Ça va jazzer

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mercredi 30 septembre 2020

Re-localiser?

Thème dominant des temps présents

                  Hier soir encore Fance2 a consacré un long débat, ou plutôt une longue suite de monologues, sur le sujet de la relocalisation, depuis longtemps un problème pour certains responsables de tous bords, une préoccupation réelle, un souci immédiat pour d'autres, un voeu pieux pour certains.    Les velléités sont nombreuses, surtout en ces temps d'urgence économique, les propositions fusent tout d'un coup sous l'effet de la nécessité nouvelle, mais les doutes aussi s'installent, après tant d'années de laisser-aller, de désindustialisation, comme le rappelait Alain Montebourg.  Produire à bas prix, c'était la loi et les prophètes depuis que le textile et la métallurgie ont été démantelés, dans le cadre euphorique d'une mondialisation que l'on disait "heureuse", selon l'expression d'Alain Minc.

        Mais ce fut bien d'autres secteurs de l'économie que nous avons abandonnés aux lois du marché, dans le domaine informatique et de certaines technologiques de pointe. Les chances de remonter la pente deviennent de plus en plus problématiques et retrouver les voies d'un contrôle de certains matchés parfois hautement décisifs ne semble plus à notre portée.  Pour la production pharmaceutique peut-être, mais Alcatel, on ne peut y penser, comme pour Alstom.                                 La volonté de reconquête industrielle s'affiche au grand jour, mais les obstacles sont nombreux et il semble bien que nous sommes condamnés à l'innovation. L'urgence sanitaire majeure impose de faire vite dans certains domaines. L'incertitude de productions extérieures s'est manifestée crûment. Mais cela mettra du temps, dans les domaines prioritaires, et aura forcément un coût. Sans remettre en question les règles du libre-échange, mais pour un retour sur des abandons successifs, parfois de grande ampleur.   Produire autre chose, produire autrement...on ne s'y prépare pas en quelques semaines et les risques sont grands de fausses relocalisations:                                                                                                     « On peut annoncer la relocalisation d’une entreprise, mais si elle est intégrée dans un réseau mondial de chaîne de valeur [l’ensemble des étapes de production d’un produit qui permettent d’obtenir un avantage concurrentiel], elle sera très fragile et pourra être de nouveau délocalisée dans les deux ans. Il faut donc miser sur le local, même à un niveau régional. »       Et pour l’économiste Henri Sterdyniak, la crise a montré que le modèle de beaucoup d’entreprises est fragile. Elles pourraient être tentées de se diversifier ou de relocaliser. « Les entreprises préfèrent produire dans les pays à bas coût, une relocalisation pourrait se faire mais plutôt vers les pays de l’est de l’Europe. » Selon lui, il faudrait une vraie politique volontariste de la part de la France comme de l’Union européenne pour faire revenir les industries..."    I    __Investir dans les filières d'avenir semble moins incertain, à condition de faire les bons choix et des paris réalistes. On ne peut s'engager dans la filière des énergies nouvelles aussi facilement que dans celle de la fabrication des lunettes...  Bref, les projets qui nous attendent sont gigantesques, surtout après de si longues années de détricotage où l'Etat a perdu la main, dans un processus financier de long détricotage._______________________________

mardi 29 septembre 2020

Hôpitaux (suite)

 Rappel          _____Ils sont au coeur de la crise sanitaire___

              C'est en effet le manque de moyens en capacité d'accueil, en nombre de lits de réanimation, de personnels qualifiés et suffisants qui déterminent les principales décisions politiques en matière de confinement, total ou partiel, de mesures diverses et variables concernant l'ensemble des dispositions à prendre pour freiner la propagation d'un virus toujours bien présent, même si on l'avait un peu oublié.       L'hôpital est donc le nerf de la guerre.

      Tout est dit dans cette analyse du système de santé tel qu'il est devenu, sous les injonctions managériales d'un libéralisme généralisé, et pas seulement en France. La réduction de lits se poursuit.
                                  ________"....La crise sanitaire déclenchée par la pandémie de Covid-19 a servi de révélateur à une crise bien plus ancienne et profonde : celle de l’hôpital public. Depuis 30 ans, progressivement, l’hôpital public a en effet basculé dans une nouvelle ère : celle de la « rentabilité ». Et pour réduire les dépenses, les gouvernements successifs ont lancé des dispositifs toujours plus contraignants comme le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI)l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) ou la tarification à l’activité (T2A)         Désormais, l’heure est au « lean management ». Issue du modèle de production automobile (Ford puis Toyota) et formalisée par un chercheur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans les années 1980, cette méthode de pilotage des opérations vise à augmenter la productivité d’une entreprise en réduisant ses coûts de production, à travers l’élimination des gaspillages et le travail en flux tendu.                                      Depuis une vingtaine d’années, l’ONDAM alloue aux hôpitaux publics des budgets systématiquement inférieurs aux besoins réels, afin « d’optimiser les dépenses ». Entre 2002 et 2018, 69000 lits d’hôpitaux ont été supprimés, et cela malgré l’accroissement et le vieillissement de la population française. Le manque de liquidités a poussé les hôpitaux à se financer auprès des banques, faisant passer leur endettement de 9 à 30 milliards d’euros entre 2002 et 2013.      Le lean management ayant été poussé à l’extrême, la variable d’ajustement majeure est devenue le personnel soignant, dont les salaires sont parmi les plus bas de l’OCDE. Entre 2010 et 2017, la « productivité » de l’hôpital public a augmenté de 15 %, alors que ses effectifs n’ont augmenté que de 2 %. Et bien que la durée maximale de travail soit fixée à 48 heures par semaine par l’Union européenne, souvent les soignants sont dans l’incapacité de respecter cette limite, faute de personnel. L’AP-HP doit par exemple 1,3 million de RTTs à ses 72000 agents. Ce surmenage affecte à la fois la santé physique et la santé mentale des soignants.  Dans le milieu hospitalier, les arrêts maladie sont ainsi plus fréquents que dans tous les autres secteurs professionnels (10,2 jours par an, contre 7,9), et ces absences augmentent encore la charge de travail des soignants présents. Pire, on ne compte plus les cas de burnout, stress post-traumatique, démission voir même de suicide.     Autre problème de taille, dont les médias ont généralement peu parlé (à quelques exceptions près) : les événements indésirables associés aux soins, perturbant et retardant la prise en charge, et pouvant se traduire dans le pire des cas par une erreur médicale. À l’hôpital, comme dans tous les environnements de travail à risque, la gestion des risques passe par une culture de la sécurité, c’est-à-dire « un ensemble de valeurs et de pratiques partagées par les individus constituant et/ou contrôlant une organisation et établissant des normes comportementales ». Dans un système efficace, la culture de la sécurité est implémentée à tous les niveaux de la chaîne de commandes : des dirigeants de l’entreprise (ici les décideurs politiques et les directeurs d’hôpitaux) à l’opérateur de plus bas niveau (les soignants). Or l’application aveugle des principes du lean management – et notamment la diminution des coûts et l’augmentation de la productivité – va à l’encontre de la culture de la sécurité et augmentent de manière drastique le nombre d’erreurs médicales.                   En effet, plusieurs études ont démontré le lien entre le manque de personnel et de matériel d’une part, et l’augmentation des risques pour les patients d’autre part. Le lean management génère chez les soignants de fortes charges de travail, beaucoup de stress et d’importants niveaux de fatigue. Or ces trois facteurs affectant fortement les réflexes, l’attention, le raisonnement, les capacités de communication et de prise décision des soignants, ils constituent la principale cause d’erreurs médicales. Et la fatigue a sûrement l’effet le plus dévastateur, d’une part parce qu’elle est considérée normale en milieu hospitalier, et d’autre part parce que les soignants ont tendance à en sous-estimer son impact sur leurs performances.                                                                                 En principe, dans un environnement de travail à risque, les opérateurs doivent appliquer des procédures opérationnelles standards (SOPs en anglais) qui permettent de limiter le risque d’erreurs. À l’hôpital, ces SOPs doivent être suivies à la lettre, notamment pour prévenir les risques de contamination ou d’erreurs de prescription. Or la pression temporelle et le manque de matériel médical poussent parfois le personnel soignant à dévier des SOPs (parfois même sous la pression directe de leurs supérieurs hiérarchiques) et à prendre de gros risques, comme réutiliser des seringues à usage unique pour un même patient par exemple. Le respect des SOPs étant le meilleur indicateur de sécurité d’une organisation, nous voyons bien à quel point le lean management est inadapté au contexte de l’hôpital.      Beaucoup de soignants ont dénoncé ce système de management agressif et ses conséquences néfastes, sur eux comme sur les patients. Pris entre le marteau et l’enclume, les directeurs d’hôpitaux (même s’ils font part des difficultés croissantes qui sont les leurs) n’ont souvent d’autre choix que d’appliquer les directives décidées par leurs supérieurs hiérarchiques directs – à savoir les dirigeants politiques qui votent les budgets des hôpitaux publics.                                                                                                   D’un point de vue purement économique, on pourrait (peut-être ?) trouver ce type de management acceptable s’il permettait de faire de réelles économies. Mais en favorisant la survenue d’événements indésirables et d’erreurs médicales, il revient en réalité très cher. Un rapport américain en a en effet estimé que chaque année le coût des événements indésirables pour les hôpitaux américains était compris entre 17 et 29 milliards de dollars. Ce même rapport a montré que les erreurs médicales étaient la huitième cause de décès à l’hôpital, avec 44 000 à 98 000 morts par an aux États-Unis (sur 33,6 millions d’admissions).          Des résultats similaires ont été rapportés dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Or il est possible de changer de paradigme. En effet, en investissant massivement dans la prévention des événements indésirables, les États-Unis ont non seulement amélioré la sécurité à d’hôpital, mais aussi réalisé des milliards d’économies......."_____________

lundi 28 septembre 2020

Point d'histoire

  Bombe A:  tournant historique. Il y a 75 ans...

            Longtemps après cet événement inédit qui mit fin à la guerre américano-japonaise, la lumière se fait encore peu à peu sur ce événement tragique et "fondateur" d' une nouvelle ère, après des décennies de silence, de récits simplifiés et parfois enjolivés, dans le sillage de l'euphorie d'après-guerre.   Il y eu même une mode "atomique après-guerre au niveau des chansons , des modes et des danses aux USA.     Bref, cette engin destructeur devint un temps l'objet d'un mythe. On oublia les circonstances de la décision de sa construction et de son lancement, ainsi que les conséquences tragiques sur les populations civiles pendant de longues années. Sur le Japon lui-même, une chape de plomb s'abattit pour longtemps.     Mais  des historiens ne manquèrent de faire retour sur ce passé escamoté pour essayer de dénouer le fil des événements et les motivations qui poussèrent Truman et son équipe à passer à l'acte, malgré des avis contraires en haut lieu.           La décision fut plus politique que  militaire comme le fait apparaître ce document:

...Truman n’était pas un confident proche du président Franklin D. Roosevelt. De fait, il n’avait que peu d’idées sur la façon dont Roosevelt envisageait les relations d’après-guerre avec l’Union soviétique et ne connaissait pas l’existence d’un programme majeur – le projet Manhattan – visant à produire une bombe atomique.         Au cours d’une série de réunions organisées peu après sa prestation de serment, Truman a surmonté ce déficit, en maintenant son engagement de se conformer le plus étroitement possible aux orientations politiques définies par le président Roosevelt. Mais certaines décisions devaient être prises par le nouveau président, raison pour laquelle il avait convoqué la réunion du Cabinet Room. [Procès-verbal]

Réunion du cabinet Truman à la Maison Blanche, le 10 août 1945, au lendemain du bombardement atomique de Nagasaki. (Abbie Rowe/Bibliothèque Truman)

           Le général George Catlett Marshall, chef d’état-major distingué de l’armée américaine âgé de 64 ans, avait rejoint Truman. En plus de gérer les problèmes liés à l’évolution de la guerre mondiale, le général Marshall était également membre d’un comité de haut niveau (le « Top Policy Group », formé en octobre 1941) qui supervisait les efforts des États-Unis pour construire une bombe atomique.         Marshall avait laissé la plupart des décisions quotidiennes concernant le programme de la bombe atomique aux mains du général Leslie Groves et avait limité son propre rôle à celui de s’assurer que le Congrès continuait à soutenir financièrement le projet et, dans une moindre mesure, à prendre des décisions politiques concernant l’utilisation d’une arme atomique.        Pas plus tard que le 31 mai 1945, Marshall avait déclaré à un groupe de scientifiques spécialisés dans la bombe atomique, d’administrateurs et de décideurs politiques qu’il pensait que les États-Unis seraient en meilleure position dans le contexte d’après-guerre s’ils évitaient d’utiliser une bombe atomique contre les Japonais. Il a également recommandé que les États-Unis invitent l’Union soviétique à assister aux essais de la bombe atomique.              La majorité des participants à cette réunion se sont prononcés contre Marshall, y compris le futur secrétaire d’État James Byrnes, qui craignait que les États-Unis ne perdent leur avance sur les Soviétiques en matière d’armes nucléaires si les Russes devenaient un partenaire de facto grâce à cette coopération. En tout état de cause, Marshall considérait que toute décision d’utiliser ou non une bombe atomique, compte tenu de ses horribles ramifications, était une question purement politique, hors de la portée des militaires.       Deux officiers supérieurs de la Marine, l’amiral Ernest J. King, commandant de la flotte américaine et chef des opérations navales (le seul à avoir jamais détenu un tel commandement conjoint), et l’amiral William Leahy, 70 ans, chef d’état-major du commandant en chef de l’armée et de la Marine américaines, accompagnaient Marshall. L’amiral King était un homme abrupt et alcoolique qui dédaignait ouvertement toute utilisation des ressources américaines à d’autres fins que la destruction totale des Japonais.          Contrairement à King, l’amiral Leahy était partisan d’éviter un bain de sang en combattant les Japonais et était favorable à l’idée de parvenir à une reddition négociée sous la pression combinée d’un blocus économique des îles japonaises et d’un bombardement aérien conventionnel. Leahy était contre toute utilisation de la bombe atomique contre des cibles civiles, un concept qu’il considérait comme « barbare ».      L’armée de l’Air était représentée par le lieutenant général Ira C. Eaker. Le général Eaker avait presque à lui seul fait du bombardement stratégique une pratique acceptée lorsqu’en tant que commandant de la 8e Force aérienne en Europe, il convainquit le Premier ministre britannique Winston Churchill de poursuivre cette stratégie controversée, notant que « le bombardement 24 heures sur 24 affaiblirait les Huns pour l’invasion terrestre et la mise à mort »....

                    Ce fut une décision âprement discutée, qui ne se passa comme comme une certaine légende a voulu le faire croire pendant longtemps.   Plus tard  "Dans ses mémoires, l'amiraLeahy, chef d'état-major particulier des présidents Roosevelt puis Truman, expliquait :  "Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre. (...) L'utilisation à Hiroshima et à Nagasaki de cette arme barbare ne nous a pas aidés à remporter la guerre. (...) En étant le premier pays à utiliser la bombe atomique, nous avons adopté (...) la règle éthique des barbares."    Quant au général Eisenhower, qui dénonça plus tard les dangers du complexe militaro-industriel, il écrivait lui aussi dans ses Mémoires : "À ce moment précis [août 1945], le Japon cherchait le moyen de capituler en sauvant un peu la face. (...) Il n'était pas nécessaire de frapper avec cette chose horrible."______________________

dimanche 27 septembre 2020

5 G (suite)

Un débat nécessaire

 "....L'adoption de la 5G ne va pas de soi et ne peut être précipitée, car c'est un bond en avant numérique qui a de nombreuses incidences et ouvre un horizon d'incertitudes.                                                                    Points de vue:   (Cliquez sur les images)



... On pense à la 5G comme une amélioration du réseau de téléphonie mobile, mais la rapidité des communications devrait permettre de connecter bien plus que nos téléphones. Une rapidité suffisante pour un Internet des objets, connectés entre eux, autorisant captation et analyse de données ou applications de réalité virtuelle. Face à de telles annonces, pas étonnant que technophiles et sceptiques s’affrontent, car ce n’est pas tant la technologie elle-même que ses conditions d’utilisation qui posent questions.       Nous commençons par une interrogation simple avec Xavier Lagrange (IMT Atlantique) : la 5G, c’est quoi ?. La modification des infrastructures numériques devrait notamment permettre de réduire les zones qui ne sont pas couvertes par le réseau actuel, comme l’expliquent Sylvain Colombero et Federico Pigni (GEM).         Pour l’instant, il y a en fait peu de certitudes sur ce que la 5G va changer dans nos interactions sociales et nos rapports au monde, et Valéry Michaud (Neoma Business School) nous rappelle que si nous avons tendance à surestimer l’impact à court terme des nouvelles technologies, nous sous-estimons leurs effets sur le long terme.      Ainsi, Yannick Chatelain (GEM) se penche sur les projets de « villes intelligentes » que pourraient permettre les hauts débits de la 5G au prisme du « capitalisme de la surveillance », dans lequel nos données sont entre les mains de quelques multinationales. C’est aussi la possibilité de captage et de transfert massif de données qui sous-tend l’irruption de la 5G dans les relations internationales, décrypte Christine Dugoin-Clément (IAE).                            De nombreuses questions concernent également les effets de la 5G sur la santé. Alors qu’il y a encore peu de données soulignant des impacts nouveaux, l’Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire, a engagé des études spécifiques aux bandes de fréquence de la 5G (3,5 GHz et 26 GHz)...

Elsa Couderc

Cheffe de rubrique Science

En 5G, il sera possible de diffuser en direct des vidéos de très haute qualité. Alex Bracken / Unsplash

La 5G : qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ?

Xavier Lagrange, IMT Atlantique – Institut Mines-Télécom

La 5G anime de nombreux débats sociétaux, mais savez-vous comment fonctionne cette nouvelle technologie ?

Le déploiement du réseau 5G doit débuter d’ici la fin de l’année en France. F. Muhammad / Pixabay

Vie privée et risque d’un « capitalisme de la surveillance », l’oublié des débats sur la 5G

Yannick Chatelain, Grenoble École de Management (GEM)

Outre-Atlantique, les experts en technologie s’inquiètent du devenir des nombreuses données personnelles que pourront bientôt recueillir les objets connectés.

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo présente le plan « 5G Clean Path », qui vise à protéger toutes les données transitant sur les réseaux 5G entre les installations diplomatiques américaines et les États-Unis, le 29 avril 2020 à Washington, DC. Andrew Harnik/Pool/AFP

Les enjeux géopolitiques de la 5G

Christine Dugoin-Clément, IAE Paris – Sorbonne Business School

Au-delà du coût environnemental de la 5G, cette technologie se trouve également au cœur de la rivalité géopolitique sino-américaine, une rivalité qui se déroule en partie sur le territoire européen.

Les opportunités économiques restent pour le moment absentent des débats sur l'arrivée de la 5G. FrankHH/Shutterstock

Tout est-il à jeter dans la 5G ?

Sylvain Colombero, Grenoble École de Management (GEM); Federico Pigni, Grenoble École de Management (GEM); Pierre Dal Zotto, Grenoble École de Management (GEM)

Les débats se focalisent actuellement sur les craintes sanitaires ou environnementales, délaissant la question des nombreuses innovations possibles en matière de business models.

Que va changer la 5G ? Jack Sloop / Unsplash

La 5G, une nouvelle phase de la révolution digitale – mais plutôt pour 2025-2035

Valery Michaux, Neoma Business School

     La vraie révolution 5G ne commencera que dans quelques années… poussée par des applications innovantes, mais freinée par toutes les craintes engendrées par la révolution digitale...."__________________________________________

samedi 26 septembre 2020

Plan de relance (suite)

 Deux mots sur un problème qui s'annonce compliqué.

                  Il ne suffit pas de promettre, de vouloir arroser, soutenir, reconstruire même une économie souvent  en grand péril, parfois sinistrée,  relancer l'activité dans tous les secteurs. Pas seulement ceux qui sont les plus porteurs ou ceux qui sont les décisifs pour l'avenir. Pour certains, il s'agit seulement de survivre, dans un premier temps, et même de reconstruire, dans des domaines les plus divers.                 La question est celle de la répartition de crédits qui ne sont pas illimités, de la nature des décisions et des arbitrages qui seront pris. Sur le papier, les projets semblent assez satisfaisants. Mais comment faire des choix qui auront des conséquences à long terme, sans négliger les secteurs traditionnels jugés moins porteurs d'avenir? Ou comment tout miser sur l'avenir sans délaisser l'activité traditionnelle ou jugée désuète? Sur le papier, tout paraît clair, mais l'exécution et les arbitrages vont être assurément compliqués et ne seront pas que techniques. Le débat est déjà vif à la veille des grandes décisions. Les risques ne sont pas nuls.

 "...Tant mieux si un Commissariat au Plan permet de mieux prendre en compte les analyses et recommandations produites par France Stratégie ou de mieux articuler l’action des diverses administrations. La création d’un nouvel organe ne suffit cependant pas à garantir que la fonction est mieux assurée. Après avoir réfléchi sur les principaux objectifs, il importe aussi de présenter les divers moyens (développement des infrastructures, des institutions, des compétences, de la confiance, de la cohérence, de représentations partagées) ainsi que les « technologies » de débats plus inclusifs et d’arbitrages plus efficaces et mieux acceptés...."

     Le plan sera-t-il à la hauteur? Certains ont des doutes.     Et puis il y a l'aspect européen de l'aide annoncée, qui va s'étaler dans le temps. Là les incertitudes sont plus grandes encore.    On attend beaucoup de l'accord européen signé pour sortir ensemble de la crise dans laquelle nous sommes plongés à des degrés divers.          Mais les choses ne sont pas si simples que ce que l'on nous a présenté comme une avancée spectaculaire et salvatrice en cette période exceptionnellement critique. Le point de vue de l'ancien banquier Naulot qui n'a pas sa langue dans sa poche en matière financière, introduit quelques bémols de taille dans une présentation trop superficielle et optimiste des choses. un accord qui ne manque pas d'ambigüités à ses yeux.________________________

                        

vendredi 25 septembre 2020

Justice pour la justice

Le ministre s'engage

                       Enfin!   Hier soir le Premier Ministre s'est engagé. Il était temps.                                 Réparer une institution malade, aux moyens notoirement insuffisants, très en retard sur le reste d'autres pays comparables, lui donner les capacités d'un fonctionnement normal, rapide, efficace, remédier aux lenteurs justement critiquées,  qui dénaturent l'institution.          8% d' augmentation du budget qu'on a réduit drastiquement au cours des ans, c'est moins que rien, mais il y aura lieu de continuer dans ce sens pour rattraper un retard considérable.                                                                                                             Il faudra de temps...De l'institution, il fut surtout demandé du rendement jusqu'ici. La qualité et l'efficacité n'étaient pas les priorités. au nom des sacro-saintes économies, de l'austérité proclamée, du désengagement progressif de l'Etat.      Voilà ce qui fut exigé de l'institution, surtout depuis le début des années noires de l'austérité, malgré quelques ajustements passagers mais superficiels.   Comme à l'hôpital, comme dans les facs, qui reçoivent moins que les grandes écoles...comme dans toute la fonction publique où l'esprit du public management a été érigé en norme.          Avec comme conséquences unepénurie de moyens (jusqu'au manque de papier et, plus grave, de personnels, avec un grand nombre de dysfonctionnements, une accumulation des dossiers en retard, un fatigue parfois extrême et inévitablement une certaine culpabilisation face aux tâches surhumaines.

Les charges de travail s'alourdissent, ce qui n'est pas sans répercussions sur un certain nombre de personnels, croulant sous la charge et parfois au bord du burn out...

        __ Un document diffusé sur LCP, la chaîne parlementaire, pointait un certain nombre de ces dysfonctionnements. et sur la souffrance au travail spécifique qui affecte les plus exposés.
                           La Justice est injustement traitée:
   Le budget consacré à la justice est descendu au 35ème rang européenLe nombre de procureurs pour 100.000 habitants est l'un des plus faible d'Europe: 2,9 pour 100000 habitants... et la France est un des rares pays où la performance du juge est primée.
 On se demande parfois comment ça peut quand même fonctionner.
           Cahin-caha. Malgré tout. Avec des bouts de ficelle parfois.
    Avec si peu de moyens..
Même si l'importance des dotations n'est pas toujours en soi un gage de qualité.   Mais leur déficience n'est pas sans conséquences dans son fonctionnement normal. 
        Ce n'est pas d'aujourd'hui que date le malaise au Palais.
 L'état des lieux est préoccupant depuis longtemps.
     C'est de notoriété publique.
Une institution sinistrée, 
    Une sous-dotation qui explique bien des lenteurs, bien des dysfonctionnements. 
        La lamentable affaire d'Outreau ne s'explique pas que par une succession d'incompétences. Les très maigres moyens alloués à la traque de la corruption, de la grande fraude fiscale et de la délinquance financière sont notoirement connus...(*) Ce sont des sommes considérables qui manquent au budget de la France.... Autre chose que la petite délinquance!
...La France consacre 58 euros par an et par habitant à sa justice, c'est-à-dire deux fois moins que l'Allemagne (le modèle tant vanté par ailleurs…). Avec 86 euros par an et par habitant, l'Espagne dépense également largement plus que l'Hexagone. C'est aussi le cas du Royaume-Uni (79) ou encore de l'Italie (72).
Un autre indicateur intéressant est le nombre de magistrats par habitants. Là encore, la France est largement sous dotée : on y recense près de 11 juges professionnels pour 100 000 habitants (en tenant compte des juges administratifs), contre 24 en Allemagne, 18 au Portugal, 15 en Belgique
      L'institution est dans la misère. 
    La Commission européenne pour l'efficacité de la justice (CEPEJ) publie son rapport d'évaluation des systèmes judiciaires européens après une enquête effectuée auprès de 45 pays membres du Conseil de l'Europe. Les chiffres ayant servis à ce rapport sont ceux arrêtés fin 2012.

 Ce rapport est accessible en cliquant sur ce lien : http://www.coe.int/t/dghl/cooperation/cepej/evaluation/2014/Rapport_2014_fr.pdf . Selon ce rapport, la France est au 37e rang (sur 45) en matière de budget du ministère de la justice. Le gouvernement français et l'Assemblée national allouent 61 euros par habitant pour le service public de la justice, contre 114 euros en Allemagne ou 89 euros en Belgique.
La classement de la France selon le critère du nombre de magistrats par habitant place le pays très en dessous de la moyenne des 45 pays du Conseil de l'Europe.
La France n'a que 10,7 magistrats du siège pour 100.000 habitants contre 11,2 en Italie, 24,7 en Allemagne, ou 19,2 au Portugal, la moyenne européenne étant 17,41.
Cette misère magistrale est encore plus dramatique pour les magistrats du parquet puisque la France ne dispose que de 2,9 magistrats du ministère public pour 100.000 habitants contre 6 en Allemagne ou 7 en Belgiqu
La déshérence de la justice française est tout aussi inquiétante s'agissant des fonctionnaires puisque la France n'en compte que 33,2 pour 100.000 habitants, alors que la moyenne pour les 45 pays du Conseil de l'Europe est de 53,8.
Cette situation dégradée de la justice française est bien connue et elle est ancienne. La corruption a de l'avenir...
                 Ne parlons pas de l'état des prisons...notre scandale. 
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jeudi 24 septembre 2020

Au revoir Juliette!

 Une grande dame, assurément!



Mal-bouffe

 Surtout pour les plus démunis

        Si la nourriture représente un petit pourcentage de dépenses contraintes dans le budget d'une famille aisée, il n'en n'est pas de même pour ceux qui ont des fins de mois des plus difficiles                   Ce serait autour de 10% de la population, qui serait particulièrement victime de ce que l'on appelle la malbouffe, pour estimer le pourcentage des plus démunis. Ils n'ont pas le choix. Même un kilo de pommes est rarement à portée de leur bourse et ils ont souvent obligés de se rabattre, parfois durablement, sur l'aide alimentaire, le plus souvent non vendue par les grandes surfaces et qui n'est pas du haut de gamme.                                                                                                                                             Ce n'est pas de la charité publique de la part de celles qui donnent ce qu'elles jetteraient autrement. La défiscalisation les arrange beaucoup. Et ce ne sont pas les produits de meilleure qualité qui partent vers les organismes d'aide caritative: souvent les plus toxiques, ceux qui contiennent le plus de perturbateurs endocriniens notamment, sans parler des sucres et du sel en surabondance. 

    Ce qui n'est pas sans conséquences sanitaires à court ou à moyen terme. La ne-fast food fait des ravages un peu partout. Les produits hyper-industrialisés, ultra-transformés, n'y sont pas pour rien. Le bien manger serait-il un luxe? Tandis que certains ont la hantise de leur ligne, d'autres subissent souvent un surpoids très préoccupant, sans le savoir. Même si le surpoids a de multiples causes. Une sorte d'épidémie, a-t-on dit, qui affecte lé plupart des pays, même peu développés, comme le Mexique. Et il n'y pas que la partie visible du corps qui est affectée.                                                                      La faible valeur nutritive de beaucoup d'aliments de nos supermarchés commence à préoccuper et la Junk Food a de l'avenir...Maladie du siècle, à l'origine d'autres.  Manger varié, pas forcément très cher, a tout de même un coût, que certains ne peuvent s'offrir. Mais cela est loin des préoccupations de la plupart des Hypers, tout heureux de se débarrasser de ce qu'ils auraient dû jeter à grand frais.__________________________________

mercredi 23 septembre 2020

Tenue républicaine?

 Ou simplement décente?

                         L'école ou la plage..




mardi 22 septembre 2020

Argent sale

 Et pratiques bancaires 

                   On croyait nos grands organismes banquiers assainis, après les pratiques douteuses de la crise de 2008 notamment. Elles furent largement sauvées du désastre grâce à l'argent public et on prétendit qu'elles étaient sous contrôle. Paroles, paroles...Quelques mesurettes ne suffirent pas pour assainir leurs pratiques.                   L'argent n'a pas d'odeur, mais il peut avoir une couleur et cette couleur n'est pas très brillante. L'argent sale sait où se placer pour devenir respectable et on croyait cette pratique disparue ou réduite à quelques officines des Caraïbes. Mais pas du tout.       Les lessiveuses fonctionnent un peu partout, discrètement, mais sûrement.           Comment blanchir l'argent sale? Pas difficile, il suffit d'être banquier, grand banquier, avec une façade honorable.   L'argent sale vient de partout, d'origine parfois nauséabonde parfois très "clean" en apparence et représente des masses d'argent considérables, en empruntant des réseaux complexes et sachant se faire oublier.   Les liaisons dangereuses durent...A vrai dire, elles n'ont jamais cessé, malgré les démentis, la main sur le coeur. Le recyclage va bon train. Et ce ne sont pas quelques dollars qui passent à la lessiveuse...Et l'Europe n'est pas en reste.  Pour les mafias de toutes sortes, sordides ou non, ce n'est pas la crise...

            LCP a eu un jour la bonne idée de rediffuser  un document sur un phénomène, accentué par la mondialisation, qui gangrène les systèmes financiers de presque tous les grands pays, tout en faisant le bonheur de ceux qui ont vocation à être d'excellents blanchisseurs, parfois ayant pignon sur rue      On en soupçonne rarement l'existence et l'ampleur.         Sans parler de l'évasion ficale proprement dite qui menace les finances de l'Etat, donc nos propres ressources. ( Ce sont des sommes énormes qui échappent au contrôle des Etats, parfois encouragé par eux, (60/70 milliards pas an en France) qui expliquent largement les difficultés du budget français. Une grande partie de l'argent de la criminalité organisée, elle, sous toutes ses formes, se réinvestit par des circuits connus mais difficile à suivre, dans l'économie réelle, pour une honorabilité de façade.               La face obscure de la mondialisation se développe et renaît le cas échéant, avec la complicité et la complaisance d'un certain monde bancaire en mal de fonds et d'anonymat                     Comme dit Roberto Saviano, c'est parfois la finance criminelle qui sauve des banques de la faillite ou leur assure un surcroît de prospérité.. Elles ne sont pas forcément de seconde zône..        Dans le BTP, à Londres ou ailleurs, dans le football ou d'autres activités licites, les techniciens du blanchiment rivalisent d'ingéniosité et de rapidité.     Les sommes en jeu sont colossales, mais les Etats ne coopèrent guère, quand ils le font, et certains savent composer avec. (Les narco-états, par exemple, à l'Est comme à l'Ouest, certaines institutions dites respectables...)        Ce serait 1600 milliards de dollards de blanchiment, soit 2,7% du PIB mondial.  A peine 1% des flux financiers illicites mondiaux sont actuellement saisis et gelés, selon le rapport de l’ONUDC. Ils résultent en grande partie des trafics de drogues et d’autres crimes transnationaux organisés.          Autant de moyens non affectés à la santé, à l'éducation; à l'aide sociale, au soutien à l'investissement productif..    Et voilà pourquoi votre Etat est malade.

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lundi 21 septembre 2020

L' eau, la vie

L'eau est top précieuse pour être laissée aux marchands d'eau

           Elle est la source de la vie, LE bien public numéro 1 et devrait relever partout d'une gestion commune  Elle ne devrait pas être une marchandise comme une autre, soumise aux règles du marché et de spéculation, de concurrence parfois effrénée.. Surtout quand elle devient une matière rare.    Or les capitaux se sont rués sur cette précieuse matière dont tout le monde a besoin. Un marché captif, par excellence. Certaines communes ont renoncé à entrer dans l'engrenage ou ont repris leurs droits à la gestion de l'eau et sont sorties de contrats léonins. Comme Paris.     Partout ailleurs, on assiste à une guerre des eaux entre compagnies privées, dont les actionnaires réclament une plus grande part de gâteau.      Deux méga-compagnies entre en guerre pour des profits maximaux: l'heure est à l'hyper-concentration, voire bientôt au monopole (?) et on sait ce qui se passe quand un seul fait la loi sur le marché. Il y a de l'OPA dans l'air...


"..Le leader mondial des services à l’environnement Veolia veut racheter le numéro deux, Suez, pour former un géant de l’or vert. Coulisses et enjeux d’une bataille boursière qui divise le capitalisme français et pose quantité de questions.. "     Une histoire insensée, où tous les coûts sont permis.    On savait que les requins aiment l'eau et que la haute finance a de grandes dents...

 ______"...Suez-Veolia, Lyonnaise des eaux-Générale des eaux… cela fait des décennies que des banquiers d’affaires phosphorent sur un tel rapprochement. À intervalles réguliers, les deux groupes français des services dans l’environnement se sautent à la gorge et essaient de tuer l’autre. En 2006, Suez avait dû appeler le gouvernement de Dominique de Villepin pour contrer l’attaque inamicale de Veolia, ce qui lui avait au passage permis d’obtenir la privatisation de GDF et de mettre la main dessus. En 2012, cela fut le schéma inverse, c’est Suez qui tenta de prendre le contrôle de Veolia puis renonça pour des raisons de concurrence.        Pourquoi en serait-il autrement cette fois ? Parce que Veolia assure avoir trouvé les remèdes adaptés pour répondre aux problèmes de concurrence, en vendant notamment toute l’activité eau de Suez à un tiers, assurent ses soutiens. Surtout, parce que le gouvernement paraît prêt à soutenir cette opération et même à la faciliter en mettant l’argent public à disposition.     Cette absence de neutralité des pouvoirs publics dans ce dossier pose question. Car cette fois, il ne s’agit pas de créer un champion national, comme cela nous est servi à chaque partie de Monopoly financier : Veolia et Suez sont respectivement numéro un et numéro deux mondiaux des services à l’environnement, des secteurs appelés à connaître de forts développements avec la transition écologique.    Les exemples abondent de ces grandes fusions où un plus un ne fait pas deux mais plutôt 1,5 voire 0,75. C’est la menace qui pèse sur cette opération. Mais ce n’est pas la seule. Car ce projet concerne quasiment toutes les communes de France qui ont délégué soit la gestion de l’eau, de l’assainissement, des déchets à l’un ou à l’autre de ses deux groupes. Ce sont tous les services publics locaux et leurs salariés, ceux qui étaient en première ligne pendant le confinement, qui peuvent être touchés....      Comme à chaque changement de stratégie du groupe, ce nouveau cap s’accompagne d’un vaste Monopoly financier : 13 milliards d’euros d’actifs sont appelés à être vendus, dont les deux tiers des activités de service du groupe« Et Suez ? », lui demande-t-on.      La question du maintien du numéro deux mondial des services à l’environnement dans le portefeuille d’Engie est le caillou dans la chaussure du groupe depuis des années. Avant même la fusion avec GDF en 2008, le maintien des activités historiques de Suez, issues de l’ancienne Lyonnaise des eaux, était posé. Alors principal actionnaire du nouveau groupe aux côtés de l’État, l’homme d’affaires belge Albert Frère exigeait sa vente. Et sans l’opposition farouche de Gérard Mestrallet, alors PDG de Suez, il y serait parvenu.        Par la suite, alors qu’Engie diminuait sa participation dans le groupe de services pour la faire tomber à 32 %, ce qui lui permettait de conserver malgré tout une position de contrôle, la question s’est reposée de façon régulière. Fin 2019, le conseil d’administration approuvait encore le maintien de Suez dans le giron d’Engie. Isabelle Kocher militait même pour que le groupe en prenne le contrôle total et l’intègre dans le groupe afin à la fois de profiter les proximités dans certaines activités, notamment la méthanisation des déchets, et d’assurer des revenus récurrents et sûrs au groupe au moment où le monde de l’énergie est totalement chahuté.                     Six mois plus tard, tout est remis en cause. « Tout est ouvert », répond Jean-Pierre Clamadieu, laissant entendre qu’il est disposé à vendre. La boîte de Pandore est ouverte, au risque de provoquer un immense séisme dans les collectivités locales.       La direction de Suez, en place depuis à peine un an, prend alors du temps pour étudier sa suite et organiser sa sortie d’Engie. C’est en tout cas ce que lui a affirmé Engie, laissant entendre que tout se ferait dans le calme et la concertation. Erreur ! « Ils ont été très naïfs », reconnaît un proche du dossier qui conseille Suez...."                    Comprenne qui pourra... Le Water business continue, en France comme ailleurs

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