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vendredi 7 mai 2010

Potion magique ou létale ?

« Danse du ventre » devant les marchés

Le docteur Fillon prépare l'Etat à une cure d'austérité...

Qui n'en sera pas une...

-Eurostérité -


___Quadrature du cercle? : Tous les Français seront «touchés» par cette politique drastique de lutte contre le déficit public tout en excluant «une politique de rigueur» avec une «augmentation massive des impôts» qui «asphyxierait l’économie».(Source AFP)

___-
Un message ambigü aux marché:
Paul Quinio de Libération pense que "le pari de l'austérité de François Fillon est à double tranchant" et qu'"à vouloir prévenir le pire, Fillon prend le risque d'alerter les marchés."

-Dans La République des Pyrénées,
Jean-Michel Helvig note que Luc Chatel "a assuré que "tout le monde sera touché.", et attend qu'au nom de "l'équité sociale (...) certains soient quand même plus touchés que d'autres.""

Pour Michel Lépinay de Paris-Normandie, on nage en "groucho-marxisme". " Les leaders européens qui s'indignent de la situation de la Grèce et affirment leur solidarité, main sur le coeur, s'empressent de prélever 5 % d'intérêts sur les sommes prêtées au cousin grec sinistré. Et donc d'aggraver encore sa dette pour en tirer quelque profit.", s'insurge-t-il. Il pousse le raisonnement en précisant que "tout cela n'est pas vraiment réel et donc sans gravité: tous les Etats sont surendettés, et empruntent aux banques les sommes qu'ils prêtent à la Grèce, pour qu'elle puisse rembourser les banques, qui spéculent elles-mêmes sur l'incapacité des Etats à les rembourser!"

[Constat fait par la Cour des Comptes dans son rapport annuel et que les médias ont soigneusement occulté : « Le coût total de la multiplication des niches fiscales représenterait 146 milliards d’euros par an »]

-__Grèce: «Le plan d'austérité va être inefficace et même dangereux»_________________

-L'austérité, une "danse du ventre" devant les marchés:
"Les marchés ont gagné : la politique se fait désormais ouvertement à la corbeille. L'annonce de François Fillon -un gel des dépenses publiques en valeur pendant trois ans- est un message directement destiné aux marchés. Le message dit : nous ne sommes pas les Grecs, nous sommes des gens plus sérieux que les autres pays qui sont dans votre viseur, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une spirale d'endettement…
__Cette année, le déficit public français devrait atteindre 8% du PIB, un record ; mais promis, il sera réduit « sous » 3% en 2013, ce qui représente un effort très important.
__Engager un tel programme d'austérité en période de croissance molle -voire de non croissance- n'est pas très raisonnable sur le plan du raisonnement économique. En période difficile, il vaut mieux laisser filer un peu la dépense publique pour donner des vitamines à l'économie. Mais dans la situation actuelle, les raisonnements économiques ne sont plus de mise. La France et d'autres pays ont le pistolet des marchés sur la tempe, et doivent donner des gages, rapidement.

Pour Charles Wyplosz, professeur d'économie à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, ce type d'annonce a essentiellement pour but de gagner du temps pour éloigner le risque de contagion, « en attendant que la reprise soit là » :« C'est à juste titre que les dettes publiques des pays ont augmenté pendant ces dernières années marquées par la crise. Les Etats européens doivent financer leurs larges déficits, et donc rassurer les marchés. Ils n'ont pas le choix, car ils ont besoin des marchés. Ils doivent faire la danse du ventre. »...

L'ensemble des dépenses « d'intervention » fera l'objet d'un « réexamen ». Par dépenses d'intervention, comprendre les dépenses d'aide au logement ou à l'emploi… Autant dire de mauvaises nouvelles en perspective pour les plus fragiles.Côté recettes, François Fillon a annoncé qu'il allait s'attaquer aux niches fiscales (qui coûtent 70 milliards à l'Etat), l'objectif étant de dégager 5 milliards d'euros sur deux ans.Le risque, aujourd'hui, est que ces politiques d'austérité, par leurs effets récessifs, replongent l'Europe dans la crise. Là, les Etats n'auront plus aucune marge de manœuvre : les taux d'intérêt sont au plus bas, les marges de manœuvre budgétaires sont nulles.__« On est à l'os », résume Wyplosz..."

-"Avec l'euro, Trichet a construit un tunnel dont il a bouché l’entrée"

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