Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

vendredi 9 septembre 2011

Israël: un tournant ?

Une exception qui dure et s'amplifie.

On ne sait pas combien de temps durera le mouvement social en cours, quels effets il aura à long terme, ni comment Netanyahou éteindra l'incendie, mais c'est vraiment une première: la plus grande manifestation depuis des dizaines d'années, titrent de nombreux organes de presse.
Alors que jusqu'ici une sorte d'union sacrée autour des valeurs de sécurité prévalait, liée aux intérêts politiques et militaires, face à une menace toujours brandie, surtout depuis la triste expédition de Gaza, et le nouveau défi palestinien, jeunes et classes moyennes surtout sortent de l'apathie, la peur et l'apolitisme résigné..
Le pays est secoué.
"...«S'il aboutit à un changement de culture politique, moins consumériste et résignée, alors ce sera déjà une victoire précieuse pour l'avenir de ce pays, juge l'économiste Hagai Katz. C'est un changement drastique dans l'histoire politique individuelle et collective des Israéliens, qui traditionnellement sont très passifs, et dont l'engagement politique (nombre de votants, de militants de partis et d'organisations) n'a cessé de décliner depuis 30 ans.» __À écouter Tal, passé de l'extrême droite au militantisme étudiant, un espoir subsiste : «Je soutenais activement la droite israélienne, explique le jeune homme de 26 ans. Mais c'est terminé, je ne voterai plus pour eux. J'étais de ces gens qui considéraient la sécurité comme le plus important. Et quelque part, je le pense toujours. Mais l'aspect social est devenu primordial à mes yeux. Car nous ne pouvons plus vivre ainsi, sans aucun horizon, comme des animaux, avec en permanence ces préoccupations matérielles en tête, parce que les besoins de base sont impossibles à satisfaire. Depuis vingt ans, la gauche a rejoint la droite et ne parle que de sécuritaire. Tout cela doit s'arrêter, aujourd'hui, maintenant.» (P.Puchot)
__Dans le sillage de la contestation d'une certaine jeunesse européenne et du printemps arabe, dans le contexte d'une crise sociale profonde, où les inégalités frappent durement les moins favorisés et les classes moyennes, malgré une croissance économique certaine, l'indignation gagne du terrain .
Elle gagne aussi le monde de la médecine, de l'éducation, durement touché par le manque de moyens, qui contraste avec les dépenses dont bénéficient l'armée et les religieux et les avantages accordés à une minorité de privilégiés. "Les manifestants réclament une baisse générale des prix, un plus grand pouvoir d'achat, la gratuité de l'éducation dès la maternelle, un meilleur système de santé, la fin des monopoles et de la mainmise sur l'économie par une poignée de milliardaires qui contrôlent la presque totalité des richesses du pays."
(Koszayr)
La politique de la droite libérale, qui creuse les inégalités, est contestée tout autant que l'aide massive accordée aux colons qui s'installent tous les jours à Jérusalem Est ou en Cisjordanie. Ses tentatives pour détourner le mouvement par des velléités de mener une nouvelle opération militaire contre Gaza n'y font rien et manifestent plutôt son impuissance.
L'écrivain israëlien D.Grossman demande que son pays change en profondeur et reconnaisse la Palestine
, seule voie pour sortir des dangers qui le menace.
Par ce mouvement social, "les Israéliens peuvent redevenir acteurs, et non plus seulement consommateurs de leur propre histoire. La route est encore longue. D'amères désillusions nous sont peut-être réservées : les colons contrôlent encore 40% de l'armée, aucune opposition politique digne de ce nom n'émerge à ce stade des mouvements sociaux. Mais en 2011, soixante-trois ans après sa création, Israël a déjà, sans nul doute, effectué un pas décisif sur le chemin de sa propre modernité." (P.Puchot)
La guerre ne fait plus recette...
Une bonne nouvelle pour les futures négociations et le déblocage d'une situation qui ne peut plus durer
Une mauvaise: Les Etats-Unis mettront leur veto à un Etat palestinien à l'ONU, La Palestine est menacée de « vétoïsation »

Aucun commentaire: