
Sic transeat...
Sauver Detroit ?
_La crise économique montre encore ses stigmates dans certains secteurs du territoire américain, surtout dans le Michigan.
Des ensembles urbains dévastés, des cités qui se vident, surtout là où régnaient naguère des industries prospères, notamment à base de sidérurgie et de construction automobile. Un séisme est passé par là.
La ci-devant quatrième ville du pays est devenue le symbole d'une certaine tiers-mondisation, affectant des quartiers entiers, coeurs de la puissance industrielle d'antan.
L'ancienne capitale de l'industrie automobile, où le temps semble s'être arrêté, est devenue une ville qui rétrécit.
Une ville fantôme où seuls restent les plus pauvres .
_"Detroit symbolisait le triomphe de l'industrie automobile américaine (Ford, General Motors, Chrysler...) et, plus que toute autre ville du monde, le succès de l'économie libérale. Elle était le moteur de toute une nation - Motor City - et représentait l'univers de tous les possibles. Aujourd'hui, la ville incarne le déclin sans précédent de tout un système. Sur les deux millions d'habitants d'autrefois, plus de la moitié sont partis. Ceux qui sont restés se cherchent un avenir au milieu des usines désaffectées et des immeubles en ruine." (photos)
 "...Detroit  détiendrait la palme de la décadence.  Autrefois la  quatrième ville  des Etats-Unis, aujourd’hui la onzième  (en cinquante  ans, la  population a diminué de moitié), il lui  manque 300 millions  de  dollars pour assurer le minimum de  services publics. Tout le   système scolaire est en redressement  judiciaire. Toute une partie de   la ville est vide : sur 400 000  adresses postales, 20 % sont sans   occupants (78 000 logements  seraient vides). En octobre, 9 000   logements saisis en 2006 pour  non-remboursement de prêts sont mis   aux enchères au prix de 500  dollars : ils ne trouvent que 1 800   acquéreurs. Depuis les émeutes  de 1967 qui firent 43 morts, les Blancs   ont fui la ville qui est  devenue un ghetto noir de fait. Il s’est   développé un phénomène  local, « la nuit du démon », qui voit des   incendies de maisons vides  (800 en 72 heures dans une de ces  « nuits  »)…Quelques-unes de ces  maisons qui ont survécu semblent  attendre le  coup de grâce qui  pourrait mettre un terme à leur misère…  Dans les rues  commerciales  adjacentes, « l’activité est si  visiblement  absente que vous  pouvez penser qu’une bombe a neutrons y  a explosé » (Time,   5 octobre 2009). En août 2009, le maire de  Detroit a proposé un   chantage aux agents municipaux syndiqués :  réduction des  salaires  de 10 % ou 1 000 licenciements (3 000  non-syndiqués ont  déjà été  licenciés et les entrants doivent  accepter des réductions   importantes sur tous les points du contrat  de travail par rapport  à  ceux en fonction. Le 21 décembre, la  municipalité réussit à   imposer aux enseignants une baisse des  salaires de 10 000 dollars   sous forme de prélèvement mensuel de  500 dollars sur leur paie, un   « prêt obligatoire » à la ville qui  leur serait remboursé lors de   leur retraite ou en cas de départ ; le  but de l’opération serait de   faire partir les vieux et d’embaucher  des jeunes à taux réduit..."
"...Detroit  détiendrait la palme de la décadence.  Autrefois la  quatrième ville  des Etats-Unis, aujourd’hui la onzième  (en cinquante  ans, la  population a diminué de moitié), il lui  manque 300 millions  de  dollars pour assurer le minimum de  services publics. Tout le   système scolaire est en redressement  judiciaire. Toute une partie de   la ville est vide : sur 400 000  adresses postales, 20 % sont sans   occupants (78 000 logements  seraient vides). En octobre, 9 000   logements saisis en 2006 pour  non-remboursement de prêts sont mis   aux enchères au prix de 500  dollars : ils ne trouvent que 1 800   acquéreurs. Depuis les émeutes  de 1967 qui firent 43 morts, les Blancs   ont fui la ville qui est  devenue un ghetto noir de fait. Il s’est   développé un phénomène  local, « la nuit du démon », qui voit des   incendies de maisons vides  (800 en 72 heures dans une de ces  « nuits  »)…Quelques-unes de ces  maisons qui ont survécu semblent  attendre le  coup de grâce qui  pourrait mettre un terme à leur misère…  Dans les rues  commerciales  adjacentes, « l’activité est si  visiblement  absente que vous  pouvez penser qu’une bombe a neutrons y  a explosé » (Time,   5 octobre 2009). En août 2009, le maire de  Detroit a proposé un   chantage aux agents municipaux syndiqués :  réduction des  salaires  de 10 % ou 1 000 licenciements (3 000  non-syndiqués ont  déjà été  licenciés et les entrants doivent  accepter des réductions   importantes sur tous les points du contrat  de travail par rapport  à  ceux en fonction. Le 21 décembre, la  municipalité réussit à   imposer aux enseignants une baisse des  salaires de 10 000 dollars   sous forme de prélèvement mensuel de  500 dollars sur leur paie, un   « prêt obligatoire » à la ville qui  leur serait remboursé lors de   leur retraite ou en cas de départ ; le  but de l’opération serait de   faire partir les vieux et d’embaucher  des jeunes à taux réduit..."Laisser mourir Detroit: une intention délibérée?
Beaucoup d'Etats et de villes n'en sont pas là, mais la faillite financière sévit dans certaines cités ou Etats, incapables de faire face aux dépenses courantes, de payer les fonctionnaires, d'entretenir les écoles...Même la Californie est touchée.
Un déclin programmé?
Détroit, comme Cleveland, n'est pas Wall Street..On sauve Goldman Sachs plus facilement qu'une ville, abandonnée à la pauvreté.
Mais où va l'empire?Qui veut acheter les Etats-Unis ?
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[photos Yves Marchand et Romain Meffre]
 
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