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dimanche 4 octobre 2009

Banques: bonne affaire

Générosité d'Etat

-Pouvoir des banques-
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[Banques: Sarkozy gronde, mais ne punit pas]
[Rien n'a changé sur les marchés financiers]

-Plan de sauvetage: une «bonne affaire»… seulement pour les banques:
"Loin de la «bonne affaire» annoncée par Christine Lagarde, le remboursement précoce par les banques de l'aide accordée en novembre prive l'Etat de 12 milliards de plus-value à cause d'une mauvaise négociation de départ... signalée par la Cour des comptes !Décidément l'Etat est sympa : non content d'avoir prêté 5,1 milliards à BNP Paribas en novembre dernier, il l'a fait en renonçant à ses intérêts sur les actions touchées en échange. La différence ? Des broutilles : au lieu de percevoir 6 milliards d'euros, les finances publiques recevront... 226 millions d'euros d'intérêts. Dans la précipitation du plan de recapitalisation des banques, Bercy, c'est ballot, avait accepté des actions préférentielles «remboursables au prix d'émission» en échange de son aide. Mais faut le comprendre Nicolas Sarkozy, il est comme ça, le cœur sur la main. Une «générosité coupable» selon Didier Migaud, mais de la générosité quand même !
Entre mars 2009, date à laquelle l'Etat a acquis les titres en contrepartie, et octobre 2009, l'action BNP s'est appréciée de 113% ! Or, le contrat spécifiait que, avant 2010, l'Etat ne percevrait pas de plus-value, juste un «loyer». Quand bien même les banques n'auraient pu rembourser avant juin 2010, elles n'auraient eu à débourser que 3% des bénéfices normaux à cette date, 5% à partir de 2011, etc. «Elles» au pluriel, car la Société générale a bénéficié de la même «générosité» : avec 175% de plus-value sur l'action, l'Etat est passé à côté de 6 autres milliards d'euros.
«C'est vrai qu'on n'a pas fait de la spéculation mais notre politique, c'est précisément de lutter contre la spéculation», répondait Christine Lagarde aux premières critiques. Soit. Mais c'est oublier que, pour atteindre ces valorisations records, la BNP comme la Société générale (SoGé) ont spéculé... sur la dette des Etats !
La vraie reprise de la finance, ce sont les établissements bancaires qui prêtent aux gouvernements criblés de dettes l'argent emprunté à des taux proches de 0 aux banques centrales. Les 12 milliards de bénéfices, laissés en pourboire, de l'aide à la BNP et à la SoGé, sont donc principalement des bénéfices sur la titrisation de dettes publiques, l'argent des Etats. Et Bercy ne veut pas y toucher, par pudeur.
Immédiatement pointé comme une machine à fabriquer de la dette publique, le plan d'aide aux banques avait été défendu par Nicolas Sarkozy et sa ministre de l'Economie comme «une bonne affaire», en raison des intérêts des prêts. Soldés, les 5,1 milliards d'aide à la BNP auront au final rapporté 226 millions d'euros, soit 4,43% de taux d'intérêt pour un peu plus de 6 mois de garde, soit 25 fois moins que la valorisation de l'action sur la même période. L'évidence est faite : l'Etat est loin d'être un spéculateur !
Mais l'ironie du sort est qu'avant même la pique de Didier Migaud, la Cour des comptes avait relevé le risque de «sortie précipitée» de ce plan dans un rapport rendu en juin dernier. L'erreur est d'autant plus regrettable que, contrairement aux 320 milliards de la Société de financement de l'économie française, Sfef, les sommes prêtés par la Société de prise de participation (SPP) ont été versées à la dette publique et on fait l'objet... d'un emprunt d'Etat !
Heureusement, la Sfef, l'autre organe d'aide aux banques créé à l'automne 2008 prête de l'argent à somme nulle : ouf, on a failli renflouer les comptes de l'Etat. Aucun doute, ça aura été une «bonne affaire»... pour les banques !"



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1 commentaire:

immobilier a dit…

Les dettes des Etats les rendent ultra dépentants des secteurs financiers.
La maitrise de ces secteurs financiers par les politiques restent de ce point de vue plutôt virtuelle.