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mardi 2 avril 2019

Si j'aurais su...

J'aurais pas né
                      Y' a comme un problème...
          Longtemps je me suis considéré comme un bon produit.
      On m'avait même déclaré inusable, fait pour durer, le plus longtemps possible.

Elaboré selon des méthodes ancestrales éprouvées. Selon les règles de l'art.
Authentique produit de terroir sain, de qualité supérieure. Garanti sans défaut.
   J'avais passé avec succès tous les tests de qualité.
    On m'a mis sur le marché, mais pas comme un produit de bas de gamme, produit dont on ne sait où il vient, on ne sait trop comment il est fait.
  Non, de l'artisanal pur, fiable en tous points.
      Bref, j'étais assuré d'une longévité exceptionnelle.
                         ___Et puis, voilà qu'il y a un doute: je serais moins fiable que prévu, m'a-t-on dit, ce que mon médecin m'a confirmé. Je serais même mortel, mes jours seraient comptés.
    Imaginez ma déception et mon désarroi.
On m'aurait donc fait naître pour rien. Dans un moment de négligence irréfléchie. Au petit bonheur.
    Pour finir lamentablement, pour terminer à la casse.
      Bref, la fin n'aurait jamais été aussi sûre et l'échéance me guetterait....Il paraît même que je n' en n'aurais jamais été si près . Ou de la déchéance.
   Bon pour le rebut, voilà à quoi je devrais m'attendre.
       Trois petits tours et puis s'en va. Finita la commedia!
   Est-ce seulement imaginable?
Ce n'est pas ce que j'avais prévu au début.
     Si j'aurais su, j'aurais pas venu
          Mourir est une erreur, naître est une faute.
                 Mais voilà, je n'y suis pour rien...


« L’homme n’est que poussière. C’est dire l’importance du plumeau », disait Alexandre Vialatte, le grand frère de Prudon
 « La vie de notre corps n'est qu'une agonie sans cesse arrêtée, une mort d'instant en instant repoussée. [...] À chaque gorgée d'air que nous rejetons, c'est la mort qui allait nous pénétrer, et que nous rejetons; ainsi nous lui livrons bataille à chaque seconde (Le monde comme..., o.c., p. 394) ».
 Sa vie se situe entre le néant éternel qui précède sa naissance et le néant éternel lors de la disparition de son moi dans l'univers cosmique.» 
     Comme dit aussi Hervé Prudon dans ses dernier jours: C'est fini de faire le malin.
       Bref, l'obsolescence programmée, c'est aussi pour moi et je ferais bien de relire mes classiques pour m'en persuader un peu plus. Montaigne, Epicure, Epictète peuvent encore m'en apprendre un peu. Et même JC Ameisen.
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