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lundi 25 mai 2015

L' autre façon d'être une banque

Tout va bien   
                     ...A entendre certaines voix officielles.
                              Les Banques auraient fait leur chemin de Damas
   Après avoir beaucoup péché, elles seraient sur la voie de la repentance et reprendrait une route vertueuse, au service des intérêts de tous.
  Après les orgies spéculatives et le salut étatique attendu (too big to fail), elles auraient accepté formellement un certain régime, notamment une certaine régulation, la séparation bancaire, qu'on a voulu leur imposer depuis des années.
       Or, on en est loin.
 La transparence n'est pas pour demain. Il y a peu de semaines sans nouvelles surprenantes, venant de pratiques bancaires que d'aucuns disaient assainies (la crise est dernière nous!), que ce soit aux USA, en Allemagne, en France ou ailleurs. 
      Même si ça et là des mesures et des sanctions sont prises, sous la pression de lanceurs d'alerte vigilants, de traders saturés, de citoyens révoltés, parfois de banquiers excédés.  Corruption, opacité des comptes, manipulation des taux, shadow banking, trading haute fréquence sont encore des pratiques courantes, voire montantes, quand on peut les mettre à jour. Mais l'Etat est démuni de moyens pour le faire efficacement, quand il n'est pas abusivement complaisant.
      Les banques françaises  sont loin d'être aussi vertueuses qu'elles l'affirment.
           Pour ne citer que Paribas et ses produits toxiques, comme Libération l’a révélé, pour ne pas citer la BNP, Paribas et le Crédit Agricole.
      Tant qu'une vraie séparation bancaire ne sera pas instaurée, tant que les banquiers ne reviendront pas à leur métier, l'argent du simple déposant connaîtra toujours des risques liées au monde de la spéculation et de la finance privée.
      L'abandon du pouvoir étatique sur les banques centrales est aussi régulièrement dénoncé, la confusion entre intérêts général et spéculations individuelles ou collectives. La libéralisation entamée dans les années 80 a compromis leur rôle normal, qui devrait être de  prêter en dernier ressort, (d'être) le pivot de l'organisation monétaire, acteur incontournable de nos sociétés modernes, la Banque centrale rythme le pouls de nos économies. En fixant le prix et le volume de la liquidité mise à la disposition du système bancaire, l'institution « pilote » la création monétaire issue du crédit bancaire. Un exercice d'équilibriste qui vise, à ce que l'économie connaisse la croissance et le plein-emploi, avec le souci constant d'une inflation toujours modérée. Institution parmi les institutions, la Banque centrale, trône au sommet de la chaîne économique.
     On remarque pourtant que les amendes pleuvent sur certaines groupes bancaires . Mais, sans vraiment compromettre leurs pouvoirs,. Elles satisfont à bon compte l'opinion publique, qui est in fine le payeur.
     Selon l'agence Reuter du  22/5/15,    « Certaines choses ont changé mais je ne suis pas convaincu qu’un changement complet de culture puisse se faire sans que des mesures soient prises », explique encore Mark Taylor.
   Cet ancien trader sur les marchés des changes juge que les bonus des banquiers sont trop élevés, que la menace de la prison n’est pas assez dissuasive pour les fraudeurs et que les dirigeants des banques ne rendent pas suffisamment de comptes.
« Le problème, c’est que l’incitation à tricher est énorme. Il suffit de faire varier un taux d’une fraction pour faire gagner des millions et des millions de dollars à votre banque, donc pour gagner des bonus. »
« Quand les hauts dirigeants auront le sentiment qu’ils courent personnellement des risques si la culture ne change pas, quand chaque trader aura le sentiment qu’il risque d’aller en prison, alors on assistera à un changement de culture. »
    Pour l’instant, en dépit de l’ampleur des sanctions financières infligées aux banques, rares sont les salariés ou les dirigeants des établissements concernés à avoir été condamnés, quel que soit le pays dans lequel l’affaire a été instruite.
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