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mardi 2 février 2010

Petits pas d'Obama


Trop "raisonnable" ou trop ligoté ?

Entre volontarisme idéaliste et résistance de la réalité, quelle marge de manoeuvre?
___________Une image brouillée...

La question du pouvoir réel du Président se pose toujours

-"«J’ai fait campagne sur la promesse d’un changement auquel nous puissions croire. Je sais que beaucoup d’Américains ne sont pas sûrs de croire encore que nous puissions changer ou que je puisse apporter le changement. Je n’ai jamais dit que le changement serait facile, ni que je pourrais le réaliser tout seul. La démocratie dans une nation de 300 millions de gens peut être bruyante, désordonnée et compliquée. Et quand vous essayez d’accomplir de grandes choses et de faire de grands changements, cela suscite passions et controverse. C’est comme ça. »(O)

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"Le plan mis en place à grand fracas dans la foulée de son élection, cet immense stimulus de près de 800 milliards de dollars destiné à sauver le système financier aux frais du contribuable, a certes bien fonctionné car la résurrection des Banques, de leurs profits et des inévitables bonus a dépassé les espérances des plus pessimistes. La générosité Gouvernementale ayant eu pour conséquence l’émergence d’institutions financières encore plus massives, donc plus dominantes, générant des bénéfices complètement déconnectés de la vie réelle. Obama et son équipe ont certes réussi puisque la vie à Wall Street a repris son cours normal... Il n’en reste pas moins qu’ils ont dangereusement sous estimé une frange importante de leur population en pleine tourmente et dégoûtée de cette éternelle collusion entre la gestion des intérêts publics et privés." (M.Santi)
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-Obama ou l’impasse des petits pas:
"Pour le parti démocrate et pour le président des Etats-Unis, la perte inattendue du siège détenu au Massachusetts par Edward Kennedy (décédé en août dernier) représente un échec redoutable. Car il met en danger le sort de plusieurs initiatives importantes, correspondant à autant d’engagements de campagne de M. Barack Obama.
__La réforme de la santé tout d’abord, qui n’a pas été définitivement adoptée et à laquelle, dorénavant, les républicains peuvent s’opposer indéfiniment au Sénat lorsque l’ultime version de ce texte reviendra dans cette assemblée Les problèmes ne s’arrêtent pas là, au contraire : la réforme financière, la promesse d’une loi rétablissant le droit des syndicats, les engagements (déjà si modestes) pris en matière d’environnement à Copenhague ; tout cela est également mis en péril.
__Pour mesurer ce qui vient de se passer au Massachusetts, il faut savoir que le nouveau sénateur républicain d’un Etat qui, en 1972, avait été le seul du pays à voter contre la réélection triomphale de Richard Nixon (et en faveur du pacifiste George McGovern), a proclamé pendant sa campagne qu’il était favorable à la torture comme méthode d’interrogatoire des personnes soupçonnées de terrorisme, hostile au plan présidentiel de réduction des émission de gaz à effet de serre et – naturellement ! – opposé à la réforme du système de santé défendue par le président des Etats-Unis
.__« Le moment Obama est terminé », concluait il y a quelques mois un penseur néoconservateur. Il estimait en effet que l’élection de novembre 2008 avait constitué un accident de l’histoire américaine portant à la présidence un homme trop à gauche pour le pays et qui profita d’un moment de désarroi national pour faire passer son programme.
__En réalité, les premiers mois de la présidence ont surtout été marqués par le désir de M. Obama de ne pas paraître tirer un avantage politique de la crise économique et financière, de multiplier les concessions à ses adversaires, pourtant en déroute et disposés à ne lui faire aucun quartier, de demeurer calme et centriste, technocrate et compétent.__Justifiant, par exemple, la taxe qu’il se propose de faire payer aux banques (si, là encore, le Congrès y consent…) il a plaidé le 16 janvier dernier auprès de ceux qui redoutent qu’un tel impôt n’effarouche la finance : « Cette année, Wall Street va distribuer davantage sous forme de bonus et de compensations diverses que le produit de cet impôt sur les dix prochaines années. »__Pour reconquérir une partie de l’électorat qui a voté pour lui il y a un an avec l’espoir que les choses changent vraiment, et qui s’avoue déjà déçu de son bilan, M. Obama devrait peut-être se faire violence. Et tenter d’être moins « raisonnable ».

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Barack Obama entre la promesse du changement et la réalité:
"...Après un an d’apprentissage, Barack Obama s’est drapé une nouvelle fois mercredi 27 janvier dans le manteau du réformateur, pugnace en dépit des revers et déterminé à persévérer dans la même voie. Conjurant les sondages en baisse et la défaite humiliante pour son parti dans le bastion démocrate du Massachusetts, il a promis de faire ce pour quoi il a été élu, le changement, lors de son premier discours annuel sur « l’état de l’Union ».
« Nous n’abandonnons pas. Je n’abandonne pas. Il faut saisir ce moment pour redémarrer, faire avancer le rêve et renforcer une nouvelle fois notre Union », a-t-il lancé, comme pour faire renaître la magie de sa campagne présidentielle de 2008. Barack Obama s’est adressé à la classe moyenne américaine, en particulier à ces électeurs indépendants qui l’ont porté à la Maison-Blanche mais ont abandonné les démocrates la semaine dernière dans le Massachusetts. Les États-Unis accusent un déficit de 1 416 milliards de dollars« L’emploi doit être notre première préoccupation en 2010 », a-t-il lancé, en promettant de venir en aide sans tarder à ses compatriotes touchés ou menacés par le chômage, tout en donnant des gages de sa volonté de réduire le déficit budgétaire record du pays.
Tentant une synthèse entre deux objectifs a priori inconciliables – le soutien de l’emploi par des mesures de relance et l’assainissement des finances publiques – Barack Obama a proposé d’allouer aux banques de proximité 30 milliards de dollars sur les fonds remboursés par les grands établissements de Wall Street renfloués par l’État. L’idée est de permettre aux petites banques, principales sources de financement des PME, d’aider ces entreprises, motrices véritables de la création d’emplois.
En complément de cette annonce chiffrée, le président américain a fait plusieurs autres propositions de soutien à l’emploi susceptibles d’avoir un effet non négligeable sur les finances de l’État. Alors que les États-Unis ont accusé un déficit record de près de 1 416 milliards de dollars en 2009, soit près de 10 % du PIB, Barack Obama a redit qu’il avait hérité de finances publiques catastrophiques de son prédécesseur George W. Bush et donné des gages de sa volonté de réduire le déficit.
S’abriter d’une déroute lors des élections législatives__À partir de 2011, les dépenses autres que celles relatives à la sécurité nationale, aux retraites et aux assurances sociales seront gelées, mais ce gel ne concernera que 15 % des dépenses fédérales et ne devrait faire économiser que 250 milliards de dollars en dix ans.
Le président a reconnu des erreurs de la part de son administration tout en montrant du doigt le Congrès – républicains et démocrates confondus –, pour ses querelles incessantes qui freinent les réformes. Son discours n’aura certainement pas suffi à effacer la rivalité entre les deux camps au Sénat qui tient en otage la réforme de l’assurance-maladie, la grande promesse de sa présidence. Mais son intervention visait d’abord à gagner du temps et à s’abriter d’une possible déroute de son parti lors des élections législatives de mi-mandat prévues en novembre..."
-Obama menace les banksters
-Obama, président du monde, un peu moins des États-Unis:

"...En toute logique institutionnelle, la droite américaine devrait raser les murs, courber l'échine, manger son pain noir et regrouper ses forces pour tenter de reprendre du poil de la bête dans la perspective des présidentielles de 2012. Ce n'est pas le cas. Le cadavre est étonnamment vivace et l'élection partielle de mardi vient de le démontrer: les républicains sont parvenus à arracher aux démocrates le siège de sénateur de feu Ted Kennedy. C'est une défaite qui pèse lourd pour la Maison Blanche puisque Barack Obama perd au passage la majorité qualifiée de 60 sièges sur 100 au Sénat, ce qui menace directement l'adoption de grandes réformes...
...malgré une cuisante défaite en 2008 et la piteuse cote de popularité de la fin du double mandat Bush-Cheney, le parti républicain redresse la tête. Ceux qui leur prédisaient une longue cure d'opposition, et de dures années dans l'ombre de l'astre Obama, semblent s'être fourvoyés. La crise économique, qui a échu entre les mains du nouveau président avant même son investiture, est l'un des principaux facteurs de cette résurgence de la droite.__« Nous subissons la pire dépression depuis 70 ans, et que fait la Maison Blanche ? Rien ! », accuse Cadey O'Leary, l'hôtesse de la réunion des Jeunes Républicains. « Au lieu de se préoccuper du chômage, du soutien aux PME ou de la relance du crédit, le président se consacre aux Jeux Olympiques ou aux émissions de CO2. Il communique beaucoup mais n'agit pas. On le voit beaucoup à l'étranger, mais pas tellement au cœur de l'Amérique. »
__La droite est également prompte à reprendre à son avantage un des principaux arguments de la gauche: « Je suis d'accord qu'il fallait sauver le système financier, mais à quand une aide pour les petits entrepreneurs, les propriétaires immobiliers, les gens qui sont écrasés par les dettes sur leurs cartes de crédit ? Obama a aidé Wall Street, mais quand va-t-il se préoccuper de Main Street ? », attaque Angel Garcia, qui enquête sur la criminalité en col blanc à la Bourse de Chicago
.__En nommant à la Maison Blanche et au Trésor des anciens de Goldman Sachs, ou des responsables du système financier déchu, Obama prête le flanc aux accusations. Encore plus aujourd'hui qu'il y a un an, maintenant que les banques recommencent à distribuer des bonus après avoir été sauvées grâce à l'argent des contribuables.Outre la critique de fond sur la gestion de la crise financière, l'économiste de gauche Paul Krugman pointe l'erreur tactique de l'actuelle administration : « Obama aurait dû agir comme Ronald Reagan, qui faisait face à une piètre économie au début de son mandat : se prémunir de la critique en faisant porter la charge des problèmes à ses prédécesseurs. » En prenant en charge très tôt la réponse à la crise – avant même son élection, lors de discussions avec Bush –, Obama, d'une certaine manière, en a endossé la responsabilité aux yeux du public, facilitant aujourd'hui les critiques de l'opposition...
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-Barack Obama ou la tentation du populisme:
"...Jusqu'à présent, Barack Obama ne s'était pas trop aventuré sur ce terrain. Ni populiste – sa préférence va aux longs discours en forme d'explications de texte et sa politique taille une route centriste –, ni faux populiste – son comportement est fréquemment jugé hautain. Mais voilà qu'avec son décrochage dans les indices de popularité (même s'il reste au-dessus des 50% de taux d'approbation), ses réformes engluées au Congrès, le camouflet des électeurs du Massachusetts, l'arrogance persistante des banquiers s'attribuant de mirifiques bonus, et le chômage qui augmente, les sirènes du populisme deviennent de plus en plus attirantes pour tenter de remonter la pente.
Avant de prononcer ce mercredi son premier discours sur l'état de l'Union, après un an passé à la Maison Blanche, Barack Obama a fait escale, vendredi 22 janvier, devant des électeurs de l'Ohio pour livrer un discours essentiellement consacré à l'emploi, aux salaires, au coût de l'éducation et aux dérives des banques.Sa rhétorique rappelait parfois celle de son prédécesseur : « Cela fait toujours du bien de sortir de Washington. (...) L'aspect le plus difficile de mon travail est de ne pas pouvoir parler avec des gens comme vous à propos des problèmes que vous rencontrez dans vos vies quotidiennes. (...) J'ai voulu être président pour rebâtir notre économie afin qu'elle ne fonctionne pas que pour une poignée de nantis, mais pour ceux qui travaillent dur dans ce pays. Afin de créer de bons emplois qui font vivre vos familles. Afin que les salaires augmentent. Afin d'améliorer la qualité de nos écoles. »...
-Obama «prêt à se battre» contre les banques et leurs lobbies
-Barack Obama veut limiter l'activité des banques de Wall Street
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Banques : Obama sur la voie d'un remède anti-crise (?...)
-Obama : retour vers le passé !
-Aux USA, «populisme» n'est pas un gros mot
-Etats-unis : au secours, les conservateurs reviennent!
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-Obama, un an après

2 commentaires:

French Ketchup a dit…

c'est parce qu'il est avant tout pragmatique et passe de la droite a la gauche. Il est in-categorisable alors il derange parfois l'opinion publique.

Pour savoir ce qui le movite, c'est par ici:
http://frketchup.blogspot.com/2010/02/ce-qui-motive-barack-obama.html

Etienne Celmar a dit…

Bonjour
Merci pour votre avis
Difficile à cerner, oui
Je pense qu'il est dans une situation d'impuissance concernant les nécessaires réformes à faire, étant donné la puissance de WallSt
Un lien vers un bon connaisseur de l'histoire et de la politique des usa:
http://americanparano.blog.fr/
Cordialement