Ça va jazzer

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samedi 30 avril 2022

Varia

 __  Allemagne: la tentation du réarmement

                                                                  Prudence!...

__   Pékin: vers une suicide économique, une fuite en avant?

                    Comment tenir, avec le mythe du zéro covid?  Shanghaï en colère.

__ Hôpital: "en progrès". Vraiment?  

                Inquiétudes sur le terrain

__ Changement climatique: la preuve par l'Inde?  Coup d'oeil.

__ Alter-féminisme en question.

__  Berner l'ennemi

__ Dure sera la suite...

                         Pour une nouvelle "nouvelle méthode"?

__ Nouvel éclairage sur le Traité de Versailles et le rôle de Wilson

                                                              _____________________________


vendredi 29 avril 2022

Il n'est pas mort, dit-il...

  Mort ou moribond?..  Avis de décès...             

                 En tout cas plus que dans un état de coma, même dépassé. Le PS est déjà mort!  Il y a longtemps que le parti a commencé son agonie, ses dérives électoralistes successives, par "réalisme"... ou mimétisme. Au nom de l'"adaptation" et du "progrès"...Amen!...Le constat est cruel mais sans appel. Un ancien ministre socialiste l'avoue, après d'autres.  Les incantations sont sans effets. Tout reste à (re)construire.    Pas étonnant:                                                                                                               "En matière de privatisations, la gauche plurielle a réalisé en trois ans un programme plus important que n'importe quel autre gouvernement français" (Revue Socialiste 07/2000)___-« C’est la gauche du Vieux Monde qui ressemble de plus en plus à la gauche américaine », ( Lipset)____ -« Le projet historique de la social-démocratie est définitivement achevé », ( Pierre Rosanvallon ) ___- Jean-Pierre Le Goff remarque les efforts pathétiques de la gauche pour « maintenir ensemble les morceaux d’une identité éclatée », oscillant sans cesse entre ses conceptions traditionnelles et « une fuite en avant moderniste » censée lui attirer les bonnes grâces des couches sociales montantes.                                                                                                                                La vague néolibérale est passée par là, ainsi que la mondialisation financiarisée et sans frein....Cela ne pouvait aller sans crises. Comment la rebâtir?  Sur de nouvelles bases, avec de nouveaux hommes?...    


                                                                                                                                                                                                            __  Points de vue:     
"Dans un livre publié en 1998, un brillant sociologue affirmait : « il n’y a plus aucune alternative au capitalisme. Le débat ne porte plus que sur la question de savoir jusqu’où et par quels moyens on doit régir et réguler le capitalisme. » Ces paroles sont tout particulièrement remarquables parce que l’homme qui les a écrites, Anthony Giddens, était aussi célèbre pour être le gourou intellectuel du Premier Ministre britannique et chef du Parti travailliste, Tony Blair. En se convertissant à la troisième voie (The Third Way, titre du livre de Giddens), qu’il faut clairement comprendre comme la voie médiane évitant à la fois l’anticapitalisme de gauche et le conservatisme de droite, Blair a contribué à mettre fin à une période d’un siècle pendant laquelle la gauche européenne a été dominée par les socialistes. En agissant ainsi, lui et ses homologues du continent ont également facilité un processus qui a eu pour effet de rapprocher davantage les divisions entre les partis politiques européens de celles existant aux États-Unis où le socialisme n’a jamais vraiment pris pied..."                                                                                                                                    ______"...La crise de la gauche tient à un épuisement idéologique sans précédent et probablement sans remède. Faute de voir encore un avenir au parti socialiste, ses figures les plus marquantes le quittent. ...Cette globalisation suscite, qu'on le veuille ou non, un effet de vases communiquant, entraînant entre les grandes zones du monde une contagion des inégalités et parfois de la précarité. Qui ne voit que la tendance naturelle du libéralisme mondialisé est l'alignement par le haut des inégalités mondiales ? La globalisation du marché de l'immobilier en est un signe parmi d'autres. La course au moins disant fiscal ou au moins disant social entrave les régulations de l'Etat providence, dont les partis sociaux démocrates, même s'ils n'en avaient pas l'exclusivité, avaient fait leur fonds de commerce.  Encore cette globalisation n'aurait-elle pas eu tant d'effets si les grands partis de gauche avaient pu y faire obstacle. Or non seulement ils ne l'ont pas fait mais ils ont au contraire encouragé cette évolution, parti socialiste en tête. Ils l'ont fait d'abord parce que la gauche n'a jamais surmonté sa contradiction fondamentale : elle se veut à la fois le parti de la justice sociale et celui de l'universalisme, pour ne pas dire de l'internationalisme. C'est en raison de sa propension originelle à l'universalité qu'elle n'a pu s'opposer à un progrès des échanges de toutes sortes qui prenait le visage de l'ouverture au monde et du dépassement des frontières, sans mesurer que cette ouverture à un monde qui n'est pas encore, ni près, socialiste ne pouvait que compromettre son autre objectif, celui de la justice sociale..."                                                                    ____    "...La crise capitaliste actuelle ne laisse pas indemne le projet au nom duquel le social-libéralisme se voulait adaptation au défi de la modernité. Depuis une vingtaine d’années, l’ensemble de la social-démocratie s’accordait sur l’idée que le capitalisme était sorti vainqueur des affres du XX° siècle, que la mondialisation rendait inévitable l’acceptation de la doxa néolibérale, qu’il ne restait plus qu’à accompagner cette évolution en cherchant à en atténuer les effets les plus erratiques. Avant de devenir un penseur du sarkozysme gouvernemental, voilà des années que Jacques Attali théorise cette mutation des sociaux-démocrates en sociaux-libéraux. Il est vrai qu’il y contribua fortement en inspirant le « tournant de la rigueur » que la gauche gouvernante décréta en 1983, sous l’égide de François Mitterrand...cette gauche sans ressorts laisse le terrain totalement libre à Nicolas Sarkozy. Celui-ci peut sans risque user d’une rhétorique qui se serait écroulée à peine formulée s’il existait une opposition digne de ce nom. Il lui est même loisible de paraître occuper simultanément l’espace de la droite et celui de la gauche. Promettre d’intensifier la révolution néoconservatrice dont il a fait son projet, et se revendiquer du volontarisme en politique. La rue de Solferino en reste muette…" 
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jeudi 28 avril 2022

Mais où s'arrêtera Musk?

L'élan d'Elon: no Limit!

                      Pas seulement dans le ciel étoilé , mais aussi dans les affaires, les très grosses affaires. Un business plus juteux que celui de Jeff Bezos.  Où s'arrêtera son ambition, son  appétit tous azimuts? Il file plus vite qu'une fusée. L'étoile brillera-t-elle longtemps dans le ciel du plus juteux busines? Méga patron et influenceur, il veut tout changer, pour le peuple...                              Il revendique une "liberté d'expression" absolue, ce qui en soi peut paraître séduisant, mais ce projet cache pas mal d'ambiguïtés, voire de dangers. Certains s'en réjouissent: "...L’annonce ravit la droite conservatrice américaine, qui reproche régulièrement aux entreprises de la Silicon Valley de favoriser les démocrates. Le sénateur républicain Jim Jordan, par exemple, a salué « le retour de la liberté d’expression » sur la plate-forme, tandis que la sénatrice du Tennessee, Marsha Blackburn, connue pour ses positions conservatrices, a déclaré qu’il s’agissait d’un « grand jour pour être conservateur sur Twitter » et qu’il était « temps que Twitter devienne ce qu’il est censé être : une plate-forme numérique ouverte à toutes les opinions ».  En France aussi, certains se réjouissent de l’événement, particulièrement à l’extrême droite. « Le rachat de Twitter par Elon Musk : une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression ! Stop censure, on suffoque ! Vive la liberté ! », a par exemple écrit Florian Philippot, président des Patriotes et ancien bras droit de Marine Le Pen...(...une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression !Stop censure, on suffoque ! Vive la liberté !"  )

                  Que veut dire une liberté d'expression "absolue"? Un mythe, un projet libertarien, où la notion de régulation, de contrôle démocratique n'a pas de sens et où les algorithmes des réseaux sociaux ne sont pas neutres.       Un projet "inquiétant » , même si c'est largement mythique, voire partisan.   "... Il faut bien comprendre qu'il existe deux conceptions de la liberté d'expression. La première, plutôt américaine, est radicale : la liberté est au-dessus de tout, ce qui signifie que tout point de vue, quel qu'il soit, peut être exprimé dans l'espace public. Y compris, donc, un point de vue raciste, xénophobe, antisémite ou la diffusion d'une fake news. La deuxième conception, plutôt européenne et française, est qu'il y a des limites légales à ce qu'on peut dire dans l'espace public.  La plupart des patrons des entreprises de la tech américaine, y compris Jack Dorsey [le fondateur et premier CEO de Twitter, qui a quitté la direction fin 2021, Ndlr] pensent que la liberté d'expression doit être totale. C'est pour cela qu'ils combattent l'idée que les réseaux sociaux sont des médias responsables des contenus qu'ils diffusent, et qu'ils se montrent si réticents à les modérer. Mark Zuckerberg [le fondateur et patron de Meta qui comprend Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, Ndlr], Jack Dorsey, ou encore les dirigeants de Google/YouTube, estiment que leur plateforme est un outil technique avant tout. Pour eux, leur rôle est simplement de mettre en relation les utilisateurs, grâce à des algorithmes qui mettent en avant des contenus liés à leurs centres d'intérêts...."                                                                                Le touche-à-tout ne manque pas d'ambitions, comme certains rêveurs californiens: il veut s'envoler vers les cieux du transhumanisme, refonder l'humanité en modifiant ses capacités cérébrales. Rien que ça!...Souriez, vous êtes (presque) sauvés!.. 😎 ____________



mercredi 27 avril 2022

Un certain 27 Avril

Entre autres événements...

                                  ...On retiendra: l'abolition de l'esclavage en France

                                                  Une histoire complexe...

             

                                                               _____________________

Médica-ments (suite)

 Les rois du marché

                          Pas n'importe lequel. Faire la loi dans le domaine alimentaire, pour des produits de base, en jouant sur les prix au niveau international, dans un contexte de dérégulation et de spéculation, c'est déjà un processus potentiellement discutable.       . Mais faire la pluie et le beau temps dans le domaine du médicament, parfois vitalement nécessaire, cela peut-être mortel pour les malades en attente de soins urgents, dans le domaine de l'oncologie, par exemple.  On le savait déjà, les grandes firmes pharmaceutiques, les plus rentables pour les placements financiers, visent d'abord le profit maximal, joue l'opacité et parfois la rétention de certains produits pour jouer artificiellement sur les prix.                                                                                                                            Le document produit hier soir sur Arte, le montre clairement, avec des exemple précis. On croit rêver...Les Etats n'ont que très peu de moyens d'agir sur l'énorme pouvoir financier de "Big pharma" et, malgré la capacité d'autorisation de mise sur le marché, ils n'ont pas la possibilité, même minime, de contrôler ou du moins de superviser les choix, la production et les prix de produits qui relèvent de l'intérêt général, national et international. Au plus haut point.  Des vies sont en jeu, par exemple dans le domaine de l'oncologie: ruptures d'approvisionnement, prix vertigineux, politique du silence ou chantage: le document fournit des exemples de pratiques parfois obscures ou douteuses de la part de méga-firmes qui ont pignon sur rue et qui se nourrissent le plus souvent de la recherche publique. Les profits issus de ces pénuries artificielles sont problématiques, scandaleux. Il est temps que l'OMS s'empare enfin du problème, que les Etats se mettent conjointement d'accord pour contrôler ces monstres sacrés qui font la joie des investisseurs privés.                   .            Qu'on en juge:                                                                                                                                                    "...Le phénomène est loin d’être récent. Partout dans le monde, des patients ne peuvent pas être soignés correctement parce que le traitement dont ils ont besoin n’est pas disponible, tout simplement. En Europe, ces deux dernières décennies, les pénuries de médicaments ont été multipliées par vingt. Au CHU de Rennes, où nous conduit ce documentaire notamment, on manque d’anti-inflammatoires injectables, d’anticoagulants ou encore de traitements anticancéreux. Tous les laboratoires sont concernés par les ruptures de stockLa rentabilité, évidemment, est au cœur du sujet. Et avec elle la question des brevets. Lorsqu'un brevet prend fin et avec lui le monopole d’un laboratoire, le prix baisse mécaniquement. Comment récompenser l’innovation sans pénaliser les patients ? C’est l’un des enjeux.    Autre exemple saisissant, en Espagne cette fois : les stylos injecteurs d’adrénaline. Certains patients allergiques doivent en avoir sur eux en permanence pour éviter le choc anaphylactique. Ces stylos injecteurs sont fabriqués à Madrid par ALK. Mais en 2017, ce laboratoire a cessé de les vendre en Espagne : il refusait une baisse de prix imposée par les autorités espagnoles. Résultat : à Madrid, ALK a continué de produire pour l’exportation, mais pas pour les patients espagnols. Le gouvernement est contraint d’importer de l’étranger des stylos d’adrénaline produits sur son propre sol. Complètement ubuesque.    Les laboratoires n’hésitent pas à retirer du marché des produits lorsque les Etats baissent leur prix. Cela montre à quel point la relation entre les gouvernements et les laboratoires est fragile. Les pénuries, désormais structurelles, sont parfois sciemment organisées par les laboratoires. Les « big pharma », par ailleurs, sont nombreux à avoir délocalisé leurs productions de médicaments en Inde, où les normes environnementales sont moins contraignantes. En délocalisant, les laboratoires ont fragilisé la chaine d’approvisionnement.  Comment reprendre le contrôle de l'économie du médicament? Le documentaire dessine des pistes, mais la première étape est une prise de conscience collective.."

                              Le problème n'est pas nouveau, mais les déplorations, les mises en garde, les signalements n'y font rien. Seule semble compter la "loi du marché", l'intérêt des actionnaires. L'inversion des valeurs règne en maître. Des questions, parfois gravissimes continuent à se poser (Que l'on pense seulement à l'affaire du Médiator). Tant que les labos auront le vent en poupe, seuls maîtres chez eux, faisant la pluie et le beau temps, au gré des valeurs de la bourse, on n'aura pas fini de parler de cette question hautement politique, c'est à dire concernant le bien commun...    ___________________

mardi 26 avril 2022

Externalisations et services publics

                Comment faire accomplir par d'autres ce qu'on pourrait faire par soi-même à moindre coût. Dans l'intérêt de TOUS...

           L'externalistion est devenue en France pratique courante. Avec la montée de l'influence néolibérale et sa critique des institutions étatiques. Magie a ouvert la voie dans sa critique de l'Etat et son apologie des affaires privées, des lois du marché.          La sous-traitance par l'Etat, dans des domaines de plus en plus larges,  est devenue pratique courante, dans le cadre de choix néolibéraux sous prétexte de "modernisation". La  consultocratie, par exemple, est devenue envahissante, au plus haut niveau de l'Etat, comme le montrent des exemples récents, qui ont soulevé des critiques légitimes    Un vrai scandale parfois!

 "Le recours à l'externalisation, soit le fait de confier à un acteur privé la réalisation de tout ou partie de l'action publique, est souvent présenté comme une façon d'adapter les services publics aux besoins et contraintes du XXIe siècle. Il ne s'agit pourtant pas d'une tendance nouvelle : le recours à des entreprises privées pour exécuter certaines missions existe dès le XVIIe siècle et a donné naissance à la riche histoire française des concessions et délégations de service public. Mais ce mouvement a connu une accélération récente, que l'on peut dater du milieu des années 1990 ; ses traductions juridiques sont désormais très variées et le recours à l'externalisation peut aujourd'hui être estimé à la somme de 160 Mds€, soit l'équivalent de la moitié du budget de l'Etat. Loin d'être anecdotique, ou cantonnée à des débats entre experts sur les modalités techniques de l'action publique, le recours désormais massif à l'externalisation soulève des questionnements qui mettent en jeu la capacité de la puissance publique à agir au quotidien ou à prendre ses décisions de manière souveraine.                                                            L'intervention du secteur privé dans les missions assumées par la puissance publique a longtemps été cantonnée à la construction des infrastructures qui nécessitait un apport important de capitaux : canaux de navigation au 17e siècle, puis chemins de fer, éclairage public ou encore alimentation en eau potable. Après l'inflexion des années 1930-1950, puis celle du début des années 1980, qui ont conduit à la nationalisation d'entreprises du secteur de l'énergie et des transports, une offensive tendant à « réformer l'Etat » en redéfinissant le périmètre respectif de l'action publique et de l'initiative privée, va conduire à imposer, à partir du milieu des années 1990, un cadre intellectuel nouveau, dans le prolongement des réformes menées au Royaume-Uni par le gouvernement de Margaret Thatcher. A travers la circulaire Juppé du 26 juillet 1995 relative à la réforme de l'Etat et des services publics, les stratégies ministérielles de réforme de 2002-2003, la révision générale des politiques publiques (RGPP) entre 2007 et 2012, la modernisation de l'action publique (MAP) sous François Hollande, ou encore le projet action publique 2022 lancé en 2018, tous les gouvernements ont poursuivi un objectif commun : réduire l'emploi public pour réduire les dépenses publiques et donc les déficits                                                                            Une externalisation en partie subie : emploi public en baisse, contraintes juridiques croissantes et évolution du contexte institutionnel Dans ce contexte d'austérité budgétaire, un certain nombre de contraintes vont imposer une pression croissante sur les opérateurs publics pour déléguer une fraction de leur activité au secteur privé.      La première de ces contraintes résulte de l'instauration du plafond d'emplois lors de l'entrée en vigueur de la loi organique relative aux finances publiques (LOLF) en 2006. Les organismes publics se voient désormais assigner, en plus de l'exigence de tenir leurs contraintes budgétaires, l'obligation de le faire sans dépasser le recrutement d'un certain nombre d'agents. Résultat : entre 2006 et 2018, la fonction publique d'Etat a perdu 180 000 agents, auxquels s'ajoutent 220 000 agents transférés des ministères vers les établissements publics de l'Etat. Ces réductions d'effectifs sans réduction des missions ont mécaniquement obligé les gestionnaires publics à trouver à l'extérieur des services publics les ressources humaines qu'ils avaient l'interdiction de recruter en interne. La même logique est à l’œuvre avec la norme dite de « fongibilité asymétrique des crédits », également entrée en vigueur avec la LOLF, qui permet de redéployer le budget du personnel vers des dépenses autres (marché public, investissement...) mais qui interdit le mouvement inverse. Ces deux mouvements conduisent à un résultat paradoxal : en compensant ces « restitutions d’emplois » par le recours à des prestataires parfois bien plus onéreux, on réduit fréquemment la qualité du service public tout en dégradant les finances publiques, comme le montrent les exemples de la Société du Grand Paris jusqu’en 2018 ou de nombre de partenariats dits « public-privé »                                                  La deuxième contrainte forte imposée aux gestionnaires publics consiste dans le développement du droit de la concurrence, dans un cadre européen. Alors que les réformes du droit de la concurrence des années 1990 avaient principalement pour objet de mettre un terme à la corruption politico-financière associée à l'attribution de marchés publics à des entreprises privées, les évolutions les plus récentes ont eu pour effet de soumettre au droit de la concurrence un nombre croissant d'acteurs, y compris publics ou semi-publics. Ainsi, dans le secteur local, de nombreuses sociétés d'économie mixte se retrouvent écartées des relations avec les autorités publiques locales, au profit d'acteurs privés, quand bien même leur action aurait permis de limiter les coûts de transaction ou d'ancrer l'action locale dans la durée.     Enfin, l'évolution du cadre institutionnel et les nouveaux terrains investis par la gestion publique ont conduit à un renforcement du recours à des prestataires privés. Ainsi, les mouvements de décentralisation de l'action publique de 2003 ou 2015, dans un contexte de démantèlement des capacités de conseil et d'accompagnement de l'Etat déconcentré, a conduit à renvoyer aux collectivités des tâches de conception des politiques publiques sans qu'elles en aient les moyens. On retrouve cet émiettement d'acteurs dans le secteur des universités (2007) et des hôpitaux (2009), cette fois sur le plan de la gestion interne autant que sur la conception des politiques publiques. Certaines politiques, où la puissance publique compense son désengagement par une activité de simple supervision, se traduisent par une sous-traitance de fait de secteurs d'activité entiers. C'est le cas par exemple de la certification : des organismes privés sont accrédités par une instance nationale pour avoir eux-mêmes le droit de délivrer des labels publics (certiphytos, agriculture biologique, qualiopi...). Prestataires publics de fait, sans pour autant disposer du moindre contrat de prestation avec la puissance publique, ces organismes certificateurs disposent d’un poids d’autant plus important que la puissance publique est dépossédée de la connaissance fine du métier.                                                                                        Un affaiblissement pérenne des savoir-faire et capacités d'action publiques. Le discours entourant le recours croissant à l’externalisation dans les services publics se pare - en théorie - de toutes les vertus de la “bonne gestion” : une meilleure qualité, une plus grande flexibilité et un coût moindre.     En pratique, l'externalisation peut fréquemment se révéler une source de surcoûts pour le secteur public : les prestations payées aux entreprises sont redevables de la TVA et du coût de la rémunération des apporteurs de capitaux, auxquels s'ajoutent généralement des coûts dits « de transfert ».  De la même façon, l’argument d’une plus grande “flexibilité” est ambivalent : les coûts de gestion des ressources humaines ne sont que déplacés vers des coûts d’agence - soit à la fois des coûts de transaction et des coûts de qualité, et surtout de réelles contraintes sont intrinsèquement associées à la rigidité des contrats.   Enfin, l’examen des fournisseurs de prestations intellectuelles aux administrations donne un regard plus mitigé sur la question d'une "plus grande diversité de compétences". Non seulement la commande publique en la matière est extrêmement concentrée (entre 2011 et 2013, dix cabinets se partageaient 40 % du volume des contrats de prestations intellectuelles au sein de l’Etat) mais les profils des consultants concernés ne se distinguent que très peu de ceux des décideurs publics : mêmes écoles voire parfois mêmes concours de la fonction publique.  Mais ce qui constitue sans doute la première des difficultés de l’externalisation aujourd’hui massive dans les services publics, c'est que le recours à des prestataires externes entraîne une perte problématique de savoir-faire de la puissance publique, incapable de mettre en œuvre de façon autonome nombre de ses politiques. C’est tout un patrimoine immatériel des services publics, de compétences métier, de savoir-faire organisationnel voire parfois de réflexion stratégique, qui est fragilisé. Le cas du récent marché conclu avec des cabinets de conseil pour mettre en œuvre la stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19 l’illustre bien, au moment même où disposer d’une administration de la santé robuste était le plus nécessaire.                                                                                                        Face au discours récurrent du « recentrage sur le cœur de métier » des administrations, il apparaît enfin nécessaire d’interroger le “coût complet” de l’externalisation sur la société : quel bilan social du recours à des prestataires privés lorsque ces prestataires, pour comprimer les coûts au maximum, multiplient les contrats courts ou à temps très partiel ? En matière « d’externalisation par le bas », y compris dans le domaine social, le secteur du nettoyage ou de la restauration génèrent parfois de la maltraitance institutionnelle pour laquelle il n’est jamais demandé de comptes au donneur d’ordres. Or si l’Etat se prévaut de manière croissante d’une vigilance sur les clauses « sociales » ou « environnementales » de ses marchés publics, il convient de rappeler que celles-ci sont fortement contraintes, et ne peuvent être édictées que dans la mesure où elles restent « strictement en lien » avec l’objet du marché. Par ailleurs, il est difficile pour les agents de l’Etat d’effectuer une vérification systématique et rigoureuse du respect de ces clauses auprès de chaque prestataire. Historiquement précurseur dans l’amélioration des conditions de travail ou de protection sociale de ses agents, l’Etat externalisateur semble aujourd’hui avoir renoncé à tenir compte des conséquences sociales de sa sous-traitance...                                Conclusion : redonner à la puissance publique les moyens de ses missions  L'action publique se retrouve aujourd'hui dans une impasse : le recours à l'externalisation est devenu une nécessité plutôt qu'un choix stratégique, et le service public se retrouve contraint à l'émiettement, contrôlé de façon de plus en plus approximative par une puissance publique qui n'en a plus ni les moyens humains, ni le savoir-faire. Notre note propose des éléments de réponse à trois niveaux distincts mais complémentaires. Le premier consiste en un guide pour la réflexion des managers publics, au travers de cinq questions préalables à un choix stratégique d’externalisation. Le deuxième consiste en l’identification des normes dont la modification devrait être entreprise afin de pouvoir procéder à la réinternalisation progressive des fonctions les plus stratégiques parmi celles aujourd’hui sous-traitées. Le troisième questionnement s’adresse à notre société dans son ensemble : souhaitons-nous conserver la capacité à agir du service public ? Si la réponse est positive, alors il est temps de modifier les contraintes budgétaires, juridiques ou institutionnelles qui l’entravent et le poussent à confier une part toujours croissante de ses missions au secteur privé...."    [Souligné par moi.]        ___________________

lundi 25 avril 2022

Et maintenant?....

      Le (très mal) élu, ses échecs et les institutions

                          Le barrage a tenu. Mais le manager Jupiter  est de toute évidence mal élu. Une nation ne se gère pas comme une start-up, le parlement n'ayant qu'un rôle croupion, consultatif. Le Président en a-t-il vraiment pris conscience au delà de ses déclarations de première heure?  Le système actuel a révélé toutes ses failles, toutes ses insuffisances, tous ses excès, malgré ses intentions, ses déclarations initiales L'étude de François Dosse: Macron ou les illusions perdues a montré dans le détail les faiblesses congénitales d'un système qui a pris bien des libertés avec les règles des institutions républicaines, au nom d'une verticalité assumée, mais d' institutions vite mises à mal. Les causes de cette victoire en trompe l'oeil remontent à une période plus ancienne, notamment  l'effacement des forces d'opposition et notamment le naufrage de la "gauche" et le renforcement d'une forme de néo-présidentialisme ultra-libéral dont De Gaulle, l'initiateur, ne voulait pas.   


                                                                                                                    On attend sans illusions une "révolution" institutionnelle, conformément aux premières déclarations:    «... Je veux complètement refonder, je veux que ce soient cinq années de renouvellement complet..Ce qui se joue le 24 avril, ce qui se jouera derrière ne doit pas être une reconduction, une continuation, mais bien une réinvention, une nouvelle ambition." .                                                                                      On peut douter de tels propos emphatiques, immodestes et imprécis auxquels on a déjà été habitués.               Une des questions clés, toujours repoussée, pour sortir du bourbier politique, ne serait-elle pas de revenir au septennat? comme le suggère Jean-Pierre Bédéï:                                                                             "
S’achemine-t-on vers un retour au septennat ? Les deux finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, y semblent favorables. Le premier y voit une « bonne option, mais il ne vaudra pas de toute façon pour le mandat qui vient. On ne change pas de règles en cours de partie. »  La seconde explique que cela donnerait « au président sa capacité d’une action longue, tout en le débarrassant d’une obligation de campagne électorale permanente. » De quoi apaiser, il est vrai, la vie politique emportée par l’accélération du temps et le rythme médiatique assujetti à l’immédiateté plus propice à l’émotion qu’à la réflexion.                                           Le mandat présidentiel a été fixé à sept ans pour la première fois par la loi du 20 novembre 1873 qui confiait le pouvoir exécutif au maréchal de Mac-Mahon. Cette durée a été confirmée ensuite par les textes constitutionnels de 1875, 1946, et 1958. Jusqu’à l’avènement de la Ve République, les prérogatives du Président étaient limitées puisqu’elles tenaient principalement dans la nomination du chef du gouvernement choisi au sein de la majorité parlementaire. Mais la constitution de la Ve République a accru les pouvoirs du chef de l’État, dont l’aura a été encore renforcée par son élection au suffrage universel à partir de 1965.                                                                                                      Le passage au quinquennat s’est opéré sous la cohabitation Chirac-Jospin. Il a été approuvé par les Français lors du référendum du 24 septembre 2000 par 73,21% des suffrages exprimés sur fond d’abstention massive (70% des inscrits). Un an plus tard, cette réforme a été renforcée par l’inversion du calendrier électoral qui place désormais le scrutin législatif au mois de juin dans la foulée de la présidentielle, avec pour objectif de garantir au chef de l’État une majorité parlementaire durant tout son mandat et d’éviter toute nouvelle cohabitation.                                                              Il en résulte deux conséquences notables. Il n’existe plus de respiration permettant aux Français d’exprimer ou non leur adhésion à la politique menée par le chef de l’État durant son mandat comme à l’époque où les législatives se tenaient avant la fin du septennat. Le Président devient de fait, non plus un arbitre, mais le chef de la majorité, affaiblissant le rôle du Premier ministre et du Parlement.                                                                                                                                            Dès le 31 janvier 1964, le général de Gaulle avait pointé les inconvénients d’une concordance des temps entre les mandats de président et de député : « Il ne faut pas que le Président soit élu simultanément avec les députés, ce qui mêlerait sa désignation à la lutte directe des partis, altérerait le caractère et abrégerait la durée de sa fonction de chef de l’État. »       Si aujourd’hui le débat sur le septennat rebondit, c’est parce que les citoyens ne trouvent plus de cadre institutionnel national pour se faire entendre entre deux scrutins présidentiels. D’autant que les chefs de l’État ne se risquent guère à se lancer dans des référendums toujours périlleux pour eux, ou ne démissionnent pas quand l’issue d’une telle procédure leur est défavorable, comme Jacques Chirac en 2005 lorsqu’il avait convoqué les Français aux urnes pour se prononcer sur la Constitution européenne.                                                                                                                                 Un retour au septennat incluant des législatives avant son terme, revivifierait la démocratie en redonnant la parole au peuple afin qu’il pèse sur la fin du mandat présidentiel. Il éviterait aussi que le pays soit en campagne pour l’Élysée de manière quasiment permanente. Car, dans la pratique, le quinquennat se limite à un quadriennat. Un an avant l’échéance présidentielle, le gouvernement ne produit plus que des réformes secondaires et la vie politique se plonge dans la campagne électorale… au risque de s’essouffler et de lasser l’opinion quand arrive le scrutin. Le septennat permet également au Président d’inscrire son action dans le temps long s’il franchit avec succès l’écueil des législatives, et de voir sa politique porter ses fruits dans une stabilité favorisant la cohérence de sa gouvernance. Une durée fort appréciable dans un pays où la lourde machine administrative a tendance à freiner la mise en œuvre des décisions politiques.                                                                                                                                                                          Enfin, il serait préférable que le septennat ne soit pas renouvelable car il délivrerait ainsi le Président de tout souci de réélection, généralement porteur de démagogie et de petits calculs politiciens visant à le maintenir au pouvoir.                       Dans le cadre d’un septennat, les élections législatives doivent-elles intervenir quatre ou cinq ans après la présidentielle ? Un mandat de quatre ans, comme pour les représentants aux États-Unis, constituerait une innovation mais alors, il faudrait sans doute remédier à la lenteur de la procédure parlementaire. Car il faut compter treize à quatorze mois en moyenne entre la présentation d’un projet de loi en Conseil des ministres et la publication des décrets d’application dudit texte au Journal officiel après son examen par l’Assemblée nationale et le Sénat… D’où un calendrier parlementaire surchargé - car le chef de l’État et le gouvernement tiennent à montrer leur ardeur réformatrice - qui débouche souvent aux yeux de l’opinion publique sur une impression de confusion, voire d’immobilisme politique.                                                                            On le voit, le retour au septennat ne concernerait pas que le locataire de l’Élysée ; il pourrait donner l’occasion de moderniser d’autres institutions de la République tout en donnant l’occasion aux Français de s’exprimer plus fréquemment, surtout s’il est assorti d’un usage plus fréquent du référendum comme le concevait le général de Gaulle. Quoi qu’il en soit, la réforme du mandat présidentiel passe par une nouvelle révision de la Constitution qui doit être soumise soit à référendum soit à un vote du Parlement réuni en Congrès. Celui ou celle qui sera élu (élue) en ce dimanche 24 avril en prendra-t-il l’initiative ? Il s’agirait alors d’un retour aux sources. " ________________________________

dimanche 24 avril 2022

En deux mots

 __ Anne de Kiev

__  Orpea: pas mieux

__ Chiper des chips!

__ Voile dévoilé

__ EDF: gros soucis

__ Nos z'élites

__ Bosser au Lux

__ Bridge aussi

__ Etrange défaite                 

__ C'est sûr!

__ Survol

__ Dangereux rebond?

_______ *    Marine à Moscou

______ *   La guerre n'existe pas...    (Comme celle de Troie...)      ________________________

samedi 23 avril 2022

Le crédit, c'est chouette!

Oui, mais...

                Nous sommes loin du phénomène américain où le crédit est un mode de pratique courante jusqu'à être à découvert parfois en permanence. Un mode de vie encouragé par le système (ne pas acheter, c'est ne pas être bon américain), mais aussi un asservissement et des problèmes bancaires graves dans certains cas, comme à chaque crise systémique. Chez nous le leasing est devenu une aubaine...pour les constructeurs. Et attention aux pièges!                                                      Vivre à crédit est devenu souvent toxique dans notre univers d'hyperconsommation. Cela peut mener à miner des vies. La pratique du crédit n'est pas nouvelle. Elle prospérait déjà dans le domaine marchand à l'époque de l'ancienne Venise et on en trouve déjà des traces dans l'Antiquité, notamment à l'époque de Nabuchodonosor. Le prêt permettait de développer une affaire, un projet avec engagement de restitution des sommes engagées si elle avait prospéré. Une sorte de moteur du développement de la richesse, plus ou moins régulée. Les banques finirent par jouer un rôle central dans cette fonction de prêt, à partir des dépôts engrangés par des particuliers, sur une base de confiance, où l'épargne était drainée vers les investissement divers. Tout cela en théorie...Car le prêt à intérêt non régulé fut aussi parfois un moyen de pression, voire d'exploitation (comme dans certaines campagnes d'Inde)  et le rôle des banques fut parfois perverti, comme par exemple dans les pratiques qui furent à l'origine des surprimes dans le début de la crise financière et économique de 2008.   Une arme à double tranchant donc, si elle n'est pas encadrée par une institution neutre et vigilante.  L'endettement peut devenir un moyen de contrôle dans le cadre d'une consommation sans frein et créer les conditions d'une servitude.


            Un peu de crédit, ça va. Beaucoup de crédits, bonjour les dégâts !   Au pays où le crédit est roi, érigé en quasi vertu, faire des économies est considéré comme peu civique. Le consumérisme est une deuxième religion.   Avoir une dizaine de cartes de crédit est entré dans la normalité.
 Spend a lot of money is american. Même pour démarrer dans la vie...
La crise des surprimes a montré jusqu'où pouvait aller l'endettement des particuliers, même très modestes, et l'aplomb des banques qui sont sorties des clous, pas seulement en 2008.  Pour faire face à l'urgence, l'américain moyen ne dispose que de peu de réserves...   Il faut parfois s'endetter pour assurer le minimum vital. Et même pour des soins hospitaliers.   Ne parlons pas des études, cette nouvelle bulle...qui menace.    Après la crise des surprimes, machiavéliquement organisée pas les banksters, la fièvre acheteuse a repris de plus belle.   Un Américain dans la norme est un Américain endetté qui rembourse les échéances en temps et en heure...quand il peut. Et pourtant, comme dit Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times « ...aujourd’hui les ouvriers travaillent beaucoup plus pour gagner moins. Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau..."    Une vieille tradition de l'américan way of live, dont Barber a montré la toxicité.

          Aux USA,"Il faut être riche pour mener une vie de pauvre", comme dit le Washington Post.   Car les pauvres paient plus. C'est aisément vérifiable.  Et on ne prête (bien) qu'aux riches.
      D'une certaine manière, les pauvres sont rançonnésabandonnés par les banques traditionnelles.     Le Payday Loan, ( prêt sur salaire), autrefois inexistant, devient courant. C'est un emprunt à ultracourt terme (quinze jours au plus) que l’on rembourse le jour de sa paie avec de gros intérêts. Un client peut ainsi obtenir un prêt de 300 dollars qu’il rembourse 346 dollars le jour où il touche son salaire.    Une étude publiée par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie qu'une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel. 
         Le crédit devient  une servitude dans ces conditions, un instrument de contrôle social.
                                                                      Il est urgent que les pouvoirs publics mettent un minimum de régulation dans un système qui tend toujours à s'emballer, pas seulement aux détriments des particuliers, la monnaie perdant sa fonction essentielle de simple fluidifiant économique.     Le phénomène régulier des bulles qui s'accumulent représente un péril pour le système tout entier, comme on l'a vu trop souvent, les dettes souveraines prenant le relai.    La debtocracy a de beaux jours devant elle.   Comme le signale Thiery Porcher: La dette a été inventée pour promouvoir des coupes dans les dépenses sociales »   Encore fort de sa monnaie de référence, de son armée et de sa planche à billets, l'empire fonctionne à crédit...astronomiquement_____
Pour prolonger:
        Les pièges de l'endettement:... "L'endettement est un élément central du dynamisme économique. C'est un pari sur l'avenir de celui qui emprunte pour financer ses projets. C'est une marque de confiance du prêteur : il est convaincu qu'il retrouvera l'argent offert. Pas d'économie créative sans cette possibilité donnée à chacun de dépasser ses limites de l'instant. Mais chacun sait aussi les pièges du crédit, les fuites en avant qu'il encourage. La crise qui frappe l'économie mondiale est née d'excès dans le recours à l'emprunt et aux dissimulations qui l'ont accompagné. Elle a provoqué la ruine de beaucoup de particuliers, souvent victimes de pratiques usuraires, et l'effondrement de nombreuses institutions prêteuses par absence de discernement dans la distribution des prêts..."
Le Système Dette : répudier cette arme de domination et de spoliation.    "...David Graeber montre que le vocabulaire des écrits juridiques et religieux de l’Antiquité (des mots comme « culpabilité », « pardon » ou « rédemption ») est issu en grande partie des affrontements antiques sur la dette. Or il fonde jusqu’à nos conceptions les plus fondamentales du bien et du mal, jusqu’à l’idée que nous nous faisons de la liberté. Sans en avoir conscience, nous livrons toujours ces combats…   Selon l’auteur, l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir. Si autrefois les débiteurs insolvables ont nourri l’esclavage, aujourd’hui les emprunteurs pauvres – qu’il s’agisse de particuliers des pays riches ou d’États du tiers-monde – sont enchaînés aux systèmes de crédit. « L'histoire montre, explique Graeber, que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dettes – cela crée aussitôt l’illusion que c’est la victime qui commet un méfait. » Trop d’économistes actuels perpétuent cette vieille illusion d’optique, selon laquelle l’opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers. »
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