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mercredi 16 septembre 2009

Aveux d'économistes         


Dérives de la pensée économique

La plupart des économistes ont versé dans un formalisme mathématique effréné, sur les conseils de Milton Friedman et ses collègues monétaristes.

-Greenspan, un des acteurs de la crise, que Milton Friedman, père du monétarisme, considérait comme le meilleur gouverneur de la Fed , déclarait naïvement(?) a propos des causes de la crise:"C'est la nature humaine: à moins qu'on ne trouve un moyen de la changer, nous aurons une nouvelle crise."
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-Krugman fustige "la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché".

"Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix"

-En octobre de l’année dernière M. Greenspan avouait qu’il était dans un état d’ « incrédulité choquée » car « l’ensemble de l’édifice intellectuel » s’était « effondré ». Cet effondrement de l’édifice intellectuel étant aussi un effondrement du monde réel de marchés, le résultat s’est traduit par une grave récession"( P.K.)

Lorsque dans un pays le développement du capital devient un sous-produit de l’activité d’un casino, le travail est susceptible d’être bâclé. » (Keynes)
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-Economie : nous nous sommes tant trompés, par Paul Krugman :
"« Rien dans les modèles dominants ne suggérait l’éventualité d’un effondrement du type de ce qui s’est déroulé l’an dernier, » se désole Krugman. Comment la profession dans son immense majorité a-t-elle pu s’égarer au point d’estimer avec Robert Lucas que le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu » ? Krugman attribue cette cécité au travers consistant à confondre la « beauté » de formalismes mathématiques avec leur pertinence - sans omettre de mentionner également l’attrait de quelques incitations sonnantes et trébuchantes - et retrace les étapes de cette dérive. Une fois estompé le souvenir de la crise de 1929, dit-il, ses leçons ont été oubliées et la discipline s’est auto-persuadée que ses modèles, où d’improbables agents rationnels interagissent sur des marchés parfaits, forcément parfaits, pouvaient décrire le réel. Ainsi, afin de préserver l’élégance et la force de leurs démonstrations, les économistes se sont autorisés puis accoutumés à se désencombrer de quelques infimes scories du monde, d’insignifiants détails tels l’aveuglement, la vanité et la déraison qu’engendrent une cupidité sans borne, le sentiment de toute puissance et les comportements moutonniers. Le réveil est rude.
_________Bien que cela soit difficile à croire aujourd’hui, hier encore les économistes se félicitaient des succès de leur discipline. Ces succès - du moins le pensaient-ils - à la fois théoriques et pratiques, conduisaient la profession vers un âge d’or. Sur le plan théorique, ils pensaient avoir résolu leurs divergences. Ainsi, dans un document publié en 2008 intitulé « La situation de la macro » (c’est à dire de la macroéconomie, l’étude des grands problèmes tels les récessions), Olivier Blanchard, du MIT et aujourd’hui économiste en chef du Fonds Monétaire International, écrivait que « la situation de la macro est satisfaisante ». Les batailles d’antan sont terminées, notait-il, et une « large convergence des points de vue » s’est opérée. En ce qui concerne le monde réel, les économistes pensaient avoir la situation sous contrôle : le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu », déclarait Robert Lucas, de l’Université de Chicago en 2003, à l’occasion d’un discours devant l’Association Américaine d’Economie. En 2004, Ben Bernanke, l’ancien professeur de Princeton aujourd’hui président de la Federal Reserve, célébrait la « Grande Modération » - les performances économiques au cours des deux dernières décennies - qu’il attribuait en partie aux progrès de la politique économique.L’an dernier, tout s’est effondré.
Peu d’économistes ont vu venir la crise actuelle, mais cet échec de la prévision est le moindre des problèmes de la discipline. Le plus important était celui de la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché. Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix. Rien dans les modèles dominants ne suggérait l’éventualité d’un effondrement du type de ce qui s’est déroulé l’an dernier. A l’époque, les macro-économistes étaient divisés. Mais la principale divergence se situait entre ceux qui insistaient sur le fait que les économies de marchés ne déraillent jamais et ceux qui estimaient que l’économie peut déraper ici où là, mais que tout écart important hors de la voie de la prospérité pourrait et devrait être corrigé par la toute-puissante Fed. Aucun des deux camps n’était préparé à faire face à une économie qui sortirait de ses rails en dépit des plus grands efforts de la Fed.
....es économistes se sont égarés, car ils ont, en tant que groupe, confondu la beauté - revêtue d’imposants atours mathématiques - avec la vérité. Jusqu’à la Grande Dépression, la plupart des économistes s’accrochaient à une vision du capitalisme perçu comme un système parfait ou presque. Cette vision devint indéfendable face à un chômage de masse, mais lorsque le souvenir de la Crise s’est estompé, les économistes sont revenus à leurs anciennes amours, avec une vision idéalisée d’une économie dans laquelle des individus rationnels interagissent dans des marchés parfaits, vision cette fois habillée d’équations sophistiquées. Cette nouvelle romance avec le marché a été idéalisée, il est vrai, en partie en réponse à l’évolution des tendances politiques, en partie en réponse à des incitations financières..."
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Faillite des économistes...

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