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vendredi 26 octobre 2018

Dérives israëliennes

        Certains intellectuels israëliens, connus ou moins connus, ne sont pas tendres vis à vis de la politique actuelle de leur pays, celle de l'équipe au pouvoir, dont le glissement continu à droite en interne comme en externe, au niveau politique comme en matière de de culture générale et politique du pays suscite l'inquiétude de ceux qui restent vigilants, dans le conformisme ambiant résultant d'années de peurs entretenues à des fins internes et de désinformation organisée.
    Le journaliste de Haaretz, Gideon Levy, qui ne mâche pas ses mots, est une des rares voix qui osent encore analyser publiquement la situation du pays, depuis des années d'extrêmes droitisation, et en dénoncer certaines dérives.
«... Le pire fléau que nous ayons à combattre est l’indifférence. L’apathie, qui est si répandue en Israël. Alors, si j’arrive à les secouer, même un peu, à leur faire peur, à les mettre en colère contre moi… tu sais, je pense souvent que si je les mets si en colère, ça montre qu’au fond de leur conscience, ils savent que la maison brûle, que quelque chose a mal tourné. Mais il arrive qu’on ait peur, surtout la veille de la publication d’un article. Je me dis toujours : “Oh, ne suis-je pas allé trop loin cette fois-ci ?” Et puis, quand je me relis, je me dis toujours : “J’aurais dû taper plus fort ! Je pense toujours que je ne suis pas allé assez loin.”
      Les tendances dictatoriales et la police de la pensée, même à l'égard de toute critique, en inquiète plus d'un, qui voient les ultra orthodoxes gagner de plus en plus de terrain et les résolutions de l'ONU et les recommandations de certains Etats toujours plus bafouées.
    Les conflits proches rapprochent des pays que tout opposerait, comme l'Arabie saoudite, dont la tolérance favorable vis à vis de Tel Aviv n'a jamais été remarquable et où l'antisémitisme proclamé continue comme avant. Realpolitik oblige.
  La police de la pensée en vient à ne plus supporter le moindre écart dans le politiquement correct du moment.
     Jeudi soir, note Télérama, France 2 diffusait, en troisième partie de son magazine d’actualité phare Envoyé spécial, un sujet intitulé « Gaza, une jeunesse estropiée ». Un reportage réalisé dans la partie palestinienne de la zone frontalière, et qui part à la rencontre de jeunes Gazaouis, mineurs pour la plupart, amputés à la suite de tirs israéliens lors de leur Marche du retour. Des manifestations organisées chaque vendredi devant la clôture séparant Gaza et Israël. Depuis mars, on dénombre cent quatre-vingts Palestiniens tués et plus de cinq mille blessés. Avant même sa diffusion, l’ambassadrice d’Israël en France, Aliza Bin-Noun, a adressé une lettre à la présidente de France Télévisions pour lui demander « d’annuler la diffusion » du reportage. Au sein de la rédaction d’Envoyé spécial, on évoque une réaction « prévisible », mais on déplore qu’Israël « s’abaisse aux pratiques de l’Azerbaïdjan ».
   La censure est omniprésente et prend toutes les formes, jusqu'à l'intimidation.La culture est mise à mal, dans le domaine de la libre expression comme dans celle des arts.
   Le cinéma, souvent de qualité, n'échappe pas à une censure insidieuse.
    Une censure prise en charge officiellement, comme le reconnaît le Jerusalem Post.
Comme disait le président d'Israël en personne, dont le pouvoir est des plus réduit, «  Le moment est venu d'admettre qu'Israël est une société malade, dont la maladie requiers un traitement (...)  » 
     Ce ne peut-être qu'en interne que le remède pourrait agir. Même les condamnations formelles de l'ONU et les protestations de certaines capitales n'ont plus d'effets. Dans une indifférence de plus en plus pesante.
   Dans sa marche vers un apartheid de fait, qui arrêtera les dérives de l'Etat hébreu, qui joue contre son propre camp, oubliant les recommandations de certains de ses pères?
      Certainement pas le parrain US, qui n'a jamais été autant favorable qu'avec Trump au pouvoir.
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