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lundi 22 octobre 2018

L'électrique, pas magique

La voiture électrique, voilà l'avenir,..
                                                        C'est du moins ce que pensent beaucoup, 
      Pas seulement dans certains mouvements écologiques, de manière compréhensible, ne serait-ce que pour des raisons d'assainissement de l'air en milieu urbain.
     Mais aussi la fièvre gagne les constructeurs. C'est la course compétitive, chez Renault comme chez Audi, dans la recherche et la commercialisation de nouveaux modèles. L'innovation bat son plein.
    N'y a-t-il pas une part d'illusions dans cette course en avant, dans la croyance à un nouveau type de déplacement, qui semble gagner chaque jour en autonomie et en performance. N'est-on pas confronté à une (nouvelle) impasse énergétique et écologique?
    Le rêve du tout électrique a-t-il un sens, dans l'univers énergétique qui est le nôtre, en pleine transition énergétique, souvent problématique.  La  voiture électrique est-elle vraiment la solution, même si on peut en justifier un usage limité, surtout urbain?

       L'impact énergétique de ce que certains considèrent comme un nouveau mythe ne risque pas d'être moindre, au vu des conditions de production et de recyclages des batteries au lithium, très énergétivores et de la surconsommation électrique que leur extension à grande échelle que cela entraînerait.
    Le pari est-il tenable?  Des Etats-Unis à la Norvège, les politiques sur le sujet varient pour l'instant, mais beaucoup émettent des réserves sur l'extension sans limites du tout électrique, dont on analyse peu les tenants et les aboutissants. (*)
     Sera-ce seulement une niche?
 Les interrogations sont nombreuses, les doutes aussi, méritant souvent attention.
    Quelques constructeurs suivent le mouvement en traînant les pieds, non sans raison. Mais concurrence oblige.
     Sauf si, comme on le pense chez Hyundai, le développement du  moteur à hydrogène peut ouvrir de nouvelles perspectives. L'utilisation du lithium à grande échelle, même en Chine, qui a le quasi monopole de cette terre rare, n'est pas sans poser de gros problèmes et interroge sur le bilan énergétique. Les conditions d'extraction et le stockage-renouvellement de ce nouvel eldorado demandent réflexion et fait douter plus d'un sur la généralisation infinie de cette matière première miracle, qui parlent même de désastre écologique.
     L'avenir de la voiture électrique de plus en plus généralisée semble donc incertain, pas seulement pour des problèmes de coût qui ne manqueront pas de baisser et d'autonomie, qui s'améliore toujours.
  Certains, comme Stéphane Lhomme, sont tout à fait sceptiques.
         Sans oublier qu'il n'y a pas que les voitures:
...Les données de l’'industrie maritime a démontré qu'en considérant la taille des moteurs et la qualité du carburant utilisé, les 40 plus gros navires-cargos du monde polluent autant que l’ensemble des 760 millions d’'automobiles de la planète.
...Ces porte-conteneurs qui nous alimentent en produits que l’on fabriquait dans nos usines délocalisées, aujourd’hui, ils brûlent chacun 10.000 tonnes de carburant pour un aller et retour entre l’Asie et l’Europe.
Ces malheureux 40 navires font partie d’une flottille de 3.500, auxquels il faut ajouter les 17.500 tankers qui composent l’ensemble des 100.000 navires qui sillonnent les mers.
Pour ne pas quitter le domaine maritime, rappelons que la flotte de plaisance française est d’environ 500.000 unités, dont 5.000 yachts de plus de 60 mètres, et que le plus moyen de ceux-ci brûle environ 900 litres de fuel en seulement une heure, alors que les 24 % de foyers français qui se chauffent au fioul ont du mal à remplir leur cuve pour l’hiver.
Pour continuer sur le chemin de la schizophrénie paranoïde, prenons en compte toute la flottille de pêche et les 4,7 millions de poids lourds en transit à travers la France et les milliers d’avions qui sillonnent le ciel.... 
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     (*)       ...La première (difficulté) est la batterie - car la voiture électrique qui s'impose aujourd'hui roule à l'énergie stockée dans des quintaux de batteries. Or des métaux jouent un rôle clef dans leur fabrication. Le prix du lithium a triplé en trois ans, celui du cobalt a pratiquement doublé en un an. Disponible en abondance, le premier pose des problèmes techniques - les ressources sont par exemple en zone désertique alors qu'il faut beaucoup d'eau pour l'extraire. Le second, lui, est produit aux deux tiers dans la très instable République démocratique du Congo.    Si la filière est outillée pour répondre à la demande actuelle (1,2 million de voitures électriques ou hybrides rechargeables vendues l'an dernier), il faudra des investissements colossaux pour multiplier l'offre par dix, voire par soixante ou quatre-vingts si l'on veut électrifier toute la production.Cobalt et lithium présentent deux autres caractéristiques ennuyeuses. D'abord, leurs ressources ne sont pas infinies. Avec ce qui est relativement accessible, il y a de quoi équiper le parc mondial une ou deux fois... mais pas au-delà. Ensuite, leur production consomme beaucoup d'énergie, tout comme leur recyclage. Selon le consultant Jean-Marc Jancovici, une voiture électrique qui roulera 200.000 kilomètres aura émis 50 grammes de CO2 au kilomètre... avant même d'avoir roulé le premier mètre ! Pour réduire les émissions de C02, il faut que l'énergie employée pour produire la batterie soit elle-même décarbonée. Pas évident : la première grande usine de batteries en Europe est prévue en Pologne, là où le charbon pèse le plus lourd dans la production électrique...
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