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jeudi 27 avril 2017

Dilemne: de Charybde en Scylla?

Ni, ni...mais...
                      Refuser de choisir entre ce qu'on juge être deux maux, cela peut se justifier

     La vie n'est pas toujours simple et oblige parfois à rester en retrait d'un engagement estimé périlleux.
Mais de deux maux, il faut parfois choisir le moindre, à ses risques et péril, dans l'incertitude de l'avenir, mais à la lumière de certaines valeurs jugées essentielles.
     IL faut parfois faire taire une tempête sous un crâne et prendre des risques, même à contre coeur.
  Surtout en matière politique, où une élection, qui peut être décisive, oblige à ne pas se replier sur un retrait attentiste pour ne pas faire un douloureux choix. La peste ou le choléra?
   Dans l'affrontement sur-médiatisé en cours entre Macron  des villes et Le Pen des champs,  répartition qui n'est pas le fruit du hasard, beaucoup sont tentés, et on peut les comprendre, à choisir de ne pas choisir.
     Mais si l'issue semble ne pas faire de doute, nous dit-on dans les sphères sondagières, les dangers ne sont pas nuls, si une partie importante de l'électorat favorise, sans le vouloir, par son attentisme parfois attristé  découragé ou écoeuré, ce qu'elle estime le pire, qui s'avance masqué.
        Avec l'un, on entrevoit ce qui adviendrait, avec l'autre, on risque gros collectivement, dans les décombres actuels du paysage politique, dans le brouillard parfois entretenu.
 Mais on peut franchir le pas à la manière de Raphaël Glucksmann, qui dit: Macron n’était pas mon candidat. Le syncrétisme idéologique, l’individualisme libéral, l’impasse écologique qui me troublaient hier n’ont pas subitement disparu aujourd’hui. Et pourtant je voterai pour lui le 7 mai sans la moindre hésitation.
    Il est des moments où – pour paraphraser Camus – l’enjeu n’est pas de refaire le monde, mais d’empêcher qu’il ne se défasse. Pas de préparer la révolution, mais de prévenir la contre-révolution. Pas de réinventer la République, mais de préserver le cadre dans lequel nous inscrivons nos désaccords, nos débats, nos combats. Ne pas saisir cela, c’est ignorer le tragique de l’époque. Ou opter en conscience pour la stratégie du chaos."
   Avec moins d'emphase et de dramatisation, on peut dire les choses autrement: Voter Macron: impossible! Voter Le Pen: impensable ...et pourtant voter pour le moins pire est un engagement négatif, mais un engagement quand même, éclairé par une vision collective et à long terme. De toutes façons, l'abstention est équivoque et le vote blanc, qui pourrait avoir une justification, n'a encore aucun statut politique.
      Comme dit l'autre, Macron me hérisse, mais on ne joue pas aux dés quand il s'agit de l'avenir de la République: "On ne joue pas aux dés quand il s'agit de l'avenir même de la République, on met de côté sa fierté, son aigreur et ses états d'âme, on oublie ses rancœurs aussi légitimes fussent-elles –et elles ont lieu d'être –on remballe ses colères aussi vraies et justifiées soient-elles– et elles le sont –on ravale ses regrets et on s'en va voter comme un seul homme.
   À cet instant de la vie de la nation, seule importe cette rage d'écarter celle dont on sait d'avance qu'elle précipitera le pays dans des abîmes sans fin. Celle dont l'obsession identitaire nous écœure. Celle qui porte en elle le venin du nationalisme, ce poison qui rend les gens fous et les amène à se conduire comme des monstres.
    Les futures générations nous regardent, nous leur devons d’agir non point selon nos humeurs ou nos emportements ou encore nos convictions mais selon la seule morale, cet aiguillon de la pensée qui permet à l'homme d'avancer sur le chemin de la vie sans trébucher de trop, dans le parfait respect de son humanité, loin, très loin des calculs politiciens qui tôt ou tard se retourneront contre lui.
  Si Macron n'est le candidat idéal, il n'est pas non plus le pire."
      De toutes manières, que pourra faire Macron avec l'équipe hétéroclite et opportuniste qui l'entoure et qui reconstituera vite des pôles d'opposition, surtout après les législatives, qui viendront redistribuer  les cartes sur le nouvel échiquier politique?
     La vie politique est trop imparfaite pour toujours voir s'imposer l'idéal.
               Ne pas choisir est encore choisir.
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            To vote or not to vote?


Voter ou ne pas voter Macron, quand on est de gauche © Mediapart     La question divise parmi les abonnés, comme au sein de la rédaction de Mediapart. Voter Macron ou ne pas voter Macron au second tour de l'élection présidentielle, quand on est de gauche ? Le refus catégorique des uns d'entrevoir l'accession du post-fascisme à la présidence se fracasse contre celui d'une injonction à « faire barrage », que d'autres ne supportent plus.
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