Ça va jazzer

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samedi 27 avril 2024

Il a raison Emile

 Lecture à la peine   

          Pas étonnant

                Une pratique non dépassée

                                                                  ___________________

Et si on parlait français?

    Français en souffrance    (bis repetita... et plus)
                                                                    Le Président Macron a déclaré être pour la promotion de la langue française. Bravo!
      Il est temps. Notre langue est malade d'apprentissages devenus déficients, de laxisme galopant, de mimétismes ridicules par rapport au globish dominant, chez le coiffeur du coin comme dans l'entreprise. Sans justification économique.
     C'est la pensée qui est affectée par certaines pratiques laxistes, par exemple dans la confusion trop courante entre l'usage du futur et du conditionnel, dans l'abandon progressif du passé simple, ce qui n'est pas conséquence dans la compréhension et le raisonnement.
  La défense du français est une question de bon sens avant d'être un réflexe de défense culturelle, car la pensée et son expression sont intimement liées. On pense comme on parle.
       Mais la réalité semble bien démentir les propos du Président:
            ...Notre Président nous donne plus l'impression d'être un VRP de l'anglais que d'être un promoteur de la langue française et du plurilinguisme.Bien sûr, il ne s'agit pas pour nous d'être négatifs pour le plaisir de nous torturer l'esprit,mais que penser, tout de même, du "Made for Sharing" du Comité de candidature de Paris-2024 que M. Macron a soutenu, alors que des associations de défense de la langue française l'avaient condamné, ainsi que l'Académie française ? ;  que penser aussi du fait que M. Macron ait laissé la délégation française de candidature de Paris-2024 s'exprimer majoritairement en anglais à Lausanne et à Lima devant les membres du CIO, alors que le français a le statut officiel de première langue de l'Olympisme (art.24 de la Charte olympique) et que chaque membre du CIO disposait, qui plus est, de la traduction simultanée ? ;  que penser du "Make our planet great again" que M. Macron a lancé aux yeux du monde entier ? Est-ce ainsi que l'on fait la publicité du français ? 
         On sait que résister à l'angliche envahissant n'est pas chose facile. La vigilance devrait être constante, comme chez nos amis québécois.
   Que le basic englisch domine dans le domaine des affaires est une donnée historique, peut-être provisoire. Mais l'anglomanie généralisé est d'un ridicule achevé, même dans les couloirs de certains ministères français ou dans les notes internes de service bancaires.
      Dans le contexte d'une francophonie qu'on proclame bien haut, cela n'est pas la meilleure voie à suivre:
    "Les exemples de désertion du combat pour la défense de la langue française sont si nombreux et si quotidiens qu’ils pourraient donner lieu à l’écriture d’une nouvelle version de L’étrange défaite de Marc Bloch. Nous ne sommes pas dans des causes conjoncturelles (comme certains voudraient nous le faire croire) mais dans des raisons structurelles face au tsunami ininterrompu de la langue anglaise. Il n’y a pas plus d’écoles de commerce dans notre pays. Elles ont cédé la place aux « Business Schools ». La compagnie publique Air France ne trouve pas mieux de trouver comme slogan que « Air France. France is in the Air », pensant conquérir des parts de marchés avec ce genre de publicités à deux balles. Le monde des affaires et du commerce est gangréné par le globish alors que les mots français existent et sont parfois plus élégants à entendre et à comprendre. La diplomatie française a capitulé depuis belles lurettes, ayant désormais honte de parler français dans les réunions internationales, laissant le soin de le faire à leurs collègues africains déboussolés par cette défaite en rase campagne. À l’Union européenne, le Français est en train de se transformer en langue vernaculaire. Pourquoi ne pas profiter du « Brexit » pour réclamer que les deux langues officielles de l’Union soient le Français et l’Allemand ? Pourquoi ne pas refuser les candidatures au poste de commissaire européen de tous ceux qui n’auraient pas un niveau suffisant de Français et s’engageraient à l’utiliser ? Que fait Michel Barnier, le piètre négociateur européen lorsqu’il se rend à Londres pour prolonger ses discussions sur le « Brexit » ? Il ahane ses fiches d’entretien (« speaking notes ») préparées par ses collaborateurs dans un mauvais anglais. A-t-il honte de parler sa langue maternelle ? Honteux pour pareil triste sire qui se revendique de l’héritage gaulliste !"
           L' idée pour le français de E.Macron souffre de quelques défaillances.
  Elle devrait être défendue tous azimuts dans tous les domaines "...dans les organisations internationales, notamment à Bruxelles et à Genève et appliquer sérieusement le vademecum adopté il y a 10 ans – Cela signifie promouvoir partout où on le peut et avec persévérance le plurilinguisme, en évitant d’être dans un rapport de forces bilatéral face à l’anglais- ce qui appelle des stratégies d’alliance contre les tenants du tout-anglais avec la Chine, le Brésil, l’Espagne, les Latino-américains, les Russes, etc...Remettre aussi de l’ordre chez nous dans les priorités de l’Education nationale, en prenant conscience que, pour que l’on parle davantage le français, nous devons connaître et pratiquer la langue des autres , et pas seulement l’anglais. Quelle erreur de songer à supprimer les classes bilingues alors qu’il faut au contraire les multiplier ! Enfin, et ce n’est pas le moins important, devrait être poursuivie une politique dynamique valorisant le métier de traducteur et d’interprète et visant à en favoriser 
     On a oublié que l'anglais et le français sont historiquement et linguistiquement plus proches qu'on ne le croit, que l'anglais est une langue française, qu'il fut un temps où la langue française envahissait l'anglais. On en retrouve bien des traces.
    On pourrait dire que l'anglais (ou plutôt certains de ses usages), moqués par beaucoup d'anglo-saxons, a tué le sein qui l'a nourrit. (*)
    Notre langue sous influence demande un retour à une pratique légitimement fière et décomplexée, sans cocoricos absurdes.
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     (*) - Un article du New-York Times soulignait  "ce phénomène d’anglomanie qui semble se généraliser dans toute la France et dont les illustrations ne laissent pas d’étonner. La langue de tous les jours en est affectée ; dans les commerces, les médias, les publicités, en politique, on emprunte directement à l’anglais pour faire moderne, tendance, à la page, pour se distinguer de la « plèbe » restée franchouillarde, pour marquer son appartenance à un monde unifié, globalisé, interconnecté, électrostatique, sans frontières. Les emprunts à l’anglais sont de plus en plus délibérés, choisis à la manière d’une signature, d’un logo, d’une image de marketique qu’on lance à la volée pour épater le Gaulois ; plus l’emprunt est fracassant, grossier, tonitruant, meilleure est la réclame. Ainsi à la télévision française organise-t-on des « Talk », comme si la langue française était sans ressource pour nommer une émission de variété. Même le monde de la littérature se place sous le patronage de l’anglo-américain. Ainsi, s’inspirant du Courrier International, pourtant fondé comme une entreprise d’ouverture à la diversité linguistique, un magazine de recensions de livres a pris le nom de Books , façon désinvolte d’annexer une publication française au modèle anglo-saxon de revue littéraire (comme le New York Review of Books). Sur la scène parisienne, se faire jouer les trésors de la littérature française en anglais semble être du plus grand chic : ainsi le renommé théâtre du Châtelet a-t-il mis à l’affiche du 28 mai au 4 juillet 2010 une production anglaise de la comédie musicale Les Misérables d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg originalement conçue en français d’après le célèbre roman de Victor Hugo. (Quand verra-t-on sur les scènes londoniennes une comédie musicale Hamlet ou King Lear en français ?)
        Dans les grandes entreprises françaises, l’anglais a supplanté le français dans les rouages névralgiques ; mêmes les entreprises à vocation strictement nationale voient arriver à leur tête des armées de jeunes managers formés à l’anglo-saxonne, pressés d’appliquer les recettes apprises en anglais à la lecture de manuels américains. Les universitaires français se convertissent aussi frénétiquement à l’anglais. Le prestige des publications dans les grandes revues et maisons d’éditions françaises a faibli ; les embauches dans les universités, les promotions, les honneurs se jouent de plus en plus sur la capacité à publier en anglais dans les forums mondialement cotés, à s’insérer dans les réseaux de recherche « européens » où tout se décline en anglais. Les grandes écoles et les universités françaises, au nom d’une autonomie fraîchement accrue, multiplient les programmes et les formations bilingues ou donnés strictement en anglais, dans l’espoir de toucher une part du marché lucratif des étudiants étrangers qui rêvent de vivre « a french experience » sans dépaysement linguistique. Il n’est pas rare que des professeurs français se vantent de donner leur cours en anglais, sans protestation des bacheliers français, au grand dam des étudiants…. étrangers que la France séduit encore par la langue et la culturex. Même le vocabulaire de la politique française se ressent de cette anglomanie. Le secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a proposé en avril 2010 de renouveler les politiques sociales françaises en s’inspirant du « care » britannique v. La diplomatie française s’est mise aussi à l’english, en publiant, sous l’impulsion de Bernard Kouchner, ses cahiers (Mondes) en version bilingue. On applaudit même en France à « l’impérialisme cool de l’anglais », ainsi que l’a fait le thuriféraire de la culture américaine Frédéric Martel, dans un texte publié dans Le Point du 28 juillet 2010, « Français, pour exister, parlez English  », où il clame sans ambages sa conviction que le français est incapable d’être autre chose qu’une langue de Gaulois rétifs à la modernité, sans dimension internationale ni même européenne.
  Si le français fut l’une des langues fondatrices de la construction européenne, il se recroqueville aujourd’hui dans l’arrière-cour de l’Union européenne, détrôné par un « euroglish » triomphant. ..
."

__Même Alain Touraine se croit obligé d’utiliser l’anglais pour faire une communication à Montréal , dans le cadre d’une réunion... sur la francophonie !
   Nos politiques pourraient montrer l'exemple, ainsi que Bruxelles, qui en rajoute.... 
   Stop à l'anglomania
_

______________________La fuite en avant vers le tout-anglais correspond à des rapports de forces politiques clairement explicités:
 A  l'heure ou le libre-échange euro-américain veut se mettre en place, il faut se remettre en mémoire quelques affirmations non dépourvues d'ambiguïtés:
-"L'Anglais est la langue du vainqueur", disait le général Jean Béca
-« L’anglais est l’avenir de la francophonie », osait B.Kouchner
-Dans son rapport de 1987/88, le directeur du British Council écrit «  Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n’est pas le pétrole de la Mer du Nord mais la langue anglaise . Le défi que nous affrontons est de l’exploiter à fond.  »
  Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le Monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais et que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les américains se reconnaissent...Les Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir ...affirmait David Rothkopf dans Praise of Cultural Imperialism, 1997)

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 Français, pour exister, parlez English ! 

_____________________________________Autre chose:

               « La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.
Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu?
Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée.
Parce que dans cet effort se trouve la liberté.
Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences.
Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.»

vendredi 26 avril 2024

On resserre les boulons

Choc d'autorité?

        La  confiance à l'école, pas la bienveillance dévoyée.

                     



                  Ni père fouettard...              




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Tristes prisons

Un record français.

               Nous avons le triste privilège, en ce qui concerne la politique carcérale: nous détenons un record, pas seulement en nombre, mais aussi en qualité. Malgré, en ce domaine; quelques expériences menées ici où là. Et ce depuis longtemps. Le surpeuplement et la promiscuité sont connus et souvent dénoncés depuis des décennies. On parle de retard français . il faudrait parler de honte française. Un système indigne.  L'ignorance est grande sur ce sujet. L'idéal de réinsertion reste encore marginal. Surveiller et punir, comme disait Foucault, reste encore le maître mot de nos prisons nationales.   


                     "...Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union. A l’initiative du Nouvel Observateur, plus de 200 personnalités ont voulu réagir: NOUS, citoyens français et européens, responsables politiques, professionnels de la justice, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d’erreur judiciaire, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays.                                                                                                                         
Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que, dans la peine d’emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L’humiliation, l’abaissement de la personne, l’abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref, la négation de l’homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d’injustice, les prisons sont l’école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l’Etat, suppose des prisons qui amendent le condamné et non, comme trop souvent, des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive.                                                                                                                                          Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l’opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement.  Nous, citoyens d’un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l’homme, réclamons la mise en œuvre immédiate d’une politique de modernisation – favorisant les peines alternatives et le suivi – et d’humanisation de la prison mettant en accord les actes de la France avec ses principes..."     _____________________

jeudi 25 avril 2024

Point d'histoire

 Il y a 70 ans

        Dien Bien Phu

                                  La chute inévitable.., avant la suite.

                                                              ___________________

Varia

__ Dette

__ "Paresse"

__ Désarroi

__ Transition

__ Simplifier?

__ Ambigüité               

__ Extradition ?

__ Perturbateurs               

__ L'horreur

__ Durcissement

__Gentrification

__  Surexposition   

__ Ecrans toxiques

__ Transhumanisme

__Grand écart

__ Etranges expulsions

__Economie de guerre

__Droit de vote féminin

__ Prisons en question

__ Colonies de vacances

__ Histoire de rillettes    _______________________________

mercredi 24 avril 2024

Femmes: droit de vote

 Il y a 80 ans...Une longue patience et des combats constants pour arriver à cette étape décisive.

                Depuis Olympe de Gouges, un bout de chemin a été fait. Le masculin ne l'emporte plus...


                             Mais le problème de fond est toujours d'actualité.


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Ecriture inclusive (suite)

Le débat n'est pas prêt de s'arrêter

          Il est sans cesse relancé, sans être forcément contesté sur le fond, les modalités de son application posant plus de problème que l'esprit. Une question toujours épineuse. 

                     Pas seulement en France. Les linguistes eux-mêmes sont parfois en désaccord.

                        Ménage dans le langage. Vers une langue d'un nouveau genre?
                                                Mein Gott! Si Thomas Mann revenait...
    Les enfants de Molière s'abandonnent au globish. Ceux de Goethe, au denglich, souvent contesté de l'intérieur, mais envahissant.

      La question du genre s'introduit aussi dans le vocabulaire, comme si changer les mots suffisait à changer les choses.
  Cela fait polémique au royaume d'Angela, même si c'est pour l'instant géographiquement circonscrit.
      Comme chez nous, le ridicule ne tue pas, heureusement.
                    "... Publié en décembre 2019, le document a pour titre Guide pour une langue sensible à la question du genre dans la cité hanséatique de Lübeck. Sur douze pages, il détaille les nouvelles règles qu’il est conseillé d’appliquer dans les documents administratifs édités par une municipalité qui « veut parler à tous, femmes, hommes ou personnes qui se définissent ni comme femmes ni comme hommes », ainsi que l’écrivent, dans l’avant-propos, le maire social-démocrate de cette ville du nord de l’Allemagne, Jan Lindenau (SPD), et sa déléguée chargée des questions d’égalité, Elke Sasse.
    Ces règles peuvent se regrouper en quatre catégories principales. 1. Systématisation de l’écriture inclusive au moyen du « double point » (« Senator : innen »), équivalent du « point médian » en français (« sénateur·rice·s »). 2. Utilisation de périphrases « dégenrées » comme « une personne employée » au lieu de « un·e employé·e »). 3. Emploi de « notions neutres » tel que Elternteil (« membre de la parentèle »), préférable à Vater/Mutter (père/mère). 4. Bannissement des formules « Cher Monsieur, Chère Madame » en début de lettre au profit des seuls prénom et nom. 5. Abrogation d’expressions imagées véhiculant des « clichés », comme « Not am Mann » (« urgence pour l’homme »).Sans surprise, ces nouvelles règles ont fait bondir Walter Krämer, économiste à l’université de Dortmund et président du Verein Deutsche Sprache (VDS), une association de défense de la langue allemande fondée en 1997 qui revendique 36 000 membres. Ses arguments : les difficultés de lecture de l’écriture inclusive et le caractère « hideux » des expressions recommandées. « La ville de Lübeck s’assoie sur les règles officielles qui régissent l’écriture de l’allemand. (…) Thomas Mann aurait honte de sa ville natale », a réagi M. Krämer....."
    Une histoire qui vient de loin...
        Chez nous, nous avons assisté à un débat souvent faussé:
             La polémique qui a continué à l'occasion du mariage pour tous (expression sans doute malheureuse) se révèle pleine de malentendus, de préjugés, d'arrière-pensées, de parti-pris, parfois d' absurdités, comme ici:
     "Dire que le sexe d'une personne a peu d'importance, en niant l'importance d'être un homme ou une femme, c'est très grave et nous sommes scandalisés que l'on puisse troubler des enfants à un âge tendre avec cette théorie", explique Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous... Bernard Debré, député UMP de Paris, allait même encore plus loin: "C'est une déviation, une folie, mais je crois même qu'il s'agit d'un crime. On n'a pas le droit d'aller contre la vérité et la théorie du genre est un mensonge". En décembre, quelque 70 députés UMP avaient déjà réclamé une "commission d'enquête" sur l'introduction et la diffusion de la théorie du "gender" en France. Il dénonce une théorie "contre nature car s'opposant à ce que nous donne la nature, en particulier les corps sexués et comme contradictoire avec l'équilibre social et politique", explique Réjane Sénac..."
    __Une polémique orchestrée, qui n'est pas retombée, où l'ignorance le dispute à l'idéologie.
En fait, le débat de fond, mal engagé, n'a pas eu lieu, ou si peu...
__On évoque la théorie du genre. Ce qu'on appelle théorie du genre n'est pas une théorie au sens strict, encore moins une machine de guerre. C'est d'abord un domaine de recherche anthropologique, éclairée notamment par de multiples enquêtes ethnologiques et les découvertes de la psychanalyse.
    "...Dans le sillage de la mobilisation contre le "mariage pour tous" adoptée par l'Assemblée le 23 avril, les critiques visant les études sur le genre se sont multipliées, leurs détracteurs stigmatisant une "théorie" consistant à "nier la réalité biologique". Les études de genre sont un pan des sciences humaines affirmant que l'identité sexuelle n'est pas déterminée uniquement par le sexe biologique, mais est également influencée par la société. L'adoption de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe a ravivé une peur qui avait crispé les milieux conservateurs et catholiques en 2011 avec l'introduction, dans les manuels de sciences de la vie et de la terre (SVT) des classes de première, de l'idée selon laquelle l'orientation sexuelle est différente de l'identité sexuelle. En mars, l'Union nationale inter-universitaire (UNI), association étudiante de droite très active dans la contestation contre le "mariage pour tous", a ainsi fondé l'Observatoire de la théorie du genre, proposant d'"ouvrir les yeux sur la théorie du genre", une "idéologie [...] qui vise à remettre en cause les fondements de nos sociétés 'hétéro centrées', de substituer au concept marxiste de la lutte des classes, celui de la lutte des sexes"( sic!). Ce discours très radical, outre le fait qu'il illustre une mauvaise compréhension de ce que sont les études sur le genre, est représentatif des "éléments de langage" repris dans la sphère conservatrice et catholique..."
____Les idées reçues sur les études de genre sont nombreuses:
                      "Le concept de genre s'est développé comme une réflexion autour de la notion de sexe et du rapport homme/femme. Loin de nier la différence entre le sexe féminin et le sexe masculin, le genre est utilisé par les chercheurs comme un outil permettant de penser le sexe biologique (homme ou femme) indépendamment de l'identité sexuelle (masculin ou féminin). Il ne s'agit donc pas de dire que l'homme et la femme sont identiques, mais d'interroger la manière dont chacun et chacune peut construire son identité sexuelle, aussi bien à travers son éducation que son orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, etc.).
En dissociant intellectuellement le culturel et le biologique, le concept de genre interroge les clichés liés au sexe. Par exemple, l'idée selon laquelle les femmes sont plus naturellement enclines à s'atteler aux tâches domestiques que les hommes est de l'ordre de la construction sociale et historique, et non pas liée au fait que la femme dispose d'un vagin et d'ovaires.
 _____La "théorie du genre" est devenue un cache-sexe de la réaction
                Avant de faire des déclarations publiques sur un sujet qu'il ne connaît à l'évidence pas, Vincent Peillon aurait pu lire, sous les plumes de Laure Bereni ou Bruno Perreau par exemple, que le monde académique ne parle jamais de “ théorie du genre ”, mais bien d'études sur le genre ou d'études de genre, l'usage du pluriel et du terme “ étude ” attestant de la diversité des recherches et des positionnements.
Le genre n'est en effet pas une théorie unique, monolithique, sortie de la cuisse de quelques féministes dogmatiques, c'est un concept travaillé par tout un champ d'études en France mais également dans le monde entier. Les propos du ministre relèguent ces études au domaine de la croyance – on serait pour ou contre le genre, on trouverait ça bien ou mal –, attestant d'un mépris et d'une réelle condescendance de la part d'un représentant d'Etat à l'égard d'universitaires, chercheurs et chercheuses, mais aussi membres du monde associatif, fonctionnaires ou encore militant-e-s qui ne croient pas au genre, mais travaillent dessus, l'analysent pour comprendre le monde social et améliorer les politiques publiques....
 L'incompréhension du genre participe à créer une nouvelle figure idéologique repoussoir fondée sur une homophobie latente, parfois manifeste, et l'insupportable menace de l'égalité entre hommes et femmes. Sous la peur de l'indifférenciation entre hommes et femmes, entre hétérosexuel-le-s et homosexuel-le-s, réside en effet le maintien des inégalités. Parce que comme l'explique notamment Christine Delphy, l'opération de classement entre hommes et femmes n'a de sens que parce qu'elle permet de les hiérarchiser, d'accorder des privilèges aux hommes, de créer et maintenir les rapports de domination .
Si les études de genre sont en effet plurielles et diverses, il ne s'agit pas nécessairement d'invalider toute distinction biologique, mais bien de montrer quel sens elle prend, quel rôle elle joue, comment elle opère et quels en sont les effets dans des contextes spécifiques. Combattre les études de genre permet de rendre invisible, de mettre sous silence la manière dont se construisent les inégalités pour les pérenniser. Et l'attitude du ministre alimente le discours de droite et d'extrême droite qui joue un jeu idéologique dont les règles semblent pourtant claires : répandre des croyances pour discréditer les travaux, universitaires, militants, etc., et de cette manière, maintenir le statu quo, voire renforcer les inégalités entre femmes et hommes, entre hétérosexuel-le-s et lesbiennes, gays, bi-e-s et trans.
Si le ministre n'avalisait pas des propos réactionnaires, dans le cadre de l'éducation nationale, le concept de genre pourrait se révéler utile pour analyser la manière dont l'institution scolaire est un espace de socialisation qui participe notamment à reproduire des différences de jugement et d'attentes envers les filles et les garçons. S'il n'utilisait pas la fausse notion de “ théorie du genre ”, et qu'il appliquait le concept de genre aux politiques éducatives, il se rendrait compte que c'est un levier vers la lutte contre le sexisme et l'homophobie à l'école.
C'est bien parce que le genre est une question politique qu'il est sous le feu de la critique, objet des fantasmes de la droite et de l'extrême droite. Et les membres du gouvernement devraient peut-être le prendre comme tel, avec sérieux et rigueur intellectuelle, pour éviter de reprendre à leur compte des formules inadaptées et infondées construites par la droite, mais également en permettant aux études de genre de jouir du statut qui leur est dû, celui d'un champ d'études.."
    ___La famille, quelle que soit l'époque ou la civilisation , est toujours le produit de la nature ET de la culture, comme Lévi-Strauss, entre autres, l'a brillamment démontré.
      Les droits des femmes, loin d'être universels et appliqués, sont toujours d'actualité et le féminisme de casting n'en est qu'une caricature. 
    Bref,  la « théorie du genre » n’existe pas, malgré des assauts répétés
      
       ___Quel avenir a l'écriture inclusive Outre-Rhin? Que faire du neutre dans certains cas, comme pour DAS Mädchen? Hum, embarrassant...
                  La grammaire n'y est pour rien. .Le réel est plus difficile à changer que les codes.
                         Et Dieu dans tout ça? Qu'en pense-t-il (-elle?)?....On lui a demandé son avis?...
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mardi 23 avril 2024

En perdre son latin

    Du passé faisons table rase??

                                                         Foin du latin et du grec, ces vieilleries...
-____On n'arrête pas le progrès.. Nos zélées zélites en sont convaincues, qui ne jurent plus que par les maths et les sciences... 

       Comme si les uns excluaient les autres.
   Pourquoi passer du temps à  cette langue donnée à la naissance?
Il faut rendre l'école prag-ma-tique! Des savoirs faire, pas des savoirs. Et le passé ne compte plus.Peu importe qu'on ne sache plus beaucoup écrire et que l'usage des mots laisse à désirer...
    Supprimons les vieilleries! les apprentissages morts...
_____Il faut en finir avec le latin et le grec
    Et  puis, il y a facebook..tout ça..C'est plus cool.

    "...Le latin et le grec, disent-ils, ne font que renforcer les inégalités sociales et bloquent l’intégration républicaine. Ils perpétuent des aristocraties académiques indignes de la démocratie du savoir, et empêchent les collégiens d’accéder aux matières utiles à la vie comme la conduite automobile, l’éducation civique et sexuelle. Litterae non dat panem. Ces langues misogynes réduisent la femme à une harpie ou à une ancillaire. Kakon anankaoion gunè ! Et qui, sur Facebook et Twitter parle latin ? Il n’y a même pas de mot pour désigner Internet en latin. Même les catholiques n’ont plus la messe en latin. Veut-on conserver le privilège ultramontain ? Quant au grec, ses locuteurs ne vont-ils pas sortir de l’Europe, et n’ont-ils d’ailleurs pas abandonné le grec ancien il y a des siècles ? Quod periit, periit !.."
_____Vive le français approximatif et empirique, simple outil de com' et d'échanges pratico-pratiques, le globisch et la programmation! 

                             __Mais pourquoi renoncer à notre ADN?__


Pourquoi donc continuer à enseigner le latin et le grec, se demandent Alain Rey et Gilles Siouffi ? Un peu d'humanité!

Vanessa Moley voit dans leur petit livre une contribution originale au débat, instructive mais aussi, ce qui est plus rare, utile.

Les auteurs revisitent les liens parfois inattendus entre le français, le grec et le latin. Ils rappellent que les langues sont aussi le résultat de choix délibérés...

De la nécessité du latin et du grec

  Aux origines de notre langue
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On rachète!

 Faut pas se gêner...

                    Un mécanisme critiquable et critiqué. Pour une grande entreprise qui a besoin  de vivre, de se développer, avoir recours à des actions est un processus économique classique et normal, dont on peut situer l'origine dans le capitalisme marchand du XVI° siècle. Mais il est un phénomène qui ne l'est plus: c'est quand elle rachète en catimini ses propres actions, faussant les lois du marché en en faisant artificiellement monter le cours. Une pratique courantes de certains grands groupes US qui se répand chez nous avec le développement du capitalisme financier, dans une économie qu'on appelle "de rente".                                                                                                                                          Les surprofits, au lieu d'aller pour une large part vers les investissements et les salariés, à l'origine de la valeur, , vont à la spéculation,  créant ainsi un paradis artificiel dangereux. Très en vogue dans le Cac40


                                                                                                                                          "...C’est en juillet 1998 que le rachat par les sociétés de leurs propres titres de capital a été libéralisé en France, en s’inspirant fortement des propositions du rapport Esambert, commandité par la Commission des opérations de bourse (l’ancêtre de l’Autorité des marchés financiers) et publié six mois auparavant. Avant cette date, la loi du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales prohibait l'achat par une entreprise de ses propres actions. « Ce principe général d'interdiction était assorti de quelques dérogations qui étaient toutefois limitées et mal adaptées à une gestion dynamique du capital des sociétés », déplorait le rapport dans son lobbying de place.  Qu’attendaient les entreprises cotées - et le marché - de cet assouplissement ? Tout simplement « un moyen privilégié pour rendre de la valeur aux actionnaires », comme le titrait BNP Paribas dans une étude de 2019. La moitié des sociétés interrogées par la banque plébiscitaient alors des solutions mixtes intégrant les rachats d’actions et les dividendes pour « rendre de la valeur » aux actionnaires. La majorité d’entre elles disaient subir la pression des investisseurs en faveur de rachats d’actions, à commencer par les hedge funds et les mutual funds anglo-saxons, suivis des compagnies d’assurance et des fonds souverains. L’étude pointait aussi que les rachats d’actions constituaient « une demande quasi-systématique des investisseurs activistes ». Résultat, la part des rachats d’actions dans le mix versé aux actionnaires ne cesse de grimper dans le monde : en 2012, elle en représentait un tiers, puis la moitié en 2022, selon le gérant d'actifs Janus Henderson.  De longue date, la souplesse du mécanisme a fait du rachat d’actions une pratique capitalistique courante chez l’Oncle Sam, notamment comme moyen de protection contre les prises de contrôle inamicales (en remédiant à la sous-évaluation de ses titres et en renforçant le contrôle de l’actionnariat). On a ainsi assisté à une vague de rachats d’actions aux États-Unis au lendemain du krach boursier d’octobre 1987, dont le but était de faire remonter les cours. En 1996, les 1 472 opérations de ce type répertoriées dans le pays représentaient 176 milliards de dollars. En 2022, les rachats d'actions des sociétés du S&P 500 (l’indice actions phare de Wall Street) ont avoisiné les 1 000 milliards de dollars, dont 89 pour le seul Apple…  
Sur le fond, les rachats d’actions posent un problème de partage de la valeur, puisqu’en cherchant tous les moyens possibles d’enrichir les actionnaires, on réduit la part de gâteau des salariés. « Racheter ses propres actions revient aussi à diminuer les sommes disponibles pour investir dans la croissance et l’innovation de l’entreprise. D’où l’idée que cela se fait au détriment de la croissance, de la consommation et de l’emploi », analyse le journaliste Nicolas Gallant sur capital.fr. « Si l’actionnaire est avantagé grâce à l’aspect relutif des opérations de rachat d’actions, celles-ci peuvent aussi traduire un manque de perspectives et s’opposer à une hausse de la valorisation sur le long terme », complète encore le Particulier. ___________