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lundi 2 novembre 2009

Tunisie de rêve?

Une dictature qui ne dit pas son nom

Derrière les plages de rêve, une réalité sociale et politique le plus souvent ignorée des touristes, enchantés par les prix très bas

Bienvenue en Tunisie!
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- «Le Président Zine El Abidine Ben Ali a reçu une communication téléphonique du Président français Nicolas Sarkozy qui lui a fait part de ses plus vives félicitations à l'occasion de sa réélection à la présidence de la République tunisienne [à 89,45% des voix, dimanche 25 octobre, NDR], lui souhaitant succès et réussite et à la Tunisie davantage de progrès et de prospérité», peut-on lire, depuis le 26 octobre, sur le site officiel de campagne du président de la Tunisie. «Au cours de l'entretien, le Président français a, également, exprimé sa satisfaction du niveau excellent atteint par les relations tuniso-françaises, réaffirmant la volonté de la France de hisser le partenariat entre les deux pays à des paliers supérieurs.»
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Tunisie: nos enquêtes sur un pays qui sombre | Mediapart
"Alors que le président Ben Ali vient d'être réélu pour un cinquième mandat consécutif et après 22 ans de règne, le régime se déchaîne contre ses (rares) opposants encore présents sur le sol tunisien...."
-Sihem Bensedrine : La terreur policière dans un pays de carte postale
-Benaligrad
-En Tunisie, le tourisme devient une mécanique infernale qui brise le pays | Mediapart
"...Par quel système pervers, ce que l'on pourrait juger comme un transfert de devises bienfaisant pour l'économie locale, se transforme-t-il en une spirale infernale qui plombe l'économie d'un pays tout entier ? «Pour fonctionner, le système touristique tunisien, qui reste très bas de gamme, s'est engagé dans une course à la baisse des prix, explique la chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), Béatrice Hibou, auteur de l'ouvrage La Force de l'obéissance – économie politique de la répression en Tunisie. Cette baisse continue des prix est conduite sous la pression notamment des tour-opérateurs qui ne cessent de faire jouer la concurrence avec d'autres destinations. Les hôteliers ont trois ressorts: proposer des services de qualité de plus en plus médiocre, jouer sur les salaires et ne pas rembourser les dettes contractées auprès des banques et de l'Etat. C'est le plus souvent ces deux derniers ressorts qu'ils utilisent, ce qui a un effet désastreux sur l'économie tunisienne, et sur les Tunisiens.»...
«le manque à gagner dû à toutes ces pratiques des tour-opérateurs oblige les hôteliers à revoir leurs budgets d'exploitation à la baisse pour minimiser leurs pertes. Le nombre des employés va à la baisse et les salaires stagnent !»...Payés le plus souvent au noir, et de plus en plus mal, la plupart des employés des complexes hôteliers tunisiens ne s'y retrouvent plus. «Les confits sociaux se sont multipliés en Tunisie ces dernières années, affirme la chercheuse Béatrice Hibou. On a un peu parlé de Gafsa, mais le pouvoir tunisien a beaucoup de travail pour étouffer tous les autres, notamment ceux des hôtels à Hammamet, Nabeul, qui surviennent fréquemment depuis deux, trois ans.» Un phénomène inédit, dans un pays qui compte pourtant moins de 5 % de salariés syndiqués...
En Tunisie, une loi toujours en vigueur interdit aux Tunisiens qui ne travaillent pas dans les hôtels de parler aux touristes! Officiellement, cette loi est là pour protéger les étrangers des «prédations»....
Les difficultés économiques et sociales tunisiennes montrent pourtant que c'est l'inverse qui se produit. Que le tourisme de masse s'est installé en Tunisie au détriment de la population locale. Et que cette loi est davantage le symbole du gouffre qui sépare deux Tunisies : celle des tour-opérateurs, des touristes, des plages, des cocktails, des «packages». Et celle des Tunisiens, du travail au noir, de la dette, de Gafsa, de l'immigration clandestine vers la Sicile. Une Tunisie qui coule sous nos yeux....
[Les violations des droits de l'homme et l'absence d'opposition politique dans les dictatures font régulièrement l'objet de critiques. Ce que l'on connaît moins, c'est le fonctionnement intime de ces régimes, les mécanismes par lesquels des populations entières se trouvent durablement assujetties.
C'est ce travail de dévoilement qu'a entrepris Béatrice Hibou. À la croisée de deux traditions intellectuelles, l'économie politique wébérienne et l'analyse foucaldienne, elle analyse, à partir du cas de la Tunisie, les modes de gouvernement et les dispositifs de l'exercice concret du pouvoir. Elle montre comment ces dispositifs façonnent les modalités de l'obéissance, voire de l'adhésion.
L'auteur fait émerger les rationalités des mécanismes d'assujettissement à partir de l'analyse de l'économie tunisienne. Elle explique ainsi comment l'économie d'endettement, la fiscalité, la gestion des privatisations, l'organisation de la solidarité et de l'aide sociales créent des processus de dépendance mutuelle entre dirigeants et dirigés. La répression et le contrôle policier apparaissent alors moins centraux que les arrangements, les accommodements, les petites ruses calculées, les compromissions au jour le jour, les instrumentalisations réciproques garantissant la légitimation quotidienne du régime.
Bien au-delà du seul cas tunisien, cet essai dérangeant fait comprendre comment se perpétuent les régimes autoritaires. Il permet aussi d'éclairer les mécanismes de domination à l'oeuvre dans les États que l'on considère comme démocratiques.]

- Retour de Tunisie : rébellion et répression
-Journalistes tunisiens sauvagement brutalisés
-Présidentielle en Tunisie, Ben Ali accentue la répression
-Répression contre les avocats en Tunisie
-La longue descente aux enfers de la Tunisie
_________En Tunisie, le tourisme devient une mécanique infernale qui brise le pays
________Cachez cette misère tunisienne que le peuple français ne saurait voir
_________ Enquêtes sur un pays qui sombre



-Reportage à Tunis, dans une ambiance de Corée du Nord | Mediapart
-Le témoignage de Taoufik Ben Brick
Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a été arrêté, jeudi 29 octobre. Quelques jours auparavant, il nous racontait le détail de son affaire, et comment on intimide les opposants sous le régime de fer de Ben Ali.
-Le dialogue de deux opposants
Rencontre entre le journaliste Taoufik Ben Brik et Sihem Bensédrine, première opposante au président et porte-parole du Conseil national pour les libertés. Un entretien exclusif.
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