Ça va jazzer

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jeudi 31 mars 2022

Un peu de beauté

  Dans ce monde de brutes.

                    Le (long) Moyen-Age, le mal nommé, ne fut pas si "moyen", à bien des points du vue. Il fut même une longue période où se mirent en place les bases de notre monde dit "moderne", au niveau de l'agriculture, de l'organisation villageoise, de l'urbanisation, des techniques, etc...Il connut aussi une révolution dans l'art, introduisit de nouveaux modèles, des inventions originales jusque dans le domaine de l'édition et de l'écriture.                                                                      Des petites merveilles même, au fond des monastères et des châteaux. Par exemple: Les très riches heures du Duc du Berry.  

                  Les enluminures du Moyen Age  nous restent comme des chefs d'oeuvre. On ne peut pas ne pas être fasciné devant la richesse et la variété du travail des moines copistes de cette époque, ainsi que par celle de leurs techniques et de leurs thèmes Les premiers manuscrits enluminés datent de l'Égypte pharaonique,   On peut consulter:  L'âge d'or du livre en France. Mille ans de manuscrits enluminés. On ne s'en lasse pas. 



                               A admirer au Louvre ou ailleurs.
Les très riches heures de Champagne 
               Celles du duc de Berry 
                     La vie de tous les jours 
                            Les animaux 
                                                    Les plus étranges...
                       Les oeuvres du Maroc et de la Perse, d'Islamnous sont moins connues.
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A voir:
-Sophie-Cassagnes-Brouquet, La Passion du livre au Moyen Âge, éd. Ouest-France 2003.
-Marie-Thérèse Gousset, Enluminures médiévales. Mémoires et merveilles de la -Bibliothèque nationale de France, BNF, 2005.
-Marie-Hélène Tesnière, Bestiaire médiéval. Enluminures, BNF, 2005.
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mercredi 30 mars 2022

Encombrants et dangereux déchets

Comment s'en débarrasser?  

         Retour au nucléaire

                                                   Hier soir, Arte publiait un nouveau document sur le problème toujours discuté du stockage des déchets nucléaires et des nombreux éléments radioactifs issus du démantèlement des centrales en fin de vie. Un vaste problème est devant nous, qui apparaît vertigineux par son ampleur, sa durée et son coût jugé pharaonique.. Quand on sait que ces questions font encore l'objet de débats pas seulement techniques, mais engagent une certaine vision de l'avenir, il ne s'agit pas d'un problème mineur. Les problèmes liées à l'enfouissement sont loin d'être réglés.   On le sait, l'heure est à des choix cruciaux en matière d'énergie. Chaque pays tâtonne, sans claire vision de l'avenir, la tête dans le guidon.. L'Allemagne mise sur les énergies "vertes" et une autonomie complète dans une vingtaine d'années, après le choc de Fukushima. La France parie sur un renouvellement et une extension de son parc nucléaire, en visant de nouvelles technologies à mettre en oeuvre. Après la prolongation hasardeuse de centrales vieillissantes et les déconvenues des IPR, notamment à Flamanville, cet engagement est discuté, parfois vivement, étant donné l'énormité des investissements envisagés, la situation critique de l'endettement d'EDF suite à une politique industrielle et financière souvent erratique.                                                       Le problème du retraitement futur apparaît comme gigantesque, dans l'état actuel des connaissances et des moyens.  Malgré cela, le gouvernement s'engage sans ambiguïtés, en suivant la logique initiée par P. Messmer. Il n'y aura pas débat, pas de referendum, comme en Italie ou en Autriche, comme si cette question n'engageait pas l'avenir de tous et de nos descendants.  S'il y a un problème citoyen, c'est bien celui-là, qui nécessiterait une bonne information et non une politique du secret. La transparence n'est pas toujours de rigueur. Il y a urgence démocratique.                                                                                                      ______Les centrales nucléaires se sont développées sans que l'on s'interroge beaucoup sur la question de l'"après". Que faire à un moment donné de la masse sans cesse croissante des déchets, souvent hautement radioactifs et pour longtemps. Comment stocker tous les produits des démantèlements successifs des centrales dont beaucoup restent toxiques de très nombreuses années?   On nous avait dit que les coûts avaient été provisionnés, que des lieux hautement sécurisés devaient être aménagés. Cela c'était avant...    Mais aujourd'hui le problème nous revient en pleine figure et de manière urgente. C'est l'Autorité de sureté qui met aujourd'hui l'accent sur un impératif et une urgence qui avaient déjà été plusieurs fois signalés. Dans les années qui viennent le problème va devenir critique.    

                    Le Japon, confronté à l'urgence, envisage de déverser dans le Pacifique une masse d'eau radioactive dont Tepco ne sait plus que faire, quelques années après l'accident de Fukshima. La faune et la flore marine apprécieront...Les hommes sont les victimes de leur imprévoyance et de leur démesure.   Ces produits seront hautement dangereux pour longtemps. Même sous terre, comme à Bure, qui peut garantir le devenir de ce qui sera entreposé, à l'échelle de milliers d'années?      ____Cela restera un problème pour longtemps. Et même très, très longtemps. La gestion, l'entreposage et l'enfouissement des déchets nucléaires, de plus en plus considérables, posent des problèmes qui deviennent de jour en jour plus aigus. Quel avenir pour les générations qui nous suivent?

  Et il n'y a pas qu'en France que le problème se pose, que ce soit à La Hague, sur le futur site de Bure ou ailleurs.
    L'Allemagne aussi, bien qu'en rupture avec le nucléaire civil, essaie de bricoler des solutions à très long terme. Aux USA, on joue avec le feu.
   Pour quand un vrai débat sur le sujet? 
               L'UE réglemente les bananes, mais pas le nucléaire. Chaque pays fait à peu près ce qu'il veut en ce domaine, dans la plus grande l'opacité.
   On sait que le Japon d'après Fukushima est confronté à des problèmes d'une grande urgence et d'une grande ampleur, en prenant d'énormes risques, notamment avec les terres irradiées et le problème de l'eau contaminée, selon une ancienne pratique banalisée, mais interdite. Tepco bricole dans l'urgence.
   Certes, nous ne sommes pas (ou pas encore) dans cette situation d'urgence  mais la saturation est là et le problème des piscines de confinement reste entier. Il y a touts sortes de résidus radioactifs
   Le problème du stockage des matières les plus toxiques ne cesse de se poser.
     Le dossier est toujours "radioactif", comme celui de l'état de certains sites.
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mardi 29 mars 2022

Le monde de Black Rock

Une maison bien sous tout rapport, quoique...

                       On en parlait peu. Beaucoup en ignoraient même l'exitence Mais la question des retraites et la celle du financement de Orpéa, qui a fait grand bruit,  a attiré l'attention sur ce géant sur ses visées et ses pratiques. Le marché de l'or gris l'intéresse aussi. On se souvient d'Orpéa. A Wall Street, on s'intéresse à tout ce qui peut faire grandir encore la maison, qui est déjà une des plus grandes. Ce n'est pas la philanthropie qui l'attire. On ne peut pas dire que le puissant gestionnaire d'actifs soit dans le besoin. Tous les secteurs l'intéressent, le système des retraites, même la santé.

                      C'est la société la plus puissante du monde, qui sait faire la pluie et le beau temps dans le monde des affaires, sans être véritablement une banque.  Un mastodonte: "... Une véritable machine à fantasmes. L'influence du gestionnaire d'actifs new-yorkais serait sans limite : lui permettant de dicter la stratégie des plus grandes entreprises, voire d'influencer la politique des Etats... En France, la seule fois où le grand public a vraiment entendu parler de lui, c'était au sujet de la réforme des retraites, en 2019, qu'à en croire la rumeur il aurait lui-même pilotée. "Un tissu de conneries", balaie aujourd'hui un proche du géant dont les bureaux parisiens ont été entre-temps saccagés par des militants écologistes.   


                 ...
Si BlackRock n'a effectivement pas le pouvoir d'imposer ses vues partout et tout le temps, il n'en reste pas moins un acteur puissant. Plus puissant que jamais, même. Car loin d'avoir été touché par la crise, le mastodonte en est sorti renforcé. Actuellement, il gère presque 10 000 milliards de dollars d'actifs sur la planète pour le compte de millions de clients particuliers ou professionnels comme les banques, les assureurs et les fonds de pensions. Une situation inédite dans l'Histoire qui lui donne une réelle influence. Mais quelle est la recette de son succès ?    Dire qu'il vit dans un rêve serait sans doute exagéré. Ce qui est sûr, c'est que Larry Fink "nage en plein bonheur", souligne un banquier d'affaires américain de passage à Paris. De New York à Tokyo en passant par les capitales européennes, tout le petit monde de la finance ne parle que de lui et des performances hallucinantes de l'oeuvre de sa vie, BlackRock. Ces derniers mois, la société new-yorkaise qu'il a patiemment bâtie a fait sauter un à un tous les records. Son portefeuille vaut désormais un peu plus de 9 500 milliards de dollars. Un pactole qui fait presque passer les acteurs historiques de la gestion d'actifs, comme ses compatriotes Vanguard (7 500 milliards, tout de même), Charles Schwab, State Street et Pimco, pour des joueurs de seconde division..."                                                                                                  C'est la plus puissante multinationale et pourtant pratiquement inconnue du grand public et qui passe sous les radars, contrairement aux banques. Le changement climatique n'est pas son souci et ses liens avec la macronie ont déjà été contestés. "...Fin 2019-début 2020, BlackRock est au cœur d'une autre polémique quant à sa potentielle influence vis-à-vis du gouvernement français, au sujet du projet de réforme des retraites voulue par le gouvernement dite de « retraite universelle ». Le , des dizaines de grévistes de la SNCF et de la RATP manifestent au sein du siège parisien de BlackRock et lui décernent « une médaille du déshonneur », tout en réclamant le retrait du projet gouvernemental de réforme des retraites. Marianne relève plus largement son influence auprès de l'exécutif français depuis l'élection d'Emmanuel Macron, qui entretient des relations régulières et privilégiées avec Larry Fink et Jean-François Cirelli (qui a reçu une légion d'honneur critiquée) ; en parallèle, ce dernier et BlackRock se montrent élogieux à l'égard de l'action du gouvernement, et l'encours de dette française détenue par BlackRock double pour atteindre 32 milliards de dollars en août 2018.Le , après une première intrusion au début de l'année, pour dénoncer le soutien financier de BlackRock au secteur des énergies fossiles.."                    Ce qui fait problème surtout, c'est son poids sur les marchés financiers et ses capacité à s'allier au monde politique et à leurs décisions, qui devraient rester souveraines.   ______________


lundi 28 mars 2022

Ça s'est passé ...

 Un certain  28 Mars 

                                               Une grande conquête: Obligation et gratuité scolaire

                    Laïcité: toujours un combat.

                 
        

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Etat et consultants privés (suite)


Consultocratie
                          On le savait: l'Etat a délégué certaines tâches, et non des moindres, à des officines privées, grassement rémunérées, dans des domaines mal définis, pour des résultats jugés parfois discutables. On a confié à des consultants privés des missions qui sont censées revenir à des instances républicaines. Une légèreté pour le moins; une faute diront d'autres. Même si G.Attal a reconnu qu'il fallait revenir à plus de modestie (où de discrétion?), ce qui est un aveu, le mal est fait, le Sénat s'est emparé de l'affaire et a pointé le scandale d'impôts non payés en France par Mc Kinsey qui y a pourtant travaillé. 

               L' opacité est totale, le flou est entretenu, aussi bien sur la nature des contrats passés que sur leurs modalités et leur montant.  "...Ce « manque de transparence concerne l’ensemble des marchés publics passés par le gouvernement », relève Mathias Amilhat, maître de conférences à l’université Toulouse-I-Capitole, qui note que les contrats passés avec des entreprises privées, situés dans une « zone grise », ne sont pas soumis aux règles de déontologie instaurées par les lois de moralisation de la vie publique votées en 2013, en matière de transparence et de prévention des conflits d’intérêts.   Enfin, on ne dispose toujours que de peu d’informations sur la nature réelle de ces prestations.  Derrière les intitulés parfois abscons des missions, comme « presta » ou « évaluation externe des services », quel est le travail concret fourni par les consultants ? Quelles préconisations délivrent-ils à l’administration ? Où sont les rapports qu’ils produisent ? Même les sénateurs se sont heurtés à un mur lors de leurs auditions, avec des ministres parfois incapables de justifier la raison d’être de certaines prestations...."                                                                             Le ministre Lemaire fait les gros yeux  a posteriori sur la légitimité des missions attribuées à Mc Kinsey et à d'autres consultants. Le Président, lui, tient une discours ambivalent. Pour lui, tout est clair, sauf que...Quand les instances de l'Etat vont-elles se décider à gérer elles-mêmes leur propres missions d'ordre public et ne pas se soumettre à des règles d'entreprises privées, même supervisées?...  (Affaire à suivre...)
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dimanche 27 mars 2022

Un certain 27 Mars...

Parmi tant d'autres faits...

       Fondation de Saint Pétersbourg par Pierre le Grand. Une fenêtre sur l'Europe. De Catherine II à la fin des Romanov.




Dans le désordre

__ Entrisme chinois

__ Profits pétroliers

__ French big Quit?

__ Une journée à Kiev

__ Chicago Boy's

__ Falsification

__ Pourquoi Marioupol?

__ Dubaï made in RSS

__ Préparez les charters    

__ "Choqué". Vraiment?...

__ Grossophobie

__ RSA en question.

__ La guerre, les animaux et les hommes

                  ____ Revue de presse. _________________________

samedi 26 mars 2022

L' essence du macronisme

 Au bons soins du marché

                                       Un marché qui ne marche plus, dans le cadre d'un néo-libéralisme à géométrie variable, mais chimiquement pur, où la finance devient centrale, dans une économie encore hybride, où l'Etat s'efface de plus en plus, progressivement "détricoté"...depuis les années 80, début du conte de fée libéral.

                 ___Point de vue: ".... Il faut (donc) saluer la publication en février 2022 de deux ouvrages qui tentent de faire un premier bilan à chaud des années 2017-2022 en respectant les contraintes de la vie académique. Le premier est le fruit d’un travail collectif dirigé par Bernard Dolez, Anne-Cécile Douillet, Julien Fretel, et Rémi Lefebvre, L’entreprise Macron à l’épreuve du pouvoir (PUG/UGA Editions, Fontaine/Grenoble).                         _____En rassemblant pas moins de 29 spécialistes, l’ouvrage ambitionne d’établir un bilan de l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron et sa majorité. Le second, Les politiques sociales sous Macron (PUG/UGA Editions, Fontaine/Grenoble) résulte au contraire de l’enquête menée par un seul chercheur, Mehdi Arrignon. Ce dernier se focalise sur les seules politiques sociales, à la fois à travers les statistiques disponibles, les changements législatifs et réglementaires en la matière, et des entretiens avec des acteurs de ces dernières du haut en bas de la hiérarchie politico-administrative.         Pour ce qui concerne les politiques publiques proprement dites (en laissant ici de côté les aspects électoraux et partisans aussi traités par l’ouvrage collectif), les deux ouvrages se rejoignent dans leur diagnostic : le macronisme des années 2017-2022 fut bel et bien un néo-libéralisme.   


                                                              Rappelons que le néo-libéralisme, c’est 
cette doctrine, énoncée par exemple par Milton Friedman ou Friedrich Hayek dès les années 1960, qui entend mettre la puissance de l’État au service du développement harmonieux de tous les marchés pour atteindre les optima sociaux désirables, que ce soit une meilleure santé, une meilleure éducation, une bonne retraite ou du travail pour tous.    De cette idéologie bien présente dans les discours de Margaret Thatcher (and Co) ou de Ronald Reagan dans les années 1980, on ne trouve certes guère de trace aussi directe dans les discours tenus depuis 2017 par Emmanuel Macron ou ses proches, tous les auteurs ici cités en sont d’accord.      Le macronisme se présente lui-même, soit comme un pragmatisme qui applique au cas par cas les bonnes solutions aux problèmes rencontrés, soit comme un élan modernisateur qui ne dépend d’aucune idéologie autre qu’un vague progressisme. Seule la technophilie, l’idée d’un salut par l’innovation, distingue alors vraiment le macronisme.       Tous les auteurs cités s’accordent cependant sur le fait que les changements ou inflexions de politiques publiques entre 2017 et 2022 sont toujours allés dans la direction qu’indique depuis des décennies désormais la boussole néo-libérale : plus de marchés ou plus de poids donné aux forces du marché (entreprises, concurrence, innovation) et moins de sources structurelles de dépenses publiques pour permettre des baisses d’impôt sur les « premiers de cordées » (en particulier moins de dépenses sociales dites « passives » d’indemnisation, comme celles du chômage).                                                                                                                                                    Rappelons parmi les grandes décisions d’Emmanuel Macron la suppression de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) au nom de la théorie dite du « ruissellement » selon laquelle la moindre imposition des plus riches amène à plus d’investissements et donc à plus d’emplois et à une élévation à terme du niveau de vie des plus pauvres. Ou encore la baisse des APL de cinq euros par foyer au nom de la lutte contre la rente foncière censée capter à son seul profit les subventions publiques aux loyers des plus modestes.     Les diverses crises qu’a connues le mandat d’Emmanuel Macron (« gilets jaunes », Covid et désormais l’invasion russe de l’Ukraine) ont pu donner l’impression que les décisions prises au jour le jour s’éloignaient de cette intention fondamentale, avec le désormais célèbre « quoi qu’il en coûte ». Les auteurs montrent plutôt qu’Emmanuel Macron et ses proches ont su à chaque fois céder sur l’accessoire pour préserver l’essentiel.     Quel est cet essentiel ? En matière économique et sociale, c’est à une priorité au « retour au travail » de tous que l’on assiste depuis 2017. Comme le montre Mehdi Arrignon, dans son chapitre 14, « Justice sociale : les conceptions implicites » (p. 199-208), c’est de fait à un retournement complet de l’idée même de protection sociale que l’on assiste.     Il s’agit de forcer tout un chacun à devenir économiquement autonome de toute aide publique, à prendre des risques, à « traverser la rue ».                                                                                                          Les diverses réformes étudiées par M. Arrignon vont en effet toutes dans ce sens : faire du retour au travail rémunéré la solution unique à tous les problèmes rencontrés par les individus.       Les contributions rassemblées dans l’ouvrage collectif portant sur d’autres politiques publiques (sans pouvoir les couvrir toutes cependant) dressent le même diagnostic : sur la politique du logement laissée aux bons soins du marché (Sylvie Fol, Matthieu Gimat, Yoan Miot), sur la fiscalité favorisant les hauts revenus issus du capital mobilier (Kevin Bernard, Camille Herlin-Giret), sur la politique territoriale misant sur l’autonomie de territoires mis en concurrence (Eleanor Breton, Patrick Le Lidec), sur la santé contrainte par un corset financier d’acier trempé (Frédéric Pierru), sur le sort des grandes réformes (retraites, assurances chômage, etc.) maintenues de fait pendant les crises des « gilets jaunes » et du Covid (Rafael Cos, Fabien Escalona).         Le néo-libéralisme demeure au cœur des décisions, à la fois sous son aspect financier, sous la priorité qu’il donne aux marchés et aux entreprises, et enfin pour responsabiliser chacun de son propre sort. Il est noter qu’aucune des contributions ici rassemblées ne fait allusion à un renouvellement de la réflexion au cours des années 2017-2022 de la part des acteurs aux commandes des différentes politiques étudiées. Il n’y a donc pas lieu d’attendre quelque correction de trajectoire de leur part pour les années à venir.       Cependant, tous ces auteurs insistent aussi sur la continuité de ces politiques néo-libérales avec les deux précédents quinquennats (Sarkozy, Hollande). Il n’y a donc pas véritablement rupture, pas de « révolution » telle que promise dans le livre-programme d’Emmanuel Macron de 2016, mais approfondissement d’un sillon déjà bien labouré.        Cette continuité et cet approfondissement que représente le macronisme au pouvoir, largement lié à une continuité des élites politico-administratives (hauts fonctionnaires déjà à la manœuvre dans un domaine de politique publique avant 2017 repérés par les diverses contributions des deux ouvrages cités entre 2017 et 2022, ou élus venus du Parti socialiste ou des Républicains et ralliés en 2017 ou après à Emmanuel Macron comme députés ou ministres) qui conçoivent et mettent en œuvre ces réformes, expliquent sans doute l’insatisfaction des Français face à une bonne part de ces politiques publiques, et surtout à l’égard des institutions où ces politiques publiques sont décidées.      Selon les données du Baromètre de la confiance politique, l’enquête régulière menée par le CEVIPOF), jamais aucune institution politique nationale ou européenne (Président de la République, Parlement, Sénat, Conseil constitutionnel, Conseil économique social et environnemental, Union européenne) n’a dépassé depuis qu’il existe (2009), et ce jusqu’en janvier 2022, le seuil des 50 % de satisfaits (vague 13, janvier 2022).      L’insatisfaction à l’égard des pouvoirs les plus éloignés est ainsi devenu un très majeur de notre démocratie. Seuls les pouvoirs locaux (Conseil municipal, et, dans une moindre mesure, Conseil départemental et Conseil régional) recueillent encore régulièrement la confiance de plus de 50 % des Français. Quant aux partis politiques, ils représentent de longue date l’institution dans laquelle les Français ont de loin le moins confiance (21 % en janvier 2022).     Le programme en matière économique et sociale présenté par E. Macron le 17 mars 2022 en vue de sa réélection s’avère pourtant en parfaite continuité avec les décisions du quinquennat qui s’achève (retraite à 65 ans, obligation d’avoir une activité partielle pour les bénéficiaires du RSA, fusion de toutes les aides sociales, etc.).       La réélection d’Emmanuel Macron validera donc ce choix d’une « société de marché », comme aurait dit Lionel Jospin (PS) en son temps, alors qu’il refusait justement l’évolution du socialisme français vers le néo-libéralisme.        Une « société de marché » correspondrait à l’idéal néo-libéral enfin réalisé, où le devenir de chaque personne serait très strictement indexé sur sa réussite économique sur le marché. Elle correspond aussi à la volonté d’E. Macron de garantir une égalité aussi parfaite que possible des chances au départ de cette lutte pour profiter des agréments de la vie ou pour éviter ses désagréments, mais de n’offrir que des filets de sécurité les plus minimaux possibles pour les perdants de cette course. Cependant il n’est pas sûr que la pérennisation de ce nouveau modèle (anti-)social français n’accroisse pas encore la défiance d’une bonne part de la population à l’encontre de l’État, des élites, de la politique, voire même de toute autorité instituée...."       ______________________


vendredi 25 mars 2022

Ukraine (suite)

Retour à Kiev

             Sans éclairage historique, la tragédie ukrainienne du moment ne peut être comprise, du moins partiellement, malgré le caractère imprévisible de l'aventure du Kremlin. L'histoire du pays est compliquée, la "Petite Russie" se trouvant toujours plus ou moins en balance.

- Une histoire millénaire. Interprétation mythique

- Le tournant Eltsine

- Les origines de la crise

- Le traumatisme de la famine sous Staline, encore en débat.

- La tragédie de la faim.

                               ______Ce qu'on disait en 2016 a perdu une partie de sa pertinence. Ce n'est pas seulement une question de communication.  L'alibi "nazi" ne tient pas. La "double pensée" engendrée par la propagande, produit ses effets.                               ________________

jeudi 24 mars 2022

Concentration croissante des medias

Vrai débat citoyen

            A droite même, certains commencent enfin à s'en alarmer.                                                                           Les médias vont mal. Malgré leur apparente diversité, mais bien moins grande qu'autrefois, ils deviennent de plus en plus concentrés entre quelques mains ou quelques groupes réduits, dont parfois l'objectif -le plus souvent inavoué- n'est pas tellement un amour de l'information.                     Mais que fait la commission d'enquête sénatoriale face aux dérives présentes? C'est un enjeu citoyen de première grandeur. Un citoyen bien et diversement informé en vaut deux.    "...Depuis le 24 novembre 2021, le Sénat dispose d’une commission d’enquête sur la concentration des médias. D’après les mots de son président, le sénateur centriste Laurent Lafon, celle-ci ne vise pas à « dénoncer le comportement ou la stratégie de tel ou tel acteur » mais à « comprendre le nouveau paysage qui se dessine ».    Son objet est avant tout d’« interroger la pertinence » d’une législation établie en 1986 (loi relative à la liberté de communication, dite loi Léotard) et dont le volet « anti-concentration » (défini dans son article 39) n’a été que partiellement modifié, malgré les profondes transformations de l’écosystème médiatique.   Les travaux de cette commission ont pu bénéficier d’une certaine exposition médiatique, en raison de l’audition des principaux propriétaires de groupes médiatiques, et notamment celle de Vincent Bolloré le 16 janvier.    Principal actionnaire du groupe Vivendi, il étend son empire médiatique depuis le lancement de la chaîne Direct 8 en 2005   L’industriel suscite de légitimes inquiétudes quant à cette mainmise croissante sur l’information, au regard de la « droitisation » des orientations éditoriales, de la mise au pas des rédactions et de la multiplication des procédures visant à faire taire les investigations journalistiques à son encontre....Plus que les autres démocraties libérales, la France connaît une situation paradoxale. D’un côté, le numérique a rendu possible une démultiplication sans précédent de l’offre de médias et de contenus, au point d’engendrer une situation d’« hyperconcurrence » pour l’attention des publics et leur monétisation.       De l’autre, le capital des principaux médias privés d’information, écrits comme audiovisuels, nationaux comme locaux, est concentré entre les mains d’une trentaine d’actionnaires dont certains figurent parmi les principales fortunes du pays (Bernard Arnault, Patrick Drahi, Xavier Niel, François Pinault, Daniel Kretinski, Martin Bouygues, famille Dassault, etc.).  Ainsi, tandis que la soixantaine de quotidiens régionaux appartiennent à six principaux groupes (Sipa Ouest-France, EBRA, Rossel, Centre France, Sud-Ouest et La Dépêche), les dix-neuf chaînes privées de la télévision numérique terrestre sont la propriété d’à peine six acteurs (Altice, TF1, M6, Canal+, NRJ Group, Amaury) qui ne seront plus que cinq en raison de la fusion programmée entre les groupes TF1 et M6.    À ce panorama succinct, il faut ajouter les processus de concentration entrepris à l’échelle mondiale sur les autres branches du nouvel écosystème médiatique. Qu’il s’agisse des fournisseurs d’accès à Internet (Orange, Free, SFR…), des « infomédiaires » (Google, Facebook, Twitter…) ou des plates-formes de streaming (Netflix, Amazon, Disney+), chaque couche de ce vaste secteur est dominée par des entreprises en situation de monopole ou d’oligopole qui accaparent l’essentiel des revenus issus des usagers eux-mêmes ou des annonceurs...."                                                                                                                            Comment retrouver une certaine indépendance à l'égard des "influenceurs", dont l'ambition première n'est pas l'information, dans sa diversité, sa profondeur et l'objectivité maximale?  ___Qui a tué le vrai débat public?

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