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samedi 10 mars 2012

Grèce: jeu de dupes?

On efface les dettes, dans ce pays dévasté?
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Un pas de plus vers nulle part...

____Il s'agit, surtout, de sauver les banques allemandes et Mme Merkel n’est pas Marshall
Les responsables européens semblent aux anges, comme Angela:
"
C'est quelque chose qui nous permet à la fois de rester sur une base volontaire qui évite le défaut, donc le risque de faillite pour la Grèce, et qui nous permet d'atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés», dit François Baroin.
Les économistes, eux, sont mois optimistes. Cette opération de la énième dernière (?) chance, totalement hypocrite, ne suffira pas dans la thérapie mortelle engagée.
L'oligarchie financière occupe les lieux
"Le ministre des Finances allemand a annoncé la semaine dernière que plus de 160 contrôleurs des impôts se sont déjà portés candidats pour un séjour en Grèce, afin d’aider à rendre plus efficace la collecte des impôts. Sans compter que ce deuxième plan de « sauvetage » marque une étape supplémentaire dans la perte de souveraineté de la Grèce : les nouvelles obligations grecques émises sur le marché sont régies par le droit britannique et non grec, comme c’était le cas du premier plan de 2010. Conséquence : l’arbitrage des conflits entre l’État grec et ses créanciers privés se fera au Luxembourg. Les créanciers pourront saisir les biens grecs et sont protégés en cas de future restructuration de la dette grecque".
___La Grèce n'est pas tirée d'affaire
Tout se passe comme s'il s'agissait seulement de gagner du temps, de "repousser l'échéance funeste"
_"Après cinq années de récession, l’économie grecque continue de sombrer. La production industrielle a chuté de plus de 7 % en décembre, le chômage atteint les 20 % et il dépasse la barre des 50 % chez les jeunes. Déjà, le FMI a laissé entendre qu’un troisième plan de sauvetage serait sans doute nécessaire dès 2015.
Les marchés financiers, qui devraient être rassurés par ce grand Meccano financier fait à leur intention, spéculent déjà sur la suite.
Sur le marché gris, (non officiel), les nouvelles obligations grecques à 30 ans, non encore émises, cotaient entre 15 et 17 centimes d’euro pour une valeur faciale d’un euro, et entre 20 et 22 centimes les titres à onze ans. Autant dire que les financiers ne croient déjà plus au sauvetage de la Grèce. Les dirigeants européens se congratulent, persuadés qu’entre leur dernier plan grec, leur règle d’or et les distributions massives de liquidité de la BCE, ils en ont fini avec la crise de la dette dans la zone euro. Les financiers, eux, sont à nouveau sur le pied de guerre, ne se dem
andant pas si mais quand la crise de l’euro va repartir...."
___________En fait , ce sont surtout les banques qui opèrent leur sauvetage
"... Les sombres prédictions du lobby bancaire annonçant une catastrophe de 1 000 milliards d’euros pour la zone euro, et l’effondrement à venir du Portugal et de l’Irlande si la Grèce ne parvenait pas à restructurer sa dette de façon ordonnée, ont été évitées. L’incendie a été circonscrit à Athènes, pensent-ils.
_Car c’est bien cette préoccupation majeure qui a dominé les débats européens autour de la Grèce depuis des mois. Il fallait à tout prix donner les gages voulus au monde financier pour ne pas décrédibiliser la zone euro, éviter l’implosion. Pour preuve de leur bonne volonté, les dirigeants européens ont confié la conduite de l’opération à l’Institut de la finance internationale, le lobby de la puissance bancaire. Au terme de palabres techniques interminables, celui-ci a fixé les modalités de ce qui est présenté comme son sacrifice. Les créanciers privés, détenteurs de 206 milliards d’euros d’obligations grecques, acceptent d’effacer une centaine de milliards de dettes. Ils recevront en échange de leurs anciens titres de nouvelles obligations d’une valeur faciale de 53,5 % inférieure à l’ancienne.
L’effort sem
ble conséquent mais il n’est qu’apparent. Car les créanciers troquent des titres qui n’avaient plus aucune valeur pour des titres plus sûrs. Dès l’échange, ils recevront une somme d’argent frais, correspondant à 15 % de leurs avoirs. Par la suite, les nouveaux titres qu’ils recevront, d’une valeur équivalente à 31,5 % des anciens, seront entourés de multiples sécurités. Ils seront émis sous la loi britannique, afin d’éviter à quelque gouvernement grec futur la tentation de vouloir toucher cette dette. Et ils bénéficieront de la garantie du Fonds européen de stabilité financière et des États européens..." (M.Orange)
_____________________Que va gagner la Grèce (ou ce qu'il en reste)? Peu de choses...
"L’économiste américain Nouriel Roubini ne s’est pas privé de dire ce qu’il pensait de cette mise en scène, dans une tribune du Financial Times datée de mercredi : « Un mythe est en train de se développer, selon lequel les créanciers privés accepteraient des pertes significatives dans le cadre de la restructuration de la dette de la Grèce, tandis que les créanciers officiels ( BCE, FMI… ) seraient dédouanés de tout effort. (…) La réalité est que les créanciers privés ont obtenu un accord très avantageux, tandis que l’essentiel des pertes actuelles et futures a été transféré vers les créanciers officiels. »
C’est bien de cela dont il s’agit : la restructuration de la dette grecque n’aboutit pas à une mise à contribution du secteur privé, qui serait prié ainsi de prendre sa part du risque, mais à un nouveau transfert du privé vers le public, comme depuis le début de la crise financière.

__Mais cet effort demandé aux États, à la Banque centrale européenne, et, pour finir, à l’ensemble
des Européens, va-t-il au moins profiter à la Grèce ? Après l’effacement partiel de la dette grecque, les États européens se sont engagés à apporter 130 milliards d’euros à Athènes, dans le cadre d’un second plan de sauvetage. Mais ils ont déjà donné la destination de cet argent. Sur les 130 milliards, 30 milliards doivent être immédiatement reversés aux créanciers qui ont accepté l’échange volontaire de leurs titres. Ce sont les 15 % que les créanciers doivent percevoir sous forme d’argent frais.
__Le gouvernement grec doit utiliser environ 35 autres milliards d’euros pour racheter une autre partie de sa dette, avant de l’annuler. Enfin 25 milliards d’euros environ seront consacrés à la recapitalisation du secteur bancaire grec, mis à mal par la restructuration de la dette, et auquel on veut éviter l’opprobre d’une nationalisation. _Ainsi, sur les 130 milliards d'euros du plan de sauvetage, 94 milliards sont affectés à l’usage exclusif du mon
de financier. Autant dire qu’il reste peu pour soutenir une reprise de l’économie grecque, en pleine dépression. Il faudra de plus qu'Athènes voie effectivement la couleur de cet argent, puisque les Européens ont prévu de verser l’aide sur un compte bloqué et de ne la libérer qu’au vu des résultats du programme d’austérité imposé à la Grèce..."( M.O.)
__Les banques se sauvent__
_Tout cela alors que le « pacte budgétaire » Merkozy est déjà moribond...
Voici venir le Two Pack
La solidarité n’est plus ce qu’elle était...
__ Goldman Sachs s'est ramassé un jackpot de 600 millions
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C'est la fin du monde politique grec tel que nous l'avons connu
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Plan de sauvetage des banques

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