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jeudi 3 décembre 2009

Afghanistan: jusqu'où ?

"Finir le boulot?"


Faire du Bush sans Bush, avec une opinion toujours plus divisée

Avec les mêmes objectifs
...

-"Le New York Times du 31 décembre vend la mèche en écrivant : « Les États-Unis cherchent à élargir les routes d’approvisionnement dans la guerre en Afghanistan. » C’est également ce que décrit un ancien diplomate indien, M. K. Bhadrakumar, dans un article du 20 décembre dans Asia Times. « La présence américaine en Afghanistan fait partie d’une grande stratégie de l’Asie centrale. Même si la guerre s’y est très mal déroulée, cet effort a connu un certain succès, le Pentagone réussissant à établir une présence militaire à long terme dans le pays. » De plus, poursuit l’auteur, « Washington utilise la détérioration de la situation en Afghanistan comme prétexte pour établir de nouvelles bases américaines en Asie centrale, notamment en Ouzbékistan et au Kazakhstan ». Plus globalement encore, note Bhadrakumar, « les États-Unis pourraient préparer une autre route caspienne qui traverserait la Géorgie sur la mer Noire, en direction de l’Azerbaïdjan sur la mer Caspienne et puis des États d’Asie centrale. Cela pourrait aussi servir de route du pétrole et du gaz indépendante de la Russie et étendre potentiellement l’OTAN dans le Caucase et en Asie centrale. Si les puissances européennes acceptent la nécessité d’une défense des sources d’énergie vitales, conduite par les États-Unis ». (D.Bari)
- Afghanistan : mourir pour du pétrole ?-

-"Le plan McChrystal prévoit ce que les Soviétiques avaient fait à l'époque: tenir les villes. Cela n'a pas marché pour les Soviétiques et je ne vois pas comment cela pourrait marcher avec nous, compte tenu de l'empreinte militaire que nous avons déjà laissé" (Christine Fair :enseigne au Centre d'études pour la paix et la sécurité de l'université de Georgetown.)

-L’éditorial du quotidien Le Monde, (28 mars) consacré à « Obama l’Afghan »:« Si rupture il y a dans l’approche américaine, c’est surtout dans une évaluation plus réaliste des réalités régionales : les racines du conflit afghan se situent largement au Pakistan, où les chefs d’Al-Qaida et de la mouvance talibane ont établi des sanctuaires. Or l’impunité dont ils jouissent n’existerait pas sans la complicité des services secrets d’Islamabad. La bonne solution est-elle de tripler l’aide au Pakistan, comme l’a annoncé M. Obama, et une telle approche est-elle conciliable avec un accroissement des frappes militaires contre des cibles situées au Pakistan ? »-« Le président américain a récemment reconnu que la situation sécuritaire connaissait une dérive en Afghanistan, tout en soulignant qu’il fallait songer à une stratégie de sortie. “Obama l’Afghan” est en train de mesurer à son tour que la tâche consistant à pacifier un pays qui a tenu en échec plus de 100 000 soldats soviétiques ne sera pas aisée. »
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-Afghanistan : Obama choisit de "finir le boulot" laissé par Bush:
"Le pari d'Obama est colossal : il a décidé de porter le nombre de soldats américains en Afghanistan à près de 100 000 hommes, soit 30 000 de plus d'un seul coup, une escalade majeure dans un pays où aucune armée étrangère n'a jamais réussi à gagner une guerre depuis la défaite cinglante des Britanniques dans la première moitié du XIXe siècle en passant par l'armée soviétique dans les années 80. A ces 100 000 soldats américains il faut ajouter 42 000 soldats des autres nations coalisées, auxquelles Obama demande un effort supplémentaire. L'infographie de notre partenaire laGraphique sur la montée en puissance du nombre de GI's est de ce point de vue très parlante. ...____________Si Barack Obama veut « finir le boulot », selon sa propre formule, il entend aussi amorcer le retrait des troupes dès l'été 2011, sans en spécifier la fin - un calendrier destiné à « sauver » sa campagne électorale de 2012. Annoncer la fin de la mission d'entrée de jeu est tactiquement dangereux, comme l'ont aussitôt fait observer les Républicains, et rappelle justement toutes les escalades guerrières précédentes, à commencer par celle du Vietnam.________« Finir le boulot », c'est évidemment une question de définition : pour les Etats-Unis et leurs alliés, qui sont engagés dans ce conflit depuis déjà huit ans, depuis le renversement du régime des talibans au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il s'agit, au minimum, de laisser une armée nationale afghane et une administration capables d'empêcher le retour des fidèles du Mollah Omar à Kaboul.Le pari est loin d'être gagné car l'histoire des escalades militaires montre qu'on sait quand elles commencent, pas quand elles s'achèvent… Que se passe-t-il si le « boulot » n'est pas fini en 2011 ?_____________Gérer l'héritage de George W. BushBarack Obama a fait de l'Afghanistan « sa » guerre alors que ce conflit fait partie de l'héritage empoisonné de George Bush. Obsédé par l'Irak, Bush et son entourage d'idéologues néo-conservateurs (Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz…) ont rapidement délaissé l'Afghanistan après leur victoire de 2001, pour s'attaquer à Saddam Hussein, un enjeu plus à leur mesure pensaient-ils.L'administration républicaine a laissé derrière elle un champs de ruines en Irak, une Amérique épuisée et discréditée, et, surtout, un Afghanistan en proie depuis 2006 à une incroyable résurgence des talibans qu'elle croyait avoir éliminés.Obama a choisi d'assumer cet héritage, au grand dam d'une partie de ses partisans. estimant sans doute qu'il ne pouvait pas faire un choix qui donnerait aux auteurs du 11 septembre la chance de crier victoire, et d'encourir le reproche d'avoir « perdu l'Afghanistan ».Le président américain a ensuite pris son temps pour redéfinir sa stratégie, période d'attentisme pendant laquelle le soutien des Américains à cet engagement militaire a fondu dans les sondages, rendant sa tâche plus complexe encore.Barack Obama espère faire en dix-huit mois ce que George Bush n'a pas fait en huit ans..."

-Obama et l'Afghanistan-Pakistan
-Afghanistan : peu croient à une issue rapide pour un conflit enlisé:
-M. Obama ne va pas au bout de la logique d’une guerre limitée à Al-Qaida:
"...M. Obama, qui avait l'air si sombre à West Point, donne toutefois l'impression de ne pas être convaincu de la justesse de sa stratégie. Il a hésité de longs mois. On sent qu'il devient chef de guerre à contrecœur. Le président américain n'est en fait pas allé au bout de la logique qu'il exprimait clairement durant sa campagne électorale: retirer l'armée américaine d'Irak et se concentrer sur le combat contre Al-Qaida. Car il aurait alors fait un double constat: premièrement, qu'aucune trace d'Al-Qaida n'a été décelée en Afghanistan depuis la chute des talibans fin 2001; deuxièmement, que ce n'est pas avec une armée de 100000 hommes que l'on combat Al-Qaida..."

-Afghanistan: Barack Obama prend ses soutiens à contre-pied
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"Barack Obama a attendu la fin de son discours sur l'Afghanistan, mardi, devant les cadets de West Point, pour prononcer la phrase clef: « Il est facile d'oublier que, quand cette guerre a démarré, nous étions unis. » Et d'ajouter, telle une supplique : « Je refuse d'accepter que nous ne soyons pas capables de retrouver cette unité. Je crois de toutes les fibres de mon être que nous – Américains – pouvons toujours nous rassembler derrière un but commun. »Cela fait en effet longtemps que la guerre en Afghanistan a cessé de faire l'unanimité aux États-Unis. Ainsi, en prenant la décision d'envoyer 30.000 soldats supplémentaires en renfort du contingent américain sur place (la fourchette haute de ce que demandaient les militaires, une augmentation de 45% des effectifs sur le terrain), Obama prend aussi le contre-pied de son opinion publique. En particulier de la gauche américaine, qui l'a soutenu durant les primaires démocrates, et a fortement contribué à le faire élire contre John McCain il y a un an.__Si les derniers sondagesWashington Post), cette proportion augmente singulièrement quand on ne considère que les démocrates : les deux tiers d'entre eux sont opposés à la poursuite de la guerre et à l'envoi de troupes supplémentaires...

Les promesses de prendre en compte la réalité économique du moment sont destinées à se démarquer des pratiques de l'administration Bush, qui a constamment cherché à dissimuler le coût de ses aventures extérieures. Obama a également pris d'autres précautions : il a annoncé un début de retrait dès juillet 2011, il a essayé de rassurer le Pakistan alors qu'il va probablement étendre la guerre sur son territoire, et il a expliqué qu'il entendait responsabiliser les Afghans en aidant les administrateurs non corrompus et les projets de développement « pratiques » dans le domaine de l'agriculture....
Comme l'a constaté Obama, l'unité du pays n'existe plus, et ce sont ses propres alliés qui renâclent à le suivre. Il est probable qu'en écoutant le discours de mardi, ceux-ci n'ont pas seulement entendu les paroles rassurantes du chef d'État, mais également toutes les phrases qui rappelaient son prédécesseur, jusque dans l'emploi du mot « surge » (la poussée) pour qualifier la nouvelle stratégie : « Nous n'avons pas sollicité de combat » ; « Si je ne pensais pas que la sécurité des États-Unis et des Américains était en jeu en Afghanistan, je ferais rentrer avec plaisir l'ensemble de nos troupes dès demain »; « Avec un Pakistan nucléaire, l'enjeu est bien plus élevé, car nous savons qu'Al-Qaïda et d'autres extrémistes recherchent des armes nucléaires qu'ils n'hésiteraient pas à utiliser ».
De l'avis de tous les analystes politiques américains, Obama a pris là la décision la plus importante de son mandat. Il s'est approprié cette guerre en Afghanistan, et les solutions qu'il entend apporter pour la terminer sont les siennes, et non pas celles de ces prédécesseurs – contrairement à l'Irak. Reste à savoir si la majorité d'Américains qui ne voient pas cette stratégie d'un bon œil s'y rallieront.__Pour l'instant, les augures ne semblent pas favorables. Selon le New York Times, en apprenant le contenu du discours présidentiel, un des responsables d'une association de démocrates de gauche s'est dit « vraiment pas heureux du tout ». Dressant une comparaison avec le Viêtnam, il a estimé : « Nous sommes devant le cas d'un président qui s'enfonce encore et encore, tout en proclamant qu'il aperçoit la lumière au bout du tunnel. »

-Barack Obama met l'US Army au pied du mur en Afghanistan

-En Afghanistan, Obama fait du Bush sans Bush

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-Afghanistan :Obama s'obstine
-- Bourbier afghan
- Afghanistan : mourir pour du pétrole ?
- Aventure afghane ?

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