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jeudi 19 janvier 2012

Machine infernale

"Si on perd le triple A, je suis mort" (NS)

Ouf! l'homme qui a coûté 500 milliards à la France (1) est toujours vivant,
mais dégradé
.

La perte du triple A est-elle une catastrophe ?




"À l’intérieur du système tel qu’il est, oui. Mais la catastrophe est liée au pacte de stabilité européen. Parce que cette règle est écrite de telle manière que les taux exigés pour emprunter ne doivent pas être supérieurs au taux de croissance. Le déficit maximum est en effet calculé en fonction du PIB (3 %) et non pas des recettes de l’Etat. Si le taux d’intérêt s’élève au dessus du taux de croissance le rapport dette / PIB se dégrade inéluctablement. Avec la perte du triple A qui fera monter les taux d’intérêts, pour ne pas aggraver « l’infraction » par rapport au pacte de stabilité, la France devra connaître un taux de croissance encore plus élevé. C’est une imbécillité totale. Sans ce pacte de stabilité financière le coup serait beaucoup moins grave.__L’Italie, par exemple, est désormais à des taux de 5 ou 6 %, avec un exigence de croissance impossible à satisfaire. Dans le même temps, la hausse des taux d’intérêts due à la perte du triple A va imposer un plan de rigueur qui va freiner la croissance. C’est ce que j’appelle l’effet ciseaux. D’un côté on fait baisser la croissance, ce qui conduit à une dégradation de la notation et la dégradation de la notation fait monter les taux d’intérêts. Plus il y a de rigueur, plus ça se dégrade. On a mis en place un machine infernale qui fait que ça ne peut qu’aller plus mal"

_Mais comment briser la dictature de la spéculation?:"..Le risque est quadruple. Les taux d'intérêt que demanderont les banques vont augmenter, ce qui va peser sur l'investissement des entreprises et des ménages, sur la consommation, sur les collectivités locales. Les banques françaises sont fragilisées, puisque les dettes publiques qu'elles détiennent deviennent des actifs risqués ; elles risquent de réagir en distribuant moins de crédit aux ménages et aux entreprises. L'incertitude sur l'évolution économique va peser sur les entreprises, les décourageant d'investir et d'embaucher. Enfin, le gouvernement peut se lancer dans des politiques d'austérité pour rassurer les marchés..."

__Laurence Parisot a raison pour une fois, il faut en finir avec le Trading Haute Fréquence , cesser de rassurer les robots et se libérer d' une politique hémiplégique, .« reposant seulement sur le pilier de l’austérité budgétaire » (qui) risque d’enclencher un processus « auto-destructeur », de réduction de la demande entrainant une baisse des rentrées fiscales. Bien évidemment, concernant la France, S&P n’imagine pas d’autres moteurs de croissance que la « flexibilisation » du marché du travail et des « réformes structurelles », pénitences rituelles, désormais censées répondre à tous nos maux, comme la saignée d’antan..."

__Triple O pour les agences, Standard & Poor's notamment, qui continue de dégrader la France, en faisant mine de ne pas faire de politique .__ Intéressant de connaître la vérité sur cette agence et les autres, à la réputation surfaite.___Quand va-t-on en finir et démystifier leur mission? Qui sont les personnes derrière les « triple A » ?
__Nicolas Sarkozy se retrouve face au réel à cent jours des présidentielles

"Cette perte du Triple A – « ce trésor national », selon l’oracle Alain Minc n'est donc pas une surprise. Mais elle est un événement et il concerne en tout premier lieu Nicolas Sarkozy. Depuis le 31 décembre et ses vœux télévisés aux Français, le président est engagé dans une ébouriffante tentative de storytelling, visant à force d’agitations, d’annonces tous azimuts, de « cellule riposte », de cérémonies de vœux (la dernière aura lieu après le 25 janvier), à nous construire une France virtuelle dotée d’un président-candidat autre, lui-même armé d’un tout nouveau programme ! _Vous pensiez assister à une campagne électorale ? Pas du tout. Nous sommes en début de mandat et le président engage de vastes réformes structurelles : la TVA sociale ; la taxe Tobin ; la réforme de la justice (généralisation des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels) ; l’intégration progressive des salariés précaires dans la fonction publique. Sans oublier un vaste sommet pour l’emploi, une reprise des négociations avec les syndicats, un projet de formation des chômeurs, une réforme de l’éducation. Vous avez dit crise de la zone euro ? _C’est cet activisme hypnoptique que François Fillon a relayé ces derniers jours, en rencontrant les parlementaires de la majorité. Pour leur annoncer une session exceptionnelle du Parlement, sans doute jusqu’à début mars ! Et pour présenter une batterie de projets de lois à examiner en urgence ! Pour tous ceux qui se souvenaient de l’humble interview présidentielle au Figaro Magazine, en mars 2010, ce tournis d’annonce a semblé aberrant : « Au second semestre 2011, le gouvernement marquera une pause pour que le Parlement puisse, s'il le souhaite, délégiférer et compléter toutes les réformes pour les améliorer » , disait alors Nicolas Sarkozy."
___Quelle portée va avoir la baffe de Standard & Poors , dont le principe de fonctionnement est pour le moins discutable?
"Finalement, c'est à un "comité de notation" qu'il revient de changer ou de maintenir la note. L'instance se réunit au minimum une fois par an, la plupart du temps par téléphone ou visioconférence. Selon les cas et les agences, elle réunit entre cinq et quinze personnes: les deux analystes ayant suivi l'Etat, des cadres de l'agence et d'autres analystes à Londres, NewYork ou Francfort, et dans le cas d'un Etat, au moins un spécialiste du secteur bancaire __Le principe est simple : "un homme, une voix". Et toujours un nombre impair, afin qu'une majorité se dégage. "L'analyste principal prend la parole le premier, expose son argumentation et sa recommandation de note, raconte un ancien de Moody's. Il est ensuite bombardé de questions, poussé dans ses retranchements. Puis chaque membre du comité parle, donne son avis et explique son vote. Les salariés les plus expérimentés parlent en dernier. L'objectif est d'arriver à une grande majorité pour que ce soit une opinion collective…"_______"Il y a si peu de ressources humaines dans ces agences que, dans la pratique, ces comités regroupent un peu toujours les mêmes personnes, plus ou moins expertes, atteste un ancien chef de service de S&P.C'est pour se protéger des critiques que les agences refusent d'en révéler la composition…" "Des critères flous" Une fois la décision prise, l'agence informe l'émetteur. Celui-ci a alors douze heures pour rectifier d'éventuelles erreurs et faire appel de la décision… ou se préparer à l'annonce aux marchés.___"Ne croyez pas, au simple motif qu'on les craint et qu'elles sont trois à régner sur l'économie mondiale, que les agences y voient clair dans cette crise et qu'il y ait plus d'intelligence chez elles qu'ailleurs, avertit un ex-responsable de S &P. Les banques possèdent des bataillons d'économistes et d'analystes bien plus expérimentés, qui pourraient tout à fait se passer de leur analyse…" Un autre analyste conclut : "Les agences de notation n'ont pas vu venir la crise de 2008 pour les banques. Aujourd'hui que tangue la zone euro, elles ouvrent grand les parapluies. Leurs critères de notation n'ont jamais semblé aussi flous, leurs justifications malhabiles…" "Une chose est sûre, renchérit cet autre économiste d'une grande banque, on a changé de monde, les triple A ne seront bientôt plus qu'un souvenir."

Mais cette dégradation autant politique qu'économique ne sera pas sans conséquences
"...La dégradation de la notation de la France va entraîner des révisions en cascade. Tous les groupes publics qui bénéficient de la garantie de l’Etat vont se retrouver exposés. Sans attendre la notification officielle de la dégradation française, Standard & Poor’s a donné, dès la semaine dernière, toute une liste d’entreprises publiques « mises sous surveillance négative ». Y figurent notamment la Cades, Réseau ferré de France, la SNCF, EDF, Aéroports de Paris, RTE, la Caisse nationale des autoroutes, et même la Caisse des dépôts. Pour ces entreprises, souvent sous-capitalisées, et largement dépendantes des emprunts, cela va se traduire par une hausse de leur coût de financement. D’autant que toute une partie des investisseurs qui acceptaient auparavant de leur prêter de l’argent les yeux fermés vont se défausser, car ces émetteurs publics n’offriront plus les garanties – qui sont parfois statutairement exigées – suffisantes pour certains créanciers.
Cela va immanquablement se répercuter pour les uns par une hausse des tarifs demandés aux usagers, pour les autres par une diminution de leurs prestations. Les paris sont ouverts : combien de temps va-t-il s’écouler avant que la nécessaire privatisation de certains de ces organismes ne soit évoquée, par les éminents libéraux ?
Les collectivités locales n’avaient pas besoin de cela. Depuis la faillite de Dexia, elles ont déjà le plus grand mal à trouver des crédits. Le gouvernement a dû débloquer en urgence une ligne de crédit de 4 milliards d’euros à la fin de l’année pour leur permettre d’assurer leur financement. La dégradation de la France va encore compliquer la situation."

_Comment la perte du AAA paie les retraites des fonctionnaires californiens

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Merci à Baudry

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