Ça va jazzer

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mardi 30 août 2011

Sales bêtes !..

Vraiment?

Les animaux, sont souvent injustement traités, les grands comme les petits, victimes de nos préjugés.
Nous aimons les classifications sommaires, bien manichéennes.
Nous distinguons les
bons, surtout ceux qui supportent notre compagnie ou qui ont un aspect avenant...et les mauvais, ceux qui nous font peur, qui nous révulsent, ceux que nous appelons nuisibles ou incommodants, répulsifs...
Certes, nous aimons bien l'abeille pour son nectar, quoique nou
s ne soupçonnions pas toujours son immense importance dans l'écosystème.
Mais nous n'avons aucune tendresse pour les fourmis, par exemple, qui sont pourtant remarquablement organisées et qui ont un rôle important dans l'équilibre de la nature.
Même les mouches méritent notre considération et, parmi tous les insectes, il n'y a pas que les coccinelles que nous devrions admirer.
-Pour les invisibles, comme les microbes, par exemple, nous n'en voyons injustement que les aspects néfastes.
-Les bactéries, notamment, nous sont très utiles.
"Leur rôle sur la planète ne se limite pas à provoquer occasionnellement des épidémies, loin de là. L'oxygène, qui nous est indispensable, a commencé à s'accumuler dans l'atmosphère il y a deux milliards d'années grâce à l'action de bactéries photosynthétisantes. Et l'organe qui permet aux plantes d'assurer aujourd'hui la photosynthèse a évolué à partir de ces bactéries. Nous ne pourrions pas nous alimenter sans notre flore intestinale, formée de bactéries, dont la plus connue est Escherichia Coli. Sans les bactéries, les bovins ne pourraient pas ruminer et digérer les herbes qu'ils broutent. L'azote indispensable au développement des plantes est converti par voie chimique sous une forme utilisable, grâce à l'action de bactéries. Ce sont encore les bactéries qui décomposent les déchets biodégradables pour les transformer en éléments nutritifs pour les plantes ; qui réduisent les rejets pétroliers en mer ; qui permettent la fabrication du yaourts et des fromages ; et qui transforment la matière organique morte. Les bactéries sont le grand cimetière de la planète..."
Notons encore que
-Les vers de terre, ces travailleurs de la terre, jouent un rôle important dans la structure des sols et la chaîne alimentaire.
-La taupe, jugée importune, est plus utile qu'on ne le croit.
-La chauve-souris , tant redoutée, a une structure sociale complexe.
Bref, bien des animaux ne trouvent pas grâce à nos yeux ignorants, comme le vautour, qu'on réhabilite aujourd'hui, ainsi que loup, longtemps diabolisé.

____Nos petites classifications sommaires sont surtout le reflet de notre ignorance et de nos diverses peurs, personnelles et culturelles .
La méfiance, la crainte, la répulsion sont à la source de fantasmes , qui peuvent aussi parfois idéaliser des espèces que nous jugeons attrayantes.
L'anthropomorphisme spontané ou élaboré, à travers le prisme de notre subjectivité, est une vieille attitude, dont il subsiste bien des restes. Difficile pour l'homme de ne pas juger ce qui n'est pas lui, ce qui lui est étranger, voire étrange, à partir de ses propres schémas de référence internes, voire intimes. La moralisation du monde animal en est la conséquence logique.
Des animaux, que l'on jugent parfois cruels, nous ressemblent-ils vraiment?
______Le mystère de l'animalité
nous dépasse et nous perturbe.
L'ambivalence est grande, même dans notre rapport aux animaux domestiques.
La fascinante biodiversité animale nous laisse trop souvent indifférents.

Il fut un temps pas si lointain où des procès d’animaux avaient lieu.
Le Moyen âge nous en offre maints exemples. (Pas de chance, le cochon!)
Une pratique qui n'a pas tout à fait disparu, si l'on en croit ce fait divers récent relevé en Israël, où un chien fut condamné à la lapidation.

lundi 29 août 2011

Libye: faits et mythes

Information en question

la premiere victime d'une guerre c'est la verite


Source : Citation - La première victime d'une guerre, c'est la vérité. - Dicocitations - citation

La première victime d'une guerre, c'est la vérité

___________Que se passe-t-il vraiment en Libye?

_Décrypter cette aventure politico-militaire aux enjeux géostratégiques peu clairs, qui apparaissaient déjà comme tels dès le début, est pour l'instant une gageure .
Suivre les événements en Libye n'est pas chose facile
Entre communiqués officiels,
rumeurs et témoignages contradictoires, comment se faire une opinion sur le sens des événements en cours?
_Malgré les communiqués triomphants, les images euphoriques, une presse à la remorque des communiqués parfois contradictoires...une ère de grande incertitude semble s'ouvrir.
La guerre de Nicolas Sarkozy finit en eaux troubles. Le pays va-t-il entrer dans une époque de "somalisation"?
Les questions fleurissent, vu la communication discutable et partielle sur le déroulement des opérations, pour le moins chaotiques. Il convient d'être prudent mais il faut bien esquisser quelques hypothèses...
__Ira-t-on jusqu'à affirmer que, derrière le chaos apparent et la mise en scène médiatique des événements, se joue une
musique dont nous ignorons tout pour l'instant. Difficile de l'affirmer, même si on peut légitimement avoir des doutes. On peut ne pas partager tous les points de l'analyse de Michel Collon et souhaiter pour le peuple libyen une installation rapide d'une démocratie jusque là inconnue, mais on sait maintenant que l'opération de l'OTAN était planifiée bien avant le printemps arabe, selon certaines sources, notamment anglaises...
Et la démocratisation de la Libye n'était pas l'objectif premier de l'engagement.
Les flux pétroliers vont changer de mains... Cher pétrole!
Contrôle Total?
_On ne peut pas ne pas penser au projet d'invasion de l'Irak décidé au lendemain du 11/29, si l'on en croit ce document.
Relativement facile d'initier une guerre, plus difficile d'en contôler le cours et d'en maîtriser les conséquences...

_____Le point de vue le plus intéressant et nuancé me semble bien être celui de cet
historien belge (et ICI) qui a enquêté sur place et qui montre bien la complexité du problème, en opposition avec les caricatures souvent simplistes ou orientées que nous offrent souvent les medias officiels.
Selon lui, nous ne serions qu'au début d'un processus de délitement sans doute souhaité du pays, vu les divisions profondes d'une coalition hétéroclite de circonstance.
"La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer."
Ce risque est souligné aussi par R.Fisk, de l'
Independent.
__La situation est en tout cas périlleuse
"...Walid Gheriani, un jeune ingénieur qui a pris les armes il y a plusieurs semaines pour se rendre dans les montagnes du Djebel Nefoussah et mener la libération de Tripoli, est au bord des larmes. Un des commandants de sa katiba (brigade) vient de lui arracher son badge et a voulu lui confisquer sa kalachnikov. Selon lui, ce commandant, qui est toujours resté en arrière de la ligne de front, est jaloux des succès militaires de l'unité de Walid, qui a ouvert la route dans la capitale. « Je n'ai pas risqué ma vie pour cela ! », plaide-t-il dans un bon anglais. « Ce n'est pas le temps de la politique et des ego. Nous vivons un moment critique, il y a des armes partout, le pays n'est pas sécurisé. Si l'on tombe dans des querelles politiques et que l'on échoue à améliorer la vie des gens, je suis sûr que, dans quelque temps, on entendra dire : "Ah, Mouammar, il était pas si mal..." »

Jeune combattant rebelle posant sur le monument célébrant l'échec des bombardements américains de 1986. [Jeune combattant rebelle posant sur le monument célébrant l'échec des bombardements américains de 1986.© T.Cantaloube]

...Un peu plus loin, dans ce même quartier bourgeois farouchement anti-kadhafiste, un professeur d'université, la cinquantaine, fait le tour des jeunes qui déambulent avec une mitraillette ou un pistolet à la main. Il note leur nom et le type d'arme qu'ils possèdent. « Il faudra à un moment ou à un autre les désarmer, alors je recense les engins en circulation », explique-t-il. « Il y en a qui ont reçu des armes pour la libération de Tripoli, mais il y en a énormément qui en ont récupéré lors de la chute de Bab al-Azizia. Nous ne pouvons pas devenir un pays où chacun possède une arme de guerre chez lui. Ou alors, cela présage mal de notre avenir... »(Mediapart)_________________________

_____________Ce qu'on peut dire, en tous cas, c'est que la désinformation est grande et que les échos qui nous parviennent ont quelque rapport avec les ombres que les prisonniers percevaient sur les parois de la fameuse caverne de Platon. __La propagande a encore de beaux jours devant elle.

_Sur la Syrie aussi, il y a beaucoup à dire sur ce qui filtre à travers nos médias...
_____________________________
_
Les livraisons d’armes continuent: " Le Times de Londres révèle ainsi que les britanniques ont continué de livrer des armes en Libye, au Yémen et à Bahrein en plein printemps arabe."
-L'OTAN aurait-elle oublié l'objet de sa mission en Libye ?
-De la Libye
-Rébellion populaire et desseins impérialistes
-Londres a fait appel à des traders dans la guerre du pétrole contre le régime du colonel Kadhafi

"...Y penser toujours, n'en parler jamais : telle pourrait être la devise des pays comme des compagnies qui ont soutenu les rebelles vis-à-vis du pactole pétrolier libyen. Déjà présentes sur place avant le conflit, Total, BP, Shell et Vitol entendent prendre leur part du gâteau en délogeant l'opérateur historique, l'italienne ENI. La course aux réparations des puits libyens endommagés et aux licences d'exploration-production à venir fait rage en coulisses. Très légères, contenant peu de soufre, les huiles extraites à bas coût du sous-sol libyen sont très recherchées par les raffineurs européens..."

samedi 27 août 2011

Déclin du politique

Qui gouverne encore?

-"Le politique a définitivement abdiqué toute prérogative dans la marche folle du capitalisme. " (Gregbara)
-" Nous n’aurions pas du céder nos instruments d’intervention dans l’économie,[...] nous n’aurions pas du céder sur la Banque de France qui permettait à l’Etat d’émettre du crédit, alors qu’aujourd’hui il est contraint de l’emprunter aux banques privées"(Rocard)
________________

__Depuis une vingtaine d'années, les politiques, qui ont en droit la responsabilité de la gestion du bien commun, de l'intérêt général à long terme, démissionnent.
Ce n'est certes pas nouveau, mais cela prend une ampleur inédite, du fait de la pression d'une mondialisation sans entraves, du développement transnational des firmes les plus puissantes, dont le poids financier peut dépasser celui de certains Etats, de l'ouverture sans limite ni régulation des marchés et de la spéculation, qui devient prédatrice.
_Ils lâchent les rênes d'une économie financiarisée, qui ne fonctionne plus que selon la logique de l'intérêt privé et du court termisme, comme aux Etats-Unis, où pouvoir et finance fonctionnent toujours main dans la main. Il suffit de voir l'influence du groupe Goldman Sachs dans le développement de la crise et certains choix politiques. (1)
___Le politique et l'économique ne peuvent être disjoints, entretiennent des relations complexes et sont complémentaires, mais la décision souveraine doit être prééminente,garder le contrôle de l'activité économique du moins dans ses grandes orientations, comme le gaullisme avait encore réussi à le faire, se méfiant de la spéculation (« La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille. » )
Connivence et soumission sont maintenant le règle. 25 ans de dérégulation ont mis les nations et l'Europe sous la coupe de l'arbitraire, mettant les finances publiques en péril
, et des agences de notations dictant la rigueur.
Un groupe d'économistes dénoncen
t l'excessif pouvoir de la finance.
Il est temps, disent beaucoup, de reprendre le contôle politique.
____________________Le declin du politique apparaît comme une tendance lourde et un danger, dont la dépolitisation des masses est la redoutable conséquence. C'était le but avoué des pères fondateurs du néolibéralisme comme Hayek et de ses épigones comme Reagan, pour qui "l 'Etat est le problème", livrant l'individu désolidarisé de plus en plus à ses intérêts propres immédiats et à ses pulsions, aux forces du marché jugé "rationnel" en soi, sur lequel il n'a aucun prise
. Consommateur plus que citoyen, voué au marketing de l'ego...
L'Islande a montré que cette tendance pouvait être contrée.
"... L’attitude des responsables politiques montre qu’ils renoncent ouvertement à décider en fonction du mandat qu’ils ont reçu de leurs électeurs. Ils officient en deux temps : élaborer et faire appliquer les décisions réclamées par les marchés et, ensuite, les faire avaliser par leurs mandants, dûment avertis de l’aspect inexorable de ces exigences. Ce faisant, ils avouent que cette part de la fonction démocratique qui réside dans la capacité de modifier le présent par une action concertée des citoyens est une fable. Il ne reste plus que le rituel. A tout prendre, cela n’intéresse que ceux qui en vivent. Quant au public, il suit en spectateur désemparé un scénario qui reste inchangé même quand on change les acteurs qui se démènent sur la scène..l’esprit démocratique s’estompe. Il est, entre autres, dévoyé par un populisme qui pourrit sur pied la politique. Il ne parle pas de progrès, se contentant de désigner « l’ennemi ». Quant à la décroissance, dernière trouvaille d’une certaine gauche, elle fait pendant à l’austérité. Plus généralement, les grands débats actuels se limitent au sociétal. On présente sans rire le tri des déchets comme une valeur civique et on accorde une part de son temps, de son argent – et toute son admiration – aux « bonnes œuvres ». Sans compter une des formes les plus graves de ce déclin démocratique : la transformation de bon nombre de partis en machine à faire carrière comme dans la banque, l’industrie, l’épicerie fine ou l’université..."

__Des mesures sont nécessaires et possibles pour soustraire la politique à l'empire de la finance
Une vingtaine de députés européens propose l'établissement d'un
contre-pouvoir face au lobbies
de toutes sortes, et un appel européen contre la dictature financière essaie de se faire entendre. C'est à ce niveau seulement que des mesures peuvent être prises, en évitant les promesses solennelles mais non tenues du G20.

_______
Le système financier international 1/6
(Toutes les videos)

vendredi 26 août 2011

Chili: ya basta!

Soulèvement étudiant sans précédent

_Depuis le départ de Mme Bachelet, qui a procédé à quelques réformes souvent non abouties, sans pouvoir remettre en cause l'essentiel de l'héritage ultralibéral de Pinochet, aucun tournant majeur ne s'est produit, au contraire.
L'
entrepreneur multimillionnaire à la tête du Chili , qui a fait fortune sous la dictature, a contribué à accentuer l'emprise du privé sur l'Etat.
"
L’injustice du système est peut-être apparue sous un jour plus cru avec l’arrivée au pouvoir de M. Piñera, lequel s’est vite donné pour mission de renforcer – encore – les logiques de marché au sein du système éducatif. "
Les tensions sociales ont augmenté, surtout depuis la calamiteuse gestion du terrible tremblement de terre, qui a touché surtout les plus pauvres, et les nouvelles générations ne craignent plus de manifester leur indignation, les étudiants ouvrant la voie, dans un mouvement qu'on appelait déjà en 2006 "la révolte des pingouins".
Ils disent basta!
___________________Depuis juin
, ils réclament, aujourd'hui avec véhémence, une réforme du système éducatif , un des plus inégalitaires au monde , qui fonctionne selon les lois du libéralisme le plus débridé.
"
La nation chilienne s'inscrit à la deuxième place du classement des pays où l'enseignement universitaire est le plus couteux pour les étudiants, juste derrière les Etats-Unis. L'accès aux études supérieures de qualité reste donc encore réservé aux enfants de milieux aisés, ou implique que les étudiants s’endettent très fortement. « Plus de la moitié des étudiants suivent un cursus dans une université privée, dont les prix varient de 500 à 1800 dollars par mois "
_Ils se battent pour une éducation publique et gratuite , contre un système qui fait la part belle à la privatisation, où l'université publique coûte aussi chère que l'université privée: "
les frais de scolarité au Chili sont les plus élevés au monde si l'on prend en compte le coût de la vie. D'autre part, les études au Chili durent longtemps. A l'université, on obtient son premier diplôme qu'au bout de 5 années d'études. Cela veut dire que les frais de scolarité sont très élevés dans le public et cela montre les limites de notre système actuel."
Depuis quelques semaines, on assiste à des manifestations de grande ampleur, la grève devient nationale.

"C'est la crise d'un modèle qui, dans l'éducation, a généré de nombreuses inégalités, et dans le domaine social se traduit par une faible protection des travailleurs", analyse le sociologue Manuel Antonio Garreton. "A travers ces mobilisations, la société chilienne cherche une façon de passer d'un modèle social pinochétiste (référence à Augusto Pinochet au pouvoir de 1973 à 1990) à un modèle réellement démocratique que nous n'avons pas encore", estime l'analyste de l'Université catholique.
L'éducation en est un point central. Elle constitue un poste d'endettement majeur de dizaines de milliers de foyers chiliens en quête d'un enseignement de qualité que ne peut garantir le secteur public, parent pauvre du système, dont l'Etat s'est en partie désengagé sous la dictature de Pinochet."
Depuis des semaines, les manifestations s'étoffent et se renforcent. Du jamais vu depuis la fin de la dictature.
_Une situation déjà ancienne, explosive, qui secoue le Chili et s'étend aux couches sociales mises à mal par un système fortement inégalitaire, malgré une croissance économique certaine, mais qui ne profite qu'à une petite minorité.
Et le pillage des ressources continue...
_
Les Chiliens veulent en finir avec l’ère Pinochet.
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Les étudiants chiliens relèvent le défi
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Article paru dans Agoravox

mercredi 24 août 2011

Les riches paieront-ils?

Révolution ou effet d'annonce?

"Chacun doit payer en fonction de ses "capacités contributives" (article 13 de la Constitution).


_"Faire payer les riches, ça ne paie pas", dit un économiste de la droite libérale, qui ne veut pas faire de peine aux grandes fortunes.
-Oui, on le peut avantageusement, prétend une responsable du Modem (qui n'est pas Mélanchon, ni même Eva Joly...)
: " La France est un vrai paradis fiscal pour les riches, en revenu de capital et en patrimoine, grâce à des techniques d'optimisation fiscale qui ont été mises à jour notamment avec l'affaire Bettencourt : par la création de société holdings détenues par ces personnes et détenant les titres de sociétés dont elles perçoivent des dividendes, ces personnes ne sont pas imposées sur leur revenu mais sur leurs dépenses, ce qui donne pour Liliane Bettencourt un taux d'imposition de 9%, comme celui d'un bas salaire ! Le gros enjeu est ici. Mais comment faire pour changer cette loi sur les sociétés mères, valable dans toute l'UE, pour tenir compte ce cette éviction fiscale ? Et si l'Europe le fait, comment ne pas risquer de faire fuir dans des places off-shores ces capitaux ? Il faut vraiment une action européenne et internationale sur ces sujets. Nicolas Sarkozy devrait le proposer au G20 ! Pour compléter mon article, j'ai trouvé un article très intéressant de la revue CAPITAL paru en septembre 2010, que vous pouvez lire ici... L'article liste les solutions possibles, en les évaluant et en donnant un avis de faisabilité : hausse de l'IR, suppression du bouclier fiscal, taxe de type Tobin sur les transactions financières, taxe sur les profits pétroliers, cotisations sociales sur stock-options, hausse de TVA sur produits de luxe, revenir sur les droits de succession, augmentation de l'ISF, taxe sur bonus des traders, hausse de CSG sur revenus du patrimoine, imposition des dividendes comme des salaires, Impôt sur les sociétés..."
____________________Mais dèjà, comme suite à l'appel de W.Buffet, qui fait des émules, certains grandes fortunes françaises demandent à l'Etat: Taxez-nous!
Cela sonne comme un manifeste touchant: «
Nous, présidents ou dirigeants d'entreprises, hommes ou femmes d'affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l'instauration d'une “contribution exceptionnelle” qui toucherait les contribuables français les plus favorisés..."
Ils sont trop, comme dit mon petit-fils...
Oui, mais attention, il s'agirait pour quelques-uns d'une contribution exceptionnelle
(
bon, on veut bien marquer le coup, pour regagner l'opinion, mais pas trop, et pas trop longtemps...) et si on lit bien, certains "estiment néanmoins que cette mesure devra s'accompagner d'efforts supplémentaires, comme la restauration de la compétitivité de la France ou la réduction des dépenses publiques. Il s'agit de Claude Bébéar, président de l'Institut Montaigne, Henri de Castres, PDG d'Axa, Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric et Michel Pébereau, président de BNP Paribas." __Maurice Lévy, pas si généreux, veut réduire drastiquement les dépenses sociales
(Vu le coût de la vie, la baisse des golden parachutes, le coût d'entretien d'un yacht, la hausse de l'or, etc.. il faut des compensations, faut pas déconner...)
D'autres sont cependant très silencieux...Qui ne dit rien consent?
_Ne s'agit-il pas d'un mini consensus démagogique?
Ou d'une aimable plaisanterie ... communicante ?
_______Gageons que cet appel va bientôt se perdre dans les sables des bonnes intentions ou que l'on trouvera vite des raisons pour ne pas aller jusqu'au bout ou pour pondre quelques mesures symboliques avant les élections......Le symbole suffira-t-il à calmer les esprits? La solidarité est forte au sein de l'oligarchie financière.
On peut toujours donner des conseils aux hauts salaires s'ils veulent aider à la réduction du déficit , ce n'est que justice, car
"au cours des vingt dernières années, les 10 % des salaires les plus élevés ont capté les trois quarts de l'accroissement de la richesse nationale, alors que 80 % des salariés voyaient leur situation se dégrader."
Sans mesures politiques contraignantes, ce ne sera que du spectacle ou de l'anecdotique...
ça commence bien!
_____________________
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La France ménage plus les riches que ses voisins
-Impôts et fiscalité : comment les riches détruisent l'État

-La double imposture budgétaire du gouvernement
-Entre austérité et Grand Guignol
-La grande peur des oligarques : "l'aumône demandée à une minorité de très riches n'est que l'alibi d'une rigueur pour le plus grand nombre"

mardi 23 août 2011

Funestes paradis

Les paradis ne sont plus ce qu'ils étaient

Ils ne correspondent pas à ce que l'on croit généralement.
Le riche particulier qui fait passer une partie de sa fortune en Suisse ou qui s'installe en Belgique pour bénéficier d'une imposition favorable, ça existe, bien sûr, mais ce n'est qu'un aspect marginal du problème, le plus connu et le plus spectaculaire.
_Il existe des formes insoupçonnées, immatérielles et massives de détournement de fonds,
de véritables trous noirs de la finance.
Le G20, malgré sa prétention hypocrite , n'est pas venu à bout de la grande évasion, ou plutôt n'a pas eu la volonté politique de le faire.
Des milliards ne s'investissent pas en France (entre 10 et 20, estime-t-on) ou dans d'autres pays et on fait croire que l'on va enfin s'attaquer au problème, dont on dénonce par ailleurs la gravité. Ces refuges confortables, à l'abri de l'impôt, donc de la redistribution et de l'investissment, souvent à deux pas de chez nous, sont une plaie pour l'économie réelle.
__Elle en est déboussolée. Au sens fort: elle a perdu ses repères, ses orientations naturelles que sont l'investissement et les perspectives à long terme, et non la spéculation et la rente improductive.
Cette captation des richesses fausse l'économie mondiale.
"Le rapport « L'économie déboussolée » met en lumière les distorsions entre l'économie réelle et les indicateurs qui guident le G20 et les Institutions financières internationales. Investissement, commerce, épargne, productivité ... le rapport démontre comment la place de la finance offshore rend toute mesure de ces indicateurs impossible. Au cœur de ce mensonge économique, il pointe le rôle majeur des multinationales et des banques, premières utilisatrices des paradis fiscaux...
Les miroirs déformants que sont les paradis fiscaux renvoient une géographie mensongère de l'économie mondiale. La tromperie statistique est flagrante, qui fait de l'île Maurice le premier investisseur en Inde, ou de Jersey le premier pourvoyeur de bananes en Europe. Mais la localisation artificielle de l'activité économique loin de ses bases réelles, dans ces zones de transit de la finance mondiale, a d'autres incidences. Autrement plus graves. Elle fait mentir l'allocation de la richesse au plan mondial, dépouillant les États de leurs assiettes fiscales mobiles -donc de l'impôt que devraient verser les plus riches, et les salariés de leur gagne-pain. Privant, aussi, de façon illicite, les pays en développement de plusieurs centaines de milliards d'euros par an qui leur permettraient d'investir dans l'avenir ; de soigner, d'éduquer, de nourrir leur population ; les privant aussi de la liberté de renoncer à l'aide internationale et à l'endettement. Ce grand écart entre la géographie économique réelle et celle que reflètent les paradis fiscaux, constitue aujourd'hui le creuset des inégalités au plan mondial..."
__________________
_Dessin de Chimulus

lundi 22 août 2011

Agences de notation en question

Qui note quoi?

______________Quelle crédibilité leur accorder?


__Les pratiques des agences de notations sont très discutées, surtout depuis l'affaire Enron et le début de la crise financière de 1997.
" La crise des subprimes va remettre en cause plus fondamentalement le rôle des agences et leur indépendance. En effet, des produits structurés complexes utilisant les concepts de titrisation et de dérivés de crédit ont joué un rôle central dans l'accélération des effets de la crise, et les agences sont critiquées pour avoir joué un rôle trop actif dans le développement du marché, à un point tel que les banques utilisaient des modèles développés par les agences pour faire leurs montages. Pis, début 2008, on apprend que Moody's a donné par erreur la notation la plus haute à des produits structurés. Les investisseurs, qui avaient pardonné Enron, critiquent alors durement les agences et leurs pratiques, et exigent des changements fondamentaux, dont en tout cas l'abandon de la grille de notation « entreprise » pour les instruments structurés, ce que les agences annoncent être prêtes à envisager."
__Même A.Merkel et Christine Lagarde ont critiqué leur mode de fonctionnement et appelé à la constitution d'une agence européenne. "Il ne faut pas trop croire ce que disent les agences de notation", disait DSK lui-même.
Même aux USA, les critiques fusent sur la décision de S&P: «Ces gens ne sont certainement pas en position d'émettre un jugement», a -t-il brocardé samedi, rappelant les «AAA» distribués par S&P et ses concurrentes aux produits «toxiques» à l'origine du krach mondial de l'automne 2008. Même son de cloche chez Robert Reich, ancien secrétaire au Travail de Bill Clinton: «L'intrusion de S&P dans la politique américaine est (...) ironique parce que, comme je l'ai signalé récemment, une bonne part de notre dette aujourd'hui est directement ou indirectement due aux ratés de S&P»
Mais l'hypocrisie des gouvernements est grande en ce domaine et les critiques demeurent purement verbales...
Les agences de notation sont accusées d'aggraver la crise: "Moody's, Fitch et Standard & Poor's «produisent des prophéties qui s'autoréalisent», accuse le secrétaire général adjoint de la très influente OCDE. " Elles sont le symptôme d'un mal profond, du pouvoir exorbitant de la finance sur le pouvoir politique.
__On commence à mieux connaître la face cachée des agences de notation, aux pratiques parfois troubles.
_______________L'UE devrait enquêter sur l'irrationalité des agences de notation
: "Toutes les autorités publiques, des États à la Banque centrale européenne, en passant par le FMI ou l’OCDE les accusent d’aggraver la crise : « ce n’est pas vrai qu’elles transmettent des informations : elles expriment des jugements entraînant une accélération de tendances déjà à l’œuvre », a ainsi estimé Pier Carlo Padoan, le secrétaire général adjoint de l’OCDE. Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la justice, a même menacé les agences de « démantèlement ». Pour Nicolas Petit, professeur de droit à l’Université de Liège , la Commission a les moyens d’agir contre ces agences qui, selon lui, violent le droit européen de la concurrence."
-Qui note les Etats? et comment des agences privées non régulées peuvent-elles noter de telles institutions, en exerçant cette tyrannie financière et en engendrant ces dérives shadokiennes?
-
Moody’s nous pousse à la faillite, dit-on au Portugal...

samedi 20 août 2011

Royaume-(des-)Uni

Les raisons d'une colère:
_________________Un cocktail de ressentiment social prévisible

"Il y a un an à peine, la coalition composée des conservateurs et des libéraux-
démocrates accédait au pouvoir. Depuis lors, le Royaume-Uni a vu se succéder des protestations étudiantes, des occupations de dizaines d’universités, de nombreuses grèves, des manifestations qui ont rassemblé près d'un demi-million de personnes. Maintenant, ce sont des troubles violents qui agitent les rues de Londres et de quelques grandes villes du pays.
Tous ces événements n'ont certes pas la même origine, mais ils s’inscrivent tous dans un contexte marqué par des réductions budgétaires brutales et de lourdes mesures d’austérité. Le gouvernement est parfaitement conscient qu'il fait un pari risqué et que ses décisions menacent d'entraîner des troubles d'une envergure que le pays n'a plus connue depuis le début des années 1980.
Les mesures mises en place depuis un an ont mis crûment en lumière le fossé entre riches et pauvres. Mais le contexte actuel, propice à des tro
ubles sociaux, met en évidence des fractures plus profondes encore..."
____Les effets du programme de Big Society , instauré par Cameron, commence à produire des fruits amers, après l'exaspération étudiante, dont cette révolte "anarchique", étonnamment violente, est une des manifestations.
Sa guerre contre «l'effondrement moral» prend les effets pour les causes, une certaine délinq
uance née au sein d'une jeunesse désespérée, car sans perspective d'avenir, étant largement le fruit de décennies d'abandon social, d'immigration incontrôlée, de détricotage des services publics, depuis la politique ultralibérale de la dame de fer, qui considérait que "la société n'existe pas", donc que les exigences de solidarité sont superflues et ruineuses, chacun devant se débrouiller, dans le pur esprit de Hayek et de Friedman.
_La purge sans précédent, des coupes sombres dans les budgets sociaux ont mis de larges couches de défavorisés sous extrême tension
Même si le sens des émeutes est toujours équivoque, si les officiels et certains medias ont mis l'accent sur les scènes de
pillage, on s'est abstenu de faire l'analyse des causes profondes et lointaines d'une révolte des sans-pouvoir, dont on pouvait prévoir l'avènement.
_Une broken society, une société en miettes, minée par l'individualisme, les profondes injustices, a produit ses effets, même si des observateurs ont dit que «on pouvait anticiper des troubles, mais pas de cette ampleur».
_Même si comprendre n'est pas excuser, ce phénomène complexe reste encore à expliquer, qui ne peut être ramené à une génération spontanée de violence à partir d'une tragique fait divers.
A vrai dire ces événements n'auraient dû surprendre personne
__________Où est "
l'effondrement moral" cher à Cameron? « Les jeunes suivent ces événements et ils en parlent ! », s'exclame le sociologue Paul Bagguley. Il fait référence au scandale des notes de frais mais aussi à celui, plus récent, des écoutes téléphoniques commanditées par le journal de Rupert Murdoch, News of the World. Encore plus que les débordements des parlementaires, cette affaire a montré la collusion incestueuse et morbide au sommet de l'Etat entre les médias, les politiciens et la police. Tout ce petit monde s'est octroyé des faveurs et des renvois d'ascenseur qui les ont fait s'enrichir et gravir les échelons du pouvoir en utilisant des pratiques illégales et franchement sordides (espionnage de parents de victimes de crimes ou de famille de soldats tués en Afghanistan). Le fait que les conservateurs comme les travaillistes, mais aussi une institution aussi éminente que Scotland Yard, aient profité des largesses, puis fermé les yeux sur les basses œuvres, du baron australien de la presse n'est pas un évènement anecdotique.
_Si l'on ajoute à cela le sentiment que les banquiers, qui ont provoqué la crise financière de 2008 à la City, s'en sont sortis avec beaucoup d'égards et aujourd'hui pas mal de bénéfices, il n'est peut être pas si surprenant que les jeunes au bas de l'échelle sociale souhaitent, eux aussi, profiter d'une certaine impunité en brûlant et pillant. «
J'ai le sentiment que la criminalité dans nos rues ne peut pas être diss
ociée de la désintégration morale dans les rangs les plus élevés de la société britannique moderne », écrit l'éditorialiste du Daily Telegraph Peter Oborne. « La culture de la rapacité et de l'impunité que nous avons vue sur nos écrans de télévision lors des émeutes s'étend jusque dans les conseils d'administration et au gouvernement. Elle inclut la police et de nombreux médias. Ce n'est pas seulement la jeunesse dérangée qui a besoin d'être réformée, mais la Grande Bretagne dans son entier. » _ Quand l'on se penche sur les ressorts des émeutes britanniques, pas seulement les causes immédiates qui ont provoqué ce déchainement de violence, mais aussi le contexte politique et social qui leur sert de décor, il est difficile de ne pas faire le lien entre ce qui s'est déroulé en Grande Bretagne et ce qui survient, depuis le début..."
Le problème ne sera pas évidemment réglé par les emprisonnements massifs en cours. La presse anglaise en est assez consciente.
Difficile de ne pas établir un certain parallèle avec des événements similaires que l'on a connu en France les années dernières.

vendredi 19 août 2011

Règle d'or, vraiment?

Règle sage ou perverse?

_Dans l'absolu, cette règle, qui vient d'Allemagne depuis 1949, mais qui n'a jamais été vraiment respectée, apparaît comme un principe de bon sens, quand on se situe dans le cadre restreint de la bonne gestion familiale: ne pas s'endetter, ou ne le faire qu'avec précaution, avec les garanties nécessaires de remboursement à terme, même si la gestion d'un Etat est d'une autre nature que la gestion domestique.
_Mais il est des cas où l'endettement s'impose, la conjoncture économique l'exigeant: gros investissements qui sont les conditions d'une richesse future, reconstruction après circonstances exceptionnelles (catastrophes, guerres,etc...).

Comme dit Peachy Carnehan, " Sur recommandations de ses « élites » néolibérales l’Etat de Californie s’était amusé il y a quelques années à inscrire dans sa constitution des règles comptables et fiscales interdisant, notamment, la levée de nouveaux impôts. Le résultat ne s’est pas fait attendre au déclenchement de « la crise » ; la Californie, incapable de dégager des moyens du fait de sa constitution, est aujourd’hui en faillite. --Une constitution n’est pas un fourre-tout façonnable au grès des humeurs des élus du moment, elle édicte des principes fondamentaux à caractère immuable. Une mesure budgétaire, comme celle voulue par Sarkozy, relève de la gestion politique courante. Une mesure budgétaire est par nature ponctuelle et doit évoluer intelligemment en fonction du contexte économique qui lui est variable. La graver dans le marbre, sans aucune possibilité de l’amender ou de la supprimer, revient à enchaîner l’Etat, à affaiblir encore un peu plus la démocratie. En cas de crise grave, de cataclysme, de catastrophe naturelle, de guerre, de pandémie, la contrainte d’un l’équilibre budgétaire constitutionnel, quasi soviétique, empêcherait l’Etat de dégager des moyens financiers pour parer aux imprévus. Cette mesure est suicidaire à long terme et ne sert qu’à masquer dans l’instant la gestion catastrophique de Sarkozy et à justifier la politique de démantèlement de la nation voulue par les néolibéraux de l’UMP..."
__Trés discutée, cette norme paraît d'une application impossible et se révélerait comme un corset insupportable dans certaines circonstances, dans une politique de type keynésien, par exemple. Un concept mort-né sans doute, qui pose plus de problèmes qu'il ne prétend en résoudre
Elle est surtout aujourd'hui dictée par la trop grande dépendance des Etats aux marchés et à leur dictature financière spéculative. "
Une règle d’or permettrait de garantir aux investisseurs que prêter aux Etats européens n’est pas risqué, puisque cet endettement est maîtrisé. Or, en pleine crise de la dette, toute garantie sur la fiabilité des finances publiques est la bienvenue. Et rassurer les investisseurs permettrait également de faire baisser les taux d’intérêts des obligations. Une vraie bouffée d’air pour des pays comme l’Italie ou l’Espagne."
_Cette règle d'or risque de déboucher sur des finances de plomb .
"D’une apparente neutralité, la règle d’or, compte tenu des rapports de force ne peut qu’aboutir à l’austérité pour les classes moyennes et inférieures. Il y a deux leviers pour équilibrer les comptes. Augmenter les recettes et baisser les dépenses. La tendance lourde depuis de nombreuses décennies consiste à présumer que les dépenses de l’État s’apparentent à une gabegie", par exemple au niveau social, éducatif,sanitaire...
__Un piège, donc, qui pourrait, appliqué, des conséquences négatives lourdes et durables
Un gadget inutile et dangereux, selon l'économiste Jacques Sapir, une une négation du choix politique, compromettant une nécessaire et profonde réforme fiscale.
« La règle de mort » de l’équilibre budgétair
e constitutionnel ne sera pas respectée en augmentant les recettes de l’Etat mais en réduisant ce qu’ils ont le culot d’appeler « nos dépenses » : sécurité sociale, retraites, santé, sécurité, congés payés, écoles, etc. « La règle de mort » est une machine infernale qui va mécaniquement saborder les acquis du Conseil National de la Résistance. Ce qui a été conquis en 1945 quand la France et l’Europe étaient en ruines, les néolibéraux veulent le liquider alors que des milliers de milliards coulent à flots dans leurs poches"...(P.Carnehan.)
Une expression de plus de l'impasse des économies européennes...
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La dette est un prétexte: "...La contraction des dépenses publiques garantit le désastre du fait de la réduction de la demande. C’est la panne assurée : la croissance française s’est déjà arrêtée au deuxième trimestre en raison du blocage de la consommation et de la chute des exportations. L’austérité aggravera la récession et augmentera au final la dette. C'est le paradoxe du moment : l'austérité réclamée à tort et à cris par les marchés est la plus mauvaise solution contre la dette. Et d’ailleurs les « marchés » sanctionnent les pays qui appliquent les mesures d’austérité pourtant prévues pour les rassurer. C’est très exactement ce qui est arrivé au Portugal ! Voyez aussi ce qui s’est passé en Grèce où la dette est passée de 125 à 160% du PIB au fil des sept plans d'austérité successifs ! En effet, l'austérité entraîne le recul de l'activité et la hausse du chômage et de la pauvreté. Les finances publiques en sont rapidement affectées par des moindres recettes et une hausse des dépenses sociales. Résultat, dans la quasi totalité des cas, l'austérité creuse les déficits. L’austérité c’est donc la ruine assurée.
Pour justifier l'austérité, on nous répète que la dette française est insoutenable. C'est faux ! Tout part d’un chiffre lui aussi présenté comme une vérité révélée, une loi de la nature. Il s’agit d’un ratio entre le montant de la dette et celui de la richesse produite telle qu’elle est mesurée par le très discutable « PIB ».
Il faut tordre le coup à cet indicateur qui sert à affoler les esprits et à aveugler le débat public. Ce ratio est nettement supérieur dans plusieurs pays à celui de la France et pas de peu. Ainsi le Japon a-t-il une dette publique égale à 200% de sa production annuelle. Personne ne lui cherche noise. Il est à un niveau plafond pour les Etats-Unis et pour l’Islande (plus de 100% du PIB). Les Etats unis n’en font qu’à leur tête et les Islandais ont décidé de ne pas payer ! En fait tout dépend en réalité de qui détient la dette et du rapport de force du pays endetté avec ceux qui lui prêtent. Au Japon ce sont les Japonais qui prêtent à leur Etat. Ils ne lui font donc pas de chantage. Aux Etats unis, l’oncle Sam, ses six cent mille hommes de troupe et ses 50 % de dépenses militaires mondiales ont créé une garantie politique liée à leur puissance ! En Islande c’est la révolution citoyenne ! La dette et ses taux sont un rapport de force, un fait social et politique. Et seulement, après cela, un problème comptable.
Enfin cet indicateur, celui qui établit le ratio entre la dette publique totale et le PIB annuel est radicalement discutable. Pas cohérent. Il compare un stock de dettes qui courent sur plusieurs années avec un flux annuel de richesses produites (le PIB). C’est comme si on mesurait votre solvabilité personnelle en rapportant le total de vos dettes (voiture, appartement etc.) à vos revenus d’une seule année. Absurde..
." ( (J.L. Mélenchon)
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_La spéculation n’est plus tolérable: " Une déconnexion s’est faite entre une logique financière mondialisée et la logique étatique des systèmes économiques. Les Etats dépendent de leurs recettes : de la collecte des impôts. Or, la plupart des entreprises ou des individus qui ponctionnent la richesse créée parviennent à passer à travers les mailles du filet, par les paradis fiscaux ou par l’optimisation fiscale."
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-_____Et la balance commerciale?
-__Le bien mauvais débat sur la dette publique
-Il serait pour qui, l'or de "la règle d'or" ?

jeudi 18 août 2011

Abolition des privilèges ou enfumage?

Quand Buffet bluffe

Les indignés du ghetto du Gotha vont finir par nous arracher des larmes...

Il est des hyperriches, américains et depuis peu français, comme Bergé ou Lévy, sauf au sein du Fouquet's Club, qui ne manquent pas d'audace verbale. Ou de culot?
La crise financière et économique ne contribue pas seulement à appauvrir les moins favorisés. Elle commence à inquièter les hyperriches et à leur susciter quelques craintes, car ils redoutent sans doute qu'elle finisse par jouer contre leurs propres intérêts à long terme ou seulement par réduire leurs profits faramineux. Un vent de panique
...
Après avoir beaucoup joué cyniquement dans les secteurs les plus juteux et sur la scène financière, avoir aussi bien aidé Goldman Sachs, à une certaine époque, Buffet envisage maintenant un possible retour de bâton, une certaine fin de l'âge d'or.__- [« Nous sommes au sein d’un cauchemar, disait aux siens Warren Buffet. Retournons par la pensée vers l’Âge d’Or où tout allait encore bien et… tout redeviendra comme avant ! »]
...Lui qui disait naguère, au début de la crise financière,"'
C'est quand la mer se retire que l'on voit ceux qui nageaient tout nus" (Autrement dit: avec la crise des subprimes, cette prédiction prend tout son sens. Les grands groupes bancaires américains, qui semblaient extrêmement solides, se sont révélés largement exposées aux défauts massifs de remboursements des emprunts à risques..)
Le voilà maintenant qui se couvre de cendres, qui fait don de sa personne, tel un héros sacrificiel. Sale temps pour les riches !

Sentent-ils les dangers de la situation actuelle?
__Sous le feu de critiques de plus en plus vives et nombreuses à l'encontre de la richesse scandaleusement provocatrice autant qu'illégitimement accumulée, lui et les siens commencent à être saisis par une certaine culpabilité (crainte?), et allument des contre-feux, en continuant à soigner leur image, comme ils le font à travers leurs actions de charity business, de philanthrocapitalisme, quand la bonté privée prend le pas sur la simple justice...
_Comme dit JL Morlie,
"Warren Buffett veut plus d'impôts pour les riches, cette information est reprise partout; Paul Jorion – lui-même – porte Buffet au rang des initiateurs de l’abolition des privilèges : les Aiguillons, Noailles, et Beauharnais. Jorion utilise toutefois le mot « initiateur ».
___Le psychodrame n’était donc pas complet ? Comme le rappelait Vingtras, sur son
blog Mediapart, la nuit du 4 août fut un enfumage. Naturellement, ici, nous penserons que Jorion considère l’affaire Buffet comme une prise élégante, à utiliser dans le but de faire "valdinguer" ce système bien au-delà du tapis, tout évitant de nous laisser réduire en bouillie dans l’inévitable écrasement de ses forces brutales. Dans le but d’entrainer un effet de bord , examinons la manœuvre y appliquant l’algorithme de Debord : Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images..."
Du bluff donc, du grand spectacle... "
S'il y a d'abord une opération de bluff que veut monter Buffet, c'est bien celle-ci, à savoir qu'après avoir voulu se persuader que sa classe avait gagné la guerre et que ça y était, il pouvait à présent dormir sur ses deux oreilles de Mickey, le voici à jouer les "débonnaires", les "papa gâteaux". Comme dirait Soros, un autre "débonnaire" .."Warren est rusé" : il sait que s'il ne lâche pas un peu la corde, elle risque de casser et alors, Adieu la terre ! la classe d'en haut s'envolera à tout jamais." (PIM)
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Des riches veulent passer à la caisse
-Rusés richards
-Taxer les riches : cosmétique libérale ou justice sociale ?

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Repris par Agoravox