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mercredi 28 septembre 2016

Deutsche Bank: Achtung!

 Sueurs froides pour Angela Merkel
                                                         Qui se trouve comme dans une nasse.
    Mais qui ne veut pas intervenir pour l'instant. 
     Mais ce sont aussi les marchés financiers, les banques, toutes  interconnectées, qui se font du souci.
        Cela fait quelque temps...Même si elle n'est pas la seule.
 C'est un appel au secours: Deutsche-Bank-Chef Cryan ruft um Hilfe
 __ La Deutsche Banktoo big to failtoo big to jail et too big to help, est en effet dans le collimateur:
___" Deutsche Bank est l’exemple le plus criant : selon son rapport annuel, la fraction de ses activités concernant l’économie réelle (prêts à des entreprises, des ménages ou des Etats) représentait 18 % seulement de son bilan total, soit une partie très modeste. Cela veut dire que la Deutsche Bank est une sorte de hedge fund camouflé en banque de détail !"
        A l'heure où l'horizon financier s'assombrit.
              La politique allemande de stabilité est le ressort principal de ce phénomène, outre les pratiques douteuses de l'institution financière:
    ...C'est toute l'ambiguïté du rapport allemand à l'Europe. D'un côté, la volonté affichée de transmettre à l'ensemble de la zone euro, la Stabilitätskultur, la « culture de stabilité » dont la presse conservatrice d'outre-Rhin ne cesse de regretter l'absence au sud du continent. Et de l'autre, cette culture a précisément donné naissance à des monstres financiers qui, régulièrement, mettent en péril régulièrement l'économie européenne. Car Deutsche Bank n'est pas un cas isolé : le secteur financier allemand - et européen qui dépend aussi de cet excédent - est un colosse aux pieds d'argile, et ce fait est en grande partie le fruit du modèle économique allemand dit de « stabilité. » Qu'est-ce donc que cette « culture de la stabilité » ? Elle repose principalement sur une inflation contenue, clé pour une croissance réduite des salaires. Ceci induit une demande intérieure faible et une amélioration de la compétitivité externe qui favorise la croissance des exportations. Autrement dit, la « culture de stabilité » se traduit dans les faits par une explosion des excédents commerciaux et des excédents courants. Car tout réemploi de ces excédents dans la demande intérieure risque de stimuler la demande intérieure, donc l'inflation. Ce modèle génère donc mécaniquement des excédents considérables. Aussi peut-on constater que l'application de ce modèle à la zone euro a conduit cette dernière à augmenter de 10 milliards d'euros l'excédent courant de l'union monétaire qui atteint désormais 3 % de son PIB
     Merkel refuse de payer.  Mais le risque est là:
               Si l'on en croit Zero Hedge, dans un article du 21 Septembre sur Veritaseum, Reggie Middleton, dans une analyse sur l’ effort de recapitalisation probable de Deutsche Bank , tout en demandant un renflouement (Bail out) par les contribuables ou un Bail-in par les Déposantallemands
    Middleton a noté que la Deutsche Bank a plus de $ 2.5 billions de dollars en exposition aux dérivés auquels elle fera face cette année. (Les € 42 billions de dérivés (notionnels) connus à la Deutsche Bank restent sous une pression sévère. Sa capitalisation boursière est de 17 milliards $)
   Le 23 Avril, la Deutsche Bank a été condamnée à une amende de 2,5 milliards $ par rapport au trucage des taux LIBOR. 
   Le 16 Septembre, le département américain de la Justice a mis une amende de $ 14 milliards à la Deutsche Bank  pour fraude en valeurs mobilières hypothécaires menant à la crise mondiale de 2007-2009.
   Aujourd’hui, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu toute Assistance (bail in ou bail out) pourla Deutsche Bank .
          Quelques questions se posent :
  1. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à l’effondrement du système bancaire italien ?
  2. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à d’autres banques européennes en difficulté ?
  3. Est ce que Deutsch Bank se prépare pour une avalanche d’accusations de fraude sur ses produits dérivés sur l’or ?
  4. Si un bail-in des déposants ne vient pas, comment Deutsche banque peut payer les amendes maintenant que Merkel a exclu les aides d’État?______________
  5. Un grand corps malade  pour Mediapart:
  6.       ...L’Allemagne refuse d’être le garant en dernier ressort du géant financier. Dimanche, le magazine allemand Focus rapportait qu’Angela Merkel excluait toute aide du gouvernement allemand pour renflouer la Deutsche Bank. La perspective que Berlin pourrait ne pas aider sa principale banque, en difficulté, a déclenché une déroute sur les marchés. Lundi, le cours de la Deutsche Bank a chuté de 6,9 %, tombant à son plus bas niveau depuis 21 ans. Mardi, la banque a recommencé son parcours boursier chaotique, baissant encore de plus de 2 % dans la séance avant de se reprendre. La barre  symbolique des 10 euros est désormais le test pour les marchés.En un an, la Deutsche Bank a vu son cours chuter de plus de 56 %. Sa capitalisation boursière du géant allemand est désormais à peine de 14,5 milliards d’euros, deux fois moins que celle d’Uber, alors que son bilan (1 600 milliards d’euros) représente plus de la moitié du PIB allemand...
  7.  Depuis, les responsables de la Deutsche Bank tentent de calmer les esprits, démentant toute réunion avec le gouvernement. La banque, menacée par une amende record de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) par la justice américaine, est en capacité de faire face seule et n’a pas besoin de l’aide de l’État, assurait un porte-parole de la banque. Sans réellement convaincre.La confidence de la chancelière faite à Focus avait pour but de mettre un terme aux rumeurs qui agitent Berlin depuis l’annonce de l’amende record réclamée par la justice américaine. Si les responsables politiques n’ont officiellement pas réagi à cette information, en coulisses, ils ne parlent que de cela. Les scénarios s’échafaudent pour imaginer les moyens de secourir la Deutsche Bank, si nécessaire, comme sur la façon de répondre aux États-Unis à ce qui est clairement perçu comme une mesure de rétorsion :  beaucoup analysent les 14 milliards de sanctions imposés à la banque allemande comme une réponse aux 13 milliards réclamés à Apple, poursuivi pour évasion fiscale par la Commission européenne.
    Lundi, Hans Michelbach, un des responsables de la CDU, proche d’Angela Merkel, tentait de préciser la ligne arrêtée par la chancelière. « Il est inimaginable que nous aidions la Deutsche Bank avec l’argent des contribuables. Cela serait un tollé public. Le personnel politique perdrait toute crédibilité si le gouvernement franchissait cette ligne. » Avant d’ajouter : « Vous ne pouvez pas comparer la Deutsche Bank à Lehman Brothers. La banque est en position de faire face à la situation par ses propres moyens. » 
    Justement si. Cela fait des mois que des observateurs financiers comparent la trajectoire de la Deutsche Bank à Lehman Brothers, symbole de la crise financière de 2008, en se
     © zero hedge © zero hedge
    demandant si le géant allemand ne va pas être à l’origine d’une nouvelle crise. Le refus affiché du gouvernement allemand d’aider la banque renforce encore la comparaison : en 2008, le gouvernement américain aussi avait refusé, au nom de l’aléa moral, de se porter au secours de Lehman Brothers, estimant que le système était suffisamment résistant pour faire face à une faillite bancaire. On connaît la suite.L’histoire se répète rarement. Les menaces que fait peser la Deutsche Bank sur le système financier international, n’en sont pas moins réelles. Le géant bancaire allemand est devenu le grand corps malade de la finance mondiale : à la fois too big to fail, too big to jail et too big to help. Il illustre toutes les dérives passées mais aussi la faiblesse de tous les remèdes imaginés depuis la crise de 2008, comme les contradictions des politiques européennes....
  8.   
    Les poursuites engagées par le département américain de la justice relèvent d’une vieille affaire, celle des subprimes. La Deutsche Bank se voit reprocher d’avoir trompé ses clients en leur vendant des produits titrisés [residential mortgage backed security (RMBS)], adossés à des créances immobilières à la qualité douteuse, voire totalement pourries entre 2005 et 2007. Dans son livre The Big Short, Michael Lewis avait longuement décrit les dérives de la finance qui allaient mener à la crise des subprimes. Goldman Sachs et la Deutsche Bank y menaient la danse : elles étaient à l’initiative de pratiquement tous les produits que le monde allait découvrir avec stupéfaction en 2008.
    Mais il a fallu attendre de nombreuses années avant que les régulateurs imposent des sanctions. Après avoir infligé une amende de 13 milliards de dollars à JPMorgan en 2013 puis de 16,6 milliards de dollars à la Bank of America en 2014, les régulateurs ont transigé avec Goldman Sachs en lui imposant 5 milliards de dollars en janvier 2016. Et le tour de la Deutsche Bank est arrivé.
          Dans ses comptes 2015, la banque allemande a bien anticipé la menace de poursuites judiciaires : elle a provisionné 5,4 milliards d’euros pour les amendes éventuelles. La somme est bien insuffisante pour faire face à l’amende évoquée par la justice américaine. Surtout, ces provisions étaient destinées à faire face à toutes les actions judiciaires et litiges pendants : il y en a plus de 6 000. Au cours de ces deux dernières années, elle a déjà versé plus de 11 milliards de dollars d’amendes et de pénalités pour éteindre une partie des poursuites....Prêts toxiques, évasion fiscale, manipulation du Libor, manipulation sur le marché des changes et des matières premièreres
  9. Le nom de la Deutsche Bank a été associé à tous les scandales financiers révélés après la crise de 2008.    La Deutsche Skandal-Bank titrait l’hebdomadaire der Spiegel en décembre 2012, en menant une enquête au canon contre la banque et ses pratiques indignes.Officiellement, la banque n’a rien coûté aux contribuables allemands à l’inverse de certaines banques régionales mais elle a dirigé en sous-main une partie de la question grecque et européenne et a pesé, comme bien d’autres, pour que rien ne change dans la régulation. À Berlin, Angela Merkel regrette peut-être d’avoir été si compréhensive, d’avoir préféré laisser faire le temps plutôt que d’imposer un nettoyage en règle des bilans et une séparation des activités bancaires.
         Car les changements ont été menés avec beaucoup de circonspection. Le mythique président de la Deutsche Bank, le Suisse Josef Ackermann, qui propulsa la banque à la tête des géants financiers mondiaux en l’engageant dans toutes les aventures avouables et inavouables, en promettant des retours de 25 %, a dû quitter la présidence en 2013. Le duo qui lui a succédé, le Britannique Anshu Jain et Jürgen Fitschen, n’a pas tenu deux ans, emporté par les mauvais résultats et le scandale des bonus qu’ils s’étaient octroyés au même moment. 
          Le Britannique John Cryan qui a pris leur suite en 2015 est dans une position tout aussi inconfortable. Depuis son arrivée, il a supprimé plus de 9 000 emplois. Il a vendu ou arrêté les activités les plus dangereuses comme le trading pour compte propre ou sur les marchés des métaux et de l’électricité. Il tente de céder des filiales étrangères, en Chine et en Russie notamment. Mais il peine à redresser la barre. En 2015 la banque, pour la première fois de ses 146 ans d’existence, a accusé une perte de 6,7 milliards d’euros. Cette perte était liée en grande partie aux pénalités judiciaires passées et à venir. En juillet, sa filiale américaine n’a pas passé pour la deuxième fois les tests de résistance imposés par les régulateurs américains, l’obligeant à renoncer à verser un dividende à ses actionnaires.
         « Si la sanction imposée par le département américain de la justice dépasse les 4 milliards de dollars, la banque n’aura plus les fonds propres nécessaires et sera obligée de refaire une augmentation de capital », prévient une étude de Citi. « Il devrait être évident à tous les membres du Département américain de la justice que la Deutsche Bank ne peut supporter une amende de 14 milliards de dollars (...). Au-delà de 4 milliards, cela mettrait une pression sur ses fonds propres », analyse Lionel Laurent, éditorialiste chez Bloomberg. « Aussi curieux que cela paraisse, ce n’est pas une mauvaise position pour négocier pour la Deutsche Bank. Car c’est une des plus grandes banques européennes et une des institutions les plus systémiques », poursuit-il, rappelant ce que le monde financier sait mais que les autorités judiciaires américaines semblent avoir oublié : la Deutsche Bank peut se transformer en une grenade dégoupillée.
    La banque la plus systémique du monde
         D’ordinaire, le Fonds monétaire international (FMI) ne se prononce jamais sur la solidité d’une banque, laissant ce soin aux différents régulateurs. L’avertissement n’en a été que plus frappant. En juin, un rapport de l’institution internationale a passé en revue l’ensemble du secteur bancaire allemand. Ses conclusions ont frappé tous les esprits : la Deutsche Bank, selon lui, est la banque la plus systémique du monde, avant HSBC et Crédit suisse, en raison de sa taille, de ses métiers, et de ses interconnexions avec le reste du système financier international..             .Le risque est que la situation échappe à tout le monde, que le gouvernement allemand tarde à réagir. Les précédents de la crise grecque ne sont guère rassurants en ce domaine. Par dogmatisme et par calcul politique, Angela Merkel a temporisé tant et plus face à Athènes, jusqu’à ce que la zone euro dans son ensemble soit en danger. Cette crise, qui aurait pu être résolue avec une dizaine de milliards et une garantie de prêteur en dernier ressort, s’est soldée par l’effondrement d’un pays sans remède véritable, une zone euro mise à mal, et un rejet de l’Europe. Si les mêmes erreurs étaient refaites avec la Deutsche Bank, le coût en serait encore plus élevé. (Merci à Martine Orange_Mediapart)_____________________

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