’élève, en entrant dans l’enceinte scolaire, quitte son monde privé pour l’espace public, abandonne ses goûts personnels et adopte les règles communes, mette de côté ses opinions pour acquérir des savoirs. Le portable qui vibre en cours, l’élève qui y jette un œil ou tape sur son clavier posé sur ses genoux en faisant semblant d’écouter signifient que la coupure institutionnelle n’existe plus, que l’élève est devant son professeur un individu à part entière, dont la vie est plus urgente et importante que tout ce qui pourra lui être enseigné. De même, quand les élèves passent jusqu’à 3 heures par jour sur Facebook et deux heures devant la télévision, mais lisent au mieux 2 heures par semaine et travaillent chaque soir moins d’une heure, c’est que le savoir est démonétisé, que le narcissisme et le divertisse- ment l’ont emporté sur la constitution de soi par la culture..."
    L' usage intensifs des sms n'est pas sans conséquences.
         Twitter devient une activité chronophage et une béquille aux  manques de relations réelles.
   L'exacerbation du narcissisme s'y exerce sans frein.
        Voici qu'arrivent la I-watch et les lunettes Google...
Prêt pour une traçabilité  maximale, pour le plus grand bonheur des sites marchands.
      Il serait temps de se déconnecter pour respirer. 
Pour vivre...

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jeudi 30 mars 2023

Varia

1 __ U-sant!..

2 __ Le piège

3 __ Copie à revoir

4 __ Juifs US et Bibi

5 __ L'homme paradoxal

6 __ Fin de consensus?              

7 __ Allemagne: inégalités

8 __ Nouveau fléau

9 __ Pillage fiscal

10 __Maîtriser la finance

11 __Etre Premier ministre

12 __Disruption en panne

13 __Qui sont les BB? (2)

14 __Croire ou ne pas croire      ______________

mercredi 29 mars 2023

Bienveillance à tout va?

 D'une notion ambiguë

                                               S'il est une qualité humaine à promouvoir dans les rapports interpersonnels souvent tendus ou possiblement conflictuels, c'est bien celle de le bienveillance. Qui dirait le contraire? .... Seulement voilà, comme beaucoup de valeurs, elle peut être inversée ou dénaturée dans certaines circonstances et même utilisé à  contre-sens ou à des fins de séduction ou d'emprise de manipulation. Ainsi est fait le langage humain, qui peut être ambivalent et doit souvent être interprété ou redressé, remis sur ses pieds.  C'est ainsi que dans un certain langage pédagogique, trop souvent en vogue depuis peu, la notion de "bienveillance",  souvent recommandée et utilisée, alors qu'elle devrait aller de soi, dans un contexte de conflits qu'il faut désamorcer, de tensions qu'il faut réduire. Ce mauvais bon sentiment, comme le dit paradoxalement Michaut, demande une approche critique dans beaucoup de cas, comme un révélateur d'impuissance ou d'abandon.       


                                                                 ___ Dans le monde de l'entreprise aussi la notion fait problème, prônée et encouragée quand elle est loin de s'exercer.  "...« Le monde du travail n’est pas gentil. » D’emblée, les initiateurs de l’Appel à plus de bienveillance au travail, aujourd’hui signé par plus de 300 entreprises, ont pris soin de désamorcer une critique qui vient aussitôt à l’esprit. Dès que l’on entend parler de bienveillance dans l’entreprise, les remarques acerbes fusent : « c’est de la philosophie guimauve », « l’entreprise n’est pas un monde de bisounours », etc.  De fait, comment parler de bienveillance quand la pression sur le travail est devenue si forte que l’on voit partout des réductions de personnels, une précarisation de l’emploi, une augmentation du stress et un boom du burn-out ? Dans un tel contexte, l’appel à la bienveillance a quelque chose de décalé, voire d’indécent. Mais, rétorquent ses défenseurs, c’est justement parce que les temps sont durs qu’il faut s’employer à adoucir les relations de travail autant que faire se peut. La bienveillance n’est pas une philosophie chamallow de gentils idéalistes, c’est au contraire un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés. Ce n’est pas une berceuse illusoire dans un monde idéal, mais plutôt une exigence humaine face à la dureté des temps.                                                                                                                                     Ce mouvement en faveur de la bienveillance au travail a pris corps depuis quelques années : il s’inscrit dans un mouvement plus vaste en faveur de la promotion de la « gentillesse » dans la société. L’initiative a été d’abord été lancée par le Mouvement mondial pour la gentillesse (World Kindness Day), un collectif d’ONG, apolitique et areligieux, né à Singapour en 2000 et qui a instauré la Journée internationale de la gentillesse qui a lieu tous les ans le 13 novembre. L’appel à la bienveillance a été relayé à l’école et à l’hôpital, dans les collectivités territoriales. En 2014, le ministère de l’Éducation nationale a publié un guide, Une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves. Destiné aux équipes éducatives, ce guide vise à aider à « repérer les signes de mal-être des élèves », et agir pour « établir un climat scolaire serein ». Concrètement, les personnels sont invités à repérer les signes du mal-être des élèves – indisciplines, jeux violents, signes de fatigue en sont des indices –, puis à alerter l’équipe et agir en conséquence : s’entretenir avec l’élève, recevoir les parents, alerter s’il le faut la protection de l’enfance. À noter que dans ce guide, le mal-être est considéré comme exogène à l’école : le poids des programmes, les mauvais résultats, l’attitude de certains enseignants ne sont pas pris en compte comme sources éventuelles de mal-être. Dans les hôpitaux aussi, des chartes de bienveillance ont été édictées. Elles soulignent l’importance du confort psychologique et moral du patient. Être bienveillant, c’est considérer le malade comme autre chose qu’un corps à soigner. Il est une personne, dont il convient de respecter l’intimité. Toute humiliation doit être évitée, tout cas de malveillance signalé
L’appel à la bienveillance a fait une entrée remarquée dans le management. Simple gadget humaniste qui voile la dureté des relations au travail ou enjeu fondamental de la qualité de vie au travail ?                     « Le monde du travail n’est pas gentil. » D’emblée, les initiateurs de l’Appel à plus de bienveillance au travail, aujourd’hui signé par plus de 300 entreprises, ont pris soin de désamorcer une critique qui vient aussitôt à l’esprit. Dès que l’on entend parler de bienveillance dans l’entreprise, les remarques acerbes fusent : « c’est de la philosophie guimauve »« l’entreprise n’est pas un monde de bisounours », etc.,,,,De fait, comment parler de bienveillance quand la pression sur le travail est devenue si forte que l’on voit partout des réductions de personnels, une précarisation de l’emploi, une augmentation du stress et un boom du burn-out ? Dans un tel contexte, l’appel à la bienveillance a quelque chose de décalé, voire d’indécent. Mais, rétorquent ses défenseurs, c’est justement parce que les temps sont durs qu’il faut s’employer à adoucir les relations de travail autant que faire se peut. La bienveillance n’est pas une philosophie chamallow de gentils idéalistes, c’est au contraire un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés. Ce n’est pas une berceuse illusoire dans un monde idéal, mais plutôt une exigence humaine face à la dureté des temps.                                                                                       Ce mouvement en faveur de la bienveillance au travail a pris corps depuis quelques années : il s’inscrit dans un mouvement plus vaste en faveur de la promotion de la « gentillesse » dans la société. L’initiative a été d’abord été lancée par le Mouvement mondial pour la gentillesse (World Kindness Day), un collectif d’ONG, apolitique et areligieux, né à Singapour en 2000 et qui a instauré la Journée internationale de la gentillesse qui a lieu tous les ans le 13 novembre.  L’appel à la bienveillance a été relayé à l’école et à l’hôpital, dans les collectivités territoriales. En 2014, le ministère de l’Éducation nationale a publié un guide, Une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves. Destiné aux équipes éducatives, ce guide vise à aider à « repérer les signes de mal-être des élèves », et agir pour « établir un climat scolaire serein ». Concrètement, les personnels sont invités à repérer les signes du mal-être des élèves – indisciplines, jeux violents, signes de fatigue en sont des indices –, puis à alerter l’équipe et agir en conséquence : s’entretenir avec l’élève, recevoir les parents, alerter s’il le faut la protection de l’enfance. À noter que dans ce guide, le mal-être est considéré comme exogène à l’école : le poids des programmes, les mauvais résultats, l’attitude de certains enseignants ne sont pas pris en compte comme sources éventuelles de mal-être.   Dans les hôpitaux aussi, des chartes de bienveillance ont été édictées. Elles soulignent l’importance du confort psychologique et moral du patient. Être bienveillant, c’est considérer le malade comme autre chose qu’un corps à soigner. Il est une personne, dont il convient de respecter l’intimité. Toute humiliation doit être évitée.                               Transposée à l’entreprise, la bienveillance se décline selon trois principes élémentaires. Le premier rappelle tout simplement que les êtres humains ne sont ni des machines ni de simples fonctions dans un organigramme. Ils ont besoin de comprendre le sens de ce qu’ils font et d’avoir en retour, non seulement un salaire, mais quelques gratifications morales. Confier une mission ne se résume pas à donner des ordres et des consignes : cela doit s’accompagner d’encouragements, de remerciements et parfois de quelques compliments quand le travail est bien fait. Un management bienveillant ne bannit pas nécessairement les critiques – voire les sanctions – qui s’imposent parfois ; mais il évite de dénigrer les personnes. Il s’agit avant tout de chasser toutes les pratiques perverses : les injonctions paradoxales, les exigences démesurées, le management par le stress, le harcèlement, le mépris et l’humiliation. Respecter la personne autant que la fonction revient à faire preuve d’attention à autrui. Demander à un collègue des nouvelles de sa famille ou de sa santé ne relève pas simplement du savoir-vivre : il arrive que l’on découvre à l’occasion l’existence de problèmes privés (un divorce, une maladie, le départ d’un enfant à l’université). Beaucoup de managers préfèrent ignorer ces questions par mécanisme de défense (« je ne suis pas leur nounou »). Pour Marie-Christine Bernard, auteure d’Être patron sans perdre son âme (Payot, 2013), un simple mot de soutien, une écoute suffisent à faire du bien. Certes, le manager n’a pas vocation à intervenir sur les enjeux personnels ; il n’est ni un psychologue ni un ami. Mais l’entreprise est un lieu de travail autant qu’un lieu de vie, et les êtres humains ne se transforment pas subitement en une fonction en franchissant la porte de leur bureau.    Au travail, lieu de coopération par excellence, les motifs de discorde sont aussi multiples. Les relations hiérarchiques, les conflits de territoire, les désaccords sur les objectifs ou sur la façon de faire sont omniprésents ; sans même parler des personnalités qui ne s’accordent pas. Éric Albert rappelle aussi que les critiques malveillantes, les jugements à l’emporte-pièce, les reproches acerbes et méchants ne sont pas à sens unique. Il existe celles de managers malveillants, hautains et méprisants, mais aussi celles des salariés entre eux ou des salariés à l’égard de leurs managers. Les conflits entre personnes s’enveniment souvent sous la forme de clans : amis et ennemis, méchants et gentils. Certaines personnes se démarquent pourtant par leur capacité à déminer les conflits. On parle aujourd’hui de « toxic handlers » pour les désigner (encadré ci-dessous). Cette qualité humaine est sans doute un trait de personnalité. Mais elle peut aussi se cultiver : les techniques de communication non violente, de maîtrise de ses émotions, les modèles d’autorité non agressive font partie des pratiques de la bienveillance.    Un autre principe de bienveillance porte sur le respect de bonnes conditions de travail : éviter les réunions à rallonge, les dérangements intempestifs, les appels ou courriels hors du temps de travail, veiller aussi à l’aménagement d’un espace de travail et d’un matériel appropriés. La bienveillance passe enfin par un souci des managers pour assurer de bonnes conditions de travail. L’aménagement de son espace de travail, les transports, les repas, les gardes d’enfants ne sont pas des questions annexes. Tout ce qui relève de l’aménagement des conditions de travail relève de la bienveillance et du bien-être.   Les principes de bienveillance sont au fond très simples : promouvoir l’attention à autrui, veiller à la qualité des relations personnelles et aux bonnes conditions de travail pour chacun......En fait, les modèles théoriques issus de la théorie des jeux démontrent qu’il est bénéfique pour tous de jouer la carte de la bienveillance. Car il existe dans toute activité humaine un principe de réciprocité : le don appelle le contre-don, le respect appelle son retour. Et sur le terrain, il ne manque pas de belles histoires pour illustrer la théorie.             En 2013, le Prix de la stratégie de la bienveillance a été décerné à Florence Pratlong, créatrice de la fromagerie Fédou, installée en Lozère. L’histoire raconte que cette chef d’entreprise bienveillante a apporté beaucoup de bien autour d’elle : l’embauche de salariés a permis de faire vivre l’école du village en voie de fermeture ; ses salariés sont ravis d’être considérés, écoutés et associés aux décisions. Elle a noué avec ses fournisseurs un contrat de confiance pour assurer le prix du lait de brebis. Bienveillance à l’égard des clients, des fournisseurs (de lait), des salariés. « L’écart de performance est énorme », se réjouit F. Pratlong. La productivité a augmenté de 25 %, les ventes ont suivi. etc. La dynamique serait donc vertueuse. La stratégie de la bienveillance serait donc un levier de performance.            Il reste que pour une belle histoire, il existe sans doute beaucoup de déconvenues. Pour une réussite comme Fédou, combien d’entreprises en crise ont précipité leur chute parce qu’un chef d’entreprise attaché à son personnel a hésité à licencier à temps? Combien de managers gentils et compassionnels n’ont pas eu le courage de sanctionner un salarié et se sont vus reprocher ensuite leur faiblesse par d’autres collègues ?   C’est à l’heure actuelle la principale limite de cette belle idée : la bienveillance fonctionne tant que les entreprises fleurissent, ou que les salariés se serrent les coudes autour d’un leader charismatique et entreprenant. Mais peut-on transposer cette dynamique d’équipe conquérante aux grandes entreprises, aux administrations ou aux entreprises en difficulté ?     Même pour les salariés, la gentillesse n’est pas forcément payante. Une étude américaine (2011) a montré que les salariés les plus exécrables gagnent plus que leurs collègues plus gentils ! Les hommes considérés comme « désagréables » par leurs collègues gagneraient en moyenne près de 20 % de plus que leurs aimables collègues. La différence est moins marquée chez les femmes : les « méchantes » ne gagnent que 6 % de plus que les « gentilles » .....                                                                                                                         ___....Les initiatives en faveur de la bienveillance au travail peuvent être vues comme une réaction à la dureté des temps : elle est associée à la thématique montante du bien-être au travail  . Les sceptiques et critiques y verront au mieux une illusion, au pire une stratégie manipulatoire. Ses promoteurs y voient un levier de la performance ou une façon de s’ennoblir (car on gagne toujours à tendre la main). Laissons le dernier mot à Jean-Yves, un DRH rencontré lors d’un stage de formation. Lui qui travaille dans un secteur difficile, l’imprimerie, a toujours cherché à gérer les situations compliquées avec le maximum de justice et d’humanité. Il éprouve une grande amertume quand, ayant fait son travail de son mieux, il doit essuyer critiques, attaques injustes et blessantes. À ses yeux, la bienveillance a peu de retombées économiques, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une valeur essentielle : « Il faut faire les choses avec bienveillance parce qu’on estime que c’est juste et non pour en attendre une récompense. La bienveillance n’est pas forcément payée de retour. L’importance est d’agir selon sa conscience : c’est le principal bénéfice à en attendre. » .......                                                                                 ___  Ah! la journée de la gentillesse...      __________________________

mardi 28 mars 2023

Pacte enseignant

 Revaloriser, disent-ils...

                                    Depuis un certain nombre d'années, l'école n'est plus au centre des débats et des préoccupations de ceux qui se succèdent, non seulement rue de Grenelle, mais surtout dans les rangs du pouvoir. On se demande même si elle est encore républicaine, au sens où l'entendaient ses fondateurs et ses vrais rénovateurs. En tous cas, elle n'est plus une priorité nationale et les conditions de son exercice se sont dégradées, sous l'effet de l'évolution des moeurs, des attentes parentales, mais surtout d'une trop grande et aveugle "ouverture" au monde extérieur, au nom d'une "modernisation" plus qu'ambiguë. Au nom de cette même modernité, le numérique a pris une place excessive, reléguant la parole de l'enseignant au second plan, celui de "gentil accompagnateur" dans le nouveau monde des tablettes à tout va. Les consignes de l'OCDE sont passées par là, dans une société invitée à libéraliser tous ses services. Pour les plus lucides, la question est: comment reconstruire l'école? Le malaise est bien réel pour ceux qui sont en première ligne, soucieux de leur mission si particulière. Certains jettent l'éponge.   


                                          -- Le nouveau pacte enseignant annoncé n'est pas fait pour améliorer les choses, comme le souligne un responsable de la formation:   "...La revalorisation des professeurs par le « pacte enseignant » ne laisse espérer ni bénéfice décisif pour les élèves, ni réponse aux besoins des enseignants. Elle s’apparente plutôt à une ultime humiliation. L’exécutif fait le pari que le processus continu de dégradation du pouvoir d’achat des professeurs est de nature à leur faire accepter le conditionnement d’une revalorisation qui, en fait, n’en n’est pas une. Aux enseignants qui s’étaient entendu promettre une revalorisation générale et « inconditionnelle d’environ 10 % », la promesse est à présent celle de tâches supplémentaires rémunérées. Ce nouvel épisode de la mise en transformation du système semble surtout cumuler dogmatisme et improvisation. Un sentiment d’improvisation lié aux hésitations dans la présentation des tâches supplémentaires constitutives du pacte, mais aussi à la demande faite aux professeurs des écoles de rejoindre le collège pour y assurer des heures de soutien. Pause méridienne et temps de décharge des directeurs écartés, la solution du mercredi matin va contraindre à déporter les temps de formation continue sur les fins de journées. Restent posées les questions des enseignants travaillant le mercredi et de ceux résidant loin de leur lieu d’exercice. Quel bénéfice économique d’une ou deux heures de soutien, une fois déduits les frais de route, de garde d’enfant ou d’une nuitée supplémentaire sur place ? Au-delà des questions pratiques, c’est l’absence de considération pour les personnels, qui frappe le plus. Comment entendre la nouvelle injustice à l’encontre des femmes, quand nul n’ignore les raisons sociales et culturelles qui leur rendront plus difficile qu’aux hommes l’accès aux tâches de la revalorisation ?                                                                                                                                         Ce conditionnement de la revalorisation écarte l’idée même de revalorisation. Il s’agit d’un accroissement rémunéré de la charge de travail, aucunement d’une revalorisation actant les retards accumulés ces dernières années. La démarche n’a pas été de considérer qu’il y avait des besoins pédagogiques à satisfaire. Elle a consisté à créer une « coquille vide », le pacte, au service de principes dogmatiques, puis à chercher avec quoi la remplir. Le primat est celui du « travailler plus » pour retrouver un pouvoir d’achat mis à mal par les choix et les mesures politiques adoptés depuis une quinzaine d’années. Or, les professeurs des écoles français sont, avec ceux d’Irlande et des Pays-Bas, les enseignants assurant le plus grand nombre d’heures de cours en Europe. Quand la moyenne est de 720 heures annuelles, ils en effectuent 900. Ces heures nécessitant de la préparation, il n’est pas étonnant que le temps de travail hebdomadaire médian des professeurs français soit de 43 heures contre 40 heures pour la moyenne des cadres A de la fonction publique d’ État. Rappelons que les heures que les professeurs des écoles effectuent au-delà de leur obligation de service ne donnent lieu à aucune rémunération ni compensation, contrairement à nombre d’autres professions. Rappelons que ces mêmes enseignants travaillent dans les classes présentant les taux d’encadrement les moins favorables parmi 26 pays européens étudiés par la DEPP. Rappelons, enfin, que les écoles n’ont pas été conçues pour répondre aux impératifs du travail en équipe et pas plus pour le travail personnel des enseignants. Pourtant, à terme l’idée est que les professeurs assurent une présence d’une plus grande amplitude horaire dans leur école. Or, les pays ayant adopté ce fonctionnement n’ont pas institué un temps de travail face à élèves aussi conséquent qu’en France et c’est ne pas considérer le temps de préparation requis, contrairement à des temps de rencontre ou de bilan. C’est bien une posture idéologique qui préside au conditionnement de l’amélioration des revenus des enseignants, aucunement une posture objective et rationnelle.                                                                                Les choix de ces dernières décennies ont conduit l’école française entre les 20e et 25e places des enquêtes internationales sur les résultats des élèves, mais aussi sur les compétences psychosociales, le climat scolaire, le bien-être et la confiance des élèves et enseignants, la qualité de vie au travail. Pour les enseignants français la décennie écoulée les a conviés au bal des privations, les invitant à une valse à cinq « D » : déclassement, dévalorisation, déconsidération, déqualification, déshumanisation. Cette convergence des privations fait le lit des renoncements et du mal-être professionnels. Elle démobilise, installe les amertumes, la défiance et les tensions au travail. Elle dicte le deuil de l’efficacité en organisant une humiliation institutionnalisée, strict opposé de la reconnaissance.                                                                 Lucas Chancel, économiste, a relevé que « les jeunes enseignants sont passés d’un salaire équivalent à 2,3 fois le SMIC en 1980 à un salaire à peine au-dessus du SMIC aujourd’hui (1,2 fois le SMIC) ». L’OCDE confirme que nos enseignants du primaire ayant quinze ans d’expérience gagnent environ 20 % de moins que ceux de l’ OCDE, les plaçant parmi les plus mal payés des pays riches. Entre 2005 et 2019 les salaires des professeurs de l’ OCDE ont augmenté en moyenne de 11 %. Sur la même période ils ont baissé de 2 à 6 % en France. Depuis 2000, la baisse est accentuée, entre 7 et 10 %. Les salaires enseignants connaissent un décrochage plus marqué que ceux des autres cadres de la fonction publique. Ce décrochage salarial s’observe tout autant vis à vis du privé, les salaires des professeurs d’élémentaire étant inférieurs de 22 % à ceux des actifs du privé.                                                                  La forte dégradation salariale des métiers de l’enseignement affecte leur attractivité et contribue à l’altération de leur image. Quand les enseignants finlandais disposent d’un statut social les assimilant aux médecins, les professeurs français flirtent avec le statut de « smicard ». Une « smicardisation » à Bac + 5. Un corps professionnel régulièrement publiquement déconsidéré par ses propres responsables, de M. De Robien à M. Blanquer, en passant par M. Darcos. Il n’y a pas moins de déconsidération dans des lieux de travail vétustes, dans un management infantilisant et injonctif, véritable repoussoir pour les candidats au professorat, facteur d’exaspération et de démobilisation pour les actifs et vecteur d’échec pour le système. L’accroissement des démissions, des « burn-out » et l’expression massive du mal-être des enseignants ne sont pas entendus. A la demande de confiance et de souplesse, le ministère ne sait répondre que par des cadres contraignants, des injonctions pédagogiques et l’introduction d’un rapport hiérarchique entre directeurs et adjoints.                                                    Un professeur des écoles dispose de 108 heures d’obligation de service, dont 48, soit 1 H 20 par semaine, pour le travail en équipe, les rencontres avec les parents et partenaires, l’accueil d’un élève handicapé, les projets etc. Il faudrait ajouter la lecture des ressources, textes et circulaires, les conseils école – collège et tant d’autres choses. Comment ce professeur peut-il ressentir l’insistance de son administration à conditionner sa revalorisation à du travail supplémentaire, alors qu’il en assume d’ores et déjà un nombre excédant largement ce qui est dû, cela à titre gracieux ?     La déqualification réside dans des formations initiale et continue carencées, incapables de répondre aux enjeux professionnels. Elle est tout autant dans le recours à des enseignants contractuels dont les quatre jours dits de formation complètent un constat de déliquescence.                En instaurant des formes de travail « à la carte », en introduisant une logique de tâches optionnelles potentiellement différentes selon les enseignants d’une même école, le pacte est la promesse d’une plus grande dissémination des équipes pédagogiques. Il est de nature à renforcer la solitude du métier de professeur, plutôt que d’en faire un métier fondamentalement collectif. Les promoteurs du pacte semblent obsédés par la volonté d’optimiser le temps de mobilisation des professeurs. En occupant chaque interstice de leur temps professionnel on parviendra, avant tout, à faire disparaître des opportunités de collaboration et d’innovation, mais aussi de régulation du stress professionnel et des risques de conflits. Les questions de la santé et du bien-être des personnels demeurent reléguées et négligées. Les enseignants français affichent une dégradation de leur moral et une souffrance beaucoup plus conséquentes que leurs homologues de l’ OCDE.                                                                                     Aujourd’hui, la transformation du management des organisations qui ont compris les enjeux de la réussite repose sur la responsabilisation de leurs salariés et sur leur engagement au sein d’équipes maîtrisant leur travail dans une plus grande autonomie. Elles ont compris le rôle majeur de la qualité de vie au travail, notamment dans l’enjeu du recrutement des jeunes, l’importance de considérer leurs employés et de les impliquer dans l’adaptation du travail. Dans le même temps, l’éducation nationale prend le parti d’un contresens historique. Quand les échecs et les dysfonctionnements appellent à considérer les salariés non comme un coût devant être abaissé mais comme un investissement, quand le métier d’enseignant n’a jamais autant nécessité de coopération responsable, le ministère de l’éducation nationale formate le travail en modules déconnectés et désocialise professionnellement les enseignants. En imposant le pacte, le ministère créé une antinomie du travail reposant sur l’autonomie, l’intelligence et l’initiative de ses personnels. Le pacte réclame des noms et des heures à comptabiliser. Du chiffre, si possible beaucoup de chiffre.                                                                       En ne s’employant pas à remédier au quintyque « déclassement, dévalorisation, déconsidération, déqualification, déshumanisation » autrement que par un saupoudrage de primes soumises à des exigences supplémentaires, le ministère de l’éducation nationale fait œuvre d’humiliation. Après les promesses non tenues, il demande à ceux qui ont été socialement rétrogradés de « mériter » la récupération de ce qui leur a été retiré. Loin de leur soumettre ou d’élaborer avec eux un projet pour l’avenir, il les enjoint de s’inscrire dans des dispositifs qui semblent plus destinés à les contraindre qu’à répondre aux difficultés et aux besoins essentiels des élèves. Ces derniers ne trouveront pas leur compte, ni les réponses à leurs difficultés, dans ces dispositifs qui sont des artifices consommateurs de temps et de crédits. Ils trouveront face à eux de plus en plus d’enseignants fatigués, désillusionnés et pressés.                                                                                                                                                     Il y a humiliation lorsque n’est pas donnée à ceux qui œuvrent, la possibilité de bien faire leur travail, comme il y a humiliation à renforcer les sentiments de subordination et d’exécutant. Le pacte est de nature à créer les conditions de la mise en situation de « job strain » des enseignants, lorsque le salarié ne dispose plus de marge de manœuvre individuelle suffisante pour faire face aux exigences ressenties dans son travail, entraînant tension et mal-être pouvant conduire à une dégradation de la santé physique ou mentale. En France, 32 % des travailleurs disent « subir une tension au travail », une « demande excessive de travailler vite », « une quantité excessive de travail » et « manquer de temps pour le faire correctement ». Les troubles psychosociaux représentent un coût de plusieurs milliards d’Euros, la France étant particulièrement concernée en raison de la mauvaise qualité de son organisation du travail et de son management. Elle cumule tout autant un mauvais taux d’engagement des salariés et le record européen pour leur désengagement actif. On mesure l’état du travail et de la prise en compte de sa qualité de vie, dans notre pays. Manifestement, l’éducation nationale n’a pas pour projet de déroger à cette carence et préfère persister dans la voie du pire.                                                                                                                                                         La question se pose de savoir et comprendre pourquoi les enseignants ont été soumis, ces quinze dernières années, à un régime de déclassement et de privation. Si, de façon générale, la fonction publique d’ État a été impactée au cours de cette période, pourquoi le monde de l’éducation a-t-il été particulièrement plus affecté que les autres administrations ? Conséquence d’un électorat moins favorable que le reste de la fonction publique aux candidats élus ? Projet de société reposant sur une asymétrie sociale d’éducation ? Analyse prospective considérant que l’éducation n’appelle pas à de l’investissement, mais plutôt à l’instauration des conditions favorables à une « nouvelle donne libérale » ? Le modèle du pacte enseignant déconnecte la rémunération du salaire. Il conditionne cette rémunération à l’accomplissement de tâches. Il définit l’acte d’enseignement en des espaces – temps morcelés, en une accumulation de dispositifs disjoints choisis « à la carte » par des professeurs devenant prestataires. Il réintroduit une forte dimension de « silo » dans un travail dont les modalités isolent l’enseignant, le décrochent de son équipe d’école. Le projet de pacte porte les prémices d’une « ubérisation » de l’enseignement. L’ubérisation repose sur une transformation digitale des métiers, or, les plateformes numériques dédiées à l’enseignement ne cessent de se développer, sur le modèle de « Chegg » et de bien d’autres aux Etats-Unis, mais aussi en France. L’enjeu n’est d’ores et déjà plus de savoir si cela est nécessaire, efficace, souhaitable ou pas. Il est de s’atteler à penser et refonder notre école en l’affranchissant de modalités et de principes, pour certains centenaires. Il est de créer les conditions d’une école ambitieuse et juste pour tous ses élèves, comme d’autres pays sont parvenus à le faire. Il n’y a aucune chance que les empilements de mesures et les juxtapositions de dispositifs du type « pacte » puissent constituer un salut. Ils ne font que faire perdre sens au système. La seule alternative est que l’administration se positionne enfin en appui d’unités pédagogiques au sein desquelles enseignants et responsables, qualitativement formés et reconnus, travaillent collectivement à la déclinaison d’un projet éducatif national, dans le respect, la confiance et la responsabilité.  [Thierry Lépineux] _____________

lundi 27 mars 2023

Point d'histoire (rappel)

Une (autre) guerre de trop

                                     Une guerre, quelle qu'elle soit, est toujours "de trop". Ce phénomène récurrent, expression de la volonté de puissance, de l'hubris, sous toutes ses formes, porte toujours dans son sillage destructions et malheurs humains. Mais certaines nous apparaissent encore moins justifiées que d'autres. Par exemple, dans la longue série des guerres américaines, nous gardons encore en mémoire celle entreprise en Irak qui se termina pas un fiasco absolu, pour ne pas parler de l'Afghanistan, malgré les moyens déployés, conflit meurtrier dont le pays garde encore des cicatrices vives. La propagande de guerre, parfois grossière, joua un rôle central dans le déclanchement des confits, sous la tutelles des néo-conservateurs. 


                                                          Les leçons de ces conflits, pour ne citer qu'eux, n'ont pas été retenues...et les peuples sont sans mémoire. Il n'y eu pas que la grossière manipulation du général Colin Powel - trompé-, qu'on envoya au front pour fournir des arguments susceptibles de déclencher une action d'envergure. Il y eu les alliés du jour comme Tony Blair, appelé le caniche de Bush, qui en rajouta une couche. Le bon Mr Biden participa lui aussi activement à ce projet d'invasion. Rumsfeld en fut un artisan diabolique. Tout ça pour ça!....Les néoconservateurs prétendaient vouloir établir une démocratie, par le biais d'une "destruction créatrice". On aboutit à un chaos qui dure... 

                                                             _____________________________

dimanche 26 mars 2023

En deux mots

__ Lunaire

__ Giec en retrait?

__ Dos au mur

__ Mal ficelé

__ Tout faux                     

__ Achtung!

__ Fin de carrière

__ Anomalie française

__ Charles attend...

__ Police pas policée

__ Verticale de la peur                         

__ Les "dépossédés"

__ Autoroutes en question

__ Quoi qu'il en coûte?

 __ Loi "bonne concience"?

          ____________________ Revue de presse     _________

samedi 25 mars 2023

Charles attend...

 Il peut défaire sa valise...pour un temps.

            La galerie des glaces est prête...

                Ils ne font pas dans la dentelle...

    Schocking!                                                           

Pas bonnes mines

 Un record

                              La santé écologique de ce immense pays n'est vraiment pas bonne, même si les terres sont sans fin...Le bilan carbone ne faiblit pas, au contraire, et on voit mal comment il pourrait se réduire dans les prochaines années. "...En 2007, le Canada était le 7e plus gros émetteur de CO2 au monde, avec environ 2 % du total des émissions, et l'un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre par habitant (en raison notamment de l'exploitation des sables bitumineux). Le Canada est le 5e plus gros producteur mondial de pétrole brut et de gaz naturel, ainsi qu'un des plus gros producteurs d'hydroélectricité au monde. L'empreinte écologique par personne du Canada était en 2012 de 9 hag, ce qui est très supérieur à la moyenne mondiale (2,6 hag), en raison d'un mode de vie très consommateur en énergie fossile . Il  s'agit de l'une des plus fortes empreintes au monde...." (Wiki)   Résultat de l'extraction à grande échelle des gisements miniers, gaziers? et pétroliers. Malgré les promesses de Trudeau, sous la pression des écologistes, un virage reste à inventer. Pour l'instant, c'est une faillite.... L'industrie minière, notamment, est montée du doigt, pas seulement sur le territoire national.  Car elle s'exerce un peu partout dans le monde, notamment au Mexique et en Colombie britannique, où les scrupules sont moindres. Les vestiges de la mine Giant, par exemple, sont toujours là, et pour longtemps. Dans une partie de l'Alberta, c'est la désolation...A l'étranger, certaines méga-firmes se comportent comme des conquistadors...                                                                                     Le Canada est -il le paradis des exploitations minières?

         Le vaste pays ne manque pas de ressources souterraines, qui constituent une bonne part de sa richesse. En plus d'être aussi un petit paradis fiscal.
     Pays qui s'est fait une spécialité de prospecter et d'exploiter aussi à l'étranger: en Amérique Latine, en Afrique, en Nouvelle Calédonie...en Europe.
     Les ressources naturelles diverses ne font pas défaut, jusqu'ici.
   Le pays est devenu une plaque tournante de l’industrie minière: "Trois sociétés minières sur quatre ont leur siège social au Canada. "
   Mais pour ne parler que d'eux, les Québequois ont quelques soucis avec leurs mines! La complaisance officielle est source de nombreux problèmes, pas seulement écologiques.
    Le « paradis minier canadien » est soumis a bien des critiques et une législation satisfaisante  a bien du mal à se mettre en place; étant donné la puissance de lobbies dans ce domaine, aussi hautement spéculatif.
Diavik Diamond Mine
    A l’étranger, l'impunité semble être totale. Certaines compagnies sont même dans la ligne de mire d’Ottawa.
    Différents projets de loi ne sont pas parvenus à leurs fins.
        La pollution des gaz de schiste suscite un tollé au Canada.
        On connaît trop bien maintenant les effets de l'amiante sur la la santé, dont les effets sont encore à venir...mais pour les pays peu regardants, c’est bon pour les exportations. Va-t-on vraiment vers la fin de ce poison?
          On sait comment se passe l' exploitation des schistes bitumineux du côté de l'Alberta
  Que peut, que veut Justin Trudeau?
         Le Canada: combien de temps encore un paradis naturel?

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