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lundi 2 mai 2016

America first?

 Vers un retour à une nouvelle forme d'isolationnisme?
                                             Tout pays est d'abord tourné vers la conservation et la défense de ses propres intérêts.
    Mais à des degrés divers selon les époques et la politique du moment, l'économie et le libre échange plus ou moins restreint jouant un rôle de premier plan.
     Par exemple, au 19°siècle, la doctine Monroe a fourni aux USA un cadre non interventionniste, malgré des entorses, nombreuses, malgré le rôle impérial qu'il commençait à vouloir jouer.
  Comme le font remarquer maints observateurs, la guerre a dominé la politique étrangère d'un pays cherchant à repousser toujours plus loin sa mythique frontière et ses influences.
   Mais il y a des oscillations, selon les circonstances. Il semble que nous soyons entrés dans une phase de repli, après des aventures étrangères malheureuses et coûteuses, depuis Kennedy jusqu'à Bush.
           C'est un des slogans favoris de Donald Trump, jouant sur les frustrations réelles ou imaginaires d'une Amérique qu'on dit sur le déclin et dont le jeu politique usé détourne des masses souvent désemparées par les effets d'une mondialisation qui a produit  des effets ravageurs et des inégalités qui vont croissantes.
   Trump n'est pas seulement un démagogue trompeur. Il est, jusqu' à la démesure et la caricature souvent calculée, l'expression, le symptôme du désarroi profond,des masses et du doute des élites, sinon on ne s'expliquerait pas son succès relatif mais durable dans cette campagne  électorale atypique.  Il surfe sur les peurs les plus archaïques, tout en les instrumentalisant, aux limites de la bouffonnerie...Il semble amuser la galerie. Et ça marche, malheureusement.
     Aux antipodes de l'ouverture et des projets de simple bon sens d'un Sanders. qui devient finalement inaudible. Mais l'intelligence n'est pas le critère pour concourir à la Maison-Blanche. Trump  n'est pas un clown, comme le dit Jean-Michel Quatrepoint, malgré une défaite programmée.
Peut-être seulement un bouffon utile, comme disent certains Américains lucides.
    Le système politique élitiste et affairiste est à bout de souffle comme l'analyse John Mc Arthur
                       Une fin d'empire, comme l'estime Paul Kennedy?
         Obama met la pédale douce. Seulement Leading from behind?..
                         S'agit-il d'un vrai repli isolationniste ou d'une stratégie provisoire?                          :   Maya Kandel (directrice du programme sur les Etats-Unis à l'IRSEM, l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire) s’interroge dans un article très complet du dernier numéro de Diplomatie consacré à la politique étrangère d’Obama. « Le Conseil national du renseignement, qui produit périodiquement de très bons rapports de prospective sur l’évolution du monde et son impact pour les Etats-Unis, considère pour la première fois dans son dernier rapport l’activisme ou le retrait américain du monde comme l’une des variables-clés d’évolution des relations internationales (http://publicintelligence.net/global-trends-2030/) La question semble loin d’être résolue à Washington ».
   Maya Kandel cite également la dernière étude sur ce sujet du centre Pew parue en décembre dernier (http://www.pewresearch.org/fact-tank/2013/12/04/americans-put-low-priority-on-promoting-democracy-abroad/) « qui montre le scepticisme croissant du public américain vis-à-vis de l’action internationale de leur pays, et le décalage croissant avec des élites qui demeurent beaucoup plus interventionnistes que la population ». Et les deux partis, républicain et démocrate, sont eux aussi traversés par ce nouveau clivage entre engagement et isolement.
    Quand 90 % de la population américaine vit moins bien qu’au début des années 70, il  ne faut pas s'étonner des tendances actuelles de l'électorat (du moins ceux qui votent).
____Les USA ont ont toujours oscillé entre ouverture et repli, L'isolationnisme relatif, depuis Thomas Jefferson, surtout entre les deux guerres, où le mouvement America first flirta même avec des tendances pro-fascistes.
    Trop d'intérêts économiques mondiaux sont engagés, ne serait-ce qu'avec la Chine, pour que ces tendances isolationnistes aillent bien loin...
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