Ça va jazzer

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mardi 30 septembre 2008

Fin d'un certain capitalisme ?

De nouvelles règles s'imposent
Lesquelles? Qui va les imposer?
Quelle instance pourra réguler le redoutable pouvoir des banques ?

-"Face à une finance globale qui s'est libérée des contraintes, il faut rétablir un contre-pouvoir global à travers un nouveau système de régulation, à légitimité incontestable.Dans ce système, la transparence et l'information financière devront être considérées comme une exigence publique mondiale." (LJ-FM)________

-"Les opérations en cours dans divers pays capitalistes n’ont rien à voir avec ce que l’on pourrait appeler des nationalisations : non seulement il n’est pas question de remettre à la collectivité les pôles les plus forts de l’économie, mais bien au contraire, on demande à la collectivité de mettre la main au portefeuille pour fournir des béquilles à un système bancaire et financier affaibli par la logique même de leur fonctionnement naturel ; de lui donner, en somme, un souffle nouveau pour pouvoir reprendre le cours de son règne sans partage sur le monde et sur la vie des plus humbles.Loin de donner à un secteur public développé les moyens sur lesquels le capital assoit sa domination, il s’agit de donner au capital les moyens de la poursuivre. Ce n’est pas à la nationalisation des banques que l’on assiste, mais à la privatisation des fonds publics..." (Laurent Lévy)________________________________

-Pour le président du MoDem, «il ne peut y avoir de réponse solide et structurée qu'au moins dans le cadre européen des pays qui partagent entre eux la même monnaie. Tant qu'on ne fait pas ça, on est dans l'apparence»._______________________

-"Nicolas Sarkozy saisit l'occasion de la tourmente financière pour renoncer à tous ses engagements de campagne. Et voilà que s'ajoute l'appel à l'unité nationale, comme pour gommer l'existence d'un clivage politique en matière économique.L'opposition ne peut servir de roue de secours à une majorité qui, avec le paquet fiscal, la déréglementation du droit du travail et des choix budgétaires erronés, a mis le pays en situation de vulnérabilité par rapport à la crise, dégradé sa compétitivité, déséquilibré ses finances publiques au point de le condamner à l'impuissance.A la différence de l'Espagne, de l'Allemagne et d'autres pays européens qui disposent de réserves pour agir, la France est immobile. Son seul pouvoir est celui de la parole du président. Or, on n'a jamais vu des mots éteindre des incendies... (F.H.)________

Est-ce la fin du capitalisme financier de type anglo-saxon ?

"...La crise actuelle signe la faillite d'un capitalisme financier de spéculation et de prédation préjudiciable à la société. Les pays d'Europe qui se sont le mieux coulés dans les règles de ce capitalisme financier - l'Irlande et l'Espagne - sont ceux qui souffrent le plus.Les banques centrales et les autorités de tutelle ont laissé faire. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, ne pouvait ignorer les achats massifs des banques sur des titres risqués sur des marchés de gré à gré opaques et non régulés.
Ce capitalisme-là va devoir être réformé en profondeur. De nouvelles règles vont devoir être instaurées. .. Puisque le mouvement de nationalisation des banques est lancé, pourquoi ne pas constituer des pôles publics de développement, pays par pays, pour financer des projets qui étayent une croissance à long terme ? Rien n'empêche non plus une coordination au sein de l'Union européenne....

Il est essentiel de réintégrer, dans le champ de la réglementation et du contrôle, les activités de crédit effectuées par des organismes non bancaires, car ce sont ces fonds spéculatifs non régulés qui sont à l'origine des crises financières récentes.Il faut imposer une obligation de transparence sur les produits financiers et sur le niveau des fonds spéculatifs détenus par les banques.Il faut enfin, comme c'était le cas autrefois, séparer les activités de banques de marché de celles des banques commerciales.La titrisation, c'est-à-dire la possibilité laissée à un créancier de se défaire de la totalité de sa créance, entraîne une forme d'irresponsabilité. Les fonds spéculatifs ont prêté sans tenir compte du risque sachant qu'ils arriveraient à se défausser de ce risque sur un tiers. Pour éviter cette dissémination du risque, il faut, d'une part, appliquer les règles définies dans les accords de Bâle II de la Banque des règlements internationaux en réintégrant la titrisation dans le bilan des banques et, surtout, obliger le premier créancier a conservé pour lui-même 30 % à 40 % du risque sur le prêt initial. Tout organisme autorisé à prêter serait ainsi obligé d'évaluer son risque comme un banquier doit le faire...."

-Toute l'actualité avec Libération:crise financière
-Quand la faillite américaine devient aussi une faillite politique
-Nouriel Roubini : retour du risque systémique
-Krach flow | AgoraVox
-Crise financière ou agonie du capitalisme ? | AgoraVox
-Les sanglots longs des violons libéraux... | AgoraVox
- Nicolas Sarkozy : Discours de Toulon
-Dedefensa.org : Le désordre et la Chambre
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-LUNDI NOIR ?
-l' Etat dépollue
-Une privatisation des fonds publics

vendredi 26 septembre 2008

jeudi 25 septembre 2008

Psychiatrie sous influence



Quand la psychiatrie est colonisée par l'industrie pharmaceutique...

Les liens financiers entre la toute puissante APA (Association Américaine de Psychiatrie) et l'industrie pharmaceutique se concrétisent dans le contenu de la "bible des psychiatres" : le DSM IV

"Vers une mise en tutelle chimique de cerveau disponible" ?__________

-"La majorité des auteurs du principal manuel de diagnostic des maladies mentales sont liés financièrement à l’industrie pharmaceutique.La moitié des experts psychiatres qui ont participé à la rédaction du plus célèbre manuel de classification diagnostique des maladies mentales sont payés par l’industrie pharmaceutique"(F.Bouchon)_________________

-"Nous sommes entrés dans l’ère d’une psychiatrie postmoderne, qui veut allouer, sous le terme de "santé mentale", une dimension médicale et scientifique à la psychiatrie. Jusqu’à présent, cette discipline s’intéressait à la souffrance psychique des individus, avec le souci d’une description fine de leurs symptômes, au cas par cas. Depuis l'avénement de la santé mentale, émerge une conception épidémiologique de la psychiatrie, centrée sur le dépistage le plus étendu possible des anomalies de comportement.Depuis l’avènement du concept de santé mentale, émerge une conception épidémiologique de la psychiatrie, centrée sur le dépistage le plus étendu possible des anomalies de comportement. Dès lors, il n’est plus besoin de s’interroger sur les conditions tragiques de l’existence, sur l’angoisse, la culpabilité, la honte ou la faute ; il suffit de prendre les choses au ras du comportement des individus et de tenter de les réadapter si besoin." (C.Prieur)_________________

-"Un nouveau mot magique santé mentale pour médecine du psychisme, circule sans qu’on y prête toujours l’attention qu’il mérite. Avec le DSM l’homo neurologicus découpé en 400 rondelles dites troubles (on compte moins de médocs que de rondelles, mais les deux séries restent liées) pourrait économiser de se penser et d’élaborer patiemment le sens de sa propre vie — à l’ancienne, d’après Freud et successeurs. Expéditifs, résolument postmodernes, médicalisons-nous l'existence , saussisons-nous l'être, que restera-t-il de nous? en trois coups de protocole, votre vague à l'âme consolidé à l'epoxi tiendra le coup pour combien de temps encore, et à quel coût ?"(P.Grauer)
>>[L'approche adoptée par le DSM-IV vise à éliminer l'interprétation et à éradiquer toute réflexion dans l'établissement du diagnostic. Pour y parvenir, des critères diagnostiques précis ont été définis par L'American psychiatric association et les lobbys pharmaceutiques. On est "invités" à les accepter tels quels-Wiki-]
>>[ Les compagnies pharmaceutiques ont un intérêt direct sur la détermination des troubles mentaux intégrés dans le DSM. La transparence en ce domaine devient cruciale lorsque les liens financiers entre chercheurs et industrie pharmaceutique sont stables et multiples. Les groupes de travail du DSM présentant les liens avec les industries pharmaceutiques sont ceux qui travaillent dans les champs diagnostiques (e.g. troubles de l’humeur et désordres psychotiques) où l’approche psychopharmacologique constitue le traitement habituel. Le marché des psychotropes étant très rentable, il y a lieu de s'inquiéter, et au minimum d'énoncer une sévère critique à l'égard de certains aspects fonciers de ce manuel de diagnostic. C'est d'autant plus patent comme conclusion que, par exemple, les antidépresseurs et les neuroleptiques totalisent respectivement des ventes annuelles d'environ 20,3 et 14,1 milliards dollars. Autre exemple, le marché porteur des neuroleptiques se décline en termes de vente avoisinant 8,5 milliards dollars (18,7 milliards prévus pour 2007). -wiki]_______________________
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L’ELABORATION DES NORMES PSYCHIATRIQUES :

"...L’APA (American Psychiatrical association) détient le pouvoir de définir les termes et les critères en fonction desquels se fait la distinction entre le normal et le pathologique en termes de santé mentale. Elle produit à intervalle réguliers le DSM - Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. Ce catalogue de définitions et de descriptions cliniques est diffusé dans le monde entier, tout acte psychiatrique qui se veut « moderne » y souscrit d’une manière ou d’une autre.
La première édition (DSM-I) est publiée en 1952, et diagnostique 60 pathologies différentes. La deuxième édition (DSM-II) est publiée en 1968, et recense 145 pathologies psychiques.
La troisième édition (DSM-III) est publiée en 1980 et dénombre 230 pathologies.
Cette édition avait pour but de faciliter une approche rationalisée des essais thérapeutiques afin de valider les nombreuses molécules nouvelles que les laboratoires avaient mis sur le marché depuis le début des années 1970. Le DSM-IIII crée également des catégories de populations porteuses de pathologies, apparemment définies sur la base de critères cliniques.
Outre cet assujettissement aux productions des grands groupes pharmaceutiques, il ne faut pas négliger un autre fait symptomatique qui devrait nous éclairer sur l’impact ethnique - moral - de toute définition de la folie. Jusqu’en 1974, l’homosexualité était classée comme un désordre mental. DSM-II....
Le Dr Steven Sharfstein, ancien président de l’APA, face aux critiques qui lui étaient adressées, se justifiait ainsi en 2003 : « Pour survivre, nous devons aller là où se trouve l’argent ».Rien de plus clair !
Les psychiatres sont les médecins les plus soutenus financièrement par l’industrie pharmaceutique. Lisa Cosgrove et Sheldon Krimsky, dans une étude parue en 2006, précisent : sur 170 experts ayant contribué au DSM IV, 56% avaient des liens financiers avec une ou plusieurs firmes pharmaceutiques. Quant aux experts des groupes de travail consacrés aux « troubles de l’humeur » et aux « troubles psychotiques », ils étaient tous dans une position avérée de conflits d’intérêts. La psychiatrie, en dehors des narcoses - électrochocs - est très consommatrice de molécules. D’autre part, les psychotropes et les antipsychotiques, prescrits pour traiter les troubles de l’humeur - troubles bipolaires, par exemple - et les psychoses - schizophrénie pour la plus connue, sont très coûteux. Ils sont aussi prescrits sur de longues périodes. Aux USA, le groupe des antidépresseurs génère 20,3 milliards de dollars de profit, celui des antipsychotiques 14,4 milliards (chiffres établis en 2004 et en très nette augmentation depuis).(Sources : Psychiatry & Pharma, the unholy alliance

-Ordre et barbarie | AgoraVox
- Variations sur Culture et Civilisation
-Hommes et Faits
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- Roland Gori : non au nouvel ordre neuro économqiue
-Psychiatrie : des experts trop liés à l’industrie
- Les dessous du Plan santé
-Conflits-d-interets-en-psychiatrie:
" Qu’on veuille ou non le reconnaître, l’APA (Association Américaine de Psychiatrie) tient les rênes de la psychiatrie mondiale parce que c’est elle qui a le pouvoir de définir les termes, de poser « les principes de vision et de division » (Bourdieu) en fonction desquels se fait la distinction / division entre le normal et le pathologique en termes de santé mentale. C’est un immense pouvoir que de définir la "normalité" et de décider de ce qui est ou non un trouble psychique qui entrera dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), édité et révisé par l’APA. Pouvoir d'abord idéologique. Et puisque nous vivons dans une idéologie néolibérale triomphante selon laquelle rien ne doit s'opposer à la maximisation des profits, force est de constater que ce pouvoir est entre les mains des marchands des diverses multinationales.

Nous parlions dans cette note du fait que les psychiatres sont les médecins les plus financés par l’industrie pharmaceutique. Les conflits d’intérêts n’ont pas contourné le DSM, loin de là, ce qui a valu beaucoup de critiques à l’APA. La vague de protestations recommence, puisqu’un communiqué de presse de l’organisation a rendu publics début mai les noms des 28 psychiatres superviseurs et des 120 membres des groupes de travail chargés de préparer la 5ème édition du DSM, à paraître en 2012. Comme avant, 16 des 28 superviseurs ont de très forts liens financiers avec l’industrie pharmaceutique pour diverses activités promotionnelles."

Des médocs qui rendent dépressif ? | AgoraVox

France Culture:histoire de la psychiatrie en France


USA-Israël : nouvel éclairage

Une opinion qui semble s'ouvrir à la vraie nature du conflit, surtout dans le monde intellectuel , mais des positions qui se figent et se radicalisent sur le terrain...




Noam Chomsky : une vérité qui dérange ? :

"Dans son dernier livre - L’Ivresse de la force. Entretiens avec David Barsamian (Fayard) -, Noam Chomsky revient sur les événements récents de la politique étrangère des États-Unis.
Il démontre comment l’occupation de l’Irak, la guerre en Afghanistan ou les menaces contre l’Iran ne sont que le prolongement d’une longue tradition d’hégémonie militaire et politique. Considéré comme principale source d’insécurité dans le monde, l’État américain est décrit par Chomsky comme le bras armé des grands entrepreneurs américains, sourd aux aspirations de sa propre population, que les grands médias maintiennent dans l’ignorance des agissements du pouvoir.
Cependant, il ne faudrait surtout pas confondre ses positions avec du « complotisme » primaire, que l’intellectuel rejette farouchement. Ainsi, faits historiques et coupures de presse à l’appui, Noam Chomsky fait la preuve que les États-Unis ne sont nullement sous l’emprise d’un quelconque « lobby juif », d’ailleurs mal défini, mais qu’à l’inverse Israël n’est que le pion de la superpuissance sur l’échiquier du Moyen-Orient....

Noam Chomsky : J’ai écrit il y a quelques dizaines d’années que ceux qui se proclament “défenseurs d’Israël” sont en réalité les défenseurs de sa dégénérescence et probable auto-destruction. Je crois également depuis longtemps que le choix très clair d’Israël de renforcer sa politique sécuritaire et ce, depuis le refus de paix global proposé par le président Sadat en 1971 pourrait très bien mener Israël à sa perte...."
Les Israéliens seraient soulagés si les Palestiniens disparaissaient. Et on peut dire que les politiques qui prennent forme, suivent de près les recommandations de Moshe Dayan pendant la guerre de 1967 : les Palestiniens “continueront de vivre comme des chiens et ceux à qui ça ne plaît pas, peuvent partir”. D’autres recommandations encore pires ont été émises par certains humanistes américains de gauche grandement reconnus. Michael Walzer, par exemple, de l’Institute of Advanced Studies à Princeton et rédacteur du journal démocrate socialiste Dissent, a émis l’idée voilà 35 ans, que les Palestiniens étant des “marginaux de la nation”, on devrait leur “donner les moyens” de partir. Il parlait des citoyens palestiniens en Israël et c’est une idée largement reprise encore récemment par l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman et relayée aujourd’hui parmi les principaux courants d’opinion en Israël...
Le secteur industriel aux États-Unis, qui dessine les contours de la politique à mener, paraît tout à fait satisfait de la situation actuelle. L’un des indicateurs est le flux d’investissement en Israël d’Intel, Hewlett Packard, Microsoft et d’autres leaders de l’industrie high-tech. Les relations militaires et de renseignements restent très fortes. Depuis 1967, les intellectuels vivent une histoire d’amour avec Israël pour des raisons qui sont d’abord propres aux États-Unis selon moi. Cela affecte lourdement l’image qui est donnée des événements dans les médias et les journaux américains. Les Palestiniens sont faibles, dispersés, isolés et n’apportent rien en matière de concentration des pouvoirs aux États-Unis. Une large majorité des Américains soutiennent le consensus international d’une solution à deux États et appellent même à une égalité de l’aide entre Israël et la Palestine. Sur ce point et dans bien d’autres domaines, les deux principaux partis sont en décalage avec la population. 95 % des Américains pensent que leur gouvernement devrait davantage prêter attention à l’opinion de la population, un avis rejeté parmi les élites (parfois de manière très claire, d’autres fois de manière plus discrète). La prochaine étape plus impartiale serait une “promotion démocratique” au sein même des États-Unis. Au-delà de ce point, il faudrait que certains événements mènent à une nouvelle répartition des intérêts parmi les élites...."

-Vu de Tel-Aviv
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- Bush : héritage irakien
- Novlangue d'aujourd'hui (2)

mercredi 24 septembre 2008

La Poste : dégradation annoncée ?


Sont-ils timbrés ?





Un exemple après d'autres de la " bruxellisation" de notre secteur public...dans le droit fil du projet de libéralisation des services .
"L'Union européenne reste un monstre à deux visages. Côté face, les professions de foi sociales et la promesse de défendre le modèle européen. Côté pile, libéralisation et privatisation à tout crin des services publics et incitations au dumping social."____________

Certains accusent la Poste d'une dégradation de certains de ses services. C'est oublier que celle-ci est le produit d'une privatisation déjà bien avancée dans les faits..._______________

La Poste accélère sa privatisation:

-"La Commission de Bruxelles a confirmé en début de semaine sa volonté de voir tous les services postaux privatisés d’ici trois ans. En France, les gouvernements successifs ont imposé cette voie au service public du courrier depuis 1990, en procédant par étapes pour éviter de vives oppositions. Et la Poste a largement entamé cette privatisation.Bruxelles assure qu’elle ne se prononce pas sur « le statut juridique de l’entreprise », qui peut rester public, mais elle impose une mise en concurrence des entreprises, incompatible avec un service public moderne et de qualité.Ainsi la course aux parts de marché les plus rentables impose de différencier le traitement des usagers, devenus clients, en privilégiant les gros opérateurs (grandes entreprises) au détriment de petits (particuliers, artisans, très petites entreprises) ; elle implique également des augmentations de tarifs (hausse du prix des timbres au début d’octobre, disparition des colis ordinaires au profit des « Colissimos » plus onéreux) ; elle entraîne une disparition des bureaux de poste — ce que M. Christian Kozar, directeur général appelle le « déplacement » des bureaux vers des endroits où « nos produits peuvent se vendre » ; le facteur — qui n’a que le courrier à distribuer et rien à vendre — va se faire de plus en plus rare, notamment dans certains villages des zones rurales, où il assume pourtant un lien essentiel entre les habitants et contribue au maintien à domicile des personnes âgées.Au Royaume-Uni, la « libéralisation » et la recherche du tout-profit de Royal Mail se sont traduites par une telle dégradation du service qu’une pétition géante a été lancée par la Fédération nationale des receveurs des postes : 4 millions de personnes ont réclamé le maintien des bureaux de poste...."
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-La poste fonctionne beaucoup moins bien depuis quelques années, où l’on a commencé à faire appel à des sous-traitants privés. Pourquoi cela: tout simplement parce que si le système économique libéral fonctionne très bien pour tout ce qui fait appel à l’innovation (par exemple, le secteur informatique, alimentaire etc…), il n’en va pas du tout de même pour des services comme la poste, qui ne réclame pas de l’innovation, mais de l’efficacité. Or, le jeu de la libre-concurrence ne favorise nullement l’efficacité: soit on est face à une multitude de petites compagnies, qui ont peu de structures et de moyens, et offrent donc des services de moindres qualités ; soit on est face à de grosses structures qui usent et abusent de leur statut monopolistique pour instaurer des prix prohibitifs. Bref, dans les deux cas, on aboutit à un résultat totalement irrationnel, face à la terne, mais tranquille gestion de l’État. Qui plus est, il ne me semble pas très sain que des services aussi essentiels que la poste, l’énergie ou le réseau ferroviaire sortent du giron de l’État. De même que la guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires, le noyau économique d’un pays est trop vital pour être l’apanage des économistes. D’abord en théorie: étant par essences des agents irrationnels, capables du pire comme du meilleurs, on peut difficilement laisser les économistes jongler avec le cœur du système."(un lecteur de Rue 89)



-"Une petite remarque, en passant : lorsque vous comparez les performances de la Poste française avec celles de la Poste étasunienne, vous négligez un détail, c’est que le service postal étasunien est public. Merci donc pour cette démonstration incidente qu’il n’y a aucune fatalité constitutive au service public.De même (et toujours de manière incidente), votre conviction que le coût de l’appel téléphonique est moindre depuis l’ouverture à la concurrence est sujette à discussion : j’imagine que vous savez ce qu’il en est de l’opacité des tarifs des opérateurs téléphoniques. Si vous parvenez à comparer les tarifs de France Télécom public à ceux d’Orange, chapeau : vous me refilez le mode d’emploi ?Néanmoins, je vous suis tout à fait sur le bénéfice que nous pourrions attendre d’un référendum : il serait extrêmement bénéfique de tirer au clair ce que nous entendons par service public (qu’on traduit, je crois, en européen par service d’intérêt général).Tout votre argumentaire repose en fait sur le service de délivrance du courrier : pourquoi ne pas ouvrir le service de délivrance du courrier à la concurrence à la condition expresse que les concurrents éventuels de la Poste acceptent les mêmes servitudes que la Poste. Précisément, c’est la qualité de ce service rendu qui pourrait définir avec quelque pertinence ce que nous attendons du service public.Toutefois (et je doute que vous l’ignoriez), une part significative du travail de la Poste concerne les activités bancaires. A ce titre, la Poste remplit également une fonction sociale, notamment celle de banque de ceux que les banques n’acceptent qu’avec réticence, c’est-à-dire les pauvres. Privatiser la Poste, c’est aussi privatiser ce service bancaire dans lequel des comptes rentables contribuent à financer des comptes qui le sont moins. Eu égard à l’ensemble de l’oeuvre des sociétés privées (dont le but est le profit), vous me permettrez de douter que cette mission serait aussi bien remplie par une société privée.Plutôt que privatiser ce que nous avons contribué à construire, il serait peut-être plus opportun d’améliorer la qualité de service de la Poste. Evidemment, il s’agit d’un choix. Mais c’est bien ce dont il question là : choisir entre deux possibilités. Vous avez raison : le référendum permettrait sans doute de savoir quels choix nous voulons faire en termes sociaux, économiques et politiques.(autre lecteur de Rue 89)___________________

-Privatisation de la Poste : pour qui ? pour quoi ?
-La Poste ou la persistance de l’erreur européenne | AgoraVox
-Sur le terrain, la privatisation de la Poste semble déjà bien engagée
-La poste allemande : la face cachée de la privatisation

mardi 23 septembre 2008

Incantations sarkoziennes


La vertu sauvera-t-elle le monde?

On ne change pas le dysfonctionnement d'un système par un redressement de type moral , mais par une modification de la logique du système lui-même, ce qui nécessite un changement politique et économique des règles qui l'ont amené à se détruire lui-même.
Il est possible de briser l'enchaînement des crises et de mettre fin au pouvoir de nuisance de l'exorbitant pouvoir des grandes banques, qui ont perdu leur fonction première. A condition que l'Etat reprenne ses droits et ses distances par rapport aux dogmes ultralibéraux et que l'intérêt commun devienne sa priorité.______________________

Moraliser le capitalisme financier?

"Ça ne mange pas de pain, c’est devenu un classique de ces périodes de soubresaut. Et nous savons à présent que ce ne sont que des paroles en l'air. Disons des paroles de réconfort. Que rien ne sera fait. C’est une illusion. Il n’est pas possible de moraliser le capitalisme, quel que soit le qualificatif qui lui est joint. Le capitalisme est un système de valeurs, une manière d’appréhender l’homme dans sa globalité, une vision du monde plus qu’un simple système économique. C’est à force de mauvais emploi du terme que la confusion a été rendue possible. Le capitalisme est une idéologie."
« Moraliser le capitalisme financier » c’est simplement trouver les justifications adéquates aux souffrances qu’engendre pour de larges franges de l’Humanité la crisouille actuelle." (I. Balat)______________________

-"Le problème est essentiellement idéologique, et sépare ceux qui croient en la capacité des marchés à s’autoréguler et ceux qui croient que la puissance publique à vocation à réglementer les marchés financiers. Je parle de réglementer les marchés et pas de « moraliser le capitalisme » comme l’ambitionne le Président de la République. Car l’ambition de "moraliser" le capitalisme financier est une supercherie. La raison ultime du capitalisme, qu’il soit industriel et entrepreneurial ou financier et spéculatif, demeure le profit" (B.Hamon)______________


NICOLAS SARKOZY A L 'ONU : "Apprenons à gérer collectivement les crises":

"Devant l'Assemblée générale de l'ONU, où il s'exprimait, mardi 23 septembre, en tant que président en exercice du Conseil européen, Nicolas Sarkozy a proposé à ses pairs de se réunir avant la fin de l'année pour "réfléchir ensemble aux leçons à tirer" de la "plus grave crise financière depuis les années 1930". Comme ces derniers jours, le président français a plaidé à New York pour un "capitalisme régulier et régulé", qu'il a opposé au système actuel, qualifié de "fou". Il a enfin souhaité que, dans ce capitalisme régulé, les modes de rémunération des dirigeants des grandes sociétés financières "ne poussent pas à des prises de risque déraisonnables" et que ceux qui "mettent en danger l'argent des épargnants soient sanctionnés". En 2007, depuis la même tribune onusienne, il avait déjà lancé un appel à "moraliser le capitalisme financier"...."

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-"Ce n’est qu’en créant ainsi les conditions démocratiques réelles et concrètes que suppose le fonctionnement d’un capitalisme différent que nous parviendrons à appréhender dans toute sa complexité le problème de la « moralisation du capitalisme (C.Arnsperger)________________________________________________________
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-Vincent Beaufils, directeur de la rédaction de Challenges (groupe Nouvel Observateur) :
- "Le capitalisme n'est pas moral ou antimoral. Il est amoral c'est-à-dire en dehors de la morale. La question de la morale n'est pas du même registre que celle du capitalisme. En revanche, cette crise illustre à la perfection les excès du capitalisme..."
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Gaëtan Gorce, député socialiste de la Nièvre, membre de la commission des Finances :
- "Je ne crois pas que ce soit le capitalisme mais la politique qu'il faille moraliser. Les tendances actuelles du système financier ne sont qu'une suite logique des décisions prises depuis 20 ans. Il ne faut pas s'étonner que l'exacerbation de la concurrence produise parfois des crises comme celle-ci.
Or, la seule vraie question est : dans quelle société veut-on vivre ?
Aujourd'hui, la politique ne fait qu'épouser le système économique et sa logique de l'efficacité alors qu'elle devrait, bien au contraire être capable de réinventer un espace de réflexion pour redéfinir l'intérêt général. C'est donc bel et bien la politique qu'il faut moraliser."
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JP Fitoussi:"...Il faut inventer en permanence un système de régulation. Mais toute régulation appelle à son contournement. Ce qui appelle à en mettre en place de nouvelles.
Il faut également une grande réactivité des banques centrales et des instances de régulation. Mais il faut surtout une plus grande coordination entre les banques centrales d'une part, et entre les instances de régulation d'autre part. Il faut aussi une plus grande coordination entre les banques centrales et les instances de régulation. De toute façon aucun gouvernement au monde ne laissera une banque aller à la faillite. L'Etat est responsable en dernier ressort. Tout comme les banques centrales assurent les créances en dernier ressort. Mais pour qu'une instance de régulation puisse appliquer ses décisions à l'intérieur des Etats, il faut qu'elle soit légitime. L'obstacle à l'efficacité de l'OMC est son manque de légitimité. Elle s'accorde mal avec le jeu normal de la démocratie au sein des Etats...."
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-Liêm Hoang Ngoc, économiste, maître de conférence à Paris I. Membre fondateur d'Attac, secrétaire général du club "Nouveau Monde" :
- "...C'est la grande mode pour les partis politiques aujourd'hui que de demander au loup de s'assagir alors qu'il est déjà dans la bergerie. Mais d'après ce que l'on sait de cette affaire(Kerviel) pour le moment, il n'y a pas eu d'enrichissement personnel. Il faut savoir que les traders sont payés pour contourner les règles. Ils font tous ça. Et ils sont rémunérés en fonction des risques qu'ils prennent dans leur profession. La situation que l'on constate aujourd'hui découle de la logique des traders. Faut-il réguler le fonctionnement des systèmes ? Je ne crois pas que l'on puisse demander aux actionnaires d'être moraux. Aujourd'hui, l'Etat est le seul à pouvoir agir notamment contre les OPA hostiles. Mais si OPA il y a, ce sera par le biais de BNP-Paribas ou par l'Etat avec la caisse des dépôts ou par l'Etat lui-même."

Sarkozy annonce la fin du capitalisme financier et la poursuite de sa politique
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-: USA : l' Etat dépollue

lundi 22 septembre 2008

L'opium , instrument de pouvoir

Drogue: arme de destruction massive...

L'opium, connue déjà des Sumériens , est devenu au XIX° siècle, pour certaines grandes puissances coloniales, un moyen pour asservir la Chine et y écouler leurs produits.
De nos jours, en Afghanistan surtout, la culture et le trafic de l'opium et ses dérivés sont devenus des moyens ,voire des objectifs de luttes internes et de guerre externe...____________________

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.L'arraisonnement et la mise à sac de la Chine, l'asservissement du peuple vont s'accompagner d'un étrange phénomène, c'est-à-dire l'intoxication quasi suicidaire des Chinois, intoxication massive induite et mise en scène par les Etats et les entreprises occidentales."_____________________

-Selon le Département d’État américain, "l’opium constitue une source de revenu de plusieurs milliards de dollars pour les groupes extrémistes et criminels. L’élimination de la production d’opium est centrale à l’établissement d’une démocratie sécuritaire et stable, et à la victoire de la guerre contre le terrorisme". Ce qui est "oublier" un peu vite que "les Talibans – en collaboration avec les Nations unies – avaient imposé avec succès l’interdiction de la culture du pavot en 2000. La production d’opium avait ensuite décliné de 90 % en 2001. En fait, l’augmentation de la culture d’opium a coïncidé avec le déclenchement des opérations militaires sous commandement américain et la chute du régime taliban. Entre les mois d’octobre et décembre 2001, les fermiers ont recommencé à planter du pavot à grande échelle" (source ici). ______________________________

-Les guerres de l’opium revisitées:

"Entre 1839 et 1860, l’Angleterre, d’abord seule (première guerre de l’opium, 183-1842), puis associée à la France (seconde guerre de l’opium, 1858-1860), impose par la force des armes à la Chine des Qing (Mandchous) (1) l’ouverture au commerce international. En 1839, l’empire du Milieu y était fermé, à l’exception de comptoirs exigus à Canton, où les négociants étrangers, principalement britanniques, n’avaient de relations d’affaires qu’avec la corporation des marchands chinois.Bouleversée par la révolution industrielle, l’Angleterre frappait en vain à la porte. Elle achetait d’importantes quantités de thé (12 700 tonnes en 1720, 360 000 tonnes en 1830), que seule la Chine produisait alors. Mais, au début des années 1820, la balance commerciale avec l’Occident s’était inversée au détriment de la Chine, en raison de l’importation massive d’opium, introduit en fraude par des commerçants anglais et américains (2). L’Angleterre libérale de Lord Henry Palmerston était bien décidée à saisir le moindre prétexte pour ouvrir sans restriction le pays non seulement à la drogue, en provenance d’Inde notamment, mais aussi aux cotonnades du Lancashire et à la quincaillerie de Birmingham. La destruction des caisses d’opium qui appartenaient à des négociants anglais résidant à Canton par le vice-roi Lin Zexu, en juin 1839, fournit le prétexte attendu pour déclencher les hostilités.

En 1860, quand est signé le traité de Pékin, qui fait suite à une longue liste de traités qualifiés par les Chinois de « traités inégaux », onze ports, dont Canton, Shanghaï, Hankou et Tianjin, sont ouverts au commerce ; les droits de douane y sont limités à un maximum de 5 %. Les Occidentaux ont le droit de circuler à l’intérieur du pays et d’y acquérir des propriétés foncières sans payer plus de 2,5 % de taxes. Dans ces ports ouverts, dits « ports à traité », les étrangers, bénéficiant de l’extraterritorialité, commencent à développer des « concessions », comme à Shanghaï. Des quartiers de villes échappent ainsi, en fait sinon en droit, à l’autorité chinoise. Interdit à diverses reprises depuis 1796, le commerce de l’opium peut désormais se développer sans obstacles : on passe de 30 000 caisses de drogue en 1838 (en contrebande) à 68 000 caisses en 1850, et 96 000 en 1873 .Toutes les puissances étrangères disposent désormais de missions diplomatiques permanentes à Pékin. L’Angleterre fait de l’îlot de Hongkong une colonie de la Couronne, alors que la Russie, par l’action diplomatique, a acquis plus d’un million de kilomètres carrés, de la rive nord du fleuve Amour à la rive orientale de l’Oussouri....

-Les guerres de l’opium ou l’écrasement de la Chine:"...La plupart de nos contemporains, européens ou nord-américains ignore massivement l’existence des guerres de l’opium, c'est-à-dire, l'histoire de la démolition de l'empire chinois par les Etats modernes occidentaux, l'Angleterre, la France, la Russie puis l'Allemagne et les Etats-Unis, et au cours des 19ème et 20ème siècles, afin d'y introduire librement les caisses d'opium et les missionnaires et, enfin, le piller sans pitié...."

-La Chine en enfer : pillages et génocides blanc:"...L'arraisonnement et la mise à sac de la Chine, l'asservissement du peuple vont s'accompagner d'un étrange phénomène, c'est-à-dire l'intoxication quasi suicidaire des Chinois, intoxication massive induite et mise en scène par les Etats et les entreprises occidentales...

-Première guerre de l'opium -Seconde guerre de l'opium

-La troisième guerre de l’opium | AgoraVox

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-Afghanistan, opium de guerre, opium de paix :
"... L'économie de la drogue représente, en effet, environ 60 % du PIB - chiffre qui n'a été égalé par aucun autre pays, pas même par la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, dont la part n'excéda jamais les 7 %. La situation inédite de l'Afghanistan invite donc à s'interroger non seulement sur le rôle que la production et le commerce de l'opium jouent dans une économie de post-conflit dévastée, mais aussi sur l'influence qu'ils peuvent avoir dans le processus complexe de reconstruction de l'État...."
-La production illicite d'opium en Afghanistan:
"...La croissance du phénomène narcotique dans le pays a en effet été en partie déterminée par la guerre soviéto-afghane, par les rivalités et les affrontements des différentes factions afghanes après le retrait soviétique, mais aussi par l’apparition plus tardive sur la scène afghane du mouvement des taliban, favorisée rappelons-le par le regain régional des politiques de l’accès (depuis le Pakistan jusqu’au Turkménistan, à travers la réouverture de la route Quetta – Kandahar – Herat, Achkhabad)...L’enclavement et l’isolement de l’Afghanistan doivent beaucoup plus à l’histoire politique de la région, à la géopolitique, qu’à la géographie, à l’instar du développement de l’économie des drogues illicites dans ce pays qui ne remonte, somme toute, qu’une trentaine d’années, et qui s’est fait surtout au cours de la dernière décennie, sur les ruines de la guerre. .."
- Au coeur du royaume de l’opium:
"...Même le ministre antidrogue, qui siège dans un bunker à Kaboul, s’avoue impuissant. « Si le monde veut que l’Afghanistan vive, il faut nous aider à endiguer le business de la drogue, lance Habibullah Qaderi. Et aussi contrôler les frontières : les trafiquants se rendent facilement en Iran et au Pakistan. »L’ennui, c’est que l’Etat lui-même est totalement gangrené par le trafic. Sur les 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires de la drogue en Afghanistan, 600 millions vont aux paysans et 2,2 milliards aux trafiquants, passeurs, contrebandiers. Lesquels arrosent les gouverneurs, les chefs de police, les députés. Quant à la charité internationale, bien souvent elle ne dépasse guère Kaboul aux faubourgs reconstruits, aux villas neuves, aux rues embouteillées de superbes tout-terrain...."
-La seule victoire en Afghanistan est celle de l'opium:
"...Depuis octobre 2001, la culture de pavot a augmenté en flèche. La présence des forces d’occupation en Afghanistan n’a pas eu pour effet l’élimination de la culture du pavot. Au contraire.Sous les Talibans, la prohibition avait en effet causé « le début d’une pénurie d’héroïne en Europe vers la fin de 2001 », comme l’admet l’ONUDC.L’héroïne est un commerce de plusieurs milliards de dollars supporté par des intérêts puissants, qui requiert un flux régulier et sécuritaire de la marchandise. Un des objectifs « cachés » de la guerre était justement de restaurer le trafic de la drogue, parrainé par la CIA, à ses niveaux historiques et d’exercer un contrôle direct sur les routes de la drogue.En 2001, sous les Talibans, la production d’opiacés s’élevait à 185 tonnes, pour ensuite grimper à 3400 tonnes en 2002 sous le régime du président Hamid Karzai, marionnette des États-Unis.Tout en soulignant la lutte patriotique de Karzai contre les Talibans, les médias omettent de mentionner qu’il a déjà collaboré avec ces derniers. Il a aussi déjà été à l’emploi d’une pétrolière des États-Unis, UNOCAL. En fait, depuis le milieu des années 1990, Hamid Karzai agissait comme consultant et lobbyiste pour UNOCAL dans ses négociations avec les Talibans.Selon le journal saoudien Al-Watan, « Karzai était un agent en sous-main de la Central Intelligence Agency à partir des années 1980. Il collaborait avec la CIA en acheminant de l’aide américaine aux Talibans à partir de 1994, quand les Américains, secrètement et à travers les Pakistanais, supportaient les visées de pouvoir des Talibans. »Il est pertinent de rappeler l’histoire du trafic de drogue dans le Croissant d’or, qui est intimement lié aux opérations clandestines de la CIA dans la région.Avant la guerre soviético-afghane (1979-1989), la production d’opium en Afghanistan et au Pakistan était pratiquement inexistante. Selon Alfred McCoy, il n’y avait aucune production locale d’héroïne.L’économie afghane de la drogue fut un projet minutieusement conçu par la CIA, avec l’assistance de la politique étrangère américaine.Comme il a été révélé par les scandales Iran-Contras et de la Banque de Commerce et de Crédit international (BCCI), les opérations clandestines de la CIA en support aux moujahidins avaient été financées à travers le blanchiment de l’argent de la drogue..."
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-Opium - Wikipédia
-L'opium:histoire d'une fascination
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- De la géopolitique des drogues illicites
-ETAT GRANGRENE ?------------------Le double jeu des USA vis à vis des narcotrafiquants
-Guerre contre la drogue, arme de l'Etat etINSTRUMENT DE CONTROLE SOCIAL:
"...Si l'État sécuritaire national américain n'a rien fait pour arrêter le commerce international de la drogue, il a fait beaucoup pour l'encourager. Certains disent ironiquement que le sigle CIA signifie " Capitalism's International Army " (" Armée internationale du capitalisme ") et d'autres qu'il veut dire " Cocaine Import Agency "...Les drogues sont un instrument important de répression et de contrôle social. Les impérialistes britanniques le savaient et il en va de même pour les faiseurs d'opinion conservateurs, la police, la CIA et la Maison- Blanche. De Harlem au Honduras, l'empire utilise n'importe quel moyen à sa portée pour garder des populations tourmentées dans la démoralisation et la désorganisation."
-
Afghanistan : La CIA trafique, les soldats trinquent
-En route pour l'Asie: le rêve ... A.McCoy

Automne

Vent mauvais ?
Septembre maudit?

Un certain 'lundi noir" a plombé notre automne...
Et semble revenir le temps des noirs corbeaux
Et l'hiver sera rude...
Quand reverrons nous un printemps de lumière
Qui redonne à chacun horizon et espoir ?
Justice et paix...

"...On ne reverra plus au temps des feuilles mortes,
Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles..."


Dailymotion - Brassens-Le 22 SEPTEMBRE
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-Le très précoce AUTOMNE des Bourses mondiales
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Etymologie : Provenç. autom, autompne ; espagn. otoño ; portug. outono ; ital. autumno ; de autumnus ou plutôt auctumnus ; en effet ce mot vient d'augeo, augmenter, et il a par conséquent même racine que auctor, auteur (voy. ) ; c'est une forme de participe moyen, tombée en désuétude dans le latin, mais dont on retrouve cependant d'autres exemples dans Vertumnus, Picumnus, noms de divinités, et dans Pilumnus ; elle répond à une forme grecque, et manas en sanscrit ; auctumnus signifie donc la saison qui est augmentée, qui est enrichie.

dimanche 21 septembre 2008

Les abeilles malades des hommes


L'abeille, sentinelle de l'environnement


-Si on en croit Einstein
: "Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre " _____________________






-"Insecte pollinisateur majeur, l’abeille est indispensable au fonctionnement des écosystèmes, à la biodiversité florale et faunistique et à l’agriculture.L’abeille s’avère également un indicateur biologique exceptionnel, une véritable sentinelle de la qualité de notre environnement."(B.R-M)___________________


-Sans les insectes, rien ne marche. Ils sont la colonne vertébrale des écosystèmes terrestres. "Ce sont les grands oubliés du monde animal, déplore Marie-Pierre Chauzat, membre de l'équipe abeille de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Ils n'ont pas les grands yeux du panda, les belles plumes des oiseaux, la jolie fourrure des bébés phoques."
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"80 % des plantes ont absolument besoin des abeilles pour être fécondées, et sans elles, il n'y a plus de production de fruits ou de légumes possible. Rien qu'aux Etats-Unis, où le nombre de ruches en "vie" s'est effondré de 2,4 millions à 900, 90 plantes destinées à l'alimentation humaine sont exclusivement pollinisées par les butineuses, ce qui représente une valeur annuelle de 14 milliards de dollars".____________________________

"Francesco Panella se remémore très bien le jour où il a découvert cinquante de ses plus belles ruches désertées par leurs occupantes. "C'était le 28 avril, raconte-t-il dans un excellent français ourlé d'accent italien. Cela faisait plusieurs jours que j'étais complètement débordé, je recevais sans cesse des appels de mes collègues." M. Panella est président du Syndicat des apiculteurs professionnels italiens. Ses interlocuteurs lui décrivent le même étrange phénomène. Les ruches, qui débordaient d'abeilles au sortir de l'hiver, se sont brutalement vidées. Personne n'y comprend rien.

M. Panella fonce jusqu'à l'un de ses ruchers, près du fleuve Ticino, dans la région de Milan. Là aussi, les butineuses se sont volatilisées. "Elles étaient les plus populeuses de toutes ! s'exclame-t-il, encore secoué d'émotion. En trente ans de métier, je n'avais jamais vu ça." Pendant deux heures, il tourne en rond, passe en revue toutes les explications rationnelles, mais rien ne colle. "Je me suis assis, j'ai fumé une cigarette, et je me suis dit : "Quel con !" C'est la même chose que chez les autres ! Je ne pouvais pas croire que ça m'arriverait à moi."
Ce sentiment d'incrédulité, beaucoup d'apiculteurs l'ont ressenti depuis quelques années. Partout ou presque, les abeilles meurent dans des proportions trop importantes. Certes, l'ampleur des pertes varie d'une région du monde à l'autre et d'une année sur l'autre. La saison et les circonstances ne sont pas toujours identiques. Mais c'est bien le même phénomène qui se produit, "sur une large échelle", précise Peter Neumann, du Centre agroscope Liebefeld-Posieux. Installé à Berne, la capitale de la confédération helvétique, cet institut assure la coordination du groupe de travail européen sur la prévention des mortalités. " Quelque chose est en train de dérailler" estime notre spécialiste. "Cela a lieu de plus en plus souvent et dans des proportions plus importantes."
Aux Etats-Unis, où l'on parle de "syndrome d'effondrement des colonies", quelque 25 % du cheptel auraient disparu au cours de l'hiver 2006-2007. En Europe, la France, la Belgique, l'Italie, l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne, la Grèce, la Pologne, les Pays-Bas ont été touchés depuis le début des années 2000. Les pertes peuvent atteindre, localement, jusqu'à 90 % des colonies. "Il est possible que cela se produise dans d'autres régions du monde, mais nous manquons de données", ajoute M. Neumann.
Tout allait pourtant pour le mieux depuis des millions d'années. Rien n'était venu déranger le tête-à-tête évolutif entre les plantes à fleurs, rivalisant d'éclat auprès des insectes pollinisateurs, et les abeilles, qui puisaient le nectar entre leurs pétales. Leurs vies se passaient immuablement, dans une troublante soumission aux lois de la ruche, où il n'est d'autre destin possible que travailler à la perpétuation de l'espèce. L'homme est-il en train de tuer à petit feu l'industrieux insecte qu'il a tant bien que mal domestiqué depuis l'Antiquité ? "Nous n'avons pas la clé du mystère, il y a un élément que nous ne comprenons pas, prévient Jean-Daniel Charrière, chercheur au Centre de Berne. Nous n'aimons pas être dans l'inconnu. Pourtant, avec les abeilles, nous le sommes souvent." Dans l'incertitude, les spécialistes en sont réduits à énumérer toutes les causes de mortalité possibles.
Un temps envisagée, la piste des ondes électromagnétiques est écartée. Les OGM, en revanche, figurent toujours sur la liste des suspects. Selon une étude publiée dans la revue Science du 8 juin, les cultures transgéniques ont cependant un effet moins important sur les abeilles que les champs traités aux pesticides. Et l'hypothèse OGM ne peut expliquer les mortalités en Europe, où les surfaces plantées sont très faibles.
Restent deux pistes privilégiées : les maladies, virus, parasites et autres champignons, d'un côté. La dégradation générale de l'environnement - changements climatiques, raréfaction des fleurs et surtout surdose de produit chimiques -, de l'autre. Peut-être tout cela à la fois. "On peut supporter séparément une maladie, une mauvaise alimentation, un empoisonnement aux pesticides, mais quand tous les facteurs se conjuguent, il arrive un moment où la limite de résistance est atteinte" , explique M. Neumann. Pour les apiculteurs, l'abeille est une "sentinelle", une "sonnette d'alarme", le témoin de dérèglements invisibles à nos yeux. Une chose est certaine, au bout de toutes les pistes, c'est toujours l'homme que l'on retrouve.
Jean Brun pose sur sa table de cuisine un lourd traité apicole, daté de 1931, soigneusement protégé d'un tissu à fleurs. Son grand-père Antoine y pose fièrement. C'est lui qui a offert à Jean, pour ses 12 ans, son premier enfumoir. Cinquante ans plus tard, l'homme a le visage brûlé par le soleil et les traits tirés. Il n'a pas dormi de la nuit. Il a fallu emporter des ruches près de champs de lavande situés à des dizaines de kilomètres de Saint-Rémy-de-Provence, où la famille est installée.
Chaque année au printemps, les apiculteurs sillonnent les routes. C'est la "transhumance", la grande quête des fleurs. Les plus communes (colza, tournesol) donneront les "miels de France". Les plus nobles, les plus rares, prodigueront leur arôme à ces miels d'acacia, de romarin, de ronce, ou d'arbousier que les apiculteurs vous font déguster, l'oeil étincelant, comme des viticulteurs leur dernier cru.
Le métier a bien changé depuis que l'aïeul Etienne Brun s'est lancé, vers 1870. A l'époque, les colonies d'abeilles, élevées dans des troncs d'arbres, sont asphyxiées en fin de saison et la délicate cité de cire écrasée pour en extraire le miel. L'adoption de la ruche à cadres mobiles, qui permet de récolter sans anéantir la colonie, marque la naissance de l'apiculture moderne, dans la première moitié du XX e siècle.
Jusqu'aux années 1960, tout était très simple. "On ne bougeait pas les ruches, il y avait des fleurs à Saint-Rémy, raconte Jean Brun. On posait les hausses où les abeilles stockent le miel au printemps, et on récoltait 40 kg."
Sans efforts. Puis les cultures de légumes ont recouvert la région. Ailleurs en France ce furent le blé, le maïs, le tournesol. La transhumance commença, le grand jeu de cache-cache avec les pesticides aussi. "Ils sont arrivés dans les années 1970, on s'est pris de sacrées raclées", se souvient Jean Brun. Cela continue. L'an dernier, il a perdu quatre-vingt six colonies. "Le voisin avait traité ses pommiers, il n'y avait pas de fleurs sur les arbres, mais au sol, oui, et les abeilles ont dérouillé." L'année précédente, c'était "à cause d'un mariage" . "Quelqu'un ne voulait pas de moustiques à la noce de sa fille. Après le traitement, il n'y a plus eu ni moustiques ni abeilles."
A force, les apiculteurs dessinent leur propre cartographie du territoire. Il y a les zones "sûres" et les zones "à risque". Ils descendent dans le détail, à la parcelle. "La quantité de traitements peut être divisée au moins par deux selon les agriculteurs, relève Norbert Maudoigt, 49 ans, un voisin de Jean Brun. Cela dépend de leur âge, de leur caractère, s'ils sont plutôt inquiets ou pas, s'ils écoutent le commercial qui leur vend les produits, s'ils y consacrent vraiment du temps." Les confrontations "d'homme à homme" ne manquent pas. Mais rares sont ceux qui condamnent en bloc l'agriculture. "Je ne peux pas en vouloir à des gens qui sont piégés, dit Jean-Claude Canac, apiculteur à Servian, dans l'Hérault. On a dit aux agriculteurs d'être productifs pour pas cher, on les a payés pour arracher les zones dont ont besoin les abeilles."
Dans la guerre chimique menée par l'homme aux insectes ravageurs des cultures, les armes ont évolué. De plusieurs kilos de matières actives à l'hectare, on est passé à quelques dizaines de grammes. Mais les abeilles ne semblent pas s'en porter mieux. "Avant, on avait surtout des paquets d'insectes morts devant les ruches, maintenant c'est de plus en plus diffus, de plus en plus sournois, constate Norbert Maudoigt. Les produits leur bousillent le sens de l'orientation, elles meurent à l'extérieur de la ruche. Nous, on voit qu'il manque du monde, mais comme on n'a pas d'abeilles mortes, c'est difficile d'apporter la preuve."
La route qui conduit chez Martin Machado, dans le Cher, est monotone. Du blé, encore du blé, toujours du blé, c'est le royaume des grandes cultures : céréales, colza, tournesol. Le temps est mauvais, les abeilles agressives. Elles fondent sur l'intrus, crépitant contre sa combinaison de coton et son voile protecteur. "Voilà des ruches populeuses, lance Martin Machado. Il y a quelques années, quand je les portais sur le tournesol, au bout d'une semaine, je pouvais me promener torse nu dans le rucher."
Cela fait quinze ans que Martin Machado a choisi ce métier de "caractériel autodidacte", dit-il en souriant. Au début, 10 % des abeilles mouraient chaque année. Le taux est passé à 25 % ou 30 %. Les récoltes se sont effondrées. Certains apiculteurs ont lâché prise. Les autres ont pris l'habitude de compenser les pertes tous les ans en achetant des reines. Cette année, le taux de mortalité est revenu à la normale. L'apiculteur pense que la suspension des insecticides Gaucho et Régent a joué un rôle, mais il ne crie pas victoire. "C'est encore trop tôt pour dire qu'on est tirés d'affaire, prévient-il. Le problème, c'est que nous ne sommes plus maîtres de rien." Les cultures changent, les molécules changent. "Et en plus, maintenant, on a les facteurs climatiques qui viennent se greffer à tout le reste." La pluie et le soleil ne viennent plus jamais quand on les attend, déréglant la mécanique de précision de la ruche.
Les apiculteurs sont aussi aux prises, depuis le début des années 1980, avec un parasite répondant au nom évocateur de Varroa destructor. Rond, rougeâtre, l'acarien - de 1 à 2 millimètres de longueur - suce l'hémolymphe des abeilles, l'équivalent du sang. C'était, à l'origine, un parasite de l'abeille asiatique, Apis ceranae. Cette dernière s'en était accommodée, développant la pratique de l'épouillage. L'histoire dit que l'acarien a été introduit en Europe au début des années 1980, par la faute de chercheurs allemands ayant importé des reines asiatiques. Mais il était présent en Russie au début des années 1950. Il a aussi voyagé au gré des échanges commerciaux de reines entre continents.
Cas d'école de ce que les scientifiques appellent les espèces "envahissantes", le "vampire de l'abeille" a rapidement conquis tous les continents. En dehors d'Apis ceranae, aucune espèce ne possède de parade contre lui. Sans traitement acaricide - souvent des produits chimiques - les ruches s'étiolent. Les apiculteurs parlent tous de l'époque "d'avant le varroa" comme d'un paradis perdu.
Les ruches de Boris Bachofen ne lui ont pas échappé. Elles hivernent dans un environnement des plus accueillants : un paisible verger du canton de Neuchâtel, en Suisse, où sont conservées cent soixante-quatorze variétés anciennes de poiriers. "Ici, ce n'est pas très chargé en produits chimiques", constate le jeune apiculteur. Pourtant l'année dernière, les trois quarts des colonies ont été anéanties. "Je n'ai rien fait de spécial, j'ai traité contre le varroa deux fois l'été et une fois l'automne. Mais peut-être que ce qui était suffisant avant ne l'est plus aujourd'hui" , avance-t-il. Les scientifiques pensent que le varroa pourrait aussi transmettre des maladies aux abeilles.
L'abeille domestique est-elle une espèce en danger ? On n'en est pas là. Mais son sort a de multiples raisons d'inquiéter. "C'est une pollinisatrice particulièrement efficace, explique Bernard Vaissière, qui dirige le laboratoire de pollinisation entomophile à l'INRA d'Avignon. Et elle est en train de disparaître de régions entières." Voyant leurs ruches péricliter, les petits apiculteurs amateurs, qui contribuaient à maintenir partout la présence de l'espèce, sont de moins en moins nombreux.
Or la survie de 80 % des plantes à fleurs et la production de 35 % de la nourriture des hommes dépendent de la pollinisation. Aux Etats-Unis, ce marché a été évalué à 15 milliards de dollars. Certes, ni le blé, ni le riz, ni les pommes de terre n'ont besoin d'abeilles. Mais imagine-t-on un monde sans fruits, sans légumes et sans fleurs ? Circonstance aggravante, les autres pollinisateurs ne s'en tirent pas mieux. "On a toutes les raisons de penser que quand l'abeille domestique a des soucis, c'est pire pour les espèces sauvages, car la colonie a un effet protecteur", explique Bernard Vaissière. Les spécialistes de l'abeille se sentent un peu seuls. Nous vivons dans une société "insectophobe", dit Francesco Panella. Pourtant, sans les insectes, rien ne marche. Ils sont la colonne vertébrale des écosystèmes terrestres. "Ce sont les grands oubliés du monde animal, déplore Marie-Pierre Chauzat, membre de l'équipe abeille de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Ils n'ont pas les grands yeux du panda, les belles plumes des oiseaux, la jolie fourrure des bébés phoques."

Article paru dans l'édition du 30.08.08 du Monde
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-Ecosystemes : et si les abeilles disparaissaient ?
-Les abeilles nous abandonnent
-La disparition des abeilles
-Abeilles, une disparition programmée ? - AgoraVox

samedi 20 septembre 2008

USA : l' Etat dépollue

La cure de désintoxication va être dure et longue...

"
Ces mesures réclament que nous engagions un montant considérable sur les dollars du contribuable...cela comporte des risques." (Bush)_____________

Après avoir présenté l'Etat comme le mal absolu("L'Etat, c'est le problème"...), nos "experts" libéraux et le monde de la haute finance l'appellent au secours comme le pompier salvateur.
L'Etat serait-il donc( provisoirement) la solution pour socialiser les pertes ?...
Mais est-ce vraiment un retour de l'Etat ?_____________

« Le déficit va grimper en flèche dans d’énormes proportions, » déclare Lou Crandall, l’économiste en chef de Wrightson ICAP LLC. « Même avant les événements de la semaine, les estimations tournaient autour de 500 milliards pour l’année prochaine, avec la perspective que s’ajoutent par-dessus des milliards de titres hypothécaires. »___________




Mille milliards de dollars pour des fonds pourris:

"Mille? Deux mille milliards ? La somme est encore inconnue, mais c’est un plan d’une ampleur exceptionnelle que le gouvernement américain prépare pour sauver le système financier. Vendredi après-midi, George Bush et son secrétaire au Trésor Henry Paulson ont confirmé qu’ils étaient prêts à dépenser «des centaines de milliards de dollars du contribuable» afin de mettre en place un mécanisme permettant aux investisseurs (banques, assurances, fonds…) de se débarrasser de leurs actifs «toxiques». C’est-à-dire de tous les produits financiers structurés à base ou non de subprimes devenus invendables depuis le début de la crise...."

-Les financiers coûtent bien plus chers que les 35 heures.:
"...il y avait bien des esprits singuliers qui, depuis belle lurette, s’efforçaient de crier que la spéculation sur les prêts immobiliers, c’était droit dans le mur. On les a officiellement traités de ringards, je l’ai lu. On les a snobés, squeezés, balancés dans le sac à nouilles. Sylvestre, Baverez, Novelli, tous les « libéralistes » hilares s’en gargarisaient sur les ondes en vantant les effets toniques de la déréglementation mondiale et la sagesse infinie du marché (quand on pense que maintenant des banques pleurent pour être nationalisées !). Et pareil, ceux qui, contre le vent hystérique des notaires et de la FNAIM, susurraient que la montée verticale des prix de l’immobilier, dans notre beau pays, n’était pas un signe de bonne santé, mais un plongeon surréaliste dans la spéculation délirante...."

-Une affaire Crédit Lyonnais mondiale:
"...Pour les Etats-Unis, les enjeux sont monstrueux. On estime que les subprimes représentent 1300 milliards de dollars. Quant aux « swaps » (sortes de contrats assurances) entre banques, ils se monteraient à 2000 milliards de dollars. S'il s'agit de couvrir de telles masses, on comprend pourquoi le président Bush en s'adressant aux américains a prévenu : « Ces mesures réclament que nous engagions un montant considérable sur les dollars du contribuable (…) Cela comporte des risques. » George W. a le sens de la litote.
Ce n'est pas une première outre-Atlantique. Dans les années 80, une solution de ce type avait été mise en place pour sauver les caisses d'épargne de la faillite. De toute façon, le contribuable paye déjà...." ...Et la pauvreté se développe...

-«Il n’y a pas de retour de l’Etat»
"...Il n’y a pas de retour de l’Etat parce qu’il n’a jamais reculé. Son poids n’a pas cessé d’augmenter aux Etats-Unis. Simplement, il a changé de nature. Ce n’est plus un Etat-providence qui redistribue, c’est un Etat privatisé, au service des marchés, des profits. Il n’a cessé de donner plus de liberté à la finance, aux entreprises. Quand celle-ci débouche sur la crise, il doit intervenir en urgence.Il n’a pas le choix. Il paie aujourd’hui le prix de son engagement au service de la dérégulation, de la déréglementation, du laisser-faire au service du capital. Ce n’est pas la finance qui est devenue folle, c’est l’Etat américain qui l’est. Il l’a laissé prospérer et elle risque de tout emporter ! Il joue l’Etat pompier, alors que c’est lui l’incendiaire..."

-L’Etat au service du libéralisme | AgoraVox
-Le “plan Paulson”, plus grand hold-up du siècle ? | AgoraVox
-Briser l’engrenage des crises
-La fin du néolibéralisme
-Dedefensa.org : La crise a tué le diktat
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-Naufrage financier ?
-LUNDI NOIR ?

vendredi 19 septembre 2008

Travailleurs pauvres en France

Cela passe si facilement inaperçu...





"La baisse du chômage ne s'accompagne pas en même temps de la baisse de la pauvreté" (C.Boutin)_________________

-Malgré l'augmentation du PIB...." À l’heure de la gestion en flux tendus, le travailleur doit être disponible quand le capital l’exige et a besoin de lui, et doit être au chômage dans les périodes mortes, de façon à réduire les pertes liées à « l’inactivité » et à la « sous-productivité » des salariés. Les avantages de cette méthode de gestion sont évidents pour les patrons: en réduisant la main-d’oeuvre durant les périodes tranquilles, on maximise la productivité et le retour sur investissment des employéEs qui continuent à travailler, et on crée un bassin de travailleurs et travailleuses précaires qui seront prêtEs à accepter de moins bonnes conditions lorsque la reprise se fera sentir. Encore mieux, avec les diminutions constantes des cotisations d’employeurs à l’assurance-chômage, on fait de plus en plus supporter le poids de l’aide aux chômeurs par les travailleurs et travailleuses..."__________________

Un individu est officiellement considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 645 euros, le seuil de pauvreté étant défini comme la moitié du revenu médian (lien). Pour tenir compte de la composition des ménages, on élève ce seuil en fonction du nombre de personnes du foyer (adultes et enfants, l’âge de ces derniers, de plus ou de moins de 14 ans, entrant également en compte).» Par exemple, un couple avec deux enfants en bas âge est pauvre si ses ressources ne dépassent pas 1 355 euros mensuels.
Martin Hirsch estime que «La France a un problème. Elle dérive. La pauvreté augmente, les dépenses sociales augmentent, les déficits sociaux augmentent (…). On a réussi à réduire assez considérablement la pauvreté chez les plus de 60 ans, mais cela a masqué l’augmentation de la pauvreté et des processus d’exclusion chez les jeunes et chez les actifs». _________________________________

-"Globalement, la France se situe dans la moyenne européenne avec près d'un pauvre sur deux (47%) "vivant dans une famille où au moins un des adultes travaille", contre 8 sur 10 aux Etats-Unis, explique Marco Mira d'Ercole, co-auteur d'un rapport en 2005 sur la pauvreté dans les pays de l'OCDE.La France compte entre 3,7 et 7 millions de pauvres (7%), selon que l'on retient la définition française ou européenne de la pauvreté, une proportion moins élevée que dans le reste de l'UE (10,7% en moyenne) et que beaucoup d'autres pays développés (11% en GB, 13,7% au Portugal ou 17% au Etats-Unis), selon l'OCDE.Mais "ce qui fait la spécificité française, c'est que certains pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont fait le choix d'avoir des travailleurs pauvres plutôt que des chômeurs. La France, elle, conjugue désormais les deux" avec un taux de chômage parmi les plus élevés des pays développés (9,6%), analyse Martin Hirsh, président d'Emmaüs-France."Il y a un grand vertige des Français", estime M. Hirsh. "Avant, il y avait la peur du chômage et on pensait s'en sortir avec un emploi. Aujourd'hui, un emploi ne permet pas à coup sûr de sortir de la galère"."C'est une inquiétude de fond", renchérit Nicole Maestracci, présidente de la fédération nationale des associations de réinsertion sociale."____________________________________________

Observatoire des inégalités:
"3,4 millions de travailleurs - soit 15 % des actifs - disposent de revenus individuels d’activité (on ne tient pas compte là des revenus du ménage) inférieurs à 60 % du revenu médian [1] et peuvent donc être considérés comme pauvres. Il faut souligner qu’il ne s’agit pas de l’approche la plus commune qui considère l’ensemble des revenus d’un ménage. Parmi eux, 2,5 millions ont été en emploi tout au long de l’année, 700 000 ont connu des périodes de chômage et 500 000 une alternance entre emploi et inactivité.
Un bonne partie de la pauvreté au travail résulte du temps partiel. Parmi les 1,8 million de travailleurs pauvres qui ont été en emploi toute l’année, 1,3 million sont employés en temps partiel. Au total, près de 40 % des actifs en temps partiel disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté à 60 %. Le taux de pauvreté, en considérant les revenus individuels d’activité, est aussi très élevé chez les non-salariés : il atteint 32 % pour ceux qui ont été en emploi toute l’année....L’existence de travailleurs pauvres résulte de plusieurs facteurs. D’abord, de la faiblesse des salaires dans de très nombreux secteurs et notamment du salaire minimum. Ensuite de l’essor du temps partiel qui réduit en proportion les niveaux de vie. Enfin du fractionnement des emplois : petits boulots, alternances de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité..."
-Travailleurs pauvres-pdf (Objet application/pdf)
-Facteurs individuels et familiaux (Objet application/pdf)
-Travailleur pauvre - Wikipédia
-Une précarité qui effraie les Français
-Observatoire des inégalités:pauvreté en Europe
-1,7 million de travailleurs pauvres par Denis Clerc