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mardi 17 avril 2012

Balle dans le pied

Le casino continue

___S'il était encore possible de se convaincre des pratiques dévoyées de certaines banques d'affaires, on aurait intérêt à lire ce billet de Pascal Canfin, qui, même si on peut ne pas partager l'entièreté de son analyse, explique clairement comment des banques françaises parient sur le risque de faillite de la France...
Comme d'autres ont parié et continuent à le faire contre la Grèce.
_ "..Plus le risque de défaut augmente comme en Grèce, plus la valeur du CDS grimpe. Il suffit alors de le revendre pour empocher une plus-value. Un mécanisme qui a la particularité de pousser au crime. C'est comme si on permettait à un particulier de s'assurer contre le risque-incendie de la maison du voisin... Une bonne raison de contribuer à y mettre le feu ! Le jeu est d'autant plus pervers que les CDS, utilisés comme un thermomètre du risque de la dette souveraine des États, contribuent à créer la panique lorsque leur prix grimpe..."
Malgré une récente limitation européenne des ventes à découvert.
Le capitalisme toxique continue ses ravages, malgré les dénégations des Etats sous son contrôle.
Il rejoint par là les analyses, plus juridiques, de Jean de Maillard, pointant la prédation au coeur de la mondialisations financière.

____"La crise a trois dimensions : elle est d'abord la crise du néolibéralisme - affaiblissement des Etats, compression des revenus du travail. Elle est aussi celle du productivisme, qui se heurte aux limites physiques de la planète ; ce n'est pas un hasard si l'effondrement des subprimes s'est produit lorsque les ménages américains, surendettés pour devenir propriétaires, ont subi le contrecoup de l'explosion historique du prix du pétrole. Nous n'aurons plus jamais un pétrole bon marché. Le troisième aspect, c'est la spéculation financière, que plus rien n'arrête... vingt-cinq Etats sur les vingt-sept de l'Union européenne sont gouvernés par la droite libérale ou conservatrice. Cette famille politique n'a pas su ou pas voulu prendre les bonnes décisions pour empêcher la spéculation, mutualiser les dettes...
Mesures d'urgence: "Il y en a trois. Tout d'abord, considérer la partie des dettes publiques européennes nées de la crise depuis 2008 comme une sorte de dette de guerre, et la rééchelonner sur vingt ou trente ans. Après tout, l'Allemagne a fini de payer sa dette de guerre il y a quelques années seulement ! Ce surcroît de dette, les Etats européens ne l'ont pas accumulé parce qu'ils sont subitement devenus plus dispendieux, qu'ils ont embauché des millions de fonctionnaires, mais parce qu'ils sont intervenus pour sauver les banques et l'économie ! Il faut donc isoler la dette née de ce sauvetage, ce qui diminuerait la charge des remboursements. Et on pourrait ainsi, tout en réduisant progressivement les déficits publics, relancer les investissements, notamment ceux, indispensables, de la révolution écologique..."
__P.Canfin, fondateur de Finance Watch, ONG en première ligne face aux lobbies financiers, modeste contre-pouvoir, qui donne régulièrement un point de vue critique sur les dérives financières et ceux qui les favorisent soit par l'action (ou l'inaction) et les cautionnent, souligne aussi les méfaits de l'évasion fiscale dont s'arrangent les grands groupes financiers:
"Entre septembre 2008 et le printemps 2009, il y avait une fenêtre de tir pour les Etats : les banques étaient à genoux, ils auraient pu tout exiger d'elles, qu'elles sortent des paradis fiscaux, etc. Ils n'ont rien fait parce que Monaco est un paradis fiscal adossé à la France ; le Liechtenstein, à l'Allemagne ; l'Etat du Delaware, aux Etats-Unis ; Macao, à la Chine... Les Etats ont sauvé les banques sans contrepartie, se sont endettés, et se sont retrouvés, à l'été 2011, tellement mal en point, après que les banques eurent spéculé à court terme sur leurs dettes, que ces dernières, gorgées de titres d'Etat, ont eu très peur : et si les citoyens exigeaient une prise de contrôle par l'Etat ? Mais les Etats n'ont rien fait... “L'évasion de l'argent dans les paradis fiscaux représente quarante fois la fraude aux allocations familiales."
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_Selon un rapport parlementaire récent, "L'hémorragie la plus lourde pour le budget de l'Etat est l'évasion fiscale, estimée à minima à 20 milliards d'euros. Aucun moyen n'est donné aux services fiscaux, ni pour la détecter, ni pour la contrer, et aucune mesure n'a été prise par le gouvernement, alors que Nicolas Sarkozy avait 'déclaré la guerre' aux paradis fiscaux", expliquent les parlementaires dans leur communiqué."La fraude sociale se partage entre la fraude aux prestations et celle aux prélèvements. La première est estimée, selon le rapport parlementaire du député UMP, Dominique Tian, entre 2 et 3 milliards d'euros et la seconde entre 8,4 et 14,6 milliards d'euros" (N.Obs)
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-Pressions des marchés

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