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jeudi 10 mars 2011

Pouvoir de Wall Street


Une petite rue au sud de Manhattan.
Devenue le centre de la finance new-yorkaise, le coeur de la puissance de l'argent aux USA et de ses ramifications mondiales.
Une puissance que l'on aurait pu penser en déclin ou mieux contrôlée, après le dernier séisme bancaire.


______Or, le pouvoir de Wall Street est toujours aussi fort
On pourrait même dire qu'il s'est renforcé, par concentrations successives, et qu'il s'est légitimé, puisqu'il a des conseillers à la Maison Blanche. Goldman Sachs est une des banques les plus influentes.

"Alors que l’État américain s’est désengagé du capital de Citigroup, qu’il avait sauvée de la faillite en novembre 2008 , et que Barack Obama a récemment choisi pour directeur de cabinet un ancien directeur de la banque JP Morgan , les perspectives d’un changement radical en matière de régulation financière et d’une gouvernance moins favorable aux grandes banques semblent s’être définitivement éloignées."
"...À cause du conflit d’intérêts extrêmement fort existant entre les technocrates de Washington et (treize) grandes banques d’investissement américaines... L’importance systémique de ces banques fait qu’elles disposent désormais d’une garantie explicite de l’État contre la faillite, leur permettant de se financer à des taux d’intérêt injustement faibles et de prendre des risques inconsidérés. Ce faisant, elles peuvent dès aujourd’hui engendrer de larges profits que se partageront les banquiers et leurs actionnaires jusqu’à la prochaine crise, lorsque le gouvernement sera à nouveau obligé de venir au secours de la finance – s’il en a encore les moyens. Il faut donc intervenir pour mettre fin à cette situation inacceptable en limitant la taille des banques, et par là leur importance systémique ainsi que leur influence politique, nous disent Johnson et Kwak.
Pour les auteurs de 13 Bankers, les conflits d’intérêts entre la finance et le pouvoir politique se retrouvent à trois niveaux. D’abord, les banques contribuent au financement des campagnes politiques : ainsi en 2006, les partis politiques ont reçu 260 millions de dollars du secteur financier, bien plus que n’importe quel autre secteur (p. 90). Et les contributions les plus généreuses sont apportées aux élus en charge de la régulation financière, comme Christopher Dodd et Barney Frank. Ensuite, Washington a tendance à placer aux positions clés des anciens de certaines grandes banques de Wall Street, officiellement parce que la finance est devenue si complexe que seuls des initiés peuvent la comprendre. Les exemples les plus connus sont ceux des anciens directeurs de Goldman Sachs, Robert Rubin et Hank Paulson. Le premier a notamment eu une importance capitale dans la décision du Congrès, en 2000, de ne pas réguler les marchés de produits dérivés, ce qui aurait contraint les activités de Wall Street (p. 9). Le second était aux commandes pendant toute la crise financière et a notamment décidé de recapitaliser les banques en des termes très avantageux pour elles (p. 154). 13 Bankers cite encore bien d’autres exemples de va-et-vient de personnel entre Wall Street et Washington (p. 95). Enfin, ce qui est plus diffus et peut-être plus dangereux, le gouvernement a progressivement adopté l’idéologie de Wall Street, selon laquelle l’innovation financière est forcé
ment une bonne chose, et selon laquelle ce qui est dans l’intérêt des banques est aussi dans l’intérêt du peuple américain. En bref, comme le soulignent les auteurs, le régulateur a été « capturé » (captured) par l’industrie qu’il régule, comme le prévoit la théorie de la régulation développée par George Stigler..."
_______________Pouvoir et finance sont donc toujours main dans la main aux USA, ce qui n'augure rien de bon pour l'avenir et les futures crises en gestation, car, s'il y eu des corrections, ce ne fut qu'à la marge et de manière symbolique.
Officiellement,WSt n'est même pour rien dans la crise!...
Innocenter à ce point la cause des maux financiers dont les effets sont encore bien visibles de par le monde, il fallait le faire!...
Place donc à une nouvelle euphorie, au dopage financier: les bonus records sont de retour. Même si les données macroéconomiques, l'économie réelle, amènent régulièrement à faire plonger W.St. dans le rouge.
Mais le quartier des affaires fonctionne "hors-sol"...Depuis
Clinton et ses dérégulations.
Rien n'a fondamentalement changé.
A l'époque des transactions instantanées, planétaires, hautement spéculatives, prédatrices, l'argent ne dort jamais...
Dormez tranquilles, braves gens!

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