Ça va jazzer

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lundi 31 janvier 2022

Ça s'est passé un 31 Janvier

 Beaucoup d'événements

              __Dont notamment l'avènement du Brexit, ce surréaliste bye bye de Londres.

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dimanche 30 janvier 2022

En bref

__  SNCF:coùts 

__ Salaires profs

__ Et si...Pas improbable

__ Stars stupeurs                    

__ Incertitudes

__ Imagination

__ Soins gratuits ou pas

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samedi 29 janvier 2022

Fait d'hiver

Un homme meurt en plein Paris

                     Seul, blessé, livré à lui-même...Dans des circonstances encore mal définies                         Ce qui est sûr, c'est que nombre de passants ne se sont pas arrêtés, ne serait-ce que pour s'enquérir de l'état de santé de l'homme étendu. Effrayant! ...ou révélateur d'une époque où l'indifférence devient la règle, l'attention à l'autre s'émousse, les exclus ne sont pas vus. Surtout dans les grandes villes où ils sont légion, livrés à eux-mêmes, victimes d'exclusions diverses, dormant parfois à même le sol...Pas seulement des clochards. Maintenant des jeunes aussi. Bien visibles, mais ignorés. L'indifférence qui fait qu'une personne âgée peut décéder sans que ses voisins s'inquiètent de son absence anormalement longue...La solidarité n'a jamais été une valeur phare en ville, mais cela s'aggrave, même dans nos villages.....L'individualisme "moderne" est renforcé par les valeurs marchandes dont nous sommes devenus les victimes...et les complices. Tout à l'égo...

Point de vue sur ce fait divers, présenté anonymement sur FB par M.Chillaud, qui peut être médité et discuté, montrant toute l'ambiguïté que soulève ce problème:




7 commentairJe partage juste le post d'un ami ex-travailleur social, impliqué socialement et politiquement et dont le partage sur le sujet m'a paru plutôt pertinent et donné matière à réflex""Illustration des conséquences de notre passivité, notamment politique."....J'ai lu ailleurs des commentaires qui semblaient condamner les passants restés sans réaction (pour ma parle je ne m'aventurerais pas à présumer qu'ils soient restés indifférents).
  • "......J'ai fait la réponse suivante, que je vous partage ici :
    "Honte ? Sans doute un peu. Indifférence ? Aussi sans doute un peu. Mais pas tant que ça.
    Quiconque vit à Paris sait pourquoi personne ne s'est arrêté. Des hommes qui gisent par terre, il y en a juste trop.
    Et on va faire quoi ?
    Leur demander s'ils vont bien ? "Oui bien sûr connard. Je dors dehors, il fait -1°C, ça va super"
    Appeler le 115 ? J'y ai travaillé, je sais très exactement à quel point c'est inutile. Sans parler des heures d'attente pour que quelqu'un décroche.
    Appeler les pompiers ou le Samu ? Le Samu ne se déplacera que s'il y a un risque médical et nous demandera d'appeler le 115. Les pompiers, peut-être qu'ils viendront. Ou pas, s'ils en ont un peu marre de ramasser des mecs de la rue. Et s'ils viennent, ils l'emmèneront à l'hôpital si c'est nécessaire, sinon ils le laisseront là.
    Ce n'est pas une question d'indifférence, c'est une question de sentiment d'impuissance.
    Impuissance voulue par les gouvernements.
    Le Budget Opérationnel de Programme qui finance l'hébergement et le logement d'insertion est financé à hauteur de 2 Md € chaque année. D'après mon évaluation, pour éradiquer le sans abrisme il "suffirait" de 2 à 4 milliards de plus.
    C'est l'équivalent de la baisse de recettes due à la réforme de l'ISF (enfin, sa transformation en IFI).
    C'est 10%-20% de ce que coûte chaque année la réduction de cotisations patronales sur le chômage au nom de la compétitivité qui doit permettre de créer des emplois... Mais qui n'en crée pas (les études les plus optimistes évaluent à 100 000 emplois créés/sauvés, pour les autres c'est zéro. Aucun. Nib).
    C'est 10%-20% de la réduction prévue de l'Impôt sur les Sociétés. Y compris celles du CAC 40. Parce qu'elles ne sont que championnes d'Europe des dividendes. Faut faire mieux...
    Et pourtant la loi est claire : "toute personne sans abri en situation de détresse physique, sociale ou psychologique, a accès à tout moment à un dispositif d'hébergement d'urgence". Article 345-2-2 du Code de l'action sociale et des familles.
    Le vrai coupable dans cet affaire, celui dont la responsabilité est indubitable, c'est l'Etat.
    Alors oui, ça ne nous dédouane pas de nos petites lâchetés.
    Mais celle de ne pas s'arrêter voir tous les hommes à la rue n'est pas pire que celle de ne pas s'intéresser à la politique, de voter sans savoir, de laisser faire plutôt que de militer.
    Tous les abandonnent : certains en ne s'arrêtant pas, d'autres en ne faisant rien pour qu'ils n'y soient pas.
    Alors ne soyons pas trop prompts à condamner les autres. Qui peut dire qu'il s'arrête voir tous les SDF et milite activement pour un monde meilleur ? Pas moi en tout cas."       ______________

vendredi 28 janvier 2022

Tous surveillés?

 L'excès en tout...

                 C'est très tendance. Les incivilités réelles ou imaginaires donnent une occasion unique de développer tous azimuts les caméras en tous genres, même dans le lieux les plus reculés. Pour le plus grand profit des spécialistes en sécurité en tous genres? Serions-nous en train de suivre le modèle chinois? La sécurisation à tout prix, parfois obsessionnelle, est bien encouragée par le climat anxiogène favorisé par ceux qui se réclament de la "sécurité" plus que de la liberté, jouant parfois sur les peurs. Non pas qu'il n'y ait pas une montée des actes délictueux (encore faudrait-il s'interroger sur les statistiques et comparer avec d'autres époques), mais la tendance à la télésurveillance va au-delà, jusque dans nos campagnes. pour des raisons pas toujours très nettes.   Un maire "justifie l’installation de 29 caméras de vidéosurveillance sur sa commune par la fermeture de la gendarmerie locale survenue en 2012. « L’État n’a plus les moyens d’avoir une gendarmerie, même dans la plus petite des communes comme auparavant. Donc, il faut trouver des solutions et la solution technologique me semble assez valable », affirme le maire.

            _____Après d'autres pays, la France, à vitesse "grand V", se lance dans l'installation galopante de caméras de surveillance, surtout dans l'espace urbain. Dans le cadre d'une législation défaillante, de façon parfois anarchique et à grand frais, aux dépens du contribuable. Certes, ce n'est pas la Chine et son système de reconnaissance faciale partout développé, en fonction d'un projet politique que l'on connaît, mais cette explosion de caméras tous azimuts pose de nombreux problèmes, pas seulement économiques. Même si on parle parfois par euphémisme de vidéo-protection.

         C'est ce qui était en débat sur les antennes de France 5, qui mit assez bien en évidence un certains nombre d'excès et de mythes: la course à la sécurité absolue est un mythe par le recours sans frein à cette technologie, les coûts montent en flèche, et surtout le bénéfice attendu est discutable, jamais vraiment établi de manière claire, soumis à caution et toujours en dehors d'une législation défaillante. Seuls les édiles locales décident, parfois sous la pression d'une opinion qui pensent être ainsi à l'abri de toutes délinquances possibles.     Mais quel type de délinquance? Le vol à la tire bien repérable dans la rue ou celle qui se fait à plus grande échelle et bien plus importante, à l'abri des regards des opérateurs, l'oeil sur les écrans? L'élucidation de problèmes policiers ne serait que de 3% par leur biais.  Une efficacité en question, une législation ou réglementation défaillantes, quand elles existent, une vie privée parfois menacée d'intrusion...Il serait temps de mettre un ordre législatif dans une pratique qui s'emballe, qui fait les affaires de compagnies privées, qui incitent à la vente, sans parler de l'aspect éthique que soulève cette pratique. Des caméras "partout" (rêve orwellien impossible), voilà un fantasme dont il faut se débarrasser.     ____

       Contrôler? Oui, dans certains cas, mais comment?Jusqu'où?
 -____«Plus on est habitué à être observé, moins on est sensible aux atteintes à la vie privée» (A.Rouvroy)____
                                                                       On ne peut être sans réaction à cette question, aux menaces qui nous guettent.
    Les réponses données ne peuvent  nous laisser indifférents.
   On ferait bien d'y regarder de plus près, car si le danger est réel, les réponses données en hâte ne sont pas sans péril. Le dossier est complexe. On ne saisit pas toujours tous les tenants et aboutissants de cette mesure exceptionnelle. On nous promet des garanties. Peut-on y compter? On nous annonce des améliorations. Mais comment ne pas se poser de questions? Même l'OSCE s'interroge...
    Car le dossier n'est pas que technique. On a beau être non spécialiste des algorithmes, on est confronté à une problème politique, juridique, qu'on ne peut éluder, étant donné l'ampleur et l'ambigüité des moyens informatiques que nous ne comprenons et ne maîtrisons que très partiellement.
   La stratégie mise en place par le gouvernement inquiète même un modéré comme Pierre Rosanvallon, qui se pose des questions.
       Serions-nous tous  suspects? Certes, dira-ton , comme d'habitude, si nous n'avons rien à nous reprocher, qu'avons nous à craindre?
  C'est voir le problème par le petit bout de la lorgnette.
Sans tomber dans la schizophréne, sans comparer point par point avec le Patriot Act, (*) sur lequel Obama n'est revenu que très partiellement, nous savons que nos libertés sont déjà sous surveillance.      
   Comment sortir  d'un piège qui n'est pas que commercial et qui peut porter atteinte à des principes essentiels de la liberté de conscience. Si nous n'y prenons garde.
     Un mauvais signe: la discussion sur la loi a eu lieu devant une assemblee presque vide! Et les Français consultés seraient plus de 60% à approuver les mesures, n'y connaissant rien ou ou presque.. Ce qui n'est pas pour rassurer. L'indifférence ou l'ignorance peut faire peur, ainsi que les stratégies d'évitement. D'autant que le PS de 2009 s'oppose au PS de 2015.
 Cette loi cristallise de nombreuses critiques.
    L'ennemi est à nos portes informatiques et il faudrait utiliser des armes radicales pour tout contrôler? (à condition que cela soit possible).
   Le Monde, journal (très modéré) s'est livré à une petite enquête qui fait déjà réfléchir.
   L'enjeu démocratique est sans précédents,  car des questions essentielles nous échappent, comme à certains experts.
   Difficile de ne pas mettre en question ce qui va échappe au judiciaire, contre ce que l’on ne perçoit pas vraiment.
    On ne peut prêter au gouvernement des intentions perverses, mais une certaine rapidité et une certaine légèreté. D'autant que le gouvernement écarte la Cnil de sa réflexion.
   L'objectif des luttes contre les cyberattaques ne suffit pas à nous rassurer.
    Et la question des questions: qui contrôlera les services de renseignement ?
          Que feront les boites noires de la Loi Renseignement ? 
  "...le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme demande que toute loi sur la surveillance de la population soit "suffisamment accessible, claire et précise pour qu'un individu puisse s'y référer pour vérifier qui est autorisé à pratiquer la surveillance des données et en quelles circonstances".
         N'est-on pas là face à une utopie? 
_________-Pourquoi une nouvelle loi
-_Les taux d'échecs des algorithmes de surveillance sont très élevés
-  Renseignement: vu d'Allemagne, le texte français est inimaginable
- Course discutable au durcissement  
-  Un danger pour  la confidentialité des sources
-  Les bugs du big data 
-  Avons-nous vendu notre âme aux Gafams?
-  LA VIE PRIVEE EN VOIE DE DISPARITION?____________________________

jeudi 27 janvier 2022

Ça s'est passé un 27 Janvier

 Notamment:

         La libération du camp d'Auschwitz, cet enfer.

                      IG-Farben: un gagnant


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mercredi 26 janvier 2022

Business is business

       Quand l'or gris est coté en bourse...

                       La vieillesse, tant vantée pas ailleurs, n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Même dans nos sociétés dires avancées, même dans ces établissements parfois flambant neufs, qu'on n' appelle plus "maisons de retraite", mais EHPADS. Cela fait plus moderne, mais en fait, malgré les publicités alléchantes et les appels à investissements, la réalité n'y est pas toujours aussi séduisante que ce qu'en disent les dépliants parfois luxueux. On commence à le savoir.               ____Ce n'est pas seulement un problème de coût, pas toujours contrôlés, mais surtout une question d'accompagnement et de soins, qui sont souvent réduits au minimum, même dans les établissements privées, à la rentabilité avouée ou non.         ___Une récente enquête, après d'autres, met le doigt sur les conditions indignes qui, par souci de rentabilité, règnent encore ici ou là.        C'est trop souvent l'appât de "l'or gris"  qui est la logique de dérives connues ou silencieuses. On sait que la vieillesse n'est pas toujours un long fleuve tranquille, que les fins de saisons sont difficiles, mais une autre politique de la vieillesse est possible.   Il faut arrêter les machines à cash.                     _____ Le scandale n'est pas nouveau:   L"or gris" attire les fonds d'investissement. Il y a de la demande auprès d'un certain public, et il y en aura toujours plus,  même si le système fonctionne sous plusieurs régimes, sans que la qualité de l'accompagnement et des soins change beaucoup.                               ____Sommes nous sur la voie de nos voisins anglais, où la privatisation va bon train, où, sous prétexte de "modernisation", les choses empirent à bas bruit, dans une grande indifférence? Il semble bien que oui, malgré les dénégations et les velléités de  réforme            ".....Au Royaume-Uni, où plus de 42 000 résidents des Ehpad sont décédés pendant la pandémie, l’histoire de Philip est loin d’être isolée. La presse anglaise s’est largement fait l’écho de ces tragédies familiales, mais peu d’articles se sont penchés sur le processus de privatisation généralisée des maisons de retraite qui les a souvent permises. Et pourtant, comme nous le dit Eileen Chubb, dirigeante de l’association caritative Compassion in Care, « c’était horrible mais ce n’était pas une surprise ». Cette ancienne aide-soignante sait de quoi elle parle, elle qui défend depuis plusieurs années les droits des résidents des Ehpad, « traités dans ce pays comme des citoyens de seconde zone ».  Outre-Manche, le marché des Ehpad est très fragmenté, « atomisé », dit-on, ce qui est rarement bon signe. C’est une jungle d’entreprises détenant chacune une petite part du marché et se livrant une concurrence acharnée. Au total, cette multitude de sociétés privées détient 76 % des Ehpad, les autres étant gérés par des collectivités locales et des associations.  Cette privatisation généralisée n’est pas unique en Europe mais elle est pourtant bien singulière, selon Bob Hudson, professeur à l’université du Kent et expert en politiques publiques. L’externalisation britannique s’est développée de manière particulièrement agressive et « sans aucun garde-fou », écrit-il pour la revue de la London School of Economics.                  _____Les conséquences de cette libéralisation sans limites sont désastreuses : la situation des Ehpad ne « répond plus aux normes ordinaires, que ce soit en matière de choix ou de contrôle des établissements ».-   L’histoire aurait pu s’écrire autrement, d’après un autre professeur anglais, Peter Folkman, de la Manchester Business School. Pour lui, cette privatisation commencée il y a une quarantaine d’années, comme dans tout le secteur de « l’aide sociale », n’avait pas que des mauvais côtés. « Les économies d’échelle et les bonnes techniques managériales » apportées par le privé ont permis aux entreprises de faire « plutôt du bon travail » dans un secteur qui était en décrépitude, nous dit-il. Seulement, même ce libéral en convient, la machine s’est emballée : « Le problème, c’est que lorsqu’on privatise, l’argent passe avant tout. »   La véritable « dégringolade » a commencé avec l’arrivée sur le marché britannique des fonds d’investissement, en particulier des fonds de pension, il y a quelques années, se rappelle John Spellar, ancien ministre et député du parti travailliste. De véritables machines de guerre de la réduction des   coûts, qui garantissent à leurs investisseurs des retours importants sur leurs placements. Ces organismes de placement collectifs ont la part belle outre-Manche : un cinquième du secteur repose entre les mains des cinq plus grosses multinationales et trois d’entre elles sont financées par des fonds d’investissement.  Le débarquement des fonds a fait baisser « les standards de qualité des établissements », explique John Spellar. « Désormais, ces derniers ne se sentent plus tenus pour responsables de leur gestion et ruinent les conditions de travail des salariés. » Il en découle, d’après lui, « une crise de recrutement dans les Ehpad et un défaut de soins pour les résidents ».   Pourtant, le député ne regrette pas la privatisation et voit même les avantages d’une « véritable union avec le secteur privé qui propose un système qui fonctionne ». Mais il est désormais convaincu que les « spéculateurs » n’ont pas leur place dans les Ehpad. Tout simplement parce que le secteur, par essence, n’est pas adapté au fonctionnement de ces machines à cash...."              Dans la "gestion des aînés", nous en prenons le chemin ou nous y sommes en partie. Il suffit de voir les offres alléchantes sur FB: Investissez! excellent rendement!  

                   Après l'or noir en déclin, voici le temps de l'or gris.
                                   Celui de l'extrême vieillesse et de la dépendance, qui donne lieu trop souvent à un marché lucratif.
   Le plus souvent, surtout dans le secteur entièrement privatisé, où il est conseillé d'investir (comme dans le secteur de l'industrie pharmaceutique, le plus profitable de tous).


    C'est un marché qui ne pourra que grandir un peu partout, vu les évolutions démographiques, notamment en Europe. De très bons dividendes promis très souvent. Des marges confortables. Korian caracole en tête.
     Un nouveau business est né et se développe. Des Ehpad privés, parfois de luxe, où les services ne sont pas meilleurs qu'ailleurs, dans le secteur public ou semi-public. L'épisode passée de la crise que nous vivons a montré il y a quelques mois dans quelle situation d'abandon beaucoup se sont retrouvés du point de vue sanitaire et humain.
      Une nouvelle poule aux oeufs d'or se développe, sans que l'Etat, malgré ses aides, ne s'oppose. Au contraire, il a laissé la finance investir ce nouveau terrain prometteur..
                                    Il a fallu attendre début avril pour que les résidents décédés commencent à être comptabilisés comme victimes du coronavirus et il a fallu du temps pour que le personnel des Ehpads soient préparés et équipés ne serait-ce que de simples masques. Une imprévoyance? Non, une faute .  Certains avaient anticipé une hécatombe possible. Elle n'a pas eu lieu, mais avec le bilan provisoire, très lourd, on peut estimer que les victimes représentent une moitié des touchés mortellement par le virus fatal.

             "...Il faudra plusieurs mois, peut-être des années, pour que les experts établissent avec précision le vrai bilan du Covid-19.   En attendant, le comptage quotidien de Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, n'est qu'une estimation assez grossière, particulièrement en ce qui concerne les chiffres des Ehpad. « C'est forcément plus. Ne serait-ce que parce que la plateforme de comptage mise en place par le gouvernement fin mars ne repose que sur les signalements des établissements », constate Nathalie Maubourguet, présidente de la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en Ehpad. Ce médecin a interrogé ses confrères. Aucun d'entre eux n'a lui-même effectué de signalements, laissés à la charge des directeurs, pas toujours pressés, selon elle, de « singulariser » ainsi leur site… Autre indice de la sous-estimation : ces témoignages de salariés des pompes funèbres, qui voient pulluler, ces dernières semaines, des certificats de décès comportant la seule mention de « détresse respiratoire », sans la case Covid. « On nous a remonté de nombreux cas », affirme Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef)....."
   Déjà, nos anciens relevaient de soins et de traitements pas toujours exemplaires, vu le manque de moyens, surtout en personnel, et donc le temps à leur consacrer était notoirement insuffisant, pour ne parler que des seuls soins.. La gestion de certains établissements, avec des aides d'Etat,  étaient surtout commandée par la loi du profit.  
    Un juteux marché pour des groupes privés, profitant de la manne commune et parfois d'astronomiques loyers, que beaucoup de famille ne peuvent assurer. Malgré les moyens, ils n'ont pas été traités là mieux qu'ailleurs.
    La "gestion" des aînés n'a pas été exemplaire, c'est le moins qu'on puisse dire. Surtout en cette période dangereuse où les précautions auraient dû être redoublées. Certains médecins avaient bien anticipé le désastre potentiel.
    Le marché de l'or gris a produit des dérives, malgré les progrès sur la prise en charge des plus dépendants.    
 Les actionnaires n'ont sans doute aucune idée de ce que leur gain a pu produire indirectement comme désastre humain. La crise sanitaire a agi comme un révélateur. Il y a vieillir et vieillir....
             __
_Depuis la création de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et de la Journée nationale de solidarité (lundi de Pentecôte) après la ­canicule de 2003, l’argent ne manque pas. Les maisons de retraite se partagent 8,2 milliards d’euros. Une somme qui profite également aux établissements privés, financés par de l’argent public à hauteur de 3,9 milliards d’euros. L’Etat, lui, semble avoir le plus grand mal à contrôler ce qui se passe derrière ces murs. Là où nous conduit cet excellent documentaire, hélas diffusé tardivement, en deuxième partie de soirée.   [Maisons de retraite : les secrets d’un gros business, de Xavier Deleu (Fr., 2017, 70 min)]         ______________________________________

mardi 25 janvier 2022

Brûler des livres?

 Autodafés et nouvelle inquisition?

                                       Quand on en vient à vouloir détruire des livres, à les mette au pilon, comme sous l'inquisition ou le nazisme...La barbarie n'est pas loin. C'est la pensée qui dérange que l'on veut effacer. C'est le dogmatisme intolérant que l'on veut imposer.   Comme aujourd'hui aux USA, où la censure bat son plein dans certains cercles. Mais aussi ailleurs: en Turquie, en Afghanistan.....  Une des pires choses que l'on puisse imaginer. Erdogan l'a fait.   Malheureusement, ce rituel sinistre de l'autodafé revient régulièrement.    Quand la pensée gêne, quand la critique menace, quand la dérision se manifeste, même un peu.     On pense à Nüremberg et à toutes les villes du Reich où la pratique fut systématique et encouragée, manifestant une soif de pureté devenue folle et de contrôle absolu du  pouvoir. Même pour les livres les plus anodins en apparence.

Les livres sont dangereux, ironisait déjà Voltaire.

      Mais les autodafés remontent à une époque plus lointaine, parfois plus limitée.
  Daesh n'a cessé d'entretenir la haine des livres,
     A Mossoul, il s'est livré à une destruction systématique de tout de qui symbolisait le mot culture:
          ...Selon Associated Press, les «combattants» ont brûlé depuis un mois des livres pour enfants, des recueils de poésies, des ouvrages de philosophie et des titres scientifiques sur la santé et le sport ainsi que des journaux du début du XXe siècle. Seuls les livres sur l'islam auraient échappé aux flammes.
Cet autodafé n'est malheureusement pas le premier. L'histoire de l'humanité est jalonnée par la destruction des livres. «Là où l'on brûle les livres, on finit par brûler des hommes», disait l'écrivain et poète Heinrich Heine. Car, les livres, comme les biens culturels, sont bien plus que des symboles, ils représentent l'ouverture au monde, la diversité des cultures et des civilisations, des savoirs, les connaissances et les doutes. Tout le contraire d'une idéologie bornée qui veut imposer son point de vue unique...
      A Sarajevo,au Mali, à Tombouctou les manuscrits détruits témoignent de la même haine
Ailleurs, la "talibanisation" des esprits poursuit épisodiquement son oeuvre. Mettre la pensée au pas est toujours la tentation d'un pouvoir qui se sent faible.
Un acte, public ou privé, qui est rarement sans signification
On peut toujours ironiser.


    Demain comme hier, le phénomène peut se reproduire, parfois de façon sournoise et insidieuse.
Nul pays n'est à l'abri de la pensée totalitaire s'attachant à coloniser les esprits part le vide . Parfois au nom de l'esprit divin.
Ecrire peut devenir un délit. La vigilance s'impose.
      Seuls les livres, bien choisis, peuvent nous sauver de nous-mêmes.

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lundi 24 janvier 2022

Héritage en question

Justice sociale et solidarité

                           Transmettre le fruit de son travail aux plus proches est l'opération la plus ancienne et la plus naturelle du monde. Toujours plus ou moins encadré par des règles cependant, à partir d'une certaine époque. Dans le cadre d'une histoire qui a évolué. Des règles qui peuvent être discutées. Mais il y transmettre et transmettre, hériter et hériter, dans une société donnée.     L' héritage devient souvent une machine à inégalités, où la transmission de reflète plus un véritable travail, mais un système souvent hypocrite        "...L’imposition de la transmission du patrimoine est aujourd’hui hypocrite. Le barème fiscal des successions affiche des taux qui effraient les petits contribuables, mais qui ne s’appliquent presque jamais en raison des abattements et des niches fiscales qui profitent surtout aux plus aisés. Le taux effectif payé par les 0,1 % des Français les plus riches sur l’intégralité du patrimoine hérité n’est que de 10 %, bien inférieur au taux maximal de 45 % prévu… Rappelons que 100 000 euros par parent décédé sont aujourd’hui entièrement défiscalisés pour chaque enfant héritier, permettant à un couple de transmettre 400 000 euros à leurs deux enfants sans impôt. Pour la majorité des Français, qui surévaluent le niveau de cette imposition, le système actuel est loin d’être confiscatoire.    Il est d’ailleurs pour le moins paradoxal que l’allègement de la fiscalité sur l’héritage soit proposé au moment même où la concentration des richesses n’a jamais été aussi élevée dans notre pays. La fortune héritée représente désormais 60 % du patrimoine total, contre 30 % en 1970 et surpasse de loin les inégalités de revenus. L’OCDE, les économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard et le Conseil d’Analyse économique ont récemment rappelé la nécessité de taxer davantage les successions afin de réduire cette extrême concentration du patrimoine hérité...."                     La France devient une société d'héritiers, où les "bien nés" sont favorisés d'emblée du fait de leur simple venue au monde, comme dans une aristocratie traditionnelle. Plafonner certaines successions à une certaine hauteur qui reste à définir, en vue d'une redistribution sociale, semble donc devenu une nécessité. Même un milliardaire comme W.Buffet aux USA n'avait pas trouvé l'idée incongrue, tenant à ce que ses enfants ne deviennent pas d'éternels oisifs ("Une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent mais pas assez pour qu'ils ne fassent rien.")

                                     En France, la part de la fortune héritée  dans le patrimoine total représente désormais 60% contre 35% au début des années 1970" soulignent les experts. "L'héritage revient en force. Le patrimoine hérité a beaucoup augmenté dans le patrimoine total. L'héritage est beaucoup plus inégalement réparti que bien d'autres ressources. Il devient indispensable d'hériter pour accéder au sommet de la pyramide social du niveau de vie. Ce constat est partagé dans les pays de l'OCDE. Cela suscite un regain d'intérêt sur les politiques de redistribution. Il y a un vrai danger sur l'égalité des chances avec ce retour de l'héritage", a déclaré l'économiste et enseignant à la London School of Economics (LSE), Camille Landais, lors d'un point presse..."                             "... La part du patrimoine hérité dans le patrimoine total n’a fait que croître, passant de 35 % en 1970 à 60 % aujourd’hui. Cela signifie que, contrairement à ce que raconte la doxa économique orthodoxe, le patrimoine ne vient pas alimenter la croissance et l’innovation, mais assure, au contraire, de plus en plus, la rente héritée. Le patrimoine croît plus vite que la croissance et assure donc un rendement supérieur au travail, rendement qui se transmet au fil des générations et consolide les inégalités..."  Des économistes comme Schumpeter ou comme Piketty aujourd'hui reconnaissent la nécessité d'une taxation à ce niveau.                   _____Ce qui conduit à s'interroger sur la notion de mérite.  _________

dimanche 23 janvier 2022

En (très) bref

__ Les veinards

__ USA: droit de vote

__ C'est ben vrai    

__ Z. a calé...

__ Benoitement

__ Business first

__ Héritage hollandais

__ Fromages qui puent

__ Total chez les Birmans

__ Traduction emmerdante

__ Etat d'exception

__ VIP quand même...  

          ___ * Revue de presse   ______________

samedi 22 janvier 2022

Princes de la presse (2)

             ___Ce n'est un secret pour personne: autour de 90% de la presse française est dépendante de grands groupes industriels et financiers qui y voient une possibilité d'influence, au moins indirecte. Peser sur l'opinion, même à perte, est l'un des objectifs des barons d'une presse écrite de moins en moins lue, où les groupes de pression et les puissants intérêts publicitaires pèsent d'un poids que peu remarquent.

     _____10 milliardaires possèdent quasiment toute la presse: Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, Pierre Bergé, Patrick Drahi, François Pinault, Matthieu Pigasse et Lagardère.    De même, la majorité des titres de presse régionale et magazine appartient à deux fabricants d’armes : Lagardère (via Hachette) et Dassault (via la Socpresse)
      La presse française, mais pas seulement elle, est sous influence, même si elle sait se faire discrète. Par ce qu'elle ne dit pas, plus que par ce qu'elle dit. Par ses occultations plus que pas ses révélations . Par ses distorsions et ses prises de parti, aux présupposés non avoués.
    C'est reconnu parfois même en haut lieu. Mais sans conséquences.
  L'esprit critique se trouve ainsi menacé. La diversité n'étant souvent qu'un leurre, beaucoup d'organes de presse s'alimentant aux mêmes sources, reprenant peu ou prou les mêmes titres, les mêmes analyses camaleonesques, servies par une forme de journalisme de moins en moins indépendant, suivant peu ou prou, le sachant ou parfaitement formaté, une même ligne imposée. La censure silencieuse et auto-assumée est donc souvent la règle. L'impertinence ou l'exploration des sentiers non battus est de plus en plus rare. La liberté de recherche et de ton se raréfie. Il n'y a plus que des exceptions. La liberté ne peut être qu'un combat.
   Albert Londres reste une référence, qui n'hésitait à porter la plume dans la plaie.
Les conflit d'intérêts ne manquent pas.
        Après les errances de l'entre-deux guerres, le CNR avait envisagé la reconstruction d'un presse différente, attachée à une information de qualité, formatrice, citoyenne.
       Avec des titres plus nombreux, une plus grande diversité des lignes éditoriales,une variété des points de vue et des analyses de qualité, qui ne pouvaient se développer que loin des pressions financières, de l'intérêt marchand. La presse ne devait pas être un produit comme un autre et surtout pas un outil de diffusion des intérêts des puissances dominantes.
   Certains journaux se sont attachés à réaliser cet idéal, que l'Etat devait stimuler, comme Le Monde à ses débuts, avec Beuve-Méry, et plus tard, Libération, par exemple...avant de sombrer dans la logique marchande et idéologique des magnats de la presse.
    Contre l'homogénéisation actuelle de l'information et sa concentration croissante, certains organes, souvent marginaux, réagissent et font de la résistance, au non de la liberté d'écrire, tout simplement.
   Que la presse soit malade n'étonnera personne, sauf des esprits peu critiques ou des journalistes bien formatés. 
       Des medias de connivence, de  révérence, à l’impossible autocritique
  Thomas Jefferson écrivait : "Si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir cette dernière formule."
  Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jamais la liberté et le pluralisme de la presse n'ont à ce point été menacés. Pourtant, ce droit de savoir était au fondement de notre démocratie, garantie par l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.      Certainement serait-il bon de le rappeler, comme le note un journaliste.
    La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi....était-il stipulé.
   Que des fonds publics soutiennent un secteur toujours fragile et menacé, sans l'influencer, n'est pas illégitime. Le problème est qu'aujourd'hui l’Etat subventionne d’abord les milliardaires - (*)
   Beaucoup de journalistes sont peu conscients du délabrement d'organes souvent interchangeables par leurs contenus, relais d'agences de presses, sans réel souci d'investigation, comme le souhaitait Albert Londres..
   L'information est devenue trop souvent un enjeu de prestige, de défense idéologique, un produit aux enjeux d'abord commerciaux, avec toute la censure qui va avec. Les verrous médiatiques sont puissants.
     Le pluralisme devrait être la valeur dominante dans ce secteur sensible. Il risque de se dégrader encore. Comme le courage de penser et d'écrire.
  La transformation numérique ne règle rien pour les grands groupes, au contraire
       L'information est une chose trop sérieuse, trop décisive démocratiquement, pour être laissée à quelques groupes industriels ou financiers.
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(*)   Aider les plus riches: Le scandale continue ! Les milliardaires qui ont fait main basse sur la plupart des titres de la presse quotidienne nationale (PQN) ou de la presse quotidienne régionale (PQR) empochent l’essentiel des aides directes que l’État verse, soi-disant pour venir en aide à la presse et défendre le pluralisme. C’est ce qui ressort des tableaux statistiques portant sur l’année 2015 que le ministère de la culture et de la communication a présentés en avant-première, le 3 octobre, aux éditeurs de presse, et que Mediapart est en mesure de révéler.
Rompant avec une très longue tradition d’opacité, le ministère de la culture et de la communication publie depuis quatre ans le détail des aides directes que l’État accorde à la presse – qui viennent s’ajouter aux aides indirectes qui bénéficient à toute la presse. Ces statistiques pour 2015 seront donc bientôt publiées sur les sites internet du gouvernement : culture.gouv.fr et data.gouv.fr. Mais elles ont dès à présent été présentées en avant-première, le 3 octobre, aux éditeurs de presse, à l’occasion de la traditionnelle « conférence des éditeurs »...
 ( voir les statistiques (que l’on peut télécharger ici), qui  faisaient apparaître des aides pouvant dépasser la dizaine de millions d’euros pour certains titres.)...il y a une chose qui ne change pas : aux termes de critères de répartition absolument opaques, ce sont toujours les journaux qui sont la propriété (ou qui le sont devenus) des oligarques qui absorbent la plus grosse part du pactole.