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lundi 11 janvier 2021

Etat sous influence

 Un institut pas comme les autres.

                          On peut avancer que les structures de l'Etat ont été mises progressivement sous tutelle, depuis des années, progressivement, les orientations néolibérales prenant de plus en plus d'importances dans la gestion des services publics, la course aux privatisations, la formation et les méthodes de management.                               Le poids des lobbies n' a pas été pour rien dans cette influence parfois masquée, parfois brutale. Le macronisme semble l'aboutissement de ce tropisme qui prétend à bas bruit mettre les institutions peut à peu dans le sillage de la gestion privée, jusque dans le vocabulaire, comme dans le public ou le lean management.   Le macronisme représente le dernier stade de cette orientation impulsée par M.Thatcher et ses émules, sans oublier Blanquer, un relai précieux.   Le régalien est de plus en plus lui-même marqué pas l'esprit de rentabilité, comme l'armée et la justice, comme l'école, où se profile de nouvelles orientations du même esprit: adapter d'abord l'institution aux exigences des intérêts privés. Cela sous la haute inspiration d'un organisme privé, dirigé par des dirigeants d'entreprise,  qui a pignon sur Elysée:    L'institut Montaigne est "...un think tank fondé en 2000 par Claude Bébéar, longtemps PDG d’Axa et figure tutélaire du patronat français, a la vocation «d’élaborer des propositions concrètes dans les domaines de l’action publique, de la cohésion sociale, de la compétitivité et des finances publiques». LInstitut Montaigne et sa quinzaine de salariés sont financés quasi intégralement grâce aux adhésions d’une centaine d’entreprises, dont plusieurs sont membres du CAC 40. Avec une limite : une société ne peut pas apporter plus de 2 % du budget total. Pourtant réputé comme proche de la droite, l’organisme se réclame «indépendant» des partis. C’est Bébéar qui recrutera Laurent Bigorgne et le placera directeur des études en 2009. L’année suivante, il deviendra directeur général.   En s’engageant avec En marche, Laurent Bigorgne a surtout joué avec le feu. Lorsque Mediapart révèle que l’association du parti est hébergée à son domicile privé, il doit organiser à la hâte un déjeuner avec l’équipe du think tank pour expliquer sa démarche. «Il nous a dit qu’il avait compris l’avertissement et qu’il allait prendre ses distances avec Emmanuel Macron», se rappelle un collaborateur. Claude Bébéar, dont il est proche, le rappelle à l’ordre. Il confie : «Quand j’ai créé l’Institut Montaigne, j’ai édicté le principe d’une structure apolitique et si on ne respecte pas ça, on tue l’Institut.» A la même période, Emmanuel Macron va proposer à Laurent Bigorgne de devenir délégué général de son nouveau parti. Une offre qu’il décline mais continue de s’investir «sur son temps privé» dans la campagne présidentielle. La lecture des nombreux échanges contenus dans les MacronLeaks permet de saisir son influence. Un mois après le lancement d’En marche, il rédige par exemple une ébauche de lettre où Macron s’exprime à la première personne pour rappeler les fondamentaux de son mouvement politique. Il participe également aux réunions stratégiques et file un coup de main pour la levée de fonds en incitant quelques proches à contribuer..."

               Le "faux nez du patronat" a ses réseaux et ses hommes d'influence et la "gauche' libérale n'a pas échappé à ses sirènes, qui se veulent apolitiques. Il a ses relais aussi, notamment aux niveaux des médias, qui s'avancent masqués. Et quand on sait que l'essentiel de la presse appartient à de grands groupes financiers ou industriels.... Laurent Bigorgne est un très proche de l'Elysée et la rue de Grenelle, dont le parcours d'une gauche molle à une droite assumée est à méditer.    ___________________________

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