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samedi 11 juillet 2009

EDF :déréglementations


Les prix s'envolent

Marcel Boiteux (ancien président d'EDF) «Je ne pensais pas que cela arriverait, que les autorités européennes de la concurrence auraient une vue si dogmatique et voudraient appliquer la concurrence dans le secteur de l'électricité où pourtant cela s'applique très mal», analyse l'ancien président d'EDF. Entré dans l'entreprise en 1949 avant de la diriger entre 1967 et 1987, il a fait EDF. C'est lui qui mit au point la péréquation tarifaire, le service universel, la planification à long terme..Aujourd'hui, il regarde soixante années d'efforts mis en morceaux. «La situation d'EDF n'est pas très heureuse. L'esprit de service public s'effiloche, cela a coûté des fortunes pour assurer la séparation des activités et les prix vont augmenter alors qu'ils étaient censés baisser».
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EDF privatisée = électricité plus chère:
"...La déréglementation et la concurrence feront baisser les prix disaient-ils...En mars 2002 à Barcelone, Jacques Chirac et Lionel Jospin signaient comme un seul homme la libéralisation du marché de l'électricité, rapidement appliquée via plusieurs directives européennes et jamais remise en cause par leurs successeurs.
Quel succès !.. Après une forte hausse des tarifs l'an dernier, le patron d'EDF, Pierre Gadonneix, réclame désormais au gouvernement l'autorisation d'augmenter ses tarifs de 20%. EDF consentirait à étaler cette hausse vertigineuse sur 3, voire 4 ans. Merci, c'est beaucoup trop...
En réalité, la déréglementation du secteur de l'électricité s'est traduite par une dégradation du service, une moindre sécurité à terme, et une hausse des prix.
Le désengagement de l'Etat qui en fut le corollaire a en effet projeté EDF dans une optique purement concurrentielle, l'amenant à faire des choix de gestion hasardeux et coûteux, à manquer de moyens pour l'essentiel, comme l'indispensable renouvellement du parc de centrales nucléaires perpétuellement retardé, et à mettre au second plan les impératifs du service public..."
-EDF : quand la déréglementation fait s'envoler les prix ! - AgoraVox
-EDF : La fin programmée des tarifs régulés ?

-EDF: l'Elysée va limoger Pierre Gadonneix mais les tarifs augmenteront | Mediapart:
"Après France Télécom en 2002, va-t-on assister à un scandale EDF dans les mois qui viennent? C'est le scénario noir qui semble agiter le gouvernement depuis quelque temps. De plus en plus alarmé sur la situation qui prévaut dans l'entreprise publique, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, a pris le dossier en main. Il a demandé une analyse approfondie sur l'état de l'entreprise.-Les premiers résultats font ressortir un constat accablant:
en l'état actuel, même si EDF parvient à réaliser, comme il l'a prévu, un programme de cession d'actifs de 5 milliards d'euros, l'endettement du groupe public doublera d'ici à la fin de l'année, passant de 24,5 à 50 milliards d'euros. Un chiffre inavouable et insupportable, même pour un groupe aussi puissant qu'EDF.-Une première décision semble avoir déjà été arrêtée à l'Elysée: contrairement à ce que le gouvernement prévoyait il y a encore trois mois, Pierre Gadonneix ne sera pas renouvelé à la tête d'EDF en octobre. Son successeur n'est pas encore choisi. Une très courte liste de candidats possibles a été dressée. «Quel que soit le nom, ce sera un industriel. EDF est un sujet trop important pour le laisser dans des mains inexpertes», assure un proche du dossier.Pierre Gadonneix est-il déjà au courant de cette décision? Certaines confidences faites à ses proches ces derniers jours pourraient le laisser croire. Cela expliquerait alors son étrange comportement. Le jour même où le groupe public vient de lever 3,2 milliards d'euros – trois fois plus que ce qu'il avait prévu à l'origine – auprès des particuliers, il annonce qu'il a un besoin urgent d'argent!-Passant délibérément sous silence le contrat de service public qui lie EDF à l'Etat, et qui stipule que «l'évolution des tarifs aux particuliers ne sera pas supérieure au taux de l'inflation» jusqu'à la fin de 2010, Pierre Gadonneix demande une augmentation de 20% sur trois ans afin de financer ces besoins d'investissements. Argument qui avait déjà été avancé au moment du lancement de l'émission obligataire du groupe. «Ce rattrapage est pour pouvoir assurer – à nos enfants et à nous-mêmes – que la réussite du projet industriel d'EDF soit pérennisée. Sinon, dans dix ans, tout le succès du nucléaire sera derrière nous», précisait ce jeudi le PDG d'EDF sur RTL.En demandant l'alignement des pratiques françaises sur le reste de l'Europe, Pierre Gadonneix s'inscrit dans un débat politique, semblant forcer l'Etat à tirer toutes les leçons sur l'ouverture du marché électrique à la concurrence. Christine Lagarde en a pris acte, d'ailleurs, évoquant hier de possibles «hausses tarifaires»...

Les dépenses d'investissement sont en effet tombées à un seuil critique dans le groupe. Au cours des dix dernières années, EDF a vécu sur sa rente, engageant moins de quatre milliards d'euros par an pour l'entretien et le renouvellement de ses équipements. Résultat? Des manques criants partout. Un réseau de distribution au bord de l'apoplexie, un parc nucléaire souffrant de pannes à répétition et allant jusqu'à manquer de pièces de rechange indispensables.-La situation n'est pas nouvelle. Et pendant les quatre premières années à la tête d'EDF, Pierre Gadonneix n'a rien fait pour la changer, continuant à maintenir au plus bas niveau les investissements français. L'affichage de résultats en constante augmentation, la conquête des marchés internationaux, la tenue du cours de Bourse, étaient prioritaires. La prise de conscience de la nette dégradation de son système électrique est venue il y a à peine un an. Brusquement, la direction d'EDF a réalisé la vulnérabilité de sa position: le groupe public est devenu acheteur net d'électricité, et dépense désormais des milliards pour assurer l'approvisionnement de la France. Déstabilisées par le manque d'investissement et une organisation inadaptée (lire EDF: les salariés du nucléaire en fusion), ses centrales affichent un taux de disponibilité – calcul économique qui mesure l'efficacité industrielle et économique – en baisse constante. D'un peu plus de 80%, ce taux est tombé officiellement à 79%, dans les couloirs du groupe, on évoque même le chiffre de 75%. Un point de moins signifie des milliers de KWh en moins, des dizaines de millions d'euros envolés.-D'où la nécessité de dégager d'importants moyens financiers pour réorganiser une entreprise totalement déréglée. Mais EDF n'a plus la flexibilité financière nécessaire pour le faire. «Tous les bénéfices de la rente nucléaire ont été reversés aux Français», explique Pierre Gadonneix pour expliquer l'impasse dans laquelle se trouve le groupe public aujourd'hui. Dans les faits, il n'en est rien. Les consommateurs français ont certes profité d'une électricité bon marché, alignée sur l'inflation mais désindexée de coûts pétroliers et gaziers. Mais c'était l'objectif même du programme nucléaire lancé à partir de 1975.-La rente nucléaire a surtout servi à payer la conquête internationale du groupe. Entre le rachat de l'allemand EnbW, du britannique London Electricity et de l'italien Edison, EDF a dépensé plus de 20 milliards d'euros entre la fin des années 1990 et 2005. Sans parler des 10 milliards investis dans les années 1990 dans des sociétés en Amérique du Sud (Brésil et Argentine) qui se sont révélées des opérations calamiteuses et ont été liquidées dans des conditions tout aussi désastreuses. Contrairement à ce qu'assure Pierre Gadonneix, aucune des filiales internationales du groupe ne s'auto-finance, et l'endettement lié à ces acquisitions n'a toujours pas été remboursé..."


-Au courant ?
  • EDF: enquête sur un service public taillé en pièces:"...Les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, avaient pourtant juré tout au long des années 1990 que rien de fondamental dans l'organisation du marché français de l'électricité ne serait touché, qu'EDF resterait au service des Français et de son économie. Mais, pour préserver l'essentiel, il fallait accepter certains aménagements, avaient-ils alors justifié. Le gouvernement Juppé signa donc la directive européenne de 1996, qui ouvrait le marché de la fourniture d'énergie à la concurrence pour les grands groupes et les gros consommateurs d'énergie.-Premier échec : après avoir bénéficié quelques mois des baisses de tarif, les industriels virent leurs factures augmenter de 20% à 30% et s'aligner sur les prix allemands, les plus chers. Car partout, en Europe, les prix de l'électricité flambaient.Qu'en déduisit Bruxelles ? Que la concurrence n'était pas suffisante. En mars 2002, Lionel Jospin, conseillé par Dominique Strauss-Kahn, fervent partisan de l'ouverture des marchés de l'énergie et partisan d'une privatisation d'EDF dès 1998, accepta dans le cadre du traité de Barcelone, l'ouverture complète du marché français à la concurrence. EDF perdait d'un trait de plume son statut de monopole, institué en 1946, sur la production et la distribution de l'électricité en France...-En silence, l'entreprise a été démantelée. Son organisation verticale intégrée, allant de la centrale au compteur du particulier, a été cassée en morceaux. Les salariés des différentes entités ont été partagés. Le réseau de transports, qui assure l'acheminement de l'électricité à très haute tension, est devenu une filiale (RTE) du groupe mais EDF n'a aucun droit de regard sur elle.-Les activités de distribution, qui assurent la desserte auprès des clients, ont été séparées du reste du groupe. Sous le nom de ErDF, elles sont censées désormais travailler dans la plus stricte neutralité au service de tous les fournisseurs d'électricité sur le marché français. EDF n'a conservé en propre que la production d'électricité, la gestion des 58 centrales nucléaires installées en France et de la plupart des barrages hydrauliques. Mais ses concurrents, GDF Suez en particulier, lui contestent déjà ce rôle à l'avenir.-Pour bien marquer l'entrée dans une nouvelle ère, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a décidé, à partir de 2002, la transformation du statut du groupe. EDF a à son tour emprunté le chemin juridique désormais si familier aux salariés des entreprises publiques. D'EPIC (Entreprise publique industrielle et commerciale), elle est devenue société anonyme, avant d'être introduite en Bourse en 2006. L'Etat contrôle toujours 84% du capital. Mais plus rien n'est pareil. «D'une logique de service public, nous sommes passés à une logique de résultat», résume Patrick Duchet, ingénieur sécurité et secrétaire CGT du comité d'établissement de la centrale nucléaire de Penly.."

2 commentaires:

Olivier a dit…

Bonjour,
juste un commentaire d'ensemble :
chapeau bas pour vos articles, vos analyses....c'est rare et très précieux
cordialement
Olivier

Etienne Celmar a dit…

Merci Olivier!
Rien d'original, en fait
Une curiosité naturelle...
Cordialement
Marcel