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mardi 4 mai 2010

Israël: rompre l'engrenage

Un appel à la raison

Effet Obama
après un coup de froid entre les Etats-Unis et Israël
?

- Guerre ou paix?
_____________ Des Juifs se manifestent pour sauver Israël de lui-même, de son aveuglement , de sa surdité, de son intransigeance, du piège dans lequel il s'est enfermé...
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A welcome Jewish voice - Haaretz ]
Mais la diaspora s’écharpe sur la politique d’Israël

« Le temps n’est plus, n’en déplaise à l’ancestrale loi mosaïque et autres pharisiens épris de sentences tout aussi dogmatiques, à l’obsolète et encore plus condamnable loi du talion : œil pour œil et dent pour dent ! C’est là, de plus, un très cruel et dangereux engrenage. Pis : une très périlleuse et irrationnelle spirale de la haine dont les conséquences pourraient s’avérer tragiques, à long terme, pour l’ensemble de notre planète. ».(DSS)

- « La diversité qui caractérise la nation israélienne, le monde juif doit la revendiquer pour lui-même pour qu’il puisse y être débattu de tout, à légitimité égale, sans que les uns soient traités de fascistes et les autres d’antisionistes car nulle part, il doit être dit que celui qui questionne est moins pertinent que celui qui affirme. »(P.Klugman,Patrick Klugman, ancien président de l’UEJF (« Union des étudiants juifs de France)

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"Je signe (...) l'appel de J-Call. Parce qu'il est urgent de s'engager dans la voie de la paix, et de le faire savoir, aujourd'hui encore plus qu'hier, étant donné l'impasse actuelle, grosse de nouveaux conflits meurtriers. Je le fais sans illusion et sans naïveté, pour que cet appel, malgré ses défauts, ne se délite pas, comme se sont délités « La Paix Maintenant » et les « accords » de Genève.Pour qu'il ouvre sur autre chose, devienne une force de persuasion, passe de l'état de pétition à celui de force agissante. Signons-le malgré nos réserves ou nos doutes, pour faire entendre la voix de la sagesse et de l'éthique, notre bien commun. Le radicalisme ne réussit pas aux juifs. Ni d'ailleurs aux autres."(E.Benbassa)
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-Israël, les intellectuels et la raison :
"L’ « Appel à la Raison » : tel est le nom que les initiateurs, le Jcall (« European Jewish Call for Reason »), pour la paix au Proche-Orient ont donné, au grand dam notamment du Crif (« Conseil représentatif des institutions juives de France »), à une pétition osant critiquer publiquement la politique étrangère actuellement menée, au vu de ses colonisations en Cisjordanie et à Jérusalem Est, par Israël.
Le contenu, en substance, de ce texte qui se verra présenté officiellement, ce lundi 3 mai au soir, au Parlement Européen de Bruxelles afin que l’Union Européenne aussi bien que les Etats-Unis fassent réellement pression tant sur les Juifs que sur les Palestiniens ? Ce point, particulièrement sensible : « L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’Etat d’Israël ». Et ladite pétition de critiquer alors ouvertement « l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale ».
Soit. Jusque-là, rien à redire, pour ma part, même si une tout aussi légitime contre pétition, intitulée « Raison Garder » et signée par des intellectuels aussi prestigieux que Raphaël Draï, Pierre-André Taguieff ou Shmuel Trigano, a aussitôt vu le jour, attribuant, quant à elle, la responsabilité de l’échec du processus de paix aux seuls Palestiniens. Mais ce qui frappe, en revanche, dans la première pétition, lancée donc par le Jcall (dans la foulée de Jstreet, la branche alternative des juifs américains), c’est que, parmi ses signataires, se retrouvent également, toutes tendances politiques confondues et par-delà tout clivage idéologique, des noms (outre ceux d’Elie Barnavi, de Daniel Cohn-Bendit ou d’Ivan Levaï) tels qu’Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy, ardents et même inconditionnels défenseurs, jusque là, d’Israël.
Car, en ce qui concerne ces deux derniers, on ne les entendit guère, sauf pour justifier envers et contre tout Israël, lorsque Tsahal bombarda de façon disproportionnée, durant l’été 2006, le Sud Liban pour se protéger des roquettes lancées sur son territoire par les fanatiques du Hezbollah. C’est d’ailleurs là ce qui me poussa à écrire, le 20 juillet 2006, dans un important quotidien belge, un article intitulé, précisément, L’assourdissant silence des intellectuels : papier où je faisais alors allusion notamment, quoique sans jamais les y mentionner nommément, à un Finkielkraut et à un Lévy !.."


-Pourquoi je signe l'« Appel à la raison » du collectif J-Call
"Lancé depuis peu par des personnalités, associations et membres d'associations juives européennes, cette pétition intervient dans le sillage de J-Street, apparu il y a peu aux États-Unis. Ce dernier, plus pragmatique, s'est immédiatement présenté, ainsi que le permet le contexte nord-américain, comme un lobby. Il cherche à contrer l'influence du puissant American Israel public affairs commitee (AIPAC), dont les positions unilatérales et inconditionnellement favorables à Israël sont depuis quelque temps entrées en contradiction avec la direction que tend à prendre la politique d'Obama -parfois ferme- sur cette question.J-Street entend peser concrètement sur le monde politique et médiatique afin d'obtenir à moyen terme des résultats. Sa force de frappe, encore modeste, pourrait gagner en importance vu son impact en progression dans le monde universitaire, à savoir au sein des élites juives du pays.

Selon une enquête menée en 2007 par Stephen Cohen et Ari Kelman, plus de la moitié des jeunes juifs non religieux aux États-Unis, de moins de 35 ans, ne verraient pas la disparition éventuelle d'Israël comme une tragédie individuelle. Plus généralement, la grande masse des jeunes juifs américains manifeste un net manque d'intérêt pour le judaïsme.___Dans les campus américains, où Israël est souvent comparé à une puissance coloniale oppressive, nombre d'entre eux préfèrent ne pas y être associés. Ces constats n'ont pas laissé indifférentes les futures chevilles ouvrières de J-Street.__Un peu de la même façon que le mouvement libéral ou réformé a sauvé le judaïsme américain de l'assimilation en donnant leur place aux femmes, aux gays, aux couples mixtes et aux enfants qui en sont issus, J-Street pourrait aider à pallier l'affaiblissement des deux marqueurs de l'identité juive que sont le judaïsme et le soutien à Israël en offrant à une large partie de la diaspora juive, hors pratique religieuse, le moyen de se rassembler et de se reconnaître sous une bannière faisant d'elle, face à Israël (ce qui ne signifie pas contre lui), une interlocutrice à part entière.

J-Street n'élude nullement la question des réfugiés palestiniens, ni celle du Hamas, partenaire incontournable dans de futures négociations.__Selon un sondage, 69% des juifs américains interrogés soutiendraient sans réserve les efforts de leur pays pour aboutir à un accord de paix associant un gouvernement d'unité nationale, réunissant le Hamas et l'Autorité palestinienne.__Lorsque j'avais écrit cela, avec François Burgat, dans une tribune parue dans Libération en 2006, et que j'y étais revenue en 2009 dans Le Monde au moment de l'offensive contre Gaza, quel tollé de protestations et d'insultes n'avais-je pas soulevé, la doxa communautaire et la propagande israélienne considérant qu'on ne négocie pas avec ses ennemis mais seulement avec ses amis !__Tout cela comme si le Fatah n'avait pas été, dans le passé, un mouvement terroriste et n'avait finalement pas reconnu l'existence d'Israël sur le tard. Aujourd'hui devenu Autorité palestinienne, le Fatah est soudain considéré comme le seul interlocuteur fréquentable, malgré la victoire électorale du Hamas dans les Territoires. On ne choisit pourtant pas ses ennemis, et s'il veut vraiment la paix, Israël ne pourra pas longtemps faire comme si le Hamas n'existait pas.En soulignant fortement le rôle que les Etats-Unis pourront jouer dans le processus de paix, J-Street est réaliste. De ce côté-ci de l'Atlantique, il est difficile de croire que l'Europe ait les capacités d'agir concrètement à l'instar des États-Unis. On connaît la tiédeur de l'Union européenne dès qu'il s'agit de pousser Israéliens et Palestiniens à la paix. L'Europe n'a de toute façon pas ce pouvoir pour la simple raison qu'elle a été le lieu du crime, celui de l'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, et que cette culpabilité-là l'empêche de critiquer la politique d'Israël avec toute l'énergie nécessaire...." (Esther Benbassa)

-JCall, analyses d'un appel
-Palestine: la fin d'Oslo et le début d'autre chose ?

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-Nethanyou humilie Obama
-USA-Israël: relations particulières

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