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samedi 31 octobre 2009

Palestine: histoire(tragique) d'eau


Une guerre pour l'eau

-L'eau, un levier politique, une arme-

>Un enjeu stratégique

-"Dans les colonies, on voit des piscines, des pelouses arrosées généreusement autour des maisons et des systèmes d’irrigation des exploitations agricoles qui fonctionnent 24 heures sur 24. Cette situation contraste violemment avec celle des villages palestiniens voisins dont les habitants luttent pour aller chercher le peu d’eau dont ils ont besoin, même pour un usage domestique. 80 pour cent des villes et des villages palestiniens ne reçoivent que quelques heures d’eau par semaine, obligeant la population à faire des réserves dans des bidons et dans des conditions d’hygiène hasardeuses. Les Palestiniens n’ont pas le doit de forer des puits."
(Leila)

-"Le cas de cette région du monde est un symbole fort pour le monde entier puisque la question de l’eau est un des enjeux majeurs pour le siècle à venir. Dans le cas de Palestine/Israël toute négociation de paix est tributaire de l’établissement d’un accord juste et équitable, conforme à la Convention du 14 mai 1997 et ce ne peut être que dans un cadre global (avec la Syrie, le Liban et la Jordanie) que la paix pourra se construire entre Israéliens et Palestiniens."
[-L’appropriation des ressources hydrauliques par Israël, obstacle majeur à la paix-]
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-Cisjordanie : 450 000 colons consomment autant d’eau que 2,3 millions de palestiniens soumis à des restrictions:
"En raison des multiples restrictions et discriminations dont ils font l’objet, les palestiniens ne reçoivent pas suffisamment d’eau pour couvrir leurs besoins élémentaires, accuse Amnesty International. Entre 180 000 et 200 000 d’entres-eux survivent avec 20 litres par jour et par personne, alors qu’Israël, dont la consommation individuelle moyenne est de 300 litres, s’attribue 80% des ressources de l’aquifère de la Montagne, situé pour une grande partie en Cisjordanie.
Amnesty International, 27 octobre 2009
:Amnesty International accuse Israël de refuser aux Palestiniens un droit d’accès à l’eau suffisant, en maintenant un contrôle total sur les ressources communes en eau et par l’application de politiques discriminatoires.Ces mesures restreignent indûment l’accès à l’eau dans les Territoires palestiniens occupés (TPO) et empêchent les Palestiniens de développer un réseau d’eau adéquat.« Israël autorise les Palestiniens à accéder à seulement une fraction des ressources communes en eau, qui sont situées principalement en Cisjordanie occupée, alors que les colonies israéliennes illégales bénéficient d’un accès pratiquement illimité. A Gaza, le blocus israélien a empiré une situation déjà désastreuse », déclare Donatella Rovera, d’Amnesty International, chargée des études en Israël et dans les TPO.Dans son nouveau rapport, Amnesty International révèle l’étendue des politiques discriminatoire israélienne sur l’eau et les pratiques qui dénient aux Palestiniens leur droit d’accès à l’eau.Israël utilise plus de 80 pour cent de l’eau de l’ « Aquifère de la Montagne », qui est la principale ressource souterraine en Israël et dans les TPO, tout en limitant la consommation des Palestiniens à seulement 20 pour cent.Cet aquifère est la seule source d’eau pour les Palestiniens de Cisjordanie, alors qu’Israël en dispose de plusieurs et utilise également à son profit toute l’eau provenant du Jourdain Alors que la consommation d’eau quotidienne palestinienne atteint à peine 70 litres par jour et par personne, cette consommation journalière est supérieure à 300 litres en Israël, soit quatre fois plus.Dans certaines communautés rurales, les Palestiniens survivent avec à peine 20 litres par jour, ce qui représente la quantité minimum recommandée pour une utilisation domestique dans les situations d’urgence.Entre 180 000 et 200 000 Palestiniens vivant dans les communautés rurales n’ont pas accès à l’eau courante et l’armée israélienne les empêche souvent de recueillir l’eau de pluie.En revanche, les colons israéliens, qui vivent en Cisjordanie en violation du droit international, ont des fermes utilisant l’irrigation de façon intensive, ainsi que des jardins luxuriants et des piscines.
Ces colons, qui sont environ 450 000, utilisent autant sinon plus d’eau que la population palestinienne comptant environ 2,3 millions d’habitants.Utilisation des puits (pumpage) et des sources (discharge) des trois bassins Nord-Est (NE), Est (E) et Ouest (W) de l’aquifère de la montagne. Millions de mètres cube. Source :
PNUD. Dans la bande de Gaza, 90 à 95 pour cent de l’eau provenant de l’aquifère côtier, qui est son unique ressource, est contaminée et impropre à la consommation humaine. Israël n’autorise cependant pas de transférer à Gaza de l’eau en provenance de l’aquifère de la Montagne.Les restrictions draconiennes imposées ces dernières années par Israël sur l’entrée à Gaza des matériels et équipements nécessaires à la réalisation et la réparation des infrastructures y ont entraîné une détérioration supplémentaire de l’approvisionnement en eau et des réseaux d’assainissement, qui ont atteint un point critique.
Pour faire face à ces pénuries d’eau et aux déficiences des réseaux de distribution, de nombreux Palestiniens doivent acheter l’eau, de qualité souvent douteuse, qui est distribuée par des camions-citernes mobiles moyennant un prix beaucoup plus élevé.D’autres recourent à des mesures d’économie d’eau qui sont préjudiciables à leur santé et à celle de leur famille et qui entravent le développement socio-économique.« En plus de 40 ans d’occupation, les restrictions imposées par Israël sur l’accès des Palestiniens à l’eau ont empêché le développement des réseaux d’eau et des installations dans les TPO, refusant ainsi à des centaines de milliers de Palestiniens le droit de vivre une vie normale, de disposer d’une nourriture suffisante, d’un accès adéquat au logement ou à la santé, et au développement économique », déclare Donatella Rovera.En occupant les terres palestiniennes, Israël s’est approprié de vastes zones riches en eau et il empêche les Palestiniens d’y accéder.I
l a également imposé un système complexe de permis que les Palestiniens doivent obtenir de l’armée israélienne et des autres autorités pour développer les infrastructures de l’eau dans les TPO. Les demandes de permis sont souvent rejetées ou subissent de longs retards.Les restrictions imposées par Israël à la circulation des personnes et des biens dans les TPO aggravent les difficultés auxquelles les Palestiniens font face lorsqu’ils tentent de mener à bien des projets d’adduction d’eau ou d’assainissement, ou même simplement de distribuer de petites quantités d’eau.Les citernes d’eau sont contraintes à de longs détours pour éviter les barrages militaires israéliens et les routes interdites aux Palestiniens, ce qui entraîne de fortes augmentations du prix de l’eau.Dans les zones rurales, les villageois palestiniens luttent en permanence pour trouver assez d’eau pour leurs besoins de base, car l’armée israélienne détruit souvent leurs systèmes de récupération d’eau de pluie et confisque leurs citernes.
Dans le même temps, des champs situés dans les colonies israéliennes voisines sont irrigués sous le soleil de midi par des systèmes automatisés, gaspillant beaucoup d’eau, évaporée avant même d’atteindre le sol.Dans certains villages palestiniens, l’accès à l’eau a été si sévèrement restreint que les agriculteurs sont incapables de cultiver la terre, ou même de faire pousser de petites quantités de nourriture pour leur consommation personnelle ou pour le fourrage destiné aux animaux et ont donc été contraints de réduire la taille de leurs troupeaux.« L’eau est un besoin fondamental et un droit, mais pour de nombreux Palestiniens obtenir une eau de mauvaise qualité en une quantité qui se situe au niveau de subsistance est devenu un luxe qu’ils peuvent à peine se permettre », déclare Donatella Rovera.« Israël doit mettre fin à ses politiques discriminatoires, lever immédiatement toutes les restrictions qu’il impose à l’accès à l’eau des Palestiniens, et assumer ses responsabilités en faisant face aux problèmes qu’il a créé, en permettant aux Palestiniens d’accéder à une part équitable de la ressource commune en eau ».


-Les Palestiniens privés d'eau par Israël - AgoraVox
-Israël mène la guerre de l'eau dans les territoires occupés:
"L'accès à l'eau, qui est soumis au contrôle total qu'Israël exerce sur les ressources de la région, est aggravé par la sécheresse aiguë qui menace aujourd'hui les nappes aquifères. L'Etat juif, souligne Amnesty, utilise plus de 80 % de l'eau provenant de l'aquifère de montagne, limitant l'accès des Palestiniens à 20 % de cette réserve. Or, il s'agit de l'unique ressource en eau des Palestiniens en Cisjordanie, insiste Amnesty, "alors qu'Israël dispose de plusieurs sources d'approvisionnement (lac de Tibériade et aquifère côtier) et utilise toute l'eau disponible du Jourdain". L'Etat juif occupe la vallée du Jourdain depuis la guerre de 1967, et n'accorde aucun accès à ses rives aux Palestiniens.Les eaux du Jourdain sont convoitées à la fois par Israël, la Syrie, le Liban et la Jordanie, avec pour résultat de réduire par endroits son débit à celui d'un ruisseau salant et contaminé par les eaux usées non traitées, ce qui provoque un assèchement préoccupant de la mer Morte.Amnesty relève que la consommation en eau des Palestiniens est à peine de 70 litres par personne et par jour, soit nettement moins que les 100 litres recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contre plus de 300 litres pour les Israéliens.Dans certaines zones rurales, ajoute l'organisation, les Palestiniens survivent avec à peine 20 litres par jour. Plus de quarante ans après l'occupation de la Cisjordanie, ajoute Donatella Rovera, auteure du rapport, 180 000 à 200 000 Palestiniens vivant dans des communautés rurales n'ont pas accès à l'eau courante. Cette situation est d'autant plus choquante, insiste-t-elle, que les colons israéliens établis en Cisjordanie, "en violation du droit international, recourent à l'irrigation intensive pour leurs cultures, et disposent de jardins luxuriants et de piscines".Cette dernière affirmation ne convainc qu'à moitié : les "jardins luxuriants" et les "piscines" sont loin d'être la règle, et les colons juifs en Cisjordanie forment une palette d'individus aux revenus disparates. "Quelque 450 000 colons utilisent autant, sinon plus d'eau, que l'ensemble de la population palestinienne, estimée à 2,3 millions", ajoute Amnesty, qui consacre une place importante de ce rapport à la situation dans la bande de Gaza, où la pénurie d'eau est critique. Dans cette portion de territoire contrôlée par le Hamas, la seule ressource en eau est l'aquifère côtier, puisque Israël n'autorise pas de transfert d'eau de la Cisjordanie vers Gaza.Sur-utilisée et contaminée à plus de 90 % par les eaux usées non traitées, l'aquifère côtier est source de maladies et d'épidémies.
Cette situation est aggravée par le blocus imposé par Israël, qui interdit l'entrée à Gaza d'équipements nécessaires à la réparation et à la modernisation du réseau.Le rapport d'Amnesty rappelle que les Palestiniens ne peuvent creuser de nouveaux puits sans obtenir de permis délivré par l'armée israélienne. Il explique en quoi les restrictions d'accès à l'eau potable sont un outil politique en favorisant les expulsions. Il montre enfin comment le "Mur" ou "barrière de sécurité", les check-points et autres barrages routiers, interdisent ou retardent l'accès à l'eau en Cisjordanie.La Water Authority israélienne a contesté les chiffres avancés par Amnesty, déploré que l'organisation ne l'ait pas consultée, mais n'a pas remis en question la réalité du phénomène de discrimination dont pâtissent les Palestiniens.Si les Israéliens consomment
"408 litres d'eau par jour" (Amnesty parle de 300 litres...), les Palestiniens en utilisent 200, affirme-t-elle, tout en assurant que la consommation des Israéliens a baissé de 70 % depuis 1967, alors que celle des Palestiniens a progressé de 85 à 105 m3 au cours de la même période. La Water Authority souligne enfin qu'Israël a toujours accordé aux Palestiniens davantage d'eau que les accords d'Oslo (1993) ne leur en allouaient.Au-delà des chiffres, l'attitude des autorités israéliennes montre que l'accès à l'eau reste un puissant levier politique dans les relations israélo-palestiniennes. C'est aussi un enjeu stratégique régional : pour pallier une pénurie croissante d'eau, Israël envisage de nouveau d'en importer de Turquie. Sauf que la détérioration récente de ses relations diplomatiques avec Ankara ne favorise pas un tel objectif
.(Laurent Zecchini)
-La question de l'eau en Palestine-Israël
-Israël : une histoire d'eau
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-L'eau: urgence!...
-De l'eau et des hommes

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