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samedi 4 avril 2009

G20: poudre aux yeux ?


"Incroyable succès", vraiment ? On peut en douter...
L'emphase et l'unanimité de façade, l'euphorie médiatique laissent sceptique...
Une belle image !
La montagne a-t-elle accouché d'une souris ?
Les bourses exultent , ce n'est pas bon signe...

Des rustines sur le Titanic?

Une note discordante cependant:
« Le président Obama a reconnu que toutes ces mesures n’offrent aucune garantie pour contrecarrer la plus grande récession économique mondiale depuis dix décennies »
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-"«J’aurai tant voulu pouvoir, comme le font presque tous les commentateurs, saluer sans nuance les efforts énormes des uns et des autres pour que personne ne claque la porte. (…) Mais je ne peux m’empêcher de craindre que tout cela n’annonce aussi l’accumulation de bien de nouveaux nuages à l’horizon, parce qu’on emploie pour résoudre la crise les mêmes armes que celles qui l’ont créée. (…). Tout se passe comme si les alcooliques anonymes, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé, au sortir de leur réunion, de prendre un dernier verre. Pour la route ». (J.Attali)

-"Il n’est question que d’augmentation de la transparence, de contrôle des systèmes d’incitation, de régulation prudentielle, de supervision, de renforcement de la gouvernance et du management (du risque)... c’est-à-dire de toute une ingénierie d’ordre techno-politique visant à tenter de rattraper les dérives induites par une doctrine restée intacte : celle qui crée les risques au nom de la liberté d’entreprendre et tente ensuite de domestiquer la bête, une fois qu’elle se trouve dépassée par sa créature » (L.Cordonnier)

-"...Au final, beaucoup de promesses, une avalanche de milliards de dollars, quelques vraies annonces (lire ci-dessous) et une impasse de taille (rien sur la suprématie contestée du dollar dans le monde!).Mais il y a pire: à force de compromis boiteux et de sujets écartés faute de consensus, le G-20 s'est montré incapable de délivrer un message politique clair, direct et audible par tous, à la hauteur des défis auxquels l'économie mondiale est confrontée. Que ceux qui n'en ont pas eu assez se rassurent : le prochain sommet aura lieu dès septembre, à New York..." (Médiapart)
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-G20 : Tout change mais rien ne change:
"... « La symphonie du Nouveau Monde ». Etienne Mougeotte a adoré la partition que nous a joué hier à Londres l’orchestre philharmonique du G20 : « D’ores et déjà, cette réunion est un succès d’où va sortir un nouvel ordre mondial. Nouvel ordre économique fondé sur la régulation et le contrôle international du système financier ».
Quelques milliers de milliards de dollars sur la table, une liste de paradis fiscaux et nous voilà donc globalement tirés d’affaire.
Sans donner dans le lyrisme propre au Figaro, Le Parisien note « l’incroyable succès du sommet du G20 », zappant Sarkozy de sa une au profit d’une photo d’Obama et Medevedev dans les bras du président-milliardaire italien Berlusconi, tous morts de rire....
Un scepticisme qui l’emporte largement sur Internet. Sur son blog Déchiffrages, le journaliste économique Jean-François Couvrat note que sur la liste des paradis fiscaux publiée par l’OCDE ne figurent ni Macao, ni Hong-Kong. « Pékin veillait au grain » ; « Israël, qui figura jusqu’en 2003 parmi les pays blanchisseurs d’argent sale, il n’est nulle part lui non plus : ni blanc, ni gris, ni noir » écrit le journaliste qui ajoute que « le communiqué du G20 proclame un peu hâtivement que « l’ère du secret bancaire est révolue ». Or le Royaume Uni figure dans la liste blanche, bien que la City soit le premier centre offshore du monde ; et que les riches étrangers établis à Londres bénéficient d’une exonération fiscale totale de leurs revenus ». ..
-G20: des promesses à coup de milliards de dollars
-La vérité sur le G20 de Londres ! | AgoraVox

-Un autre regard sur le G-20:
"...nous comprenons que les mesures prises par le G-20 sont inutiles et même qu’elles risquent d’aggraver la situation. Car la politique financière menée, notamment avec les dettes étatiques et la baisse des taux d’intérêts, ne fait qu’ajouter des liquidités pour que les spéculateurs puissent jouer alors que les gros perdants sont renfloués. Les consommateurs ne seront pas solvables pour autant et l’économie réelle va encore en prendre un coup, avec l’amputation sociale et sans doute, une nouvelle phase de montée du pétrole. Quant à cette fameuse liste des paradis fiscaux, elle répond plus à un besoin de l’opinion publique satisfaite qu’on ait désigné des méchants. Qui peut croire à un effet de moralisation. Allez dire à un accro du jeu qu’on va le dénoncer à ses proches comme un type pas bien, un vilain, et vous verrez le résultat. Un accro qui veut arrêter de jouer demande à être interdit de casino..."
-Revue de presse g20
-G-20 Pact Has New Rules and $1.1 Trillion for Loans and Trade
- The G20 and Mickey Mouse in London

-G20 : DSK et Lamy ou la grande victoire du socialisme;
"C’est un vrai scoop : au G20 de Londres qui s’ouvre jeudi, le PS sera mieux représenté que le gouvernement sarkozyste : Pascal Lamy, le patron de l’OMC et Dominique Strauss-Kahn, celui du FMI, pèseront d’un poids infiniment plus grand que le Président de la cinquième puissance mondiale, qui a largement épuisé son aura en deux ans de magistère.
Le G20 de Londres est donc bien une grande victoire de la gauche. D’ailleurs, certains chantent déjà ses louanges, persuadés que les mesures à venir contre les paradis fiscaux inaugure un nouveau cours de l’économie mondiale.
Bref, il est tout à fait naturel que le journal de la gauche, le Nouvel Observateur, tresse les lauriers cette semaine de ces deux bardes du socialisme....
DSK et Lamy ne sont pas à la tête du FMI et de l'OMC grâce à leurs états de service, mais bien parce que le gratin de la finance mondiale espère avec ferveur une grande réforme social-démocrate du capitalisme."

-Frivolité française et frilosité allemande:
"Le sommet de Londres est historique mais Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont opté pour l'insignifiance. Ils ont laissé à la Chine et à la Russie le soin de poser la seule question intéressante, celle de la refondation du système monétaire international et de la fin de l'étalon-dollar. Ils préfèrent dénoncer les symptômes de la maladie économique mondiale que s'attaquer aux racines du mal. Les paradis fiscaux, les dérèglements de la finance internationale, le crédit incontrôlé ont la même origine: la fabrication monétaire inconsidérée rendue possible depuis des années par le système de l'étalon-dollar. Depuis qu'ils ont aboli le lien entre le dollar et l'or, en 1971, les Etats-Unis ont eu la possibilité de s'endetter sans contrôle, sous prétexte qu'ils fournissaient à l'économie mondiale les liquidités dont elle avait besoin. Les bons du trésor américains ont été le support de la croissance monétaire mondiale en même temps que la garantie du crédit apparemment illimité que s'octroyaient les Etats-Unis. Produisant toujours moins par elle-même, dépensant de plus en plus pour sa défense et important toujours plus, l'économie américaine a pu défier les lois de l'économie pendant plusieurs décennies grâce à l'attirance qu'elle exerçait sur les capitaux étrangers, du fait de la dérégulation quasi-totale de son système financier et de la croyance insufflée aux élites de la planète en la supériorité absolue de l'American way of life. C'est ce système qui est en train de s'effondrer..."

-L'Irlande et l'Espagne s'enfoncent dans la crise
-Une crise qui va transformer le monde:
Cette crise porte un coup dévastateur à la crédibilité et la légitimité des États-Unis à travers le monde, » a asséné Wolf aux Sénateurs américains qui l’avaient convié à à donner sa lecture de la situation. Martin Wolf est un adepte résolu de la mondialisation. Mais loin de se contenter de chanter ses mérites, comme beaucoup, c’est un esprit aigu qui sait analyser les faiblesses du système, en saisir les contradictions, y déceler les tendances lourdes, et n’hésite pas a exprimer franchement son opinion. Devant les Sénateurs, il ne s’est pas cantonné à une analyse économique technique, mais leur a signifié à quel point cette crise « made in USA » serait lourde de conséquences globales. Car au delà de leur statut désormais compromis, c’est le modèle de la mondialisation qu’ils avaient impulsé qui est désormais remis en cause. Si les USA eux même ne parviennent pas à maitriser le marché libre, qui le pourrait ? Si la mondialisation présente de tels dangers, pourquoi s’y insérer ? Cette crise va ouvrir une période de transformations profondes, diagnostique-t-il. Le rôle des USA, mais aussi de l’occident dans son ensemble, sera remis en cause, en raison de leur échec patent à prévenir de telles catastrophes. De la même façon que le souvenir de la Dépression des années trente avait façonné le monde durant près d’un demi siècle, cette crise redéfinira pour longtemps les orientations et les choix politiques dans le monde entier. Elle entraînera un renforcement du contrôle exercé par le politique sur les marchés, prévoit Wolf, mais elle bouleversera aussi les hiérarchies établies. Les pays émergents ne se contenteront plus d’être réduits au second rôle dans des institutions internationales dont les responsables en titre ont fait un si mauvais usage. Les pays asiatiques, en particulier, qui gardent encore le souvenir cuisant des humiliations subies de la part du FMI et des USA en 1998, rappelle Wolf, réclameront d’obtenir voix au chapitre. Ce à quoi nous sommes confrontés c’est bien à une rupture de dimension historique..."
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-G20 :qu'en attendre?

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