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jeudi 1 octobre 2009

Avenir énergétique problèmatique

Une transition difficile

"Pour la plupart d’entre nous, la vie à l’ère de l’énergie extrême ne sera pas facile. Le prix de l’énergie va augmenter, tout comme les périls environnementaux, des quantités de plus en plus importantes de dioxyde de carbone seront répandues dans l’atmosphère, et le risque de conflit va s’accroître. Nous disposons seulement de deux options pour réduire la durée de cette période difficile et atténuer son impact. Elles sont toutes deux parfaitement évidentes - ce qui, malheureusement, ne les rend pas plus facile à mettre en oeuvre : augmenter considérablement la rapidité du développement des sources d’énergie renouvelables et réduire drastiquement notre dépendance aux combustibles fossiles en réorganisant nos vies et notre civilisation pour que notre consommation diminue dans toutes nos activités."(MTK)
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-Energies : vers une période de transition cahotique, par Michael T. Klare:
"La période de transition entre énergies fossiles et renouvelables s’annonce agitée, avertit Michael T. Klare. Faute d’une conversion massive et rapide aux énergies nouvelles - qui paraît aujourd’hui peu vraisemblable - nos sociétés en seront réduites à compter de plus en plus sur des gisements « extrêmes », coûteux à exploiter, difficiles d’accès, certains situés dans des zones dangereuses, d’autres extrêmement polluants, dévastateurs pour l’environnement, et qui feront l’objet pour la plupart d’une compétition internationale acharnée, source de tensions géopolitiques.
Le débat fait rage pour savoir si nous avons déjà atteint le pic de la production pétrolière mondiale ou s’il reste encore éloigné de plus de dix ans. Reste cependant une certitude : nous passons d’une ère où le pétrole était la principale source d’énergie mondiale à un autre où les alternatives au pétrole - en particulier les énergies renouvelables provenant du soleil, du vent et des vagues - fourniront une part toujours croissante de nos ressources énergétiques.
Attachez vos ceintures ! Car le trajet s’annonce cahoteux et se déroulera dans des conditions extrêmes.L’idéal bien sûr, serait que cette transition allant d’un pétrole raréfié à ses successeurs qui préserveront le climat puisse se dérouler en douceur, grâce à la création d’un énorme réseau bien coordonné associant les énergies éolienne, solaire, marémotrice, géothermique, et les autres renouvelables. Malheureusement, c’est peu probable. Nous traverserons au contraire une première période caractérisée par une dépendance excessive aux dernières ressources pétrolières et aux ultimes réserves les plus sales que sont le charbon et les très polluants hydrocarbures « non conventionnels », tels que les sables bitumineux du Canada et autres combustibles de mêmes caractéristiques.-Il ne fait aucun doute que Barack Obama ainsi que de nombreux membres du Congrès souhaitent accélérer le passage de la dépendance au pétrole à des alternatives non polluantes. Le président a déclaré en janvier que « nous nous appliquerons à mettre en œuvre une démarche résolue, adéquate, pragmatique, vers une Amérique qui soit libérée de notre dépendance [pétrolière], dont l’économie sera renforcée par un nouveau modèle énergétique, qui donnera du travail à des millions de nos concitoyens ». Dans les faits, le programme de 787 milliards de dollars de relance économique qu’il a promulgué en février attribue 11 milliards de dollars pour la modernisation du réseau électrique, 14 milliards de dollars en incitations fiscales pour les entreprises investissant dans les énergies renouvelables, 6 milliards pour le financement des initiatives améliorant l’efficacité énergétique des Etats de l’union, et plusieurs milliards pour la recherche sur les sources d’énergie renouvelables. Des mesures du même ordre pourraient être prises si le Congrès vote une loi sur le climat. Le texte du projet de loi récemment adopté par la Chambre des représentants exige que 20% de la production américaine d’électricité provienne des énergies renouvelables d’ici 2020.Mais il y a tout de même de mauvaises nouvelles : même si toutes ces initiatives sont votées, et renforcées par des mesures multipliant plusieurs fois l’effort effectué, il faudra encore plusieurs décennies pour que ce pays parvienne à réduire sensiblement sa dépendance au pétrole et aux autres combustibles polluants non-renouvelables. Notre consommation d’énergie est tellement importante, et nos systèmes de distribution des carburants si fortement installés que (à moins d’une énorme surprise), nous resterons dans les années à venir dans un no man’s land entre l’âge du pétrole et celui de l’éclosion des énergies renouvelables. On peut se représenter cette période intérimaire comme étant celle de l’ « énergie de l’extrême », et la nommer ainsi. Dans pratiquement toutes ses dimensions, de la tarification au changement climatique, elle promet d’être affreuse.
Ne nous laissons pas abuser par le fait que cette nouvelle ère sinistre verra sûrement l’apparition d’un grand nombre de nouvelles éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules hybrides. La plupart des nouveaux bâtiments seront sans doute équipés de panneaux solaires, et de nouveaux transports ferroviaires légers seront construits. Cependant, malgré cela notre civilisation devrait rester extrêmement dépendante du pétrole consommé par les automobiles, camions, bateaux, avions ainsi que la plupart des transports, ainsi que du charbon pour la production d’électricité. Une grande partie de l’infrastructure existante pour produire et distribuer notre approvisionnement en énergie restera également inchangée, bien que s’épuiseront de nombreuses ressources existantes de pétrole, de charbon et de gaz naturel. Ce qui nous obligera à recourir à des gisements non encore exploités, bien plus néfastes (et souvent bien moins accessible).
Les projections les plus récentes sur la consommation énergétique future des États-Unis publiées par le ministère de l’Énergie (DoE) fournissent une indication sur la répartition des sources d’énergie durant cette nouvelle période. Selon l’Annual Energy Outlook de 2009, les États-Unis consommeront 114 quadrillions (10 puissance 15) de BTU d’énergie en 2030, dont 37% seront fournis par les hydrocarbures et autres produits pétroliers liquides, 23% par le charbon, 22 % le gaz naturel, 8% par l’énergie nucléaire, 3% par l’énergie hydroélectrique, et seulement 7% par le vent, le solaire, la biomasse et les autres sources renouvelables.
De toute évidence, cela n’indique pas un changement radical, ni l’abandon du pétrole et des autres combustibles fossiles. Sur la base des tendances actuelles, le DOE prévoit que dans vingt ans, le pétrole, le gaz naturel et le charbon représenteront encore 82% de l’approvisionnement en énergie primaire des USA, seulement deux points de pourcentage de moins qu’en 2009. (Il est évidemment concevable qu’un changement radical dans les priorités nationales et internationales conduisent à une augmentation plus importante dans les énergies renouvelables au cours des deux prochaines décennies, mais aujourd’hui, cela reste un espoir et non pas une certitude.)
Si les combustibles fossiles resteront dominants en 2030, la nature de ces combustibles va connaître de profonds changements, tout comme le fera notre façon de nous les procurer. Aujourd’hui, la plus grande partie du pétrole et du gaz naturel proviennent de sources d’approvisionnement « classiques » que sont les grands gisements situés principalement dans des zones relativement accessibles sur terre ou dans des zones côtières peu profondes. Ce sont des réserves qui peuvent être facilement exploitées en utilisant des technologies usuelles, notamment les versions modernes des imposantes plates-formes pétrolières rendues célèbres récemment par le film « There Will Be Blood », sorti en 2007.
Toutefois ces champs pétroliers vont se tarir de plus en plus avec la hausse de la consommation mondiale, ce qui contraindra le secteur à recourir davantage à l’exploitation de puits offshore à grande profondeur, aux sables bitumineux canadiens, au pétrole et au gaz d’Arctique - dont le climat se modifie mais qui reste toujours difficile à atteindre et à exploiter - et au gaz extrait du schiste, au prix de techniques coûteuses, et qui menacent l’environnement. En 2030, indique le DoE, ces liquides non conventionnels fourniront 13% de l’offre mondiale de pétrole (contre seulement 4% en 2007). Un schéma similaire vaut pour le gaz naturel, en particulier aux États-Unis où la part de l’énergie fournie par des sources non renouvelables et non conventionnelles devrait augmenter de 47% à 56% durant ces vingt ans.L’importance prise par ce type de gisements est manifeste pour quiconque lit les revues spécialisées de l’industrie pétrolière ou consulte régulièrement le Wall Street Journal. On n’y trouve aucune annonce de grandes découvertes de gisements pétroliers ou gaziers géants qui seraient facilement accessibles aux techniques de forage habituelles et qui soient reliés aux principaux marchés par les gazoducs ou routes commerciales existantes (ou situées en dehors des zones de conflit, tels que l’Irak et la région du delta du Niger au Nigeria). On y lit effectivement des annonces de découvertes, mais la quasi-totalité d’entre elles sont situées dans l’Arctique, en Sibérie, ou dans les eaux très profondes de l’Atlantique et du golfe du Mexique..
".

-Pour un autre avenir énergétique
-La fin progressive du pétrole
-L'histoire secrète du pétrole
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-Energie: base de tout
-Energie et géopolitique

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