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samedi 27 février 2010

Prisons privatisables


Des prisons rentables?

Vers un modèle américain?..

Aux USA-Des politiques de détention favorisant les profits:

"Afin de maximiser leurs profits, les établissements de détention privés doivent favoriser une utilisation maximale de leurs installations, ce qui implique un nombre maximal de détenues accompagné d’une rétention maximale de ces mêmes personnes. Il faut comprendre que le travail forcé des détenuEs rapporte gros à l’entreprise privée qui vend leurs services à des entreprises externes et encaisse la différence entre ce que paie l’entreprise externe et ce qu’elle verse aux détenues.
__En mars 1997, dans un document public, la CCA reconnaissait que « le rythme de construction de nouveaux centres de détention ainsi que le potentiel de croissance de la CCA dépendra de plusieurs facteurs incluant les taux de criminalité et la tendance des sentences rendues dans les tribunaux aux États-Unis
. » En résumé, plus les juges sont sévères envers les personnes trouvées coupables de crimes mineurs ou graves, plus le potentiel de profits pour ces entreprises augmente.
____C’est ainsi que la CCA et la WCC versent d’importantes contributions financières au American Legislative Exchange Council (ALEC), une organisation située à Washington influençant les politiques publiques en supportant les législateurs conservateurs
. De tous les législateurs états-uniens, 40 % sont membres de ALEC. En plus de maintenir des pressions sur les législations pour que celles-ci suivent des principes conservateurs telle la privatisation, ALEC, par le biais d’un comité nommé Criminal Justice Task Force (ALEC-CJTF), a joué un rôle important dans la mise en place et l’adoption par plusieurs états de lois telles que la « Truth in Sentencing » et la très controversée « Three Strikes ». Alors que la première réduit considérablement ou retire complètement les possibilités d’obtenir une libération conditionnelle, forçant les détenues à purger de 85 % à 100 % de leur peine, la deuxième implique des peines de 25 ans à la prison à vie pour toute personne « récidiviste » trouvée coupable d’un troisième crime punissable par la loi. C’est alors que si vous êtes pris à fumer de la marijuana puis arrêté pour avoir fraudé une banque et que, finalement, vous êtes pris de nouveau pour avoir volé une tablette de chocolat, un juge peut décider d’appliquer cette loi qui vous fera passer les 25 prochaines années de votre vie en prison.Les entreprises privées qui gèrent des établissements carcéraux sont les principaux bailleurs de fonds du budget opérationnel de l’ALEC..." (Martin Petit)

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Privatisation des prisons - AgoraVox
...La population des États-Unis représente 5% de la population mondiale. La population carcérale américaine représente 25% de tous les détenus du monde… cherchez l’erreur ! Autre chiffre important, celui de la progression de cette population carcérale aux states : 300.000 en 1972, 1 million en 1990, 2 millions en 2000 et 2,3 millions en 2009.
On peut dès lors chercher des raisons à cette explosion du nombre de prisonnier. Manifestement les politiques sociales sont un cuisant échec, surtout lorsque l’on regarde les statistiques qui concernent les crimes, voies de faits et délits en tous genres, mais comment expliquer qu’un pays comme les États-Unis, capable de verser des centaines de milliards de dollars de fonds publics pour voler au secours des banques et des constructeurs automobiles, n’arrivent pas à mettre en place des mesures efficace pour lutter contre l’exclusion sociale et la pauvreté ?
Une des explications passe par l’organisation et la gestion des centres pénitenciers. De plus en plus de prisons sont maintenant construites et gérées par des entreprises privées, surtout depuis que Bush, le brillant intellectuel libéral, a fourré son nez dans ce dossier. Que voulez-vous, aujourd’hui il faut faire de l’argent avec tout.
Ces entreprises privées facturent très cher aux états ces services (en France, les libéraux, c’est-à-dire les partisans de l’UMP et du Parti Socialiste appellent ça des Partenariats Public-Privé ... Mais pour faire encore plus d’argent, ces entreprises ont eu une idée géniale : transformer les détenus et esclaves, en déguisant tout cela sous des noms pompeux comme aide à la réinsertion et formation. Cette population est corvéable à merci, payée avec des salaires qui conduiraient les chinois les plus défavorisés à la révolte, et ne bénéficient bien sur d’aucun droit. Génial comme idée non ? Du coup de nombreuse entreprises y ont vu une solution très opportune pour éviter les frais de délocalisation en Chine ou en Indes : IBM, Boeing, Motorola, Microsoft, ATT, Wireless, Texas, Dell, Compaq, Honeywell-Packard, Nortel, Lucent Technologies, 3 Com, NorternTelecom,TWA, Nordstorm, Revon, Macy’s, Pierre Cardin, Target Stores... oui, vous avez bien lu, Pierre Cardin.
Et si vous ne voulez pas bosser vous allez directo en cellule d’isolement jusqu’à ce que vous ayez changé d’idée. Elle n’est pas belle la vie ? Là où le bas blesse, c’est que ces entreprises qui gèrent les prisons, super, mais alors super rentables, ont un intérêt énorme à ce que les prisons soient pleines. Plus il y a de détenus, plus les états versent d’argent, et plus ils y a de contrats à la clef avec des entreprises qui passent des commandes pour faire travailler les malheureux prisonniers. La boucle est bouclée...
Les fameuses entreprises qui gèrent les prisons, passent des contrats avec des entreprises françaises (L’Oréal, Bouygues, EADS, Yves Rocher, BIC, etc.), pour leur proposer une main d’œuvre vraiment bon marché : un détenu est payé souvent à la pièce (ce qui est illégal en France) entre 200 et 300 euros par mois, bien sur sans aucun droit ni aucune protection sociale. L’Observatoire International des Prisons dénonce haut et fort cet esclavage moderne légal : « Non seulement les prisons en France détiennent le triste record européen du nombre de suicide, mais elle a déjà été condamnée par l’Europe pour des conditions inhumaines d’incarcération (surpopulation, hygiène, droits des détenus). Dans les prisons, les détenus qui travaillent sont dans des zones de « non droit ». François Besse, de l’OIP, connaît le problème : « En ce moment, nous aidons un détenu de la maison d’arrêt de Caen à essayer, malgré tout, d’obtenir des indemnités. L’an dernier, en restaurant des palettes en bois, il a enlevé la sécurité de son pistolet à clous. Il s’est crevé un œil. Puis, comme il avait besoin d’argent, il a repris le travail et s’est crevé le second…
Bouygues, Eiffage Construction, Sodexho-Alliance (Siges et Idex-Sogerex), Suez-Lyonnaise des eaux (Gepsa)... sont en prison. Pour y faire de l’argent, pas à cause de tout ce qu’on peut leur reprocher.
Le système carcéral offre un excellent exemple de l’interpénétration "public-privé". Le partage des tâches est simple : le "service public" fixe les lois permettant les emprisonnements (parlement), régule les flux d’entrée et de sortie de prisonniers (police, justice) et le "service privé" fait ses choux-gras de l’exploitation du système. Le principe de base de cet accouplement monstrueux, c’est la "délégation de service public", que les contrats dits PPP (Partenariats public-privé, loi du 2 juillet 2003) ont porté à son maximum. Avec les PPP, administrations et entreprises ne font pratiquement qu’un pour l’exécution du service, et deux bien distincts pour ce qui concerne les bénéfices.
La gestion en PPP est pour les entreprises privées une manne. Elles espèrent engranger, sur le modèle américain, d’immenses profits. Grâce à un accroissement progressif -et d’ailleurs programmé- de la population carcérale, le système atteindra certainement une forte rentabilité.
Les puissantes entreprises qui se sont lancées dans les PPP feront donc, avec tous les moyens dont elles disposent (les médias qu’elles contrôlent, leur copinage politique, la corruption...) tout ce qu’elles peuvent pour que la "justice" matraque de plus en plus l’habitant de base et le fasse passer par la case prison quand il leur conviendra. Leurs bénéfices en dépendent. Leur cotation à la bourse aussi.
___L’histoire de la privatisation des prisons vient de loin, mais c’est en 1987 qu’elle a été relancée par Albin Chalandon (gouvernement de droite) avec la construction de 15 000 nouvelles cellules et l’attribution à une même entreprise de la conception, la construction et la gestion d’un établissement pénitentiaire. Sur les 25 prisons prévues par son programme, 21 ont été construites avec un total de 13 000 cellules... "

-Prisons: privatisation et dérives capitalistes:
"...
pour compléter la panoplie des « contrats de partenariat », on développe les fameux Partenariats Public Privé et le système AOT-LOA (autorisation d'occupation temporaire-location avec option d'achat). L’argument est basique : l’Etat n’a pas de fric. Mais comme il a des besoins, il va passer des contrats avec le BTP qui va construire les bâtiments qu’on estime « non finançables par les utilisateurs finaux ». Les prisons entrent parfaitement dans ce cadre.

Et en échange de la construction des bâtiments (par exemple trois prisons de 400 à 700 places), de leur équipement et de leur entretien (dont le nettoyage), l’Etat paie un loyer pendant 20 à 30 ans, par exemple (mais pas plus de 70 ans). A la fin, il devient propriétaire du bâtiment. Et comme l’entreprise est choisie en fonction de sa capacité à « mobiliser les financements », seuls les plus gros du BTP et leurs banques peuvent entrer dans la compétition.__Le vrai propriétaire des bâtiments, c’est donc celui qui les a financés.En juin 2004, une « ordonnance » crée le « contrat de partenariat » (CP) pour « optimiser la répartition des taches entre Public et Privé en fonction des coûts, délais, performances et risques ». Rien qu’au jargon utilisé, on sent qu’au final il s’agit de filer de l’argent public au privé..."

-
Privatisation prisons

"...La construction de nouvelles prisons, privatisées de surcroît, en vue de réduire la surpopulation carcérale est pourtant contestée par de nombreux travaux internationaux pour ses effets pervers : loin d’être synonyme de désengorgement, elle stimulerait une extension du recours à l’incarcération. En France, le Programme 13 000 lancé en 1987 a été suivi par un Programme 4000 en 1995, et en 2005, le plus vaste programme de construction de prisons en Europe a été lancé, avec 18 nouvelles prisons semi-privées sur 28 (soit 10 000 nouvelles places) en cours33.__Par ailleurs, non seulement les prisons privées n’échappent pas à la surpopulation malgré des clauses contractuelles la prohibant34, mais en plus, la surpopulation carcérale représentant un incitant pour le marché, les entreprises n’auraient aucun avantage à ce qu’elle diminue. Aux Etats-Unis par exemple, des entreprises privées ont construit des établissements de leur propre initiative, cherchant ensuite à les louer à l’Etat.
Payées en fonction du nombre de détenus incarcérés, par prix unitaire journalier d’un « lit », elles ont tout intérêt à maintenir un taux d’occupation maximale, d'où le danger de l’influence du lobby pénitentiaire sur la politique pénale.
La « mégaprison » de 2106 lits construite en 1997 et gérée par la CCA à Youngstown, région de l’Ohio économiquement défavorisée et à la recherche d’emplois, illustre à l’extrême les dangers de cette « politique de remplissage » : comme à son ouverture, la prison n’accueillait aucun détenu et ne générait donc aucun revenu, la CCA négocia officieusement avec le gouvernement fédéral pour obtenir la prise en charge
immédiate de 1700 détenus de sécurité moyenne. Peu après, elle obtint aussi d’une prison fédérale qui dut fermer, le transfert de détenus à haute sécurité, mais reclassés en détenus moyennement dangereux pour l’occasion...
"

-PRISON.EU.ORG - Le portail de l'information sur les prisons
Observatoire international des prisons
-Privatisations à perpète

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-Suicides en prison : le macabre record français - AgoraVox
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Fermons les prisons !
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-Prisons: notre scandale
-Les prisons, encore

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