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mardi 5 octobre 2021

Pas gênés

Pourquoi s'en faire?

                 Quand l'impunité est là. Quand la vigilance politique fait défaut..

        Tout le monde n'ira pas au paradis. Evadons-nous!...fiscalement. Les paradis (fiscaux), c'est fini! disait Sarko, sans sourciller. Mais tout fini par se savoir, ou presque...    Après les Panama Papers et leurs révélations, "ils" ont ouvert la boîte de Pandore: rien que du beau monde! Vient au jour une liste non exhaustive de personnes connues ou moins connues, du monde politique, mais pas seulement, d'institutions aussi, comme en Israël. Des heureux zélus, dont 35 chefs d'Etat, dont l'entourage de Vladimir  Pas moins! La finance offshore a encore des jours heureux devant elle, profitant d'un grand vide juridique. Les USA, qui ne manquent pas de prêcher l'exemple, sont aussi bien placés, pas seulement dans le Delaware: "... tout en laissant prospérer sur son territoire des zones défiscalisées et opaques dans le Delaware, le Nevada ou le Wyoming Ensemble, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Washington Post ont identifié un quatrième Etat américain qui se livre à un commerce florissant d’immatriculation de « trusts » garantissant l’anonymat : le Dakota du Sud. Le « trust » est une structure fondée sur le secret, qui permet à de riches particuliers de se délester – sur le papier – de leur patrimoine..."


            ______   « Pandora Papers » est une enquête collaborative menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) en partenariat avec 150 médias internationaux, dont Le Monde. Elle repose sur la fuite de près de 12 millions de documents confidentiels, transmis par une source anonyme à l’ICIJ, provenant des archives de quatorze cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore dans les paradis fiscaux (îles Vierges britanniques, Dubaï, Singapour, Panama, les Seychelles…).   Cinq ans après les « Panama Papers », l’enquête révèle l’ampleur des dérives de l’industrie offshore et de ses sociétés anonymes. Elle montre comment ce système profite à des centaines de responsables politiques de tous pays, et comment de nouveaux paradis fiscaux prennent le relais à mesure que les anciens se convertissent à la transparence..."____[Le 29 mai 1937 dans une lettre en forme d’alerte sur l’urgence à se saisir de la lutte contre l’évasion fiscale, le secrétaire au Trésor des États-Unis, Henry Morgenthau, écrivait à Franklin D. Roosevelt « Le salarié ordinaire ou le petit commerçant n’a pas recours à ces mécanismes ou des mécanismes semblables. L’évasion ou l’évitement fiscal légalisé que pratiquent les soi-disant leaders du monde des affaires […] font peser un fardeau supplémentaire sur les membres de la collectivité les moins à même de le supporter, ou sur ceux qui ont déjà payé leur juste part de bonne grâce. » La missive n’a pas pris une ride...]

         ___________On a beau avoir déjà beaucoup lu sur la question, on reste toujours songeur et presque dubitatif quand on se plonge dans une nouvelle étude sur les mal nommés paradis fiscaux.

   Rares sont les livres d'une aussi grande densité et qualité sur ce problème, qui en donne avec le plus de précision, dans les limites des connaissances actuelles, l'ampleur et en analyse les conséquences souvent mal perçues sans analyse macroéconomique.
    Malgré ses limites et ses choix, c'est une étude stimulante que celle que vient de faire paraître Gabriel Zucman, qui condense en peu de pages ce que tout citoyen devrait savoir et surtout tout homme politique responsable, prenant un peu de recul par rapport aux murmures médiatiques.
      Nous sommes riches et nous ne le savons pas.
   Enfin, nous pourrions l'être tous, la dette serait de bien moindre ampleur s'il n'y avait pas autant de finances échappant au fisc, donc à la redistribution nationale, dans le silence des Etats sur les questions qui touche directement la gestion de la véritable fortune publique. 
    Il n'est pas seulement question de blanchiment d'argent sale des activités mafieuses et parallèles, mais de ce qu'on a tu pendant trop longtemps, depuis le début du XX° siècle, et plus encore depuis une quarantaine d'années, qui s'est accéléré avec la crise de 2008.
      L'auteur s'explique sur les contextes, les ententes et les complicités qui ont engendré de telles richesses dissimulées, alimentant la finance internationale, au bon vouloir des grandes banques et de la spéculation financière, qui n'est pas sans conséquences sur le niveau de l'activité économique, les taux d'intérêt, etc...
      Depuis l'affaire de Panama, la dernière en date médiatiquement, nous touchons du doigt l'ampleur de ce que l'affaire Cahuzac, entre autres, avait déjà fait apparaître.
                Le livre de l'auteur dépasse ces quelques aspects immergés d'un iceberg de taille:
      Gabriel Zucman estime ainsi à 8% la part du patrimoine mondial des ménages caché dans les paradis fiscaux (12% pour l’UE). L’Europe est la plus touchée par l’évasion fiscale. .;.______________

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