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mercredi 20 août 2014

Irak: du chaos au chaos

Et maintenant?
                         Bush et les lobbies pétroliers texans l'avaient décidé, par un C. Powel interposé et manipulé: il fallait attaquer l'Irak, l'axe du mal, citadelle prétendue  d'Al Qaida.
    Immense et tragique mystification, aux intérêts pétroliers à peine masqués.
Mais toute propagande passait aux USA, après le traumatisme du WTC et l'ébranlement des esprits.
     La baudruche s'est depuis bien dégonflée. Colin Powel lui-même est passé aux aveux et la presse à la critique
                C'était l'époque de la doctrine de la destruction créatrice, chère aux néo-conservateurs, chargée de construire une nouvelle donne politique au MO, conforme aux intérêts de Washington. Il importait, faisant fi de la complexité du terrain et de la société irakienne, de faire table rase de l'ordre existant et d'installer, manu militari, une démocratie aéroportée. La tabula rasa, on voit ce que ça donne en Libye...
     Résultat: beaucoup d' Irakiens, autrefois relativement prospères, maintenant ruinés, disent aujourd'hui être passés d'un dictateur à une multitude de tyrans.
         Au MO, les USA n'ont produit que du chaos. L'intention de Tony Blair était d'ailleurs, durant l'embargo, de ramener le pays à l'âge de pierre
Résultat:   "Les forces américaines quittent un pays qui n’est guère plus qu’une épave. La société, l’économie et même les paysages irakiens ont été dévastés par trente ans de guerre, de sanctions et d’occupation. Les Irakiens ont été submergés par une interminable série de désastres depuis 1980 avec la guerre Iran-Irak, qui a duré huit ans, la défaite au Koweït en 1991, les soulèvements chiite et kurde réprimés dans le sang la même année, les sanctions des Nations unies qui, en 13 ans, ont ruiné l’économie et fait voler en éclats la société irakienne sans oublier l’invasion américaine de 2003, la guerre menée par les sunnites contre l’occupation de 2003 à 2007 et simultanément, la guerre civile entre chiites et sunnites...(C.Cockburn) 
      -"En détruisant le régime de Saddam, les États-Unis ont ouvert une boîte de pandore. Ce n’est pas une surprise car même aux États-Unis, des voix critiques s’étaient élevées contre l’aventure de George W. Bush en affirmant qu’il n’y avait pas vraiment de plan clair sur l’après-Saddam. Dit moins poliment, la conquête de l’Irak avait pour but de redonner aux États-Unis le contrôle de ce pays riche de pétrole et aux confluents du Moyen-Orient et de l’Asie, et non de rétablir la démocratie." (P.Beaudet)
           L'Irak a été abandonné au chaos, malgré le vernis de pouvoir imposé, au bord de l'implosion.
       Les pompiers pyromanes s'agitent, l'Oncle Sam ne veut et ne peut plus y remettre les pieds.
  Obama, plus qu'équivoque, déclarant finalement que « Au cours de la décennie écoulée, les troupes américaines ont consenti de grands sacrifices pour donner aux Irakiens une chance de construire leur propre avenir. »  intervient aujourd'hui par la bande.
      L'éclatement en cours du pays n'a pu profiter qu'à des groupes les plus extrêmes, en lutte pour un projet aussi délirant qu'archaïque. La nature a horreur du vide et les oppositions exacerbées pendant des décennies produisent cruellement mais logiquement leurs effets. Les calculs autocratiques de M. Al-Maliki ont accéléré le processus de dissolution, sur fond de tensions interconfessionnelles instrumentalisées.
        Les Kurdes d'Irak ont bondi sur l'occasion et nous en profitons pour les armer dans l'urgence, afin de neutraliser la menace. Mais il est bien tard et il y a des risques, car nous ne contrôlons ni les objectifs, ni le déroulement des événements.
         Le pétrole reste encore et toujours l'acteur principal dans la tragédie qui continue.
                                   Les puissances occidentales suivront-elles le conseil de Stephen M. Walt : « Les Etats-Unis ont passé une bonne partie de ces dix dernières années à traquer cet insaisissable Graal, et le résultat en a justement été le genre de chaos et de rivalités religieuses à l’origine de cette toute dernière crise. Nous avons peut-être la possibilité de faire un peu de bien aux minorités en danger, mais, par-dessus tout, qu’on ne fasse pas davantage de mal, ni à la région, ni à nous-mêmes. »?
     On peut en douter...même si le pape s'en mêle.
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