Ça va jazzer

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dimanche 30 avril 2023

Petit billet dominical

__ Recul

__ Choquant!

__ Le risque

__ Casserolades

__ Etre vacataire          

__ Une de plus

__ Jeux interdits

__Filmer à Hébron

__ Défense des haies

__Apaisement compromis

__  Accepter la pauvreté!

__ De quoi je me mêle?

  __________Revue de presse ____________________

samedi 29 avril 2023

Etre prof'

Plus qu'un malaise...

                              Le plus beau métier du monde est à un carrefour. Une véritable crise même. Cela commence à se savoir et à se voir. Le déclassement -certains parleront même de dénaturation-  que subit cette profession si essentielle a des effets pervers. IL n'y a pas que la dégradation des rémunérations (parmi les plus faibles d'Europe), en question ces temps-ci, largement cause de la désaffection, qui oblige à des recrutements à tout va, mais aussi les effectifs des classes qui ne baissent pas en moyenne et peut-être surtout l'administration tatillonne issue de la  blanquérisation et aussi les exigences parentales parfois contradictoires qui semblent souvent faire la loi. A force de mettre l'élève "au centre", on met le prof' "en marge", dont la fameuse "liberté pédagogique" se réduit comme peau de chagrin. La mise au pas administrative, sous prétexte d'efficacité, produit bien des effets pervers. On en a des échos ici. Le métier est souvent sous tension. Les artifices sont nombreux pour sauvegarder les apparences. Le principe d'autorité part en c****** sous l'effet d'une démission parentale, sur bien des points. 



                                                                                                                        La perte des bases essentielles dans le savoir et le manque d'autorité parentale se remarquent un peu partout, à tel point que beaucoup d'enseignants ont l'impression de jouer les "nounous"(**) Il semble à beaucoup que ce qui se joue derrière cette lente dégradation vise à privatiser toujours plus une institution qui relève du pouvoir républicain, en jouant sur l'arme de la dégradation des services, comme dans d'autres pays où les principes du très libéral  OCDE se met en place peu à peu, comme dans  d'autres domaines et dans d'autres pays, malgré les échecs constatés (*). Comme la Cour des Comptes le préconise. Un modèle pour demain? (*) "  C'est une école “deux en une” », résume Mme Elsa Heuyer. Cette professeure de français du lycée Drottning Blanka a dû apprendre à « optimiser » le temps et l’espace au bénéfice d’AcadeMedia, l’« entreprise éducative » cotée en Bourse qui l’emploie à temps (très) partiel : 28,7 %. Situé au sud de Stockholm, son lycée, un établissement privé sous contrat, dit friskola (friskolor au pluriel), partage ses locaux avec un autre du même groupe. Rentabilité oblige, Mme Heuyer doit gérer deux niveaux dans la même classe : « En pratique, je suis obligée de diviser le temps de cours par deux. » Exerçant, eux, à temps plein, ses collègues professeurs d’espagnol, Mme Sandra Nylen et M. Adrian Reyes, enseignent également une autre matière — un fait commun en Suède. Ils assurent en outre un tutorat pour une quinzaine d’élèves chacun, jouant le rôle de ce qu’on appelle en suédois un mentor. Par courriel ou par téléphone, ils doivent maintenir un contact permanent avec les parents pour le suivi des absences et de la scolarité, toutes matières confondues. « Lorsqu’un élève rencontre des difficultés, c’est de la faute du mentor », soupire M. Reyes. Il n’est ainsi pas rare de voir un professeur aider un élève à faire remonter ses notes dans une autre matière que celles qu’il enseigne. « Je m’assure sans cesse auprès de mes élèves que tout va bien, car je sais que mon directeur va me demander des comptes, raconte Mme Nylen avec nervosité. Mais que faire lorsqu’ils échouent dans plusieurs matières ? »Le directeur du lycée Drottning Blanka « demande des comptes » parce qu’il lui faut de bons résultats pour conserver ses élèves ou en attirer davantage. Après le retour au pouvoir des « partis bourgeois », en 1991, le premier ministre du Parti modéré, M. Carl Bildt, instaura le système des « chèques éducation ». Depuis, il n’y a plus de carte scolaire, et chaque famille peut inscrire gratuitement ses enfants dans l’école publique ou privée de son choix. ...."  ___

    _____ (**)   "  Il s’agit pour Arnaud Fabre et Nicolas Glière de ne rien cacher sur ce qui va mal à l’Éducation nationale et surtout de rechercher les causes des dysfonctionnements d’une « maison qui rend fou ». Contre des idéologues dogmatiques, faux progressistes et véritables destructeurs de l’école, les auteurs veulent « rendre à l’école son rôle premier : instruire ». Le projet est ambitieux, car un renversement des valeurs, digne de la caverne de Platon, mine l’Éducation nationale. À l’école, « scolaire » est un gros mot ; les bons élèves sont détestés, ceux qui produisent continûment des efforts sont méprisés. Quant aux professeurs attachés aux connaissances qu’ils ont à transmettre, ils sont moqués par des chefs ou des collègues qui ne maîtrisent pas l’orthographe et la syntaxe.  Pour « alléger la souffrance de l’élève », les maîtres à penser en « sciences de l’éducation » estiment qu’il n’y a jamais de mauvaise réponse dès l’instant qu’elle émane d’un élève, et que l’absence de logique est la preuve que l’on a affaire à un futur artiste. Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, de la crise particulière de l’enseignement des mathématiques. On fait un cadeau empoisonné aux élèves, à ceux en particulier issus d’un milieu social défavorisé, en renonçant à leur réclamer des efforts et du travail.   L’emprise institutionnelle exercée depuis quarante-cinq ans par cette pseudoscience que sont les « sciences de l’éducation » est décrite avec précision, dans sa haine des connaissances académiques, dans son ignorance du métier d’enseignant et de la réalité des classes, dans son jargon et ses positions de pouvoir, notamment dans les centres de formation. Les stagiaires s’entendent dire : « Vous avez eu le concours, eh bien, maintenant il va falloir tout désapprendre pour vous mettre au niveau des élèves. » Pour les parangons des sciences de l’éducation, la chronologie est une hérésie, et l’orthographe et la grammaire sont discriminantes pour les enfants des classes populaires. Quiconque les critique est décrété de droite ou d’extrême droite, anti-pauvre, raciste et passéiste. Lorsqu’ils doivent admettre que leurs solutions miracles n’ont pas procuré les résultats escomptés — que l’école publique joue de moins en moins le rôle d’ascenseur social —, leur réponse est toute trouvée : on n’est pas allés assez loin dans le pédagogisme ! « C’est comme si, en cas d’allergie à un médicament, on vous conseillait de doubler la dose pour ne pas remettre en cause les bienfaits de la molécule. »  Comme les métiers de l’hôpital, les métiers de l’éducation souffrent d’une « crise des vocations ». L’expression est récusée par les auteurs qui défendent un métier plutôt qu’un ordre religieux. À l’Hôpital comme à l’École, l’utilité sociale de ces métiers se retourne contre les travailleurs. Parler de salaire est indécent quand il s’agit de soigner ou d’éduquer. Les Stylos rouges ont d’ailleurs reproché aux syndicats de ne pas s’être assez souciés d’une perte abyssale de leur pouvoir d’achat en quatre décennies[2]. L’augmentation des démissions et la chute du nombre de candidats aux concours sont aujourd’hui connues du grand public, désormais au courant que les professeurs sont très mal payés.    En revanche, le public ignore encore qu’à l’Éducation nationale, comme dans de nombreux autres métiers, un lien étroit doit être établi entre la santé et le travail. Mais la santé des personnels n’est pas une préoccupation du ministère de l’Éducation nationale. La médecine du travail y est quasiment inexistante et les établissements manquent cruellement de médecins scolaires et de services d’infirmerie. Si on peut être malade, c’est en période de vacances. C’est à ce signe qu’on reconnaît « l’employé modèle ». « Faire cours sans voix ou avec 39° est une ineptie, sauf à croire que nous ne faisons que garder les élèves. » Le manque criant de professeurs remplaçants permet de culpabiliser les enseignants. « Cette vision de la maladie, rappellent les auteurs, est propre à beaucoup de patrons ailleurs qu’à l’école. » L’installation structurelle de la logique du privé à l’école est pointée, à travers la mise en concurrence des établissements entre eux et, au sein d’un même établissement, entre professeurs qui surnotent les élèves pour conserver leurs postes ou leurs heures supplémentaires.

Comme dans les autres ministères et les autres fonctions publiques, l’Éducation nationale fait de plus en plus appel à des contractuels, qui est une main-d’œuvre peu chère, précaire et soumise. Des rectorats cachent des postes vacants pour les réserver à des contractuels. On cultive un cercle vicieux : pourquoi augmenter le salaire des enseignants dès lors que l’Éducation nationale fait d’eux des exécutants interchangeables qui n’ont qu’à suivre un manuel et faire de l’animation ? Il est humiliant pour des professeurs de constater que le métier qu’ils aiment est considéré par l’institution comme un job temporaire. Est évoqué le cas de personnes ayant choisi le devenir professeur « pour faire une pause », qui sont rattrapées par la dure réalité d’un métier épuisant et démoralisant, saboté par l’institution. Certaines découvrent que l’idéologie des faux savants pédagogistes sert à légitimer une baisse des moyens, en même temps qu’elle répercute l’idéologie néolibérale de l’entreprise fondée sur les compétences et le management.

Les Stylos rouges ont été parmi les premiers à s’insurger contre les pressions exercées sur les personnels, tant par les élèves que par les parents et la hiérarchie. Livrés à eux-mêmes, les professeurs sont ignorés, voire sanctionnés lorsqu’ils évoquent ces faits. « Comment ne pas évoquer, écrivent les auteurs, l’assassinat de notre collègue, Samuel Paty, tué par une cabale d’islamistes après avoir été abandonné voire menacé de sanctions et réprimandé par sa hiérarchie, déconsidéré par une partie de ses collègues, simplement pour avoir fait cours et respecté les programmes ? » Cette évocation est d’une alarmante actualité[3].

Il est expliqué comment « inspecteurs, formateurs et chefs d’établissement sont la parfaite courroie de transmission des ordres du pouvoir en place, quel qu’il soit ». Ainsi, à quelques années d’intervalle, ils exigent des enseignants tout et son contraire, selon la mode et le ministre du moment. L’ouvrage fourmille d’exemples éloquents. Citons le cas de l’inspectrice qui exige, lors d’une formation liaison CM2-6e, que le professeur explique des consignes aux élèves en difficulté pendant que les autres travaillent. Lorsque le professeur demande comment faire pour que la classe travaille tranquillement, l’inspectrice répond : « Vous leur dites : ‘Allez, zou, au travail !’ Et ils s’y mettent. » La dame ne blaguait pas[4].    Il est une règle à laquelle l’Éducation nationale ne déroge pas, c’est celle du « pas de vague ». Un enseignant, un conseiller principal d’éducation, un membre du personnel médical, un assistant d’éducation fait appel à sa direction en cas de problème ? Très mauvaise idée ! Quand on sollicite un chef au sujet d’un problème, on devient le problème. La ressemblance avec le management France Telecom ou la Poste est justement soulignée. Non seulement l’agent n’est pas soutenu, mais il est convoqué et calomnié. On refuse parfois de le recevoir accompagné d’un représentant syndical. La bienveillance qu’on exige des enseignants leur est refusée par les chefs d’établissement et les inspecteurs qui « cassent, humilient, harcèlent pour certains, sans vergogne et sans jamais rendre de comptes ».   Les auteurs ne nient évidemment pas que des professeurs rencontrent des difficultés et ont besoin d’être aidés. Toujours est-il que les inspections qui se bornent à démolir sont contre-productives. Les auteurs prennent l’exemple d’inspecteurs expliquant uniformément à des professeurs ayant trente ans de métier, qu’ils sont vieux, dépassés, nuls et que rien de ce qu’ils ont fait jusque-là n’est à conserver. La réalité d’une hiérarchie « qui se couvre en permanence, dans l’obsession du contrôle et du culte du chef » n’est pas le fait de cas isolés. Elle est structurelle. Dans ces conditions, « les chefs compétents et humainement respectables sont noyés et invisibilisés dans une masse d’incompétents aux valeurs humaines plus que détraquées ». De son côté, le professeur régulièrement humilié par des élèves perturbateurs jouissant d’une complète impunité est seul et méprisé. Le cocktail « déni des faits, refus de sanctionner, omerta, idéologie » est le carburant ordinaire de l’Éducation nationale.     Comment éviter les ennuis ? Comment espérer être bien vu ? En renonçant à transmettre librement les connaissances. En dénigrant l’école comme outil égalitaire d’émancipation face aux déterminismes sociaux. Mais cela suffit-il pour obtenir ce qu’on veut ? Les auteurs ont forgé avec humour et pertinence le néologisme « larbinat » pour rendre compte avec exactitude et précision de ce qui se passe en 2023 à l’Éducation nationale. Dans une note de bas de page, le larbinat est ainsi défini : « Il s’agit du ‘métier’ de larbin et des compétences à acquérir pour devenir le larbin parfait auprès de ceux qui détiennent le pouvoir ». Ainsi, par exemple, les profs-larbins obtiennent les classes qu’ils souhaitent ainsi que le versement d’heures, parfois non effectuées, selon l’envie du proviseur ou du principal. Par contre, le syndicaliste honni se verra refuser arbitrairement l’autorisation d’effectuer des heures d’enseignement dans le supérieur. Mais attention : l’enseignant n’a pas l’exclusivité du larbinat. Ce rapport social pathologique se retrouve à tous les niveaux du ministère. L’obsession pyramidale qui a atteint des sommets depuis les années Blanquer impose partout des tyranneaux serviles qui se vengent sur leurs subalternes. Pitoyable modèle offert aux élèves que l’école devrait former à l’esprit critique et à la solidarité humaine !   Ce rejet conjoint du pédagogisme, du néolibéralisme et… du larbinat s’accompagne d’une contestation sans équivoque du renoncement à la laïcité « envisagée à l’aune des États-Unis, du communautarisme culturel sans rapport avec notre histoire ». « Il est assez surprenant, précisent N. Glière et A. Fabre, que des gens se revendiquant de la gauche, parfois radicale, suivent ces modèles importés ultra-individualistes ». Si tout se vaut, la frontière entre croire et savoir n’a pas de sens. Dire que la Terre est plate devient une opinion comme une autre.    Comme le soulignent les auteurs, les fanatiques religieux connaissent la puissance émancipatrice de l’instruction, car « en en privant les autres, on les domine et on les mène où on veut ». Mais pour les idéologues qui se disent de gauche, il faut respecter les croyances, comme si elles étaient essentiellement attachées aux personnes. On connaît la suite : « Combien de ces universitaires et autres collègues de tendance pédagos ont renoncé à la laïcité ? Combien d’entre eux ont quasiment cherché à justifier le massacre de Charlie Hebdo ou la décapitation de Samuel Paty ? », demandent Arnaud Fabre et Nicolas Glière.   Les auteurs terminent par des propositions décapantes, allant d’un travail à mi-temps dans les classes pour les personnels d’inspection et de direction à l’abolition du Concordat en Alsace-Moselle, en passant par une augmentation des salaires de 50 % sans contrepartie. Ce livre d’enseignants est un livre politique de citoyens de gauche qui savent que « l’école est le creuset par lequel tout le monde passe ». Il est aussi celui de salariés en activité qui se reconnaissent pleinement dans le présent mouvement contre la réforme réactionnaire des retraites. La réponse que la macronie oppose à cette lame de fond populaire n’a pas dépaysé les deux professeurs qui y retrouvent « le même autoritarisme et le même mépris ». N. Glière et A. Fabre font d’ailleurs résonner dans les deux cas le même appel : Ne vous laissez plus faire !  Ce livre corrosif, sincère et confiant est à recommander particulièrement à tout professeur qui se sentira moins seul, et à toute personne de gauche qui apercevra concrètement que les combats pour l’instruction, les services publics, la justice sociale et la laïcité sont indissociables..."     _____________________________.

vendredi 28 avril 2023

On demande un peu d'intelligence

 Car la bêtise nous accable


    Comme le disait Jacques...

                    Il y a encore du boulot...

Dérives inflationnistes

Un peu, ça va.... Beaucoup, bonjour les dégâts...

                                  Elle court, elle court, l'inflation...Jusqu'où? Dans quelles limites? Qui pourrait le dire pour l'instant? Un peu d'inflation maîtrisée, c'est bon pour les affaires, mais au delà d'un certain seuil, cela devient problématique. Quand elle s'emballe, ce n'est pas sans conséquences économiques et politiques et tout le monde y perd. Si on a bien compris, pour l'instant, la hausse des prix, qui affecte plus ou moins même des pays de l'euro-zône, semble largement circonstancielle, conséquence de la flambée du cours de certaines matières premières, lié au choc ukrainien et à ses conséquences en Europe, parfois au-delà. Mais, l'occasion faisant le larron, des industriels en profitent pour augmenter leurs marges. La hausse des matières premières, le coût des transports, etc...ont parfois bon dos et les sanctions des pouvoirs publics se font attendre, qui a souvent face à lui des multinationales puissantes...Ce qui peut mettre en péril tous les système des échanges. Même si, dans certaines limites, le phénomène inflationniste est bon pour la dette d'Etat, celui-ci gagnant aussi sur la réduction des dépenses publiques, quand les salaires et les pensions se réduisent sans compensation à la hauteur. Et parfois la récession gagne.     "...On a déjà dit ici à de nombreuses reprises que l’inflation était avant tout un phénomène redistributif. Ce qui est vrai entre le capital et le travail l’est aussi entre le débiteur et le créancier. En effet, lorsque survient l’inflation, la valeur monétaire de la somme empruntée dans le passé se réduit. Le débiteur doit rembourser sa dette dans une monnaie avec un moindre pouvoir d’achat, et la dette détenue par le créancier perd de sa valeur.Le taux d’intérêt doit, en théorie, couvrir ce risque, mais si le taux auquel la dette a été contractée est fixe et plus faible que le taux d’inflation, alors le créancier ne peut pas compenser cette perte de valeur. Les créanciers ne peuvent alors qu’ajuster le taux pour les nouvelles émissions, mais cela ne règle pas le problème de la dette passée. L’inflation conduit donc souvent à une redistribution entre créanciers et débiteurs au profit des seconds.  Cela est particulièrement vrai pour la dette publique dans la période actuelle...."   


                                                                            Ce phénomène complexe, à multiples variables, commence à créer de nombreux problèmes, surtout dans le pays européens où les 10% commencent à être dépassés. Jusqu'à quand? That is the question...Dans les périodes d'incertitudes et de turbulences les pronostics sont toujours sujets à caution. L'optimisme relatif et circonstanciel de certains est sans doute un leurre, même si pour certains il faut relativiser et ne pas s'attacher aux effets immédiats. Keynes aurait-il eu raison? "...Loin d'y voir une atrocité économique, fruit de la seule politique monétaire, il y voyait au contraire l'effet d'une correction d'une richesse trop mal réparti dans la société. Pour lui l'inflation était un moyen pratique de ronger les rentes sous toutes leurs formes dans une société qui avait trop concentré les richesses et trop favoriser la rente au détriment de l'investissement productif et du travail. La mauvaise allocation des ressources et des investissements est clairement une machine à produire de l'inflation à long terme. Mais pour les libéraux le seul fait d’accroître la masse monétaire crée de l'inflation, c'est faux. L'accroissement de la masse monétaire produit de l'inflation si l'ensemble du secteur productif est déjà employé. En clair, il faut déjà être en plein emploi et avoir l'ensemble des capacités productives du pays saturé. Mais ce raisonnement n'a de sens que si l'on parle d'un pays qui produit lui-même ce qu'il consomme. Le problème c'est que nos pays ont largement délocalisé les moyens de production. On a ainsi déconnecté l'évolution de l'emploi et de la production de la situation monétaire. Pendant des décennies on a pu accroître la masse monétaire sans produire d'inflation parce qu'en réalité nous produisions de moins en moins ce que nous consommions..."     Wait and see...

                                                                                    _______________________

jeudi 27 avril 2023

Chers portables

    Des dégâts environnementaux

                     Mais pas seulement...

               Sur-utilisation en question

                                                                                 __________________________

Varia

1. __ Euro-folies

2.__ IA et climat

3. __ Positivisme macronien

4.__ Crise hospitalière           

5.__  LDH en question

6.__ Egéries rouges

7.__ Profits et inflation

8.__ Ré-vo-lu-tio-naire!

9.__ Voitures à bouses

10.__ Hypothèses climatiques

11.__ Hébron et l'écoeurement

12.__ Provocations et fractures

13.__ Télés et climato-scepticisme

14.__ Péril en la demeure

15.__ Silence dans les champs

16.__ "Beau jeune homme"..

17.__ OTAN: Suède/ Finlande     __________________________

mercredi 26 avril 2023

Entendez-vous dans nos campagnes? (suite)

Nouveau servage?

               Nos belles campagnes françaises ne sont pas seulement comme marginalisées, trop souvent loin des avantages des services publics, ou de qu'il en reste. La paysannerie, de plus en plus réduite en nombre, sur des terres de plus en plus concentrées, subit, quand elle ne reste pas traditionnelle ou semi-traditionnelle, des pressions fortes pour s'insérer dans le monde des multinationales ou de l'industrie alimentaire locale, qui ont souvent une puissance insoupçonnée, non seulement pour fixer les prix de production sans négociation, mais aussi pour imposer l'achat  des produits phytosanitaires et des intrants. C'est le monde de l'agrobusiness, qui fait beaucoup de perdants, sous la pression de puissants lobbies, qui se sont installés jusque dans le monde des coopératives agricoles, avec l'appui de syndicats puissants, au nom du "progrès". Un système qui s'est imposé, notamment en Bretagne, qui produit ses winners et trop souvent ses loosers, quand le poids des dettes se fait trop fort et que la course au rendement produit des effets délétères.                    L'accoutumance à l'emploi encore systématique du glyphosate, notamment, est devenue persistante, malgré les mises en garde, les études qui aujourd'hui ne permettent plus de douter de leur nocivité pour la santé des utilisateurs et de l'environnement, sans parler de la qualité des sols. Que ce soit des produits de Monsanto ou d'un autre. Leurs effets nocifs sur le système endocrinien sont maintenant bien connus, surtout après les études sur le sujet, en France ou ailleurs, notamment les travaux de Marie Robin. Malgré les dénégations des vendeurs ou le doute constamment instillé.       


                                                                                                                             "...Il faut arrêter d'emmerder le monde agricole!...Le 22 septembre dernier, 250 agriculteurs, emmenés par la FNSEA, le principal syndicat agricole, bloquent les Champs-Élysées en étalant de la paille. Ils dénoncent la position du gouvernement français sur le glyphosate – l’herbicide le plus utilisé au monde, ingrédient actif du Roundup, produit phare de la firme Monsanto, et classé cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé. Le gouvernement français envisage alors de ne pas voter la proposition de la Commission européenne d’autoriser à nouveau le glyphosate pour les dix prochaines années [1]. A Bruxelles, la FNSEA fait front commun avec le lobby des pesticides pour montrer qu’une interdiction du glyphosate provoquerait, selon eux, une baisse de la production de céréales. Comment expliquer l’attachement du syndicat agricole majoritaire à ce désherbant jugé cancérogène par plusieurs études indépendantes ?     
Pour le comprendre, prenons la direction de Landerneau, en Bretagne. C’est ici que siège Triskalia, la plus grande coopérative agricole de la région. Elle emploie 4800 salariés et fédère 16 000 agriculteurs adhérents, pour 280 sites en Bretagne. Son conseil d’administration est géré par des agriculteurs membres de la FNSEA [2]. En 2016, Triskalia a réalisé un chiffre d’affaires impressionnant, à hauteur de 1,9 milliards d’euros. « Ils vendent des aliments pour le bétail, du lait... mais quand on regarde les bilans annuels, l’activité la plus rentable est la vente de produits phytosanitaires » observe Serge Le Quéau, de l’union régionale Solidaires. La vente de pesticides constitue, avec l’alimentation destinée aux animaux d’élevage, le principal levier de profits de Triskalia, sans commune mesure avec ce que lui rapporte la commercialisation de véritables produits agricoles (lait, céréales, œufs...). La stratégie de la coopérative va donc se concentrer sur ce marché des produits chimiques : Triskalia s’appuie sur 120 techniciens spécialisés pour apporter des conseils aux agriculteurs adhérents.... tout en faisant la promotion des produits commercialisés par la coopérative. « Sur le terrain, des techniciens vont de ferme en ferme, vendre des semences de plus en plus productives mais aussi de plus en plus sensibles. Ils fournissent dans la foulée des produits chimiques, au lieu de faire de la prévention, et de proposer des méthodes alternatives », déplore René Louail, ancien conseiller régional Europe Écologie-Les Verts en Bretagne et membre du Collectif de soutien au victimes des pesticides de l’Ouest. Cette pratique est commune à nombre de coopératives gérées par des représentants de la FNSEA. Interdire le glyphosate, c’est se priver de plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.     Résultat : alors que les gouvernements successifs cherchent, avec le plan Ecophyto, à réduire par deux l’usage des phytosanitaires – l’appellation officielle des pesticides – d’ici 2018, leur épandage ne cesse d’augmenter. Le dernier bilan du plan Ecophyto 2 révèle un échec total, avec une augmentation de l’usage des pesticides de 6 % entre 2011 et 2014 [3]« Il y a d’un côté l’affichage politique, et de l’autre côté des pratiques commerciales exactement inverses, observe Serge Le Quéau. Les commerciaux employés par les coopératives ont des objectifs de vente qui prévoient une hausse des produits phytosanitaires, et subissent une forte pression managériale. » La rémunération des techniciens au sein des coopératives agricoles reste souvent liée à la quantité de pesticides vendus, même si la pratique « tend à disparaître »...                                                                                        La France compte à ce jour 2600 entreprises coopératives agricoles [6]. Bien loin des premières coopératives paysannes initiées par des agriculteurs à la fin du 19e siècle, les coopératives actuelles connaissent une très forte concentration : 10 % d’entre elles réalisent les trois quarts du chiffre d’affaires global, évalué à près de 86 milliards d’euros. Outre InVivo et Triskalia, figurent dans le top 20 le groupe sucrier Tereos, la coopérative laitière Sodiaal, ainsi que les semenciers Limagrain et Maisadour. « Ceux qui siègent dans les conseils d’administration de ces coopératives ont des leviers politiques et financiers très puissants », note Serge Le Quéau. « C’est un État dans l’État, ils sont incontournables. »...                                                                                                    ... Un réseau de fermes (« Déphy ») a été créé avec pour mission de démontrer qu’il est possible de réduire sa consommation de pesticides sans que les fermes ne sombrent. Rotation des cultures, décalage des dates de semis, réduction des labours... Lors de notre enquête en mars 2015, des céréaliers conventionnels confiaient utiliser entre 40 et 60 % de phytosanitaires en moins que leurs voisins, tout en modifiant progressivement leurs façons de travailler. Selon le ministère de l’Agriculture, 2800 exploitations agricoles sont à ce jour engagées volontairement dans une démarche de réduction de l’usage des pesticides [12]. Eux ne se sont probablement pas « roulés dans la paille » avec la FNSEA. [Lire à ce sujet : Comment sortir des pesticides, en sept leçons]....."          __________________

mardi 25 avril 2023

Un certain 25 Avril

 Les événement marquants 

            Mayotte revient à la France.  (On en parle...)

     Et bien d'autres choses...

Comme l'étonnante Révolution des Oeillets      ________________

Que serais-je sans toit?

 Politique du logement

                Se loger est un des premiers besoins de l'homme. Se loger de manière décente et selon ses moyens financiers est une priorité. C'est un problème politique in fine, qui relève de décisions prises en plus haut lieu. On parle de "politique du logement" pour désigner les moyens qui sont aux mains du pouvoir étatique pour inciter à la construction du logement social, pas exemple, où pour intervenir afin de freiner la hausses des loyers, d'éviter les ghettos urbains. Après le boum de la reconstruction d'après guerre, la frénésie constructive des années 70, il semble qu'aujourd'hui on laisse les banques et les spéculateurs faire la pluie et le beau temps, au détriment des foyers plus modestes, obligés de quitter des zônes urbaines où les loyers ne cessent de flamber, du fait de la gentrification, qui affecte aussi bien Paris que Londres. Le logement ne peut être considéré comme un bien semblable aux autres, seulement régulé par la loi de l'offre et de la demande. Un dossier explosif. Le problème se pose à l'échelle européenne.                                                                                      ______"...Dans Logement, critique d’une politique impossible (L’Aube), l’urbaniste François Rochon explore la raison pour laquelle la France s’est habituée à vivre avec la « la crise du logement ». Alors que les Français sont étranglés par le coût de leur logement, premier poste de dépense des ménages, que des millions d’entre eux subissent le mal-logement et vivent dans des passoires thermiques, l’inertie du gouvernement sur la question interroge. Une réforme, en profondeur, est pourtant possible...                                          ...  Il y a une difficulté à saisir la politique du logement aujourd’hui, ce qui n’a pas toujours été le cas à d’autres époques. La campagne de 2017 a été symptomatique sur ce point puisque qu’on n’a pas parlé de logement. J’ai voulu, dans ce livre, repartir de cette question du manque de vision d’ensemble et de la perte de sens de cette politique pour l’interroger.     Le président Sarkozy défendait une vision politique claire du logement : la France de propriétaires – avec cette idée de l’émancipation par la propriété qui correspond à une tradition ancienne en France. Avant lui, Jean-Louis Borloo, qui avait un vrai poids politique aux côtés de Jacques Chirac, était arrivé à faire des lois de programmation, pluriannuelles, sur les quartiers.   À gauche, pour ne prendre que la période récente, il y a eu des moments d’assez forte politisation du sujet. Sous Lionel Jospin, avec Marie-Noëlle Lienemann, qui a initié les prémices de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et la relance de la construction, mais aussi avec Cécile Duflot, au début de la présidence Hollande, avec l’encadrement des loyers… Et puis cela s’est dissous.                                                                                     Emmanuel Macron ne s’est jamais montré intéressé par le sujet en tant que tel. Sa vision reste financière. La grande mesure de son début de premier quinquennat a été une mesure technique : la RLS (réduction du loyer de solidarité) sur le logement social, qui a amputé le budget des bailleurs sociaux. C’était non seulement violent symboliquement, avec l’idée qu’il fallait stresser le système au détriment des plus modestes pour qu’il bouge, mais, surtout, c’était une mesure budgétaire de réduction des déficits publics, indépendante d’une réflexion sur le logement.   C’est d’autant plus paradoxal, qu’aux origines de la politique du logement en France, l’instrument majeur, l’innovation politique qui porte une vision de la société, vient en grande partie du logement social.                                _____Pourtant, tout le monde reconnaît qu’il y a une crise aiguë du logement – avec des millions de mal-logés, de personnes qui ne trouvent pas de logement là où il y a du travail, 330 000 sans-abri – et qu’il y a urgence à agir.  Je préfère l’expression « grippage du système » à « crise du logement », car une crise qui dure depuis plusieurs décennies, ce n’est plus une crise. Le problème est qu’il est globalement devenu trop difficile de trouver un bon logement, pas trop cher, en fonction de ses besoins, le moment venu.  Pour travailler ce grippage, vous avez trois approches possibles. La première consiste à s’intéresser aux mal-logés, aux gens qui sortent du système. C’est tout ce courant de réflexion sur le mal-logement qui donne le rapport de la Fondation Abbé Pierre, très structurant dans le débat public.    Il y a une deuxième façon, complémentaire, qui est de s’intéresser aux outils de la gestion politique, pour comprendre ce qui ne marche pas bien à l’intérieur du système, les points qui bloquent et donc ce qu’il faut revoir. C’est ce que j’appelle l’approche par l’action publique.   Enfin, une troisième approche, plus théorique, et qui correspond peut-être plus à une approche de chercheurs, s’attache à comprendre, à partir des processus urbains et sociaux, quels sont les ressorts dynamiques plus profonds qui sont à l’origine du grippage.  ....                                                                   


                                                                                       

« JIl tire une sonnette d’alarme : les chiffres de la demande en logement social explosent […]. Pendant cinq ans, l’État qui aurait dû être un soutien de la production et de la rénovation des logements sociaux n’a eu de cesse de nous rendre la tâche plus difficile. » Dans l’enceinte feutrée de la salle Eurexpo à Lyon, où le congrès annuel des HLM s’est ouvert mardi 27 septembre, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale de l’habitat, le mouvement des HLM, n’a manifestement plus envie de mâcher ses motsMalgré la politesse républicaine d’usage, la colère des bailleurs sociaux, après un quinquennat qui les a malmenés, pointe dans presque chaque intervention.  Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron a été brutal pour le secteur du logement social qui a subi des coupes budgétaires massives.Mise en place parallèlement à la baisse des APL en 2018, la réduction de loyer de solidarité (RLS) a profondément grevé les finances des bailleurs sociaux. L’idée était simple et consistait à supporter cette économie sur les offices HLM qui y ont perdu 1,5 milliard d’euros chaque année....Le passage de la TVA de 5,5 à 10 % sur la construction de logement sociaux a, là encore, fragilisé leur situation financière. Des ponctions dans le secteur, parfaitement assumées par l’Élysée.

             ....Emmanuel Macron, assez peu intéressé par la question du logement en général, partage avec les « technos » de Bercy l’idée qu’il y a un « pognon de dingue » à récupérer dans le logement social, dont le poids reste en France une exception à l’échelle européenne.  Persuadé que les HLM étaient des « dodus dormants » - une expression notamment employée sous le quinquennat Sarkozy et reprise à son compte par Macron en 2019 – le gouvernement a entrepris ces cinq dernières années de les mettre à la diète.   « Le logement social est apparu comme le secteur privilégié pour réduire les dépenses publiques », analyse le chercheur Yoan Miot, maître de conférence à l’école d’urbanisme de Paris, qui décrit le bilan de Macron comme « en rupture par l’ampleur de l’effort demandé aux acteurs du logement social ».   Macron a appliqué au secteur les traditionnelles recettes néolibérales ...                    À Bercy, qui n’a laissé qu’un rôle de figurants aux derniers ministres du logement, Julien Denormandie et Emmanuelle Wargon, le secteur des HLM reste une anomalie d’un autre âge. Un secteur auquel il faut appliquer – avant de s’en débarrasser complètement ? - les recettes néolibérales habituelles pour qu’il fonctionne mieux : imposer la fusion des organismes pour faire des économies d’échelle (loi ELAN de 2018), le pousser, surtout à développer sa capacité d’autofinancement…  Contraints à devenir rentables, les bailleurs sociaux se sont mis, par exemple, à construire toujours plus de logements intermédiaires pour accroître leurs recettes locatives, loin des besoins pourtant croissants en logement très social. À rebours de leurs missions de loger les plus démunis qui se retournent vers le parc privé dégradé.   Macron a aussi accéléré la vente de logements sociaux par les bailleurs, ce qui revient – même si pour l’instant le nombre d’opérations est assez limité - à privatiser une partie du parc. Sans être explicitement revendiqué, c’est bien le modèle allemand de vente des logements sociaux à des gestionnaires d’actifs qui fait rêver bon nombre de fonctionnaires de Bercy, quand ce n’est pas, pour certains, le modèle britannique de privatisation totale du parc social initiée par Margaret Thatcher.    Après cinq ans de purge, les acteurs du logement social sont donc amers.  « Le résultat de cette politique, c’est un affaiblissement considérable de notre capacité à construire », relève Marcel Rogement qui rappelle que deux millions de personnes sont aujourd’hui en attente d’un logement social en France.   L’endettement des bailleurs sociaux atteint désormais les 150 milliards d’euros, ce qui fait craindre pour la pérennité du système.   La potion est d’autant plus difficile à avaler que, parallèlement, les bailleurs sociaux doivent mener une ambitieuse politique de rénovation thermique de leurs logements pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie bas carbone.  « C’est un objectif écologique mais c’est aussi un objectif social puisqu’on agit directement sur les factures de nos locataires. L’État doit nous aider », tance Marcel Rogemont...."  [ Merci à Lucie Delporte   ]       ___________                             

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Dansun essai incisif, Logement, critique d’une politique impossible (L’Aube), l’urbaniste François Rochon explore la raison pour laquelle la France s’est habituée à vivre avec la « la crise du logement ». Alors que les Français sont étranglés par le coût de leur logement, premier poste de dépense des ménages, que des millions d’entre eux subissent le mal-logement et vivent dans des passoires thermiques, l’inertie du gouvernement sur la question interr