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samedi 16 août 2008

Vacances de rêve ?


Si tu vas à Cancun...(air connu)

Une destination mythique...et son revers

CANCUN , paradis des touristes, enfer pour les Mexicains:

"Quand l’Institut des statistiques mexicain (Inegi) a annoncé à la presse que le taux de suicide le plus élevé de la République mexicaine se trouvait à Cancun, il y a eu comme un silence parmi les journalistes, puis des murmures d’incompréhension. Comment ? On se suicide donc plus sur ce bout de paradis vendu dans le monde entier, que dans l’enfer de Ciudad Juarez ou de Tijuana, ces villes frontières prises dans la folie des narcos et peuplées d’usine d’assemblage ? « Il semble bien que le paradis n’en soit pas un pour tous », a répondu, laconique, la chargée de l’étude.Une étude complémentaire a été aussitôt commandée à l’Observatoire de la violence sociale à Cancun. La question : pourquoi le taux de suicide à Cancun (9,8) est presque le triple du taux de suicide national (3,4) ? Dans leurs bureaux de l’Université des Caraïbes, les chercheurs ne sont guère étonnés du résultat. Ils vivent depuis toujours à Cancun, le vrai Cancun, comme l’explique Celina Izquierdo, sociologue :

« La majorité des suicidés travaillent dans le tourisme et ont la trentaine. Ils arrivent ici avec l’espoir d’une vie meilleure, et c’est finalement bien pire. Mais en plus face à eux, il y a maintenant toute cette richesse, totalement inaccessible et en même temps, étalée comme jamais auparavant. Ils sont loin de leur famille, ils ont bu et craquent. ..

A Cancun, c’est l’environnement qui a montré les premières failles du tourisme de masse : plus de protection contre les ouragans qui vont redoubler d’intensité, plus d’eau potable et des tonnes de déchets. Depuis dix ans, c'est le tourisme poussé dans sa logique la plus libérale qui est en train d'achever le social.
Elles s’appellent Ruiz, Grand Coral, Oasis ou Barcelo et sont les prestigieuses chaînes espagnoles du tourisme qui possèdent la moitié des 30 000 chambres de la Riviera Maya, la côte caraïbe qui débute à Cancun et se termine à Tulum. C’est elles, qui, imitant le Club med français, ont développé dans les années 90 le système du « tout compris » : une prestation « tout compris » (hébergement et nourriture) ne peut pas être vendue sur place, mais sur Internet et en Europe, ce qui permet déjà aux hôtels d’alléger leurs charges fiscales au Mexique.Dans l’hôtel, tout est prévu pour ne pas ressentir le besoin de sortir, (activités, massage, disco, bar) et donc, ne pas dépenser ailleurs ses euros...
..hors travail administratif, les « tout inclus » ne paient que le salaire minimum, insuffisant pour vivre à Cancun où les prix sont, en moyenne, 15% plus cher qu’ailleurs. Mais les chaînes, en toute illégalité, utilisent des contrats bidons de 28 jours, sans prestation sociale, renouvelés après 3 jours au repos, comme en témoigne Alejandro, masseur dans un hôtel :
« Le jour où tu signes ton contrat, tu signes en même temps ta lettre de démission dans 28 jours. Ils font tous ça, et si tu dis quelque chose, tu te retrouves sur une ‘liste noire’. Impossible alors de trouver du travail sur toute la Riviera Maya. »
Des travailleurs pieds et poings liés, des syndicats achetés et des autorités qui ferment les yeux. Ainsi va Cancun, et ainsi va de plus en plus mal la vie sous le soleil des Caraïbes..."

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-Dubaï, entre la peur et l'opulence:
"...La grande masse de la population y est constituée de travailleurs sous contrat venus d’Asie du Sud, étroitement dépendants d’un unique employeur et soumis à un contrôle social de type totalitaire. Une myriade de domestiques philippines, srilankaises et indiennes veillent au bien-être fastueux des élites, tandis que le boom immobilier (qui emploie un quart de la main-d’œuvre) repose sur une armée de Pakistanais et d’Indiens sous-payés – le plus gros contingent vient du Kerala- travaillant douze heures par jour, six jours et demi par semaine, par des températures infernales.

À l’instar de ses voisins, Dubaï viole systématiquement les règles de l’OIT et refuse de signer la Convention des Nations unies sur les droits des travailleurs migrants. En 2003, l’ONG Human Rights Watch a accusé les Émirats arabes unis de construire leur prospérité sur le « travail forcé ». De fait, comme le soulignait récemment le quotidien britannique The Independent « le marché du travail ressemble à s’y méprendre au système colonial des travailleurs sous contrat importés d’outremer, jadis introduit dans l’émirat par ses anciens maîtres britanniques. » « Tout comme leurs ancêtres tombés dans la misère, poursuit le quotidien londonien, les travailleurs asiatiques qui débarquent dans les Émirats sont obligés de se soumettre par contrat à une forme d’esclavage virtuel. Leurs droits s’évanouissent à leur arrivée à l’aéroport lorsque les recruteurs confisquent leur passeport et leur visa . »

-Tourisme et accès aux ressources dans les petites îles de la Caraïbe
-Tourisme...
"...Les prix "cassés" proposés par les tour-opérateurs contribuent bien souvent à l'exploitation des travailleurs locaux et des enfants tandis que se développent la prostitution, la mendicité.
Pour les implantations d'hôtels ou de clubs de vacances, certaines populations sont déplacées arbitrairement, et parfois contraintes au travail forcé.
D'autres sont soumises à une forme de voyeurisme, par la folklorisation de leurs coutumes.
Les dictatures captent des ressources importantes du tourisme sans retombées pour les populations locales. Dans les « narco-dictatures », les devises des occidentaux viennent alimenter les circuits de blanchiment de l'argent de la drogue.
Ainsi, le tourisme peut provoquer très directement ou accélérer considérablement des bouleversements d'identité culturelle et la destruction des sociétés traditionnelles..."

-Les risques du tourisme de masse en Egypte:
"...les bienfaits du tourisme ne profitent principalement qu'à une minorité (tour-opérateurs, réseaux hôteliers, transporteurs aériens...), ne profitant que peu aux autochtones. Le tourisme aggrave aussi la frustration des autochtones des pays pauvres quand ils voient la différence de culture, de modes de vie et de richesse entre eux et les touristes "occidentaux"..."


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