Ça va jazzer

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mardi 31 décembre 2019

On ne sait pas où on va...

...Mais on y va.  Vers 2020
                            Non, ce n'est pas une blague...
                                           Il va falloir partir du bon pied, malgré le brouillard et le manque de boussole..
                  
                   __ Une de mes resolutions de 2019 c'était d'améliorer mon orthographe : 
Mon objectife été d'envoiyé de trè bo maissages de veux à mé ami et à ma famille...
Come tu peux le lire je n'est pas su respecter mes résolutions de la Nez dernière!!! Mais cela ne m'enpêche pas de te souhaiter tout le bonheur du monde..
                   __ Tous les ans, les cons sont de plus en plus nombreux sur terre. Mais cette année, Il semble bien que les cons de l'année prochaine sont déjà arrivés.
                   __ Bienheureux les naïfs qui croient aux résolutions de début d'année. La forme des pyramides d'Egypte le démontre: l'Humain a toujours eu tendance à en faire de moins en moins.
                     __ "Si ton labeur est lourd, et si tes résultats sont décevants, Souviens-toi mon ami qu'un jour le grand chêne a été un gland comme toi... Ne désespère pas.
                      __ L’an dernier nous étions au bord du gouffre.
                       Cette année, mes amis, nous avons frôlé le gouffre. Faisons un grand pas en avant…Bonne d’année pleine de surprises! 
              ___ Mes amis !Cette année ne baissons pas les bras face à l’adversité.  Restons positifs et croyons qu’il existe toujours une solution.  Si le plan A ne fonctionne pas…il reste encore 25 lettres dans l’alphabet.  Alors buvons un coup en l’honneur de la nouvelle année.  Car il vaut mieux lever le coude que baisser les bras!
         
       __  « L’an dernier j’étais encore un peu prétentieux, cette année je suis parfait. » (Frédéric Dard)

       Finalement, je te souhaite tout ce que tu souhaites qu’on te souhaite mais en beaucoup mieux!
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          __Cette année se présente bien.        Quoique...
                    Investissons dans les vraies valeurs!
                                             L'obligation de fêter devient une contradiction dans les faits. L'imagination a déserté la fête.
  Certains , comme Antonio Gramsci en ont dénoncé les conventions stérilisantes... je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation..."

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lundi 30 décembre 2019

Management sans ménagement

Une affaire se termine
                             Un lourd dossier tournant autour de la souffrance au travail, qui déboucha sur de nombreux drames.
    C'était l'époque où France Télécom voulait à marche forcée se transformer en Orange, avec reconversions brutale
et exigences de résultats immédiats, dans le plus pur esprit du  new public management en vogue à l'époque, où on ne jurait que par la privatisation, dans l'esprit du plus pur libéralisme actionnarial.
   La fin d'un procès qui a trop duré et scandaleusement indulgent ne représente pas la fin du problème, celui de la souffrance au travail, qui ne se manifeste pas toujours de cette manière et qui affecte bien des secteurs d'activité et ce depuis longtemps, avec accélération dans les années 1990.
               "...Aujourd’hui, le nombre et la part des troubles psychosociaux dans les accidents du travail est en constante augmentation. Il paraît dès lors délicat de parler d’une époque révolue en ce qui concerne France Télécom et son management. Plus que des hommes, le procès France Télécom condamne un management borgne, focalisé sur l’intérêt unique de l’actionnaire. Il condamne également une réification par le management de l’humain, devenu simple objet qu’il faut gérer dans le processus de création de valeur. Pourtant, malgré l’ambition de ce premier jugement, il n’est pas garanti que les pratiques changent..."
          Au coeur du débat sur les retraites revient en surface la question de la pénibilité du travail. Une question difficile à analyser et à mesurer avec précision.
   La peine accompagne toujours plus ou moins toute activité laborieuse non choisie, la pénibilité fait partie intrinsèquement de certains métiers manuels, mais aussi intellectuels. Mais le stress intense et durable est un aspect bien connu, pouvant conduire l'individu au pire. A l'atelier comme à l'hôpital.
   Mais la souffrance au travail  n'est pas inéluctable. Elle dépend de conditions diverses qui peuvent être évitées ou changées, de facteurs organisationnels dépendant d'un type de production, pas seulement de simples rapports humains.      Il n'y a pas là de fatalité. L'absurde n'est pas une donnée intrinsèque du travail.
      La question de l' évaluation, telle qu'elle est pensée et menée renforce les pressions de toutes sortes, en devenant souvent contre-productive.
  Le problème n'est pas nouveau. Il devient même croissant, en tendant à se généraliser. Malgré la législation récente ici ou là, quand elle peut s'exercer.
           Mais il prend des formes nouvelles suivant les types de tâche et d'organisation du travail.
                 Gagner sa vie, ce peut être aussi la perdre physiquement, brutalement ou à petit feu, comme le montrait le document diffusé mardi soir sur France 5.
   L'activité de traitement ou de transformation de certains produits, de certaines matières, surtout sans précaution,  engendre des effets dévastateurs sur l'organisme, comme pour l'amiante, de triste mémoire. Mais il y en d'autres...
  Les formes de travail changent selon les activités et les relations dans la production.
   Le travail dit de force, les tâches traditionnelles de type  fordien régressent, mais les tâches répétitives sont à l'origine de nombreux troubles musculo-squelettiques.
    La souffrance psychologique et morale tient une place moins spectaculaire, mais elle n'en n'est pas moins réelle, avec le développement des nouvelles méthodes de gestion où l'obsession de compétitivité devient la règle, où la vitesse devient la norme, dans un nouveau cadre technique où la machine numérisée et ses algorithmes donnent le ton et le rythme, où la qualité des relations humaines souffrent d'une mise en concurrence systématique et génère parfois isolement et culpabilité, qu'on a pu appeler souffrance éthique.
    Depuis les travaux de Dejours, il a été montré que ces maux n'avaient rien de médical.
On parle toujours de burn-out  , mais aussi de bore-out.
      Il n'y a pas que le management brutal qui reste d'actualité.
La perte de sens dans le travail a des incidence sur la manière dont l'individu se juge, s'apprécie.
    La gestion par le stress, voulue ou non directement intentionnelle, reste une pratique connue, elle a fait des dégâts à France-Télecom. Mais pas seulement, et pas seulement hier.
          Le nouvel esprit du capitalisme , la mise en place d'une précarité de plus en plus grande, engendrant une crainte latente de déclassement ou de perte d'emploi,  le développement des tâches éclatées et souvent solitaires, la déstructuration de la vis sociale en général sont des éléments associés qui constituent la toile de fond de ces nouvelles formes de souffrances, qui peinent à s'avouer.
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dimanche 29 décembre 2019

En deux mots

__ Un loisir pas donné

__ Trop, c'est trop!

__ Bénédiction céleste.

__ Encore privé de ski!

__ Business maltais (un paradis?)

__ La quincaillerie évolue, ici et .

__ Défiance.

__ Complicités.

__ Tripoli: nouvelle poudrière?
                        Mais à quoi joue la France?
              Fallait pas y aller..._ Oubliés de l'exil. _ Désastre humanitaire.                                             __________________________________

samedi 28 décembre 2019

Demain, la vie...

Matière à penser   (suite)
                     La vie, sous toutes ses formes, des plus simples aux plus élaborées, est d'apparition récente à l'échelle de l'histoire de la terre . Elle peut être aussi de disparition rapide, lente ou accélérée, par des raisons naturelles ou culturelles, ou les deux à la fois. L'humanité peut contribuer à la mise en péril de sa destinée contingente et fragile, sans même parfois s'en rendre compte, parfois avec les meilleures intentions.
    Aujourd'hui, beaucoup d'experts sonnent le tocsin, pour une prise de conscience rapide des risques majeurs que nous avons largement contribué à créer, sans perspectives à long terme, comme si la nature n'était qu'un cadre neutre et un objet de transformation et d'exploitation infini, en vue de ressources toujours croissantes.
   C'est la fin d'un mythe, purement utilitaire, depuis longtemps entretenu par la pensée biblique, nous enjoignant à dominer la création, et par la pensée cartésienne et ses avatars à l'aube de la période moderne.
                 On constate les effets d'une attitude purement prédatrice de plus en plus généralisée et sans limites assignées. Les ressources ne sont pas illimitées, Des incidences climatiques accélérées relèvent de notre action collective, malgré l'ignorance et le déni, l'indifférence et parfois le cynisme.
  Les voeux ne suffisent plus.  L'action est urgentissime. Une action collective, internationale. Un travail de totale re-conversion nous attend, au niveau économique, de totale modification de nos modes de pensée et de vie, sans régressions, de mobilisation de nos meilleures ressources inventives. Faut-il attendre une catastrophe de grande ampleur pour que commence une amorce d'action sérieuse et durable? Le virage ne sera pas simple, demandera du temps, mais il est de plus en plus compté. Tellement d'intérêts sont en jeu comme autant de freins.
      Même si le pire n'est jamais sûr, il faut entendre certaines voix, qui ont le mérite de la clarté, même si elles paraissent trop abruptes, tranchées et simplifiées. Il faut parfois aller droit au but.
      L'homme n'est "rien" ou si peu, comme l'avait déjà noté Pascal avec force...Son environnement n'est pas une pièce rapportée.
         Beaucoup d'indices devraient nous alerter. Il n'y a pas que les oiseaux...Des sols sont à l'agonie...
   La pensée écologique, sous ses formes diverses, n'est pas d'hier. Une pensée diverse et variée, qui demande à être sans cesse réactualisée.
  On ne peut séparer l'économique et le vivant, 
comme certains économistes l'avaient déjà signalé, se refusant à élaborer une pensée hors-sol. Comme René Passet ou JM Harribey.
      S'informer d'abord est une priorité. Il y a tant à apprendre...et à changer, parfois de manière graduée, parfois de manière radicale. Dans le simple intérêt de notre avenir bien compris. Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver" (elle en a vu d'autres...), c'est notre fragile humanité.
          Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou , soit un économiste. [Kenneth Boulding]

           
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vendredi 27 décembre 2019

Charrue avant les boeufs

Réforme hors sol
                  Depuis Brégançon ou Marrakech, on finit par oublier le dossier des
retraites et leurs  enjeux réels. Pourtant, labourer le champ des retraites est une rude tâche et la hâte n'est pas de mise en cette affaire.
Les sillons doivent se tracer avec soin, dans un sol difficile, jamais homogène.
  La question de l'emploi, jugé un temps si fondamentale, semble passée au second plan. La compétitivité est toujours l'horizon indépassable, mais les conditions de son effectivité restent encore à (re)définir.
         "....Lors de la présentation de la réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), il est un mot que le Premier ministre, Edouard Philippe, n'a jamais utilisé, comme s'il était jugé blasphématoire. Ce mot, c'est « emploi ».    Pourtant, le problème de la France, c'est moins la retraite que l'emploi - l'emploi qualifié, qui suppose un salaire décent permettant de financer le modèle social, via les cotisations, qui sont du salaire différé, non des « charges », comme le proclame la vulgate.    S'attaquer à la retraite plutôt qu'à la relance de l'emploi, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Après tout, ce ne sera que la huitième fois en vingt-six ans. Pour un pays que l'on dit rétif à la réforme et un peuple que l'on compare à un escargot rentrant dans sa coquille dès qu'on s'en approche, ce n'est pas mal. D'autant que toutes les mesures adoptées au fur et à mesure ont eu pour résultat de faire partir les retraités plus tardivement avec des pensions moindres...."
       Ce n'est pas un détail.
            "....Le texte limpide de Christiane Marty (qui) remarque que si les jeunes et les femmes travaillaient plus, comme ils et elles le souhaitent, contrairement aux vieux, on règlerait le problème des retraites.     L’emploi des femmes est un domaine où les politiques peuvent jouer à fond, à travers le développement de structures d’accueil de la petite enfance, d’aide aux personnes dépendantes, la lutte contre le temps partiel non choisi, pour des emplois de qualité.   Loin de tout productivisme consumériste, il s’agit là de répondre aux besoins sociaux. C’est cette pleine participation des femmes au marché du travail, dans l’égalité, qui peut initier un cercle vertueux autour de la satisfaction des besoins et de la création d’emplois.   
    La question des retraites relève d’un choix de sociétéLes jeunes et les femmes veulent un emploi. La plupart des seniors, non, et les entreprises ne veulent pas d’eux non plus.    Au lieu de s’obstiner à vouloir faire travailler les seniors, l’avenir n’est-il pas plutôt de permettre le travail des jeunes et des femmes ?  
     Retraites : cotisons dans la bonne humeur, par Jean-Paul Piriou 9 mai 2003. Pour assurer le financement des retraites à l'horizon 2040, tout en abrogeant la réforme Balladur de 1993, trois solutions sont disponibles:  1. - reculer de 9 ans l'âge du départ en retraite, alors que les démographes nous promettent un gain de 5,5 années d'espérance de vie à 60 ans ;  2. - diviser par deux le pouvoir d'achat relatif des retraités par rapport à celui des actifs (la retraite moyenne passerait de 78 % du salaire net moyen à 41,5 %) ;  3. - augmenter de quelque 14 points le taux de cotisation pour la retraite, soit une variation annuelle de 0,34 point.   Cette troisième solution est systématiquement récusée par le Medef et le gouvernement au nom de la compétitivité des entreprises. « Si mes charges sociales s'élèvent, pense l'employeur - pourquoi ne pas l'appeler M. Ernest ? -, mes coûts augmenteront, donc mon profit se réduira. »    M. Ernest a certainement raison s'il est le seul patron dont les cotisations sociales augmentent. Mais que se passe-t-il si celles de toutes les entreprises
augmentent de la même façon ? Pour le savoir, il existe une démarche simple : arrêter de considérer qu'il s'agit seulement d'un problème d'opinion et s'intéresser aux faits. Oui ou non, y a-t-il eu en France une réduction progressive de la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises au fur et à mesure que le fameux « poids des charges sociales » s'accroissait ?   Entre les deux guerres mondiales, période de très faibles cotisations, le poids du profit - remarquablement stable - correspond en moyenne à 33 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises, la part salariale est donc de 67 %. Autrement dit, le salaire directement perçu par les salariés (le salaire net) et le salaire indirectement reçu par les salariés (cotisations sociales qui financent les retraites, les dépenses de santé...) représentent ensemble les deux tiers de la richesse produite. Depuis 1950, la part du profit - finalement assez stable - est en moyenne de 35 %. C'est plus que les 33 % de l'entre-deux-guerres.            La réponse imposée par les faits est donc particulièrement claire : l'envol des cotisations sociales n'a pas du tout pesé sur les profits. Aucun miracle à cela : cette élévation du salaire indirect s'est simplement accompagnée d'une baisse du poids du salaire direct - le salaire net - dans la valeur ajoutée. Autrement dit, c'est bien sur les salariés que pèsent toutes les cotisations.   J'entends déjà monsieur Ernest objecter : « Si vous observiez des pays où les charges sociales ne sont pas écrasantes, tels que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, vous verriez bien que la part des profits y est évidemment supérieure à ce qu'elle est en France. » Testons cette croyance.   Entre les deux guerres, le poids du profit dans la valeur ajoutée était en moyenne de 36 % pour les entreprises américaines et de 37 % pour leurs homologues britanniques (33 % en France, on l'a vu). Depuis 1950, ces proportions ont baissé : 34 % outre-Atlantique, 31 % outre-Manche (35 % en France).   Le résultat du test est clair. Il faut s'y résigner : les cotisations sociales refusent obstinément de peser sur le profit !          Ce n'est pas une opinion mais un fait bien établi, y compris pour les autres pays développés d'après les données de l'OCDE.    L'invocation obsessionnelle d'une contrainte économique de compétitivité pour refuser d'augmenter les cotisations sociales ne repose donc sur aucun argument scientifique. Cela signifie que cette hausse fait bien partie des choix possibles, des moyens légitimes, même dans une économie ouverte aux bourrasques de la mondialisation.     La stabilité du pouvoir d'achat relatif des retraites et celle de l'âge de la retraite sont simultanément possibles grâce à une variation de quelque 14 points du taux des cotisations (9 si la réforme Balladur n'est pas supprimée).      Les adversaires de cette approche mettent évidemment en avant - pour ne pas dire en scène - cette hausse importante pour essayer de diviser nos concitoyens : les actifs n'accepteront jamais une telle amputation de leur pouvoir d'achat, répètent-ils en boucle. Ils auraient peut-être raison si les actifs d'aujourd'hui n'étaient pas les retraités de demain, si l'économie stagnait et si le changement devait être brutal. Bref, ils ont tout faux !     Pour éviter à l'horizon 2040 un recul de l'âge de la retraite de 9 ans ou une division par deux du pouvoir d'achat relatif des retraites, il suffit en effet de procéder régulièrement à une hausse des cotisations telle que le pouvoir d'achat du salaire net moyen augmente chaque année de 0,5 % de moins que la productivité.     Dans ces conditions, ce pouvoir d'achat augmentera annuellement de 1,1 % si l'on accepte la prévision un peu frileuse d'une hausse de 1,6% de la productivité retenue par le COR (Conseil d'orientation des retraites). Autrement dit, le pouvoir d'achat moyen des actifs s'élèvera de 54 % en 40 ans au lieu de 89 % si l'on sacrifie les retraités.   Ce pouvoir d'achat annuel variera de 1,9 % au lieu de 2,4 % si la productivité se contente des performances pourtant bien médiocres réalisées depuis 1973 (112 % en 40 ans au lieu de 158 %) ; et de 2,2% au lieu de 2,7 % si elle augmente à l'avenir comme elle l'a fait en moyenne depuis 120 ans (139 % en 40 ans au lieu de 190 %).     Dans la première hypothèse, c'est un tiers des gains de productivité qui serait affecté aux cotisations supplémentaires ; dans le dernier cas, moins d'un cinquième !     [Oui, mais même le premier scénario est exagérément optimiste : les gains de productivité ne retrouveront pas leur rythme des 30 glorieuses, et c'est tant mieux, car ils découlent de l'intensification du travail, c'est-à-dire de la dégradation de la santé et des conditions de travail des salariés. Cela ne modifie pas le raisonnement concernant le financement des retraites, qui peut toujours être assis sur les cotisations.     Par contre, cela implique une faible hausse, voire une stagnation du niveau de vie pour les salariés comme pour les retraités, SAUF si le partage des richesse entre travail et capital se modifie ; autrement dit, sauf si les dividendes baissent pour pouvoir augmenter simultanément les salaires et les cotisations sociales]   Patronat et gouvernement proclament qu'il serait inimaginable et intolérable de consacrer aux retraites en 2040 les 6 points de PIB supplémentaires qui correspondent à cette évolution des cotisations sociales. N'en doutons pas, la même approche purement idéologique les aurait évidemment conduits à déclarer en 1960 : « D'ici à 2000, des irresponsables veulent augmenter de plus de 7 points le poids des retraites dans le PIB. Cette hausse de plus de 130 % coulerait nos entreprises. »       Et pourtant les retraites sont bien passées de 5,4% du PIB à 12,6% du PIB en 40 ans. Ces 7 points supplémentaires ont permis de faire reculer massivement la pauvreté chez les retraités, d'abaisser l'âge de la retraite de 5 années, alors que l'espérance de vie à 60 ans augmentait de 5,3 ans. Tout cela n'a pas empêché la part des profits dans la valeur ajoutée de devenir supérieure à partir des années 1990 à ce qu'elle était pendant les « trente glorieuses ».      
         Pour consolider aujourd'hui sa cohésion sociale, y compris entre les générations, il n'est tout de même pas anormal qu'un pays riche dont la population vieillit consacre progressivement une part plus forte du PIB aux retraités. Mais il doit aussi améliorer l'équité du système. Car si les inégalités chez les retraités sont aujourd'hui du même ordre que chez les actifs, c'est en partie le résultat d'une illusion statistique : parce que les pauvres vivent nettement moins longtemps, leur poids est plus faible chez les retraités que chez les actifs...."
      « Hâte-toi lentement », comme disait Auguste. Ou comme Euripide: «Chez un chef, prudence vaut mieux que témérité. » 
      Comme l'exprime à sa manière Hervé le Bras aujourd'hui. Quand il a fallu dix ans dans certains pays pour réformer (imparfaitement) le système des retraites....La précipitation et le passage en force sont souvent contre-performants dans le domaine social et politique.
       Il y a plus d' un paradoxe à relever.
                         Le brouillard s'épaissit...surtout quand il est en partie artificiellement entretenu.      Le pourrissement? Non, vous n'y pensez pas...
           ____Il faut écouter la parole d'un "sage":
                                                         "... Tant qu'on n'a pas réglé le problème du chômage, dans notre pays, franchement, ce serait assez hypocrite de décaler l'âge légal. Quand, aujourd'hui, on est peu qualifié, quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu'on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver déjà à 62 ans...Mais on va dire: "Maintenant il faut passer à 64 ans?...Vous ne savez déjà plus comment faire après 55 ans. Les gens vous disent: les emplois ne sont plus bons pour vous. C'est ça la réalité.. ...On doit alors gagner ce combat avant d'aller expliquer aux gens: "Mes bons amis, travaillez plus longtemps." Ce serait hypocrite...." (E.Macron, conf. de presse, 25 avril 2019)

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mardi 24 décembre 2019

Noël: kados à gogo

 Austérité ou pas, il passera quand même.
                              Avec une hotte sélectivement garnie.
                   Tout le monde ne peut pas commander chez Vuitton.
  Il a ses habitudes et ses fervents.
             L'exclure serait s'exclure
       Sa symboliques est encore forte, même si son histoire est récente.
   Du moins chez nous, où l'orgie consommatrice peut atteindre des sommets.
On est loin de l'orange et de la bande dessinée que l'on trouvait avec bonheur après-guerre au réveil sur la table de la cuisine..

   Aujourd'hui, l'échange des cadeaux, c'est parfois une épreuve.
        Si on en fait trop, c'est rarement apprécié. Beaucoup de soucis pour trouver le bon dosage, dans la surabondance...Pas simple non plus..
    Père Noel est aujourd'hui un bon publicitaire et  un bon vendeur, au service d'Amazon, de Wall Mart ou de toutes  sociétés soucieuses de faire bondir leur chiffre d'affaire en ces quelques jours saints fastes.
  Faut bien vivre...
     Des jours mercantilisés, où l'on peut encore heureusement trouver des valeurs de gratuité, de rapprochements familiaux, derrière la tradition des cadeaux, qui a son histoire, une histoire bien emballée.
   Face au business  généré, on aurait parfois envie de zapper...s'il n'y avait les enfants.
        Mais des enfants souvent saturés et vite frustrés..
   Pour certains, c'est Super-Noël presque tous les jours..mais on ne le dit guère.
.La grande fête commerciale est en cours, avec ses prolongements, sans magie.
           Mais chez Auchan, c'est toujours la fête... 
                                  Black  Happy Christmas!

Jan Steen 1665__ St Nicolas

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lundi 23 décembre 2019

Retraites 2.0 (re-suite)

Inédit et inouï!
                       On vient de m'apprendre un truc incroyable: le premier de cordée renoncerait à son régime spécial de retraite et montrerait l'exemple, de manière quasi sacrificielle. 
     C'est exemplaire, C'est touchant. C'est même médiatique héroïque. Je dirais même plus. Cela fera pleurer dans les chaumières.

    Le soleil de l'Afrique a favorisé une conversion quasi évangélique.
        Mais que va-t-il lui rester pour ses vieux jours? La maigre pension d'enseignante de Brigitte suffira-t-elle? Revendre la villa du Touquet permettra peut-être de survivre. Quelques bricoles de la banque d'origine ne suffiront pas.Que seront ses vieux jours? On tremble...
    Que les méchantes langues s'arrêtent de critiquer Il n'y a pas de volonté d'affichage, non, il nous le dit.
   Que les petits retraités qui vivent avec moins de 1000 euros par mois suivent son exemple et le dossier des retraites sera enfin réglé. Même si on ne touche pas aux grandes fortunes, ce qui serait contre-performant pour l'investissement (qui ne saurait tarder...)
      Jupiter a revu la copie à sa manière, toujours exemplaire.
   Les faux problèmes sont évacués.
 Et ce n'est pas un tour de passe passe
L'urgence est de moins en moins d'actualité, comme le dit le très modéré et pondéré Hervé le Bras:
         ....Dans sa conclusion, le COR reconnaît (p. 59) que « le déficit n’est pas lié à l’évolution des dépenses de retraite dont la part dans le PIB reste constante. Il s’explique par la diminution des ressources du système de retraite. Cette baisse s’explique elle-même pour l’essentiel par une diminution, en pourcentage du PIB, de la contribution de diverses entités publiques (Etat, administrations publiques locales, CNAF, Unédic) ». Dit de manière plus directe, le déficit prévu s’explique par le retrait de l’Etat et non par des raisons économiques ou démographiques. L’âge pivot a donc pour but de compenser le retrait de l’Etat alors que si celui-ci maintenait sa contribution, comme le suppose la première hypothèse du COR, le déficit resterait minime...
             Alors, on arrête tout?... Berger, arrête ton char!
                                              Merci qui?
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dimanche 22 décembre 2019

O Tannenbaum!

Mon beau sapin...♪♫♪
                             Le développement vertigineux et la vente massive du produit-phare de Noël font que le symbole n'est plus ce qu'il était. Ras le sapin!
    Dans mon enfance (c'était après JC quand même!), le petit arbre symbolique était recherché et choisi avec soin dans la forêt vosgienne proche. C'était généralement un petit épicéa qui n'avait pas la longévité des produits danois, mais qui était destiné à ne rester au salon que quelques jours, avec ses petits cadeaux et ses modestes friandises suspendues qui nous mettaient en joie. La magie de ses bougies (pas électriques) fascinait nos yeux d'enfants, mais juste pour une petite période. Le plastique n'avait pas encore conquis les salons.

    Aujourd'hui, dans l'espace du marché -roi, où le Père Noël standard est devenu un excellent vendeur, le "sapin" hors lieu  est devenu un produit hautement rentable, à l'échelle quasi-internationale.
 Le prix du sapin a suivi les courbes des ventes saisonnières, comme les oeufs au chocolat de Pâques.
  Une fructueuse affaire, qui se développe dans le sens inverse des croyances religieuses en voie de disparition, pour l'arbre-culte qui avait intégré une bonne part de la mythologie antique de l'arbre toujours vert, donc en quelque sorte symbole de renouveau et d'éternité.
                            ____     "...Que vous le considériez comme un totem non confessionnel de la fête du solstice d’hiver ou comme un symbole de la Nativité, il y a des chances que vous achetiez encore un sapin cette année. Il brille la nuit de Noël en France dans près d’un foyer sur quatre.
          Votre sapin proviendra-t-il du royaume du Danemark ? Pourquoi de ce pays ? Parce qu’il y est cultivé à grande échelle et que le Danemark est le premier exportateur européen. Parenthèse avant d’aller plus loin : l’arbre de Noël n’est plus aujourd’hui prélevé en forêt, il est devenu agricole. Si jamais une telle inquiétude vous avait traversé l’esprit, ne craignez pas d’appauvrir la forêt en achetant un sapin naturel.
     C’est bien d’ailleurs parce qu’il n’est pas forestier que le sapin de Noël ne vient pas de Norvège ou de Suède, pays aux vastes ressources ligneuses et aux grandes industries du bois. En plus, à cause des conditions climatiques, il y pousserait moins vite et gèlerait souvent sur pied.
     Deux chiffres : le Danemark produit une dizaine de millions de sapins de Noël chaque année pour une consommation intérieure dix fois moindre. Leur culture s’est révélée attractive dans les années 1990 avec l’entrée du Royaume dans l’Union européenne et son système de subventions agricoles.
     Les cultivateurs danois ont aussi pris très tôt le virage du sapin de Nordmann (Abies nordmanniana). Vous savez, celui qui une fois coupé garde longtemps ses aiguilles mais n’embaume pas la pièce d’une délicate odeur de miel et de résine contrairement à l’épicéa (Picea abies). Plus cher, il a cependant conquis le cœur des Français. En l’occurrence plutôt des Françaises car si les femmes consacrent 45 minutes quotidiennes au ménage, les hommes sont à 15. Pratiquement absent des foyers modernes des années 1960, le Nordmann a progressivement imposé ses cônes dressés et son feuillage à revers argenté.
    Si vous achetez votre sapin chez Ikea, il sera danois. Le distributeur suédois est le plus grand acheteur et vendeur mondial d’arbres de Noël.
     Il en a fait un produit d’appel. Vous le paierez 24,99 euros en caisse avec vos autres achats, y compris les babioles plus ou moins volumineuses et dispendieuses que vous n’envisagiez absolument pas d’acquérir mais qui se retrouvent tout de même au fond de votre chariot. Un bon de 20 euros vous sera remis, à dépenser lors de votre prochaine visite d’ici février prochain. N’espérez cependant pas faire une bonne affaire avec votre sapin au prix imbattable de 4,99 euros. En retournant en magasin pour toucher votre bon vous repartirez encore une fois avec vos babioles superfétatoires plus ou moins volumineuses et dispendieuses. En plus si vous allez chez Ikea en couple cela ne vous rapprochera pas. Il n’existe pas d’études économétriques sur le nombre de disputes et de ruptures causées par Ikea mais même sans chiffres je me permets de vous suggérer de vous y rendre sans votre conjoint·e.
     L’avantage tout de même d’Ikea est de proposer une seule taille de sapin, un mètre quarante. Pas d’hésitation entre l’achat d’un arbre de Noël plus petit mais moins cher ou plus cher mais plus grand. D’autant que la relation théorique entre prix et taille du sapin de Noël passe par des calculs hyper compliqués. Si je vous dis qu’elle obéit à la règle d’Hotelling modifiée Faustmann cela ne vous dira rien. Je vous livre alors quelques explications.
     Harold Hotelling, grand économiste-statisticien américain, a établi que le prix d’une ressource naturelle devrait augmenter au rythme du taux d’intérêt. L’intuition est que son propriétaire arbitre entre exploiter maintenant ou exploiter demain. Si le prix de demain est inférieur à ce que lui rapporterait le produit de sa vente placée à la banque, il préférera évidemment vendre aujourd’hui. La différence de prix entre un Nordmann de 10 ans avec ses 20 cm de plus et un Nordmann de 9 ans dépend donc du taux d’intérêt.
    Martin Faustmann, un forestier allemand, entre en jeu car les arbres, une fois coupés peuvent être replantés, ce qui n’est évidemment pas le cas du charbon ou du pétrole qu’Hotelling avait plutôt en tête. Si le cultivateur de sapin de Noël vend ses Nordmann à 10 ans et non à 9 ans, il perd l’année de croissance des nouveaux plants qu’il aurait semés sur la parcelle récoltée. Si vous voulez en savoir plus et aimez les équations, reportez-vous à l’article « A Hotelling-Faustmann Explanation of the Structure of Christmas Tree » de l’American Journal of Agricultural Economics. Les économistes académiques américains sont formidables car ils ont publié sur tous les sujets.
     Restons aux États-Unis. Cela ne vous étonnera pas que le plus grand producteur et consommateur de sapins de Noël de la planète les cultive de façon industrielle. Noble Mountain Tree Farm, par exemple, élève le sapin noble (Abies procera), le Douglas vert (Pseudotsuga menziesii) et autres pin sylvestre (Pinus sylvestris) sur près de 2 000 hectares. Une fois coupés, ils sont enlevés par hélicoptère et embarqués en camion ou en container réfrigérés pour les livrer partout dans le reste des États-Unis, en Amérique centrale et même beaucoup plus loin, à Doha, Singapour et Saïgon.
     En revanche, vous n’auriez pas imaginé un instant que le sapin de Noël cultivé dans l’Oregon puisse être l’otage d’un conflit commercial entre le Mexique et les États-Unis. Une longue dispute sur l’accès des camions mexicains au réseau routier fédéral en est à l’origine.

    L’accord de libre-échange nord-américain prévoyait cette ouverture pour 2000. Pour des raisons plus ou moins convaincantes (véhicules moins sûrs, chauffeurs insuffisamment expérimentés, passage de drogue et de clandestins, etc.), les États-Unis ont traîné des pieds et le Mexique a fini par se lasser. En 2009, son gouvernement a imposé des surtaxes à l’importation pour plusieurs milliards de dollars sur près de 100 produits dont le sapin de Noël. Que vient faire là notre petit résineux ? La faute à deux membres du Congrès élus de l’Oregon qui se sont sans cesse opposés à l’accès des camions mexicains. Il y a une certaine logique au ciblage des mesures de rétorsion commerciales.
      On retrouve encore notre petit sapin pris dans les filets du conflit commercial entre les États-Unis de Donald Trump et la Chine de Xi Jinping. Plus précisément les guirlandes et autres articles de Noël. Pas le sapin lui-même direz-vous car la Chine n’en cultive pas ; et ce pour une bonne raison : Noël n’y est pas fêté et le symbole du Nouvel An chinois est un animal, pas un arbre, et la couleur de circonstance le rouge, non le vert (à propos, la prochaine année sera placée sous le signe du Rat et débutera le 5 février.) La Chine n’en produit pas moins pour l’exportation des sapins factices en plastique et toutes les décorations qui vont avec. Elle en est même de très très loin la premier fabricant mondial.
     Dès la première salve du conflit, les États-Unis ont imposé une taxe de 10 % sur les importations de décorations de Noël. Rien en revanche sur les sapins en chlorure de polyvinyle ou en polyuréthane. Ne me demandez pas la logique de ce traitement différencié. Je ne la connais pas. Ne me demandez pas non plus pourquoi la surtaxe sur les articles de Noël a été retirée l’été dernier. Donald Trump se serait-il ému à l’idée que les petits enfants d’Amérique trouveraient un sapin moins abondamment décoré ?
            La fabrique chinoise des accessoires de Noël est bien sûr assez éloignée des histoires racontées aux petits enfants. Ni elfes aux oreilles pointus ni lutins espiègles aidant le père Noël, mais des ouvriers travaillant à la chaîne et des machines découpant le PVC en millions d’aiguilles factices. La fabrication ne se situe pas non plus quelque part au-delà du cercle polaire. Elle se tient à 300 km de Shanghai. À Yiwu, précisément. Près d’un millier d’entreprises d’articles de Noël s’y côtoient. Elles réalisent à elles seules 60 % de la production mondiale de sapins en plastique, guirlandes lumineuses, étoiles dorées, et autres personnages et boules de Noël. Pour un aperçu des chaînes de fabrication et des usines de cet atelier du monde de la Nativité, regardez la vidéo de National Geographic« I did not know that : how Christmas trees are made ». Plutôt quand vos jeunes enfants seront couchés. Maintenant vous saurez...."
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