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jeudi 2 avril 2009

Une crise faite pour durer ?

Demain, fin de crise ?

On aimerait tant se convaincre que ce n'est qu'un mauvais rêve, que cette crise va pouvoir être rapidement résolue, que l'économie va reprendre rapidement les chemins d'antan.

Le G20 pourrait nous le faire croire, mais ce n'est sur le fond qu'une manifestation de communication, pour calmer les marchés et le l'opinion publique.
Malheureusement, et parce qu'elle n'a pas encore produit tous ses dégâts, il faut déchanter. Ce sera long, trés long et l'aboutissement sera sans doute inattendu, parce que le diagnostic est limité et les anticipations impossibles.
Nous subissons les effets cumulés de 30 ans de dérégulation, de déliaison sociale, de précarisation institionnalisée. Comme un lourd pétrolier dont la trajectoire est longue à modifier, nous subissons le cours des choses, qui a échappé à la maîtrise des "décideurs", entrainés par la logique folle du profit maximal et à court terme, mettant à mal l'économie réelle et les salaires.
Le virage sera long parce qu'il devra etre radical et les forces conservatrices freinent pour faire perdurer une situation qui les arrange égoïstement
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"Dans les premières mois de cette crise nous écrivions que la culture économique des responsables politiques américains, leur foi inébranlable dans les dogmes de l’école de Chicago, les rendaient peu aptes à comprendre la situation et donc à agir efficacement. L’équipe constituée par Obama semble atteinte du même mal." (P.Krugman)
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La fin de la crise ? Ce sera 2015, si tout va bien...:

"Ce mois-ci, James Galbraith (donc), lui-même économiste, publiait un long texte dans la revue Washington Monthly, dans lequel il remet en cause la pensée économique mais aussi les modèles informatiques issus de l'après guerre qui ne seraient « pas aptes à rendre compte de la crise et à en prévoir les développements, en raison de la durée qui sera nécessaire au désendettement des ménages, au nettoyage des écuries d’Augias bancaires, à la disparition des surcapacités et au rétablissement de la confiance ». Galbraith prend pour exemple la faiblesse du plan de relance américain que d'aucuns qualifient « d'impressionnant ». Sans comparaison avec le plan de relance mis en place par l'administration Roosevelt après la crise de 1929...
Galbraith met( ici) clairement en cause Obama et son entourage : si le président américain a un programme économique, « il n’y a jusqu’à présent, aucune manifestation claire de la pensée qui sous-tend ce programme ». Bien au contraire les conseillers économiques du président seraient tous peu ou prou animés par la conviction profonde que le marché est capable de s'auto-stabiliser. Bref, la crise est derrière nous tant la main invisible travaille d'arrache-pied.
C'est là que Galbraith entreprend de démonter le scénario du Congressional Budget Office, l’organisme public sur lequel s’appuient les législateurs pour évaluer la situation de l’économie et préparer leurs projets de budget...
« le plein rétablissement du système de crédit privé sera long. Il suivra - et ne précédera pas - la restauration de finances saines pour les ménages. En aucun cas le projet consistant à ressusciter l’économie en gavant d’argent les banques ne fonctionnera. Une politique efficace ne peut fonctionner que dans l’autre sens »...
-Une crise hors norme

-OCDE : la plus grave récession de mémoire d’homme:
"Activité économique, production industrielle, commerce international, crédit, secteur immobilier, chômage, déficits budgétaires, tous les indicateurs sont - ou vont - passer au rouge. Cette crise est déjà plus forte que celles qui avaient suivi les deux chocs pétroliers, et l’OCDE prévoit qu’elle devrait s’aggraver encore durant l’année, provoquant une contraction de l’activité comprise en 4 et 7% sur l’ensemble des pays appartenant à l’organisation. Une grande incertitude continue de régner, jugent les analystes, car les prévisions publiées dépendent de la réussite de l’assainissement du secteur financier avant la fin de l’année..."
-L'année 2009 sera cauchemardesque, selon l'OCDE

-Finance, puissances... le monde bascule:
"...(Le) professeur Arvind Subramanian , (qui,) dans le Financial Times, imagine la Chine prêtant des fonds aux Etats-Unis sur le modèle des « conditionnalités » autrefois imposées par le FMI : les critères seraient cette fois publics (contrôle des banques) et sociaux (création de « filets de sécurité sociale »). La Chine, écrit-il, « se placerait en position de superpuissance ». Pour l’heure, Pékin n’en a ni le goût ni même les moyens. Mais demain ?..."
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-Les ménages américains ne vont pas bien...

-Protectionnisme : libres échanges:
"La crise actuelle va-t-elle conduire chaque pays à re-localiser nombre de ses productions ? Un recul du commerce mondial réduira-t-il la pression que la libéralisation des échanges a exercée sur les salaires des catégories populaires, constamment soumises au chantage des délocalisations ? Ce chantage a-t-il constitué un argument supplémentaire des classes dirigeantes ou leur principal instrument pour accroître à leur avantage la part de la richesse produite ?On le sent bien, sous ses diverses formes, la question du protectionnisme est partout posée. Et les Etats ont beau se récrier qu’une telle hypothèse les horrifie, presque chacun pratique ce qu’il dénonce…"
>Le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis

-Capitalisme suicidaire:
"...Peut-on raisonnablement espérer vendre longtemps des chaussures de sport à 200 euros en ne distribuant en contrepartie que 2 euros de salaire, qui plus est en Chine ? Si le mot protectionnisme, fait scandale, laissons le là. Mais faut-il pour autant s’interdire de penser cette nouvelle réalité qui est devenue la nôtre, où l’idée même d’un contrat social implicite, seul gage de la possibilité du vivre ensemble, a été réduite en miette par les avancées de la science, de la maitrise technique - et de la dérégulation - qui ont dissout l’ancienne solidarité de fait qui liait le destin des hommes et les contraignait heureusement à négocier un partage équitable du fruit des efforts de tous ? Dans le texte que nous publions aujourd’hui, William Pfaff, qui fut longtemps éditorialiste à l’International Herald Tribune, n’emploie pas le mot de protection. Mais l’idée qu’il faille protéger les sociétés des processus de déliaison délétères à l’oeuvre dans la mondialisation sous tend toute sa réflexion..."

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-Crise atypique ?

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