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mardi 26 janvier 2010

Voyageurisme

Voyager, voir...

Le monde n'est pas un spectacle

Voir quoi, comment, dans quelles conditions ?
A partir de quand le regard , le désir de voir (et de photographier) devient discutable, équivoque,malsain,marqué parfois par une jouissance perverse inavouée ?
__Pour une autre forme de tourisme?


-"L'industrie touristique emprunte les autoroutes, sans considération éthique, préoccupée par la maximalisation des profits. La concentration des opérateurs en quelques multinationales dans un processus de mondialisation néolibérale leur permet d'imposer des prix planchers aux travailleurs du secteur et un marketing agressif dissimulé sous un vocabulaire idyllique. Le tourisme autrement prend, quant à lui, des chemins de traverse, joue avec le temps, contemple la nature, rencontre les autres hommes, les autres femmes et respecte leurs systèmes symboliques. Le tourisme autrement porte en lui les germes d'une modification du comportement touristique. Tout en offrant un produit de haute qualité, il pense globalement le développement en agissant localement et se révèle un puissant facteur de cohésion sociale. Il apporte une réponse positive à l'urbanisation croissante en offrant des perspectives de vie qui maintiennent la population rurale sur sa terre. Il responsabilise autant le consommateur que tous les participants de la chaîne du tourisme et favorise l'estime de soi des populations. Enfin, par sa prise en considération de la fragilité de certaines zones et des problèmes environnementaux, il participe à la sauvegarde de la Planète."
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-Tourisme de la pauvreté : solidarité ou voyeurisme:
"Rio, son carnaval, ses plages, son soleil et... ses pauvres. Pendant que certains touristes se prélassent sur le sable chaud, d'autres ont choisi une façon bien différente de profiter de leur séjour : ils visitent des favelas, autrement dit les bidonvilles brésiliens.Depuis une dizaine d'années, le tourisme de la pauvreté, rebaptisé «poorism», est en plein essor. «Chaque année, le nombre de nos clients augmente de 15%» assure Marcelo Armstrong, fondateur de l'agence Favela Tour, qui organise des après-midis dans les bidonvilles. «Ce sont majoritairement des Anglais, des Américains et des Scandinaves. Beaucoup de Français aussi. Et malgré la crise, cette année sera positive pour nous».
Ce type d'entreprise fleurit aux quatre coins du monde. En Afrique du Sud, elles proposent de se promener à Soweto, une des régions les plus démunies du pays. En Inde, on peut passer quelques heures avec les enfants des rues de New-Delhi."La guide était tendue"«Le tourisme, depuis toujours, n'est pas seulement une histoire de géographie, mais de distance sociale» explique Rachid Amirou, sociologue du tourisme, auteur de «l'Imaginaire du tourisme culturel» (1). «On a souvent été voir des populations qu'on définissait comme 'authentiques', ce qui veut généralement dire 'pauvres'. Cela permet, inconsciemment, de vérifier sa situation de domination économique. La nouveauté aujourd'hui, c'est que c'est mis en marché.»Se faire de l'argent sur le dos de la pauvreté, c'est bien ce qui dérange. «Indécent», «voyeuriste», sont quelques uns des qualificatifs employés par les détracteurs du «poorism». Sur les forums internet, le débat fait rage. On parle de «curiosité malsaine», on reproche aux touristes de se comporter comme au zoo, de rechercher le frisson du danger, de pouvoir dire, en rentrant au pays, «je l'ai fait !». Le tout sans réelle considération des personnes rencontrées, pauvres et qui le resteront, malgré les miettes redistribuées par les agences....
Le sociologue Rachid Amirou, quant à lui, se montre plus réservé. «L'agence est une caution morale : 'vous n'avez pas à vous poser de questions éthiques, on s'en occupe !' C'est une façon habile de déculpabiliser et de déresponsabiliser les gens.» Et ça marche. «Les touristes partent avec le sentiment vague qu'ils font une bonne action. Mais quand on décortique, il n'y a rien derrière. Or, si ce tourisme n'est pas accompagné d'une réflexion, c'est du voyeurisme.»...


-Le tourisme est un sport de combat:
"...En l'espace d'une dizaine d'années, les agences de voyages proposant ces formes de tourisme ont tout bonnement trouvé un fantastique filon. L'occidental a désormais adopté en matière de voyage les mêmes codes qui régissent sa consommation matérielle. La logique de frime consistant à être parmi les premiers à posséder une console dernier cri (ou un iPhone, ou Harry Potter...) que tout le monde finira par avoir — dans un monde de plus en plus standardisé — s'applique également à la visite des lieux les plus surprenants de la planète. En ce sens, l'explosion du tourisme choc traduit parfaitement la tendance. D'autant que les prix pas nécessairement prohibitifs — entre 200 et 400 euros pour une journée à Tchernobyl, souvent moins de cent euros pour la visite d'une favela ou d'un bidonville — encouragent fortement le voy(age)eurisme.____Dans le même état d'esprit, certaines agences russes proposent ainsi à ses clients de vivre une forme de dépassement de soi en passant deux journées harassantes physiquement et psychologiquement dans un camp militaire à suivre les méthodes d'entraînement des services spéciaux (soit se faire gueuler et tirer dessus pour une centaine de dollars). Les territoires en guerre jouissent aussi d'une grosse côte dans le catalogue. Au cours du World Travel Market qui se tenait mi-novembre à Londres, les professionnels du tourisme ont ainsi pu constater que des pays réputés dangereux et en guerre comme le Pakistan, l'Afghanistan ou l'Irak attirent de plus en plus de touristes en recherche de «dépaysement».

-Le tourisme macabre à La Nouvelle-Orléans après Katrina
-Rencontres chez les Papous:
"...depuis 1998, les voyageurs se font plus rares, mais le tourisme international continue de représenter une aubaine pour les autorités et les militaires indonésiens pour mieux contrôler les Papous, et dissuader une bonne partie d'entre eux d'aller rejoindre les rangs de la guérilla… Une situation qui est à l'origine chez de nombreux Papous d'une hésitation entre ouverture et fermeture aux étrangers, entre les possibles recettes liées au tourisme et les inquiétudes quant aux menaces qui pèsent sur l'avenir de leur identité culturelle… et politique .."
-Tourisme en Sowetoland:
"...Lieu mythique de la résistance noire contre l'oppression de l'apartheid, South West Township fascine
l'imaginaire blanc et étranger. Les autorités du pays l'ont vite compris, et l'immense cité dortoir de plus de
trois millions d'habitants devient au fil des années une destination incontournable pour les tour opérateurs et
autre guides touristiques. Chaque jour, ce sont mille visiteurs qui traversent, le plus souvent dans des
minibus ou des autocars de compagnies touristiques, cette banlieue de Johannesburg étendue sur 140
kilomètres carrés....
Sans réticence, Irena confie que l'intérêt historique n'est pas le seul aspect prétexte à une visite de la ville. "
Franchement, en Europe, il n'y a pas de tel ghetto. Ici, en plus, la visite est apparemment sécurisée malgré
tout". L'ancienne demeure de Nelson et Winnie Mandela, les sites des émeutes de 1976 et différents autres
lieux symboles de la lutte des Noirs sont bien sûr prévus dans tous les circuits. Mais c'est finalement dans la contemplation de la pauvreté et dans le spectacle de la délinquance que bien des touristes viennent glaner leur dose d'émotion..."

- Tourisme De Guerre/Voyeurisme
>Gaza: Des Israéliens s'adonnent au "tourisme catastrophe
"
-Haïti: croisière de luxe à quelques kilomètres du centre du séisme
-Voyeurisme journalistique
___>Traitement journalistique du séisme haïtien par les médias américains.

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