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samedi 10 mars 2018

IL est temps d'investir

Pour l'éternité..
                     La valeur durable la plus sûre qui soit.
Enfin un bonne nouvelle! L'obsolescence programmée de la vie est sur le point de régresser.
    Je sais, ça va coûter cher et tout le monde ne fait pas partie des happy fews.
Mais ça vaut le coup d'investir. Quitte à emprunter, à tenter le gros lot au grattage, à gager ses biens, voire à oser un gros coup...sans toutefois vendre son âme, malgré sa valeur en baisse.
     Car qu'est-ce que une petite vie misérable de rien du tout, où l'on passe comme un courant d'air, par rapport à la vie éternelle, souvent promise, qui annonce une perspective où le temps s'abolit, dans la félicité la plus grande. Du loisir pour surfer sans limites, dans l'euphorie. Nul risque de s'ennuyer...sauf peut être à la fin.
   L'au-delà vaut le coup de s'y mettre dès maintenant.
        Certains l'ont bien compris, qui investissent dans la quête d'immortalité, au lieu de dépenser ou de thésauriser en vain. Ils nous tracent la voie, en pionniers éclairés de la Silicon Valley ou d'ailleurs.
   Ce ne sont pas des gourous un peu fêlés, des dérangés du ciboulot,
ils ont toute leur raison et s'organisent méthodiquement , comme de vrais  et jeunes businessmen éclairés, qui voient loin, loin...
    Des start-up de Monterrey, des neurologues enthousiastes, des Peter Thiel ayant pignon sur rue, mais aussi quelques milliardaires russes sont prêts à tout pour vous aider à vous faire oublier la fatale échéance, celle que Freud avait appelée la plus grande blessure de l'humanité...
     Vraiment la mort est devenue hors d'âge et il serait indécent d'y céder encore. Une révolution biocybernétique est en marche, ne riez pas, même un médecin français y croit  Une révolution médicale et philosophique est en marche. Le combat contre la mort va s’intensifier, annonce ainsi le chirurgien-urologue français Laurent Alexandre. La mort deviendra un choix et non plus notre destin. 
      On vous demande d'y croire et c'est la foi (et beaucoup de dollars) qui sauvent, c'est bien connu.
  En 2045, Google vous le dit, on sera prêt. En attendant, patience! cryogénisez-vous. C'est un peu cher, mais empruntez ou volez, ce n'est pas rien.
   On vous réveillera, quand sonneront les trompettes de l'éternité.
 Le transhumanisme est à notre portée, mes frères en intelligence artificielle.
     Mon grand père aurait souri. Mais l'impensable d'hier paraît réalisable dans un futur proche.
  Les anciennes limites se voient repoussées, autour de nous comme en nous: l'homme augmenté est en route. Mais vers des horizons insoupçonnés. Exciting! 
__         Certains sceptiques diront que si certaines anticipations semblent prometteuses, d'autres s'apparentent à de gentilles rêveries ou à des fantasmes pervers, où l'idéal mythique de perfection humaine renoue avec une vieille tradition, recyclée au goût du néo-scientisme et du technicisme naïf triomphants.
   Hommes de peu de foi qui doutent: L'imperfection naturelle et morale de l'homme et finalement sa mortalité ne seraient-elles pas des donnée largement incontournables?
 Le transhumanisme  n'est pas une auberge espagnole aux contours flous, côtoyant le posthumanisme, véhiculant une notion de progrès revue et corrigée à l'époque de l'homme bionique.
_____ Le biologiste, Jacques Testarfait partie des esprits chagrins, ceux qui critiquent les nouveaux pionniers qui nous promettent tant pour sortir enfin de notre finitude, cette erreur de la nature.
 Dans son pessimisme christiano-kantien, il pense que, d'un côté" ....se profilent, d’abord pour de grands handicapés, des dispositifs intégrés au cerveau pour en augmenter l’efficacité ou pour lui permettre d’entrer en relation avec l’extérieur ou avec la machine, sans la médiation usuelle de la parole ou de l’écriture. Le « génie tissulaire » promet aussi de remplacer chaque organe défaillant par du neuf, régénéré in situ comme la queue des lézards ou reconstruit avec des cellules souches greffées.De tels projets vont bien au delà des gadgets, telle la puce électronique introduite sous la peau pour commander l’ouverture d’une porte, qui ne sont que des dispositifs facilitateurs transformant l’homme en robot plutôt qu’en surhomme.
    Mais il énonce aussi: Plus inquiétante, la dernière famille des propositions pour forcer les capacités humaines concerne des propriétés héritables, quand la faculté nouvelle est tellement intégrée à l’organisme qu’elle en devient indissociable et sera transmise à la descendance. Ce caractère d’héritabilité correspond à un changement d’espèce et c’est ce qui fait la gravité de tels projets.
 Les transhumanistes, puissants aux USA parmi les chercheurs les plus brillants (et bien présents mais discrètement en Europe), sont persuadés qu’à l’échéance de quelques décennies, le cerveau sera bien plus performant et aussi que l’immortalité sera possible. Les mêmes sont souvent en faveur de l’élimination de populations entières car il faudra bien faire de la place pour les surhommes inusables .Au-delà de la transgenèse et grâce à la « biologie synthétique » qui emprunte autant à l’informatique qu’à la biologie (avec un zest de physique grâce aux nanotechnologies), des perspectives glorieuses surgissent.En 2010, les médias annoncèrent que le généticien Craig Venter aurait « créé la vie » parce qu’il avait substitué un ADN de synthèse à celui contenu dans une bactérie . Sans négliger cette performance technologique on est bien loin de créer du vivant quand on se sert d’un être déjà vivant (la bactérie privée de son ADN) comme réceptacle d’une molécule inerte (l’ADN) pour reconstituer un nouvel être vivant.. Mais le délire des transhumanistes ne s’arrête pas à cette stratégie du haut vers le bas promue par C Venter, ils promettent plus fort : du bas vers le haut en assemblant des molécules inertes pour construire des organismes vivants complètement inédits, pourquoi pas des humanoïdes puisque toute frontière entre l’homme, l’animal et la machine ne pourrait que relever d’une idéologie passéiste?... 
La place de l’homme devient relative : on nous promet la création de machines intelligentes, combinaisons de l’humain et du machinique, libérées de la violence et du sexe, et capables de s’autoreproduire. La démesure mais aussi la déculturation à l’œuvre dans les projets transhumanistes, est évidente avec le MOP (macro organisme planétaire) dans lequel les individus, dépourvus d’identité, seraient reliés entre eux pour former un monstre unique dont le cerveau serait le réseau internet…"
                    Mais le salut sera californien ou ne sera pas.
                                                             Le futur a de l'avenir.
                                                                                Juste un peu de patience...
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