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mercredi 3 octobre 2018

Dix ans après

C'était au temps où Wall Street plongeait...♪♫ (sur un air bien connu)
                                                                                Roubini (et quelques autres) l'avait annoncée. Sans être cru. Ou du moins on ne voulait pas voir les nuages qui s'accumulaient à l'horizon.
    La crise arriva comme un ouragan dévastateur. Mais, pas de génération spontanée,  le processus était enclenché depuis des années, notamment depuis que Clinton, sous la pression des banques, signa le fameux traité qui allait ré-initier l'euphorie, la folie et la descente aux enfers, les grandes banques trouvant leur secours dans l'aide de l'Etat, de l'argent public, engagé dans un processus où la dette allait peser lourd dans les finances publiques. Nous n'en sommes pas sortis.

      Rien n'est sur le fond réglé. La finance mondiale, dérégulée à la marge seulement, continue à prospérer hors-sol aux dépens de l'économie réelle, la séparation bancaire, pourtant annoncée comme nécessaire pour protéger les épargnants, n'a pas eu lieu 
     Les pronostics de Roubini sont accablants pour les années à venir. Aurait-il une nouvelle fois raison?
 “...;;Des gens irresponsables se sont bercés d’illusions en se disant que cette crise ne concernait que les subprimes. Or nous avons aussi des problèmes avec les cartes de crédit, les prêts étudiants, les prêts automobiles, les crédits hypothécaires commerciaux et résidentiels, la dette des entreprises et les emprunts qui ont financé les rachats d’entreprises, rappelle-t-il. Ce n’est pas seulement notre marché hypothécaire qui est à haut risque, mais notre système financier dans son ensemble.”
Nouriel Roubini soutient que la plupart des pertes dues à ces créances insolvables n’ont toujours pas été épongées, et qu’à elle seule la facture des crédits hypothécaires commerciaux douteux pourrait contribuer à jeter des centaines de banques locales dans les bras de la Federal Deposit Insurance Corporation [qui assure une partie des dépôts des particuliers]. “Un bon tiers des banques régionales ne s’en sortiront pas”, prédit-il. Ces renflouements alourdiront à leur tour de plusieurs centaines de milliards de dollars une dette fédérale déjà colossale, et il va bien falloir que quelqu’un, quelque part, finance cette dette, ainsi que celle accumulée par les consommateurs et les entreprises. “Nos plus gros bailleurs de fonds sont la Chine, la Russie et les Etats du Golfe, souligne Roubini. Ce sont des rivaux, non des alliés.” Les Etats-Unis s’en sortiront probablement tant bien que mal, mais c’est un pays différent qui émergera de la crise, et il occupera une place différente dans le monde. “Dès lors que vous avez une balance courante déficitaire, vous dépendez du bon vouloir des étrangers”, rappelle-t-il. “C’est peut-être le début de la fin de l’empire américain”, conclut-il d’un air résigné....
   On comprend qu'il soit peu populaire aux USA, où l'on n'aime guère les prophètes de malheur, même quand la menace plane encore. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
       Depuis la chute incroyable de Lehman Brothers et la folie hypothécaire, ce fut l'explosion en chaîne,qui toucha l'Europe par le biais des tricheries interbancaires, la foire aux produits douteux, les grandes banques se considérant toujours comme too big to fail.
  Pendant ce temps-là, en Europe,  Trichet trichait, en faisant semblant de faire croire qu'il avait vu le danger. La Grèce ne serait pas dans l'état où elle est sans les manoeuvres de Goldman Sachs.
Marge de manoeuvre.
     La crise financière menace toujours, avec de nouvelles dérégulations en perspective, malgré les faibles mesures de mise en ordre. La finance de l'ombre continue comme avant et l'argent sale prospère comme jamais dans des paradis, qui sont plutôt des enfers pour les contribuables supportant le poids de la dette et les dérégulations en chaîne.
   La question se pose toujours:que faire des banques? Surtout quand on observe la mauvaise santé de certaines en Italie notamment ou comme la Deutsche bank, dont on tait la situation réelle, surtout à la chancellerie. Et Trump veut revenir sur les maigres régulations arrachées...
   Les loups de Wall Street seraient-ils de retour? Le fantôme de L. Brothers plane encore sur ce qui fut autrefois les places boursières, aujourd'hui complètement dématérialisées, livrées au jeu des algorithmes et fonctionnant à court terme.
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__ Pour comprendre, dix ans après.
__ Les bulles financières en question.
__ Vers une autre régulation?
__ Il était une fois...
__ Du lundi noir à ses conséquences.
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