Ça va jazzer

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jeudi 12 décembre 2024

Roi solo

  Pas gentils, nos voisins

           Le maître des horloges reste stoïque

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Varia

__ Perdants

__ Danger

__ Menaces

__ Nettoyage

__ Collusion  


__Inaction


__ Tournant?

__ Fentanyl

__ Natalité

__ Esclavage 

__   Prix à payer


__ Captagion 


__ Renoncement

__ Réinventer Paris?

__ Libre échange

__L'eau et les citoyens  _________________

mercredi 11 décembre 2024

Quelle école?

  Et quelle priorité?

       L'école est malade. Seulement par manque d'attractivité?  Un défi, oui, mais pourquoi? Il y a urgence.


                   QUELQUES REFLEXIONS POUR REPONDRE A L'ARTICLE DU MONDE INTITULE " Le vieillissement de la population enseignante, un enjeu majeur de ressources humaines."

Dans l'EN, la privatisation est en route (Relisons les recommandations de l'OCDE)- Ici -
                        Tous les SR qui lisent mes publications savent que, depuis des années, je tente de vous démontrer, preuves à l'appui, que la privatisation de l'EN est en phase terminale et qu'elle passe par la contractualisation du recrutement des enseignants, au détriment du recrutement statutaire via les concours de la fonction publique.
Or, la semaine dernière, deux faits importants sont venus confirmer cette offensive néolibérale qui s'accélère contre l'Ecole Publique : le retrait de 207 postes aux CAPES 2025 publié au JO et le rapport de la Cour des comptes qui dit "s'inquiéter du vieillissement des personnels - essentiellement enseignants - de l'Education Nationale".
Chacun le sait, la Cour des comptes n'a jamais été partisane du statut général de la fonction publique mais plutôt de l'austérité budgétaire pour "faire des économies" et "rembourser la Dette Publique" provoquée par les baisses d'impôts et de cotisations sociales des entreprises du CAC 40.
Nous allons voir que son souci n'est pas tout à fait le même que le nôtre, ou de nos syndicats, à savoir : comment remplacer tous les départs en retraite par des enseignants fonctionnaires d'Etat, donc comment sauver nos statuts de la contractualisation galopante ?
J'ai publié dernièrement un autre article du Monde qui rappelait, à juste titre, les "difficultés" pour recruter suffisamment d'enseignants via les concours. Cet article nous informait notamment que, depuis 2017, le nombre d'enseignants contractuels avait augmenté de 18% pour dépasser désormais 49 000 dans l'enseignement public (dont 40 300 dans le second degré.).
Le problème de la Cour des comptes, comme celui des gouvernements macronistes, c'est que cette contractualisation ne va pas assez vite pour remplacer les très nombreux départs en retraite du "Papyboom" dans les années qui viennent !
Je vous invite à regarder la première illustration : la pyramide des âges de l'EN.
Cette pyramide des âges ne nous donne pas seulement des renseignements sur le vieillissement de la profession mais un autre indice qui saute au yeux : le fait que les nouvelles générations sont beaucoup moins nombreuses que les anciennes... donc que le recrutement s'effondre depuis les années RGPP - 2007-2012 - et que cet effondrement s'amplifie chaque année.
Bizarrement, certains oublient vite que l'attaque des gouvernements néolibéraux contre les concours de recrutement n'a pas débuté en 2017 mais en 2008 lorsque JM Blanquer était directeur général de l'enseignement scolaire auprès du ministre Luc Chatel, sous la présidence de Sarkozy.
Pour réduire le nombre de fonctionnaires ( - 150 000 en cinq ans ! ), la première mesure du MEN avait été de supprimer les trois quarts des postes aux concours. Mais c'était trop visible et trop impopulaire. Le MEN a donc trouvé l'invention du siècle qui permettait de déclarer que les candidats n'étaient plus en nombre suffisant car les étudiants n'étaient "plus attirés par le métier d'enseignant" : la masterisation des concours était née !
Avec un peu de bagout et de vagues promesses de "revalorisation" (cela a toujours fonctionné avec les enseignants et leurs syndicats, depuis 1990 et le statut de PE... ), le ministre réussissait la prouesse de liquider la formation initiale et les IUFM, de faire financer par les candidats deux années d'études supérieures supplémentaires (M1 et M2), de supprimer 9 000 puis 18 000 recrutements en plaçant les profs stagiaires en alternance dans une classe, et surtout, d'inaugurer dans le premier degré le recrutement de contractuels dans les académies déficitaires - Créteil et Versailles, les deux plus importantes en terme de besoins.
Comme l'explique bien cet article du Monde, une deuxième contre-réforme devenait indispensable pour ralentir les départs en retraite : après la réforme des retraites de 2003, il fallait bloquer les fonctionnaires en reculant l'âge de départ de deux ans et en augmentant progressivement la durée de cotisation au nom de "l'espérance de vie".
Les illustrations 2 et 3 montrent bien comment, après la contre-réforme Woerth de 2010, les âges de départ ont augmenté rapidement pour "faire tomber la décote" - 25% en moins, cela donne à réfléchir ! - ce qui explique ce vieillissement subi et désastreux.
"La Cour des comptes s’inquiète d’une pyramide des âges « particulièrement vieillissante », un phénomène accentué par la réforme des retraites de 2023, et estime le « degré de préparation » de l’éducation nationale « très insuffisant ». Un rapport qui fait écho aux alertes syndicales, alors qu’il est très difficile d’aménager les fins de carrière." écrit Le Monde.
En réalité, ce qui inquiète la Cour des comptes, et les gouvernements, c'est que le vivier de profs contractuels ne soit pas intarissable et qu'il ne permette jamais de remplacer les milliers de départs en retraite même s'ils deviennent de plus en plus tardifs après la contre-réforme de 2023. Il faut donc réduire les besoins de profs en... supprimant des milliers de postes ! CQFD.
La spirale infernale de la RGPP doit donc être remise en route, sur les conseils avisés de Nicolas Sarkozy, venu récemment rappeler ses prouesses de 2012, pour inciter Macron à frapper plus fort pendant les deux dernières années de son quinquennat.
La RGPP++, dès 2025, doit combiner les attaques suivantes :
1/ Réduire le nombre de postes : - 4 000 pour commencer "en douceur", mais les cartes scolaires seront de plus en plus saignantes...
2/ Réduire le nombre de postes aux concours au nom de la démographie en baisse dans la plupart des académies,
3/ Hors de question de revenir sur la contre-réforme de la masterisation des concours ce qui obligerait à refinancer une véritable formation initiale et à recruter les 18 000 fonctionnaires stagiaires "économisés" chaque année depuis 2022.
4/ Limiter au maximum toute forme de cessation progressive d'activité qui obligerait, là encore, à recruter plus de profs stagiaires pour compléter ces temps partiels supplémentaires,
5/ Limiter au maximum les temps partiels, notamment les 80% (mesure déjà annoncée dans certains départements, dont le 76 ),
6/ Limiter les départs, notamment les milliers de demandes de disponibilité quand elles ne sont pas "de droit",
7/ Limiter ou interdire le recrutement sur les listes complémentaires des concours 2025, quand elles existent... A quoi bon réduire le nombre de postes aux concours si c'est pour recruter au-delà de ce seuil ?
8/ Réduire le nombre de postes de remplaçants en continuant à développer le RCD dans le second degré et accélérer la contractualisation dans les premier et second degrés : +18% en sept ans, ce n'est pas assez rapide dans leur calendrier. Deux ans ; le temps presse.
9/ Multiplier les opportunités pour réduire les recrutements en détachant des PE dans le second degré ( maths - français... pour l'instant ).
10/ Ne surtout pas abroger la réforme des retraites, ce qui permettrait aux fonctionnaires de partir deux ans plus tôt. ( Un enseignant)     ___________

Finir le "job"?

Nettoyage en cours

         Il n'est toujours pas question pour l'armée israëlienne de s'arrêter à Gaza. Le projet est même d'y rester "pour longtemps". "Pour l'éternité" disent les sionistes les plus radicaux. Malgré les protestations externes et aussi internes. Toute parole critique est diabolisée. Même celle d'un membre éminent du Likoud, le parti au pouvoir, comme Moshe Ya’alon, qui a déclaré notamment que: «..Israël n’est plus défini comme une démocratie et le système judiciaire n’est plus indépendant. Nous sommes en train de passer d’un Etat juif, libéral et démocratique dans l’esprit de la Déclaration d’indépendance à une dictature messianique, raciste, corrompue et lépreuse. Prouvez-moi que j’ai tort...»  "Une descente aux enfers", dit C.Enderlin... ( A revoir ici)_ Quels espoirs dans ce chaos organisé?


                      " ...Le 6 janvier,  la chaîne israélienne Channel 12 a organisé une conversation avec Moshe «Bogie» Ya’alon [membre du Likoud de 2009 à 2016, puis du regroupement Bleu et blanc de Benny Gantz en 2019-20], ancien chef d’état-major de l’armée israélienne [1999-2002] qui a ensuite occupé le poste de ministre de la Défense [2013-2017]. Au cours d’un échange intéressant, Moshe Ya’alon a insisté pour définir les actions d’Israël à Gaza comme relevant d’un «nettoyage ethnique». Il a soutenu que les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye étaient entièrement justifiés et a déclaré qu’il aurait lui-même émis de tels mandats «depuis longtemps» contre le ministre des Finances Bezalel Smotrich, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et peut-être même le Premier ministre Benyamin Netanyahou.                                                                                              Pour Yaron Abraham, l’interviewer de Channel 12, c’était tout à fait inattendu. Il semblait prendre pour lui le fait que Ya’alon n’était pas disposé à répéter le mantra israélien traditionnel selon lequel «Tsahal est l’armée la plus morale du monde».   Il ne fait aucun doute que de telles déclarations ont un poids particulier – venant de quelqu’un qui continue à s’identifier à la droite, qui a autrefois qualifié de «traîtres» les membres de l’ONG de gauche Breaking the Silence et qui, lorsqu’il était à la tête de la direction du renseignement militaire israélien (1995-1998), a soutenu la thèse selon laquelle le président de l’OLP, Yasser Arafat, était responsable de l’Intifada. Pour ne pas être d’accord avec Moshe Ya’alon sur le fait qu’Israël procède à un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza – un acte qui constitue clairement un crime de guerre – il faut un mélange unique de sans-gêne et d’audace.                                                               A première vue, on pourrait penser que Ya’alon s’élève contre le nettoyage ethnique parce qu’il le considère comme une injustice morale. Cependant, le véritable motif de ses déclarations commence à apparaître vers la fin de l’entretien.  Il a déclaré: «Israël n’est plus défini comme une démocratie et le système judiciaire n’est plus indépendant. Nous sommes en train de passer d’un Etat juif, libéral et démocratique dans l’esprit de la Déclaration d’indépendance à une dictature messianique, raciste, corrompue et lépreuse. Prouvez-moi que j’ai tort.» En d’autres termes, Moshe Ya’alon ne se préoccupe pas des Palestiniens chassés en masse de leurs maisons par l’armée israélienne, mais de l’avenir d’Israël en tant qu’Etat «juif et démocratique».   Ces déclarations sont particulièrement intéressantes parce que Ya’alon a été l’une des figures les plus en vue du mouvement de protestation contre le coup d’Etat judiciaire de Netanyahou, au cours duquel le «bloc anti-occupation» [anti-colonisation] a largement échoué à convaincre les dirigeants du mouvement qu’il ne peut y avoir de véritable démocratie tant que l’occupation persiste. Ya’alon est-il en train de dire qu’en l’absence de démocratie, il y aura un nettoyage ethnique? A-t-il conclu qu’il existe un lien direct entre la réforme judiciaire, le démantèlement des institutions démocratiques de l’Etat «juif et démocratique» qui lui est cher, et le nettoyage ethnique ainsi que les crimes de guerre qu’Israël commet à Gaza?                                    Ce qui renforce ce lien, c’est le fait que le nettoyage ethnique à Gaza est mené au moment même où le gouvernement d’extrême droite intensifie sa croisade contre les libertés civiles et les institutions de l’Etat. Fin novembre, la Knesset a présenté un projet de loi qui faciliterait considérablement la disqualification des candidats et des listes électorales pour cause de «soutien au terrorisme». Ce projet de loi vise clairement à éliminer les partis palestiniens de la Knesset [les Palestiniens forment quelque 20% de la population de l’Etat hébreu défini comme «Etat juif» en 2018], ce qui rendrait les élections elles-mêmes inutiles et éliminerait virtuellement la possibilité d’une défaite de la droite.   Les médias sont également attaqués: le gouvernement Netanyahou propose une législation visant à fermer la Public Broadcasting Corporation, tout en boycottant le journal Haaretz [voir à ce sujet l’article publié sur alencontre.org le 25 novembre 2024] pour «de nombreux articles qui ont porté atteinte à la légitimité d’Israël dans le monde et à son droit à l’autodéfense», comme l’a déclaré le ministre de la Communication Shlomo Karhi [Likoud].                                                                                               Mais une autre cible centrale de cette attaque est, ironiquement, le système même dont Ya’alon est issu: l’establishment de la défense. Dans une vidéo de neuf minutes réalisée à la suite de l’inculpation d’Eli Feldstein –collaborateur et porte-parole de Netanyahou soupçonné [après une enquête initiée septembre 2024 par le Shin Bet] d’avoir divulgué [au quotidien Bild et à Jewish Chronicle] des documents militaires classifiés pour influencer l’opinion publique israélienne [sur une impossibilité de tout accord avec le Hamas sur les otages] –, le Premier ministre a décrit l’armée, le Shin Bet [sécurité intérieure], la police et, dans une moindre mesure, le Mossad [renseignement extérieur], comme un autre «front» qu’il est contraint de combattre.         Sur Channel 14, le principal organe de propagande de Netanyahou, les différentes agences de sécurité sont non seulement désignées comme les seules responsables des échecs du 7 octobre, mais elles sont également dépeintes comme sapant systématiquement la poursuite de la «victoire totale» dans la bande de Gaza. Cette attaque va au-delà de la rhétorique: des mesures telles que la «loi Feldstein» [présentée par deux membres du Likoud], qui accorderait l’immunité à ceux qui transmettent des documents classifiés de l’armée au premier ministre, et le projet de loi visant à transférer le contrôle du renseignement de l’armée au bureau du premier ministre – qui ont tous deux été adoptés en première lecture à la Knesset – visent à mettre en place un appareil de renseignement personnel pour le premier ministre, qui contourne l’armée et le Shin Bet.  Le démantèlement de l’establishment de la défense devient une réalité tangible.        Comme dans tout régime populiste, ces actions sont justifiées comme des mesures nécessaires pour mener à bien le mandat prétendument confié à Benyamin Netanyahou et à son gouvernement par «le peuple», tandis que les opposants à Netanyahou – dans l’armée, le Shin Bet, le ministère public ou les médias – sont décrits comme une élite cherchant à préserver son pouvoir de manière antidémocratique, contre la volonté du peuple. De manière absurde, la minorité palestinienne est présentée comme étant du côté des élites, qui sont supposées se préoccuper des droits des Palestiniens au détriment des droits du «peuple juif». Il est intéressant de noter que les remarques de Moshe Ya’alon sur la guerre à Gaza correspondent de plus en plus au sentiment de l’opinion publique en Israël, où les sondages indiquent que le gouvernement ne représenterait plus qu’une petite minorité. Un sondage de Channel 12 publié le week-end dernier[29 novembre] a révélé que 71% des sondés est favorable à un accord sur les otages et à la fin de la guerre à Gaza, tandis que 15% seulement sont favorables à sa poursuite.  La décision d’envoyer des soldats dans une guerre où ils risquent de perdre la vie, en particulier lorsqu’ils servent dans une armée de conscription, est au cœur du «contrat social» entre un gouvernement et ses citoyens: le gouvernement est censé assurer le bien-être des citoyens, protéger leurs droits et les défendre, et, en retour, on attend d’eux qu’ils risquent volontairement leur vie pour l’Etat. Un gouvernement démocratique est donc censé obtenir un large consensus avant d’entrer en guerre.    Après le 7 octobre, un accord massif s’est dégagé en faveur de la guerre à Gaza. De même, l’action militaire au Liban n’a rencontré que peu de résistance de la part de l’opinion publique israélienne. Mais aujourd’hui, quatorze mois après le début de la guerre, alors qu’un cessez-le-feu a été conclu dans le nord [au Liban] que les otages meurent les uns après les autres et que les soldats continuent de perdre la vie bien que le Hamas soit censé avoir été virtuellement «éliminé», les sondages indiquent que la plupart des Israéliens pensent que la guerre à Gaza se poursuit uniquement dans l’intérêt de Netanyahou et de son gouvernement.                                                          Le programme manifeste de la droite messianique est centré sur le renouvellement des colonies [voir l’article publié sur alencontre.org le 25 octobre 2024] comme objectif ultime de la guerre. Cela ne fait que creuser le fossé, car il y a une grande différence entre mourir dans une guerre contre le Hamas, qui a perpétré le massacre du 7 octobre, et mourir dans une guerre visant à rétablir le bloc de colonies du Gush Katif [au sud de la bande de Gaza], qui a été démantelé lors du «désengagement» de 2005. Le fait que des personnes comme le ministre de la Construction et du Logement Yitzhak Goldknopf [depuis décembre 2022] – un dirigeant ultra-orthodoxe [Agoudat Israel] qui n’envoie pas ses enfants combattre dans les guerres d’Israël – brandissent des cartes de colonies aux côtés de Daniella Weiss, une activiste d’extrême droite, ne fait qu’exacerber l’illégitimité croissante de la guerre aux yeux d’une grande partie de l’opinion publique.    Ce «déficit démocratique» croissant entre le gouvernement et la population peut expliquer l’attaque renouvelée du premier ministre contre la démocratie et les institutions de l’Etat. C’est comme si le gouvernement Netanyahou avait soudainement réalisé qu’il était difficile de mener une guerre impopulaire dans une société où l’armée repose sur l’enrôlement obligatoire et le service de réserve, et qu’il avait donc décidé de démanteler ce qui restait de la démocratie.  Après tout, pourquoi ne pas vider les élections de leur sens en excluant la minorité palestinienne de l’arène politique? Pourquoi ne pas écraser les médias et cultiver une propagande loyale comme Channel 14 afin d’éliminer toute critique publique de la guerre? Comme tout régime autoritaire, le gouvernement Netanyahou comprend le besoin crucial d’un contrôle sur la diffusion de l’information.   Les mesures visant à accorder à Netanyahou et à son gouvernement un contrôle direct sur l’appareil militaire et de sécurité s’inscrivent dans la même dynamique. Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, fait l’objet d’un examen minutieux(Yediot Aharonot, 5 novembre 2024) tout comme les hauts responsables de l’armée. Le gouvernement semble croire qu’en contrôlant directement les mécanismes de la force [police, renseignement, armée, justice], il peut poursuivre la guerre à Gaza et procéder au nettoyage ethnique et à la réinstallation de colonies, même avec le soutien de seulement 30% de l’opinion publique.                   Consciemment ou inconsciemment, Moshe Ya’alon s’est fermement opposé à cette démarche: le démantèlement de la démocratie pour permettre à Smotrich et Ben Gvir de réaliser ce qu’ils appellent «l’amincissement» de la population palestinienne à Gaza. Et l’on peut croire Ben Gvir (Yediot Aharonot, 1er décembre 2024) lorsqu’il affirme que Netanyahou, qui s’est peut-être montré plus prudent à l’égard de ces crimes de guerre manifestes dans le passé, fait désormais preuve d’une certaine ouverture à l’idée d’encourager les Palestiniens à «émigrer volontairement».   Il n’est pas utile de présenter Ya’alon comme l’évangile de la démocratie et de la moralité ou comme le défenseur des droits des Palestiniens! En fait, nous pouvons comprendre ses récentes déclarations dans le contexte de son leadership militaire. Comme l’a fait valoir le sociologue israélien Lev Grinberg, l’armée dépend d’une division claire entre la «démocratie israélienne» à l’intérieur de la ligne verte  et l’occupation au-delà. L’assaut de Netanyahou contre les institutions démocratiques brouille cette frontière et, ce faisant, sape la légitimité de l’armée à poursuivre sa répression «manifestement antidémocratique» des Palestiniens.    Une réoccupation militaire complète de Gaza, un nettoyage ethnique des Palestiniens et le rétablissement des colonies effacent complètement cette frontière, et c’est la raison pour laquelle Moshe Ya’alon s’oppose à ces mesures. Il n’aborde pas le lien direct entre le nettoyage ethnique de 1948 [Nakba] et celui de 2024. Il est peu probable qu’il le fasse dans un avenir proche. Toutefois, le fait qu’un ancien ministre de la Défense et chef d’état-major devienne un opposant virulent non seulement à la révolution antidémocratique de Netanyahou, mais aussi au nettoyage ethnique de l’armée à Gaza, constitue une évolution remarquable. (Article publié sur le site du magazine +972 le 5 décembre 2024; traduction rédaction A l’Encontre)    __________________

mardi 10 décembre 2024

Prudence!

     Sécurité d'abord!

            Et vive le vélo!

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Géopolitique des drogues

               La France connaît une évolution de la consommation et du trafic de drogues préoccupante. Mais elle n'est pas la seule. Le marché de la drogue évolue constamment. Le Moyen-Orient est maintenant touché. L'approche morale est inadéquate. La question est surtout sociale et politique.         Le Mexique n'est pas seul concerné. La France est de plus en plus au coeur de réseaux qui se manifestent un peu partout. Le défi est immense. Certaines drogues deviennent comme des armes au niveau international. La mondialisation des échanges, par toutes sortes de circuits, a favorisé le pouvoir des réseaux internationaux, engendrant en même temps le développement des mafias et leurs cortèges de violences.                                                                  s                                          " La drogue.. ne sert pas seulement à financer les conflits ; elle sert comme levier financier pour tous les pays qui jouent le jeu des privatisations : Une étude du FBI intitulée « L’économie politique du commerce des drogues », rédigé par James Moody, chef de la Section Drogues de la Division du Crime organisé, et rendu public au Mexique le 9 mai 1995 indiquait que, depuis, le gouvernement de Salinas a mis en place une série d’incitants pour attirer le capital étranger. Un de ceux-ci - d’après ce document - « est la vente d’entreprises parastatales à des investisseurs privés, des entreprises telles que d’importantes institutions financières, des fabriques et des commerces industriels et des services d’avant-garde ayant une valeur de plusieurs milliards de dollars ». Dans ce programme de privatisation « il y a eu corruption et blanchiment d’argent impliquant d’influents financiers mexicains.... Des entreprises parastatales ont été achetées par des organisations de narcotrafiquants. »__Vingt cinq ans plus tard, les « Cartels » mexicains, après avoir corrompu l’ensemble des institutions de ce pays en toute impunité, deviennent une « menace pour Washington »… Trop tard. Il en va de même en Asie Centrale, en Russie, au sud-est asiatique (Thaïlande en particulier) et, si on inclut la contrebande pétrolière, la contrefaçon et les pierres précieuses, on peut difficilement faire une cartographie mondiale des affaires qui soit indépendante de l’économie criminelle..."                                                                                                                      On a pu parler de capitalisme criminel.

     Le trafic de drogues, gangrénant des Etats, n'est pas la seule activité de la pieuvre.
__Il existe une véritable géopolitique du crime organisé. Elle s'organise "en fonction de la conjoncture, on va les voir se livrer au trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains, investir dans la contrefaçon ou les paris sportifs, etc. En ce sens, il existe une certaine similitude avec l’esprit d’entreprise, à la différence près qu’il s’agit là d’entreprises criminelles ! Deuxième particularité pour bien comprendre leur logique et leur puissance : toutes ont une dimension territoriale très forte. Territoire étant ici entendu comme réalité physique (rue, quartier, région, pays…), mais aussi espaces immatériels (marchés financiers, cyberespace, etc.), fluides, opaques, transnationaux, qui se prêtent parfaitement aux activités criminelles. Tous ces territoires ne doivent pas être appréhendés comme limite ou enfermement, mais plutôt comme étant une base forte de déploiement à partir de laquelle, depuis la fin de la guerre froide, ces entités arrivent à s’étendre, créer de nouvelles colonies, de nouveaux espaces d’activités à travers la planète entière. Le racket constitue un marqueur très net de ce lien entre organisation criminelle et territoire. Cet impôt illégal signe le pouvoir territorial. Invoquer à son sujet une "protection" est faux à 99 %, ce n’est là qu’un habillage sémantique et idéologique.
Polycriminelles, solidement territorialisées, ces grandes organisations, en particulier les mafias, sont aussi insubmersibles. Leur capacité à survivre et à s’adapter est impressionnante. Elles peuvent ainsi passer d’un monde rural à un monde urbain, d’une économie agraire à une économie industrialisée, d’un régime autoritaire à un régime démocratique, le tout sans aucun problème majeur. Elles résistent parfaitement à la répression, voire l’utilisent pour se renforcer..."
                      __Il arrive même que, favorisées par la crise, elles infiltrent les banques et volent à leur secours,  jouant aux  pompiers mafieux.
                                                                   _La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats " _______________________________

lundi 9 décembre 2024

Ce que la guerre

 Fait aux enfants






       __ Année tragique

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Les vers et la vie

De très discrets alliés

      Ils peuplent nos sols, discrètement mais efficacement, pour leur fertilité, comme de silencieux laboureurs. Il n'est pas besoin d'être philosophe pour reconnaître leur travail souterrain. Des obscurs travailleurs du sol, dont Darwin souligna le premier l'importance.           Ils sont souvent en péril, avec le développement de l'agrobusiness et son cortège de produits de synthèse en tous genres. _____Il faut sauver nos amis les vers.  Ils sont in-dis-pen-sables. Les obscurs travailleurs du sol, modestes et cachés, labourent en permanence les terres en les rendant fertiles, aptes à produire ce qui conditionne les bases de notre vie.

     Mais ils sont menacés par les nouvelles pratiques agro-alimentaires (labours profonds, tassement des sols, produits phyto-sanitaires...) et par la mondialisation, qui introduit de nouvelles espèces peu sympathiques à l'égard de nos amis.
    Il faut sauver les vers de terre!
        Ils sont des éléments clés de la fertilisation des sols et donc pour la vie humaine.
            ....Ils représentent la première biomasse animale terrestre. Mais comme le ver de terre est le premier marqueur de la bonne santé des sols, son absence indique clairement que les sols sont malades. Et un sol en mauvaise santé et à l'image d'un sein à sec, il n'est plus nourricier. Entendez, nos enfants vont souffrir de la faim... 95 % de notre alimentation dépend des sols, et que les sols disparaissent avec les vers de terre sous les effets de l’érosion, une érosion amplifiée par l’absence de vers de terre... nul besoin d’un dessin pour saisir que nous leur préparons un dessein funeste    On peut dire plus, nos discrets amis les vers représentent les moteurs de la transition écologique, les principaux acteurs de la vie des sols.

On le sait mieux depuis Darwin, qui s'est penché sur nos collaborateurs cachés et souvent méprisés.
        Le premier, Darwin, en fin observateur, avait compris leur rôle fondamental:
  "La charrue est une des inventions les plus anciennes et les plus précieuses de l'homme, mais longtemps avant qu'elle existât, le sol était de fait labouré par les vers de terre et il ne cessera jamais de l'être encore. Il est permis de douter qu'il y ait beaucoup d'autres animaux qui aient joué dans l'histoire du globe un rôle aussi important que ces créatures d'une organisation si inférieure." _Charles Darwin 1881_
   Il "a été l'un des premiers a réhabiliter le ver de terre alors considéré comme nuisible à l'agriculture. Darwin avait observé que les vestiges archéologiques étaient souvent protégés par leur enfouissement assez rapide sous la terre produite à partir de la végétation mortes et par les organismes du sol. Il a contribué à faire connaitre l'importance des organismes fouisseurs tel que le ver de terre pour les sols.
   Dans un ouvrage publié le 10 octobre 1881 et intitulé « "The formation of vegetable mould through the action of worms with observations on their habits" », traduit en Français en 1882. (son dernier livre scientifique, qui s'est vendu à 2000 exemplaires immédiatement, et en quelques mois à 3 500 exemplaires puis à 8500 exemplaires en moins de trois ans, soit plus rapidement et en plus grand nombre que son œuvre principale ,«L'origine des espèces»), il a traité de l'importance du travail de bioturbation des vers terre sur la genèse, l’érosion et la fertilité du sol..."
     Ces étonnants et indispensables animaux méritaient bien les éloges du fondateur de l'idée d'évolution, qui détrône l'homme de sa prétention d'être exceptionnel dans la nature et lui enlève son mépris des êtres dits inférieurs.

   "
Ces ingénieurs du sol modifient le sols via des processus physiques, chimiques et biologiques, tout comme les termites, les fourmis.... Peut être appelé ingénieur du sol tout organisme qui par son activité modifie son habitat dans un sens qui lui est « favorable » mais également favorable aux autres organismes inféodés à cet habitat (en l'occurrence les bactéries ou les champignons du sol, etc.)." (Wiki)

    Nos obscurs alliés méritent bien un éloge pour leur travail inlassable. De plus, ils peuvent s'inviter généreusement dans nos assiettes.
   Il faut en rabattre de notre prétention et de notre mépris.De notre anthropocentrisme aussi. Homo vient de humus. Il retournera à la terre, comme humus. Le mot "homo" est lui-même apparenté à "humus",la terre,le sol,le grec "khamai" signifiant "à terre". Les Romains nommaient donc l'homme "le terrestre", par opposition aux dieux (cf. humilité, de même racine). 


      L'homme oublie trop souvent qu'il ne peut vivre hors-sol. Sans les vers, ses racines sont bien compromises.
            La vie des sols conditionne la nôt
re.       



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dimanche 8 décembre 2024

Nouvelle donne?

Fin d'un tyran.           Oui, mais...La question se pose

    Rien de moins sûr

                   Une nouvelle fois...

                       Nouvelle ère? Très incertain...  Entre Turquie et Russie

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Petit billet du dimanche

__ Purge

__ Disparus

__ Panne

__ Again!    

__ Enfin!

__ Goinfrerie

__ Revers

__Trop cher

__Résilience

__ Lobbying

__ Aveuglement

__ Anéantissement

__ Cannibalisation

__ Confiance aveugle

__ Turquislamisme

      ____________ Un ostracisme qui ne dit pas son nom __________