_______________Ce n'est pas encore la grande dépendance, mais ça pourrait s'en approcher parfois.
Sans être atteint de cybercondrie, il est des jours ou l'ennui, le ciel gris, les trop longues soirées amènent à rester devant l'écran plus que de raison.

Certains, gravement atteints, ont déconnecté totalement.
____Et pourtant, avec le désir intarissable de vrai savoir, la vigilance vis à vis des sources, l'oeil toujours critique à l'égard des contenus livrés en vrac, le web a changé la vie de beaucoup, spécialistes ou non, offrant un accès inédit à des informations riches et abondantes, à des archives autrefois inaccessibles dans tous les domaines, de l'histoire à la biologie, de la connaissance du rat des champs à celle de ses lointains ancêtres...
Internet, c'est d'abord ce qu'on en fait, à partir de ses motivations et de sa culture.
__Cependant, en dehors des dangers bien connus, des pièges facebookiens _(1)_et du risque de googelisation, _(1)_ la chronophagie guette, le désintérêt, le désinvestissement pour le reste, par polarisation excessive, comme toute passion s'exerçant aux dépens des autres, même si on ne se perd pas dans une twitteromanie sans fin.

Regrettant son cerveau d'avant, Mona Chollet décrit avec humour et autodérision sa tendance à se comporter parfois en "zébulonne en surchauffe perpétuelle, incapable de ne faire qu’une chose à la fois, qui consulte à tout bout de champ ses multiples comptes (mail, RSS, Facebook, Twitter), qui abandonne les livres au bout de cinquante pages et qui ne sait plus où donner de la tête entre tous les objets dignes de son attention.
Mon cerveau est devenu une passoire. J’envisage d’essayer la technique Pomodoro, qui consiste à installer un minuteur pour s’obliger à se consacrer à une seule tâche pendant vingt-cinq minutes : gros challenge en perspective. Dans Féerie générale... Emmanuelle Pireyre écrit : « J’ai noté quelques subtilités récentes de la technologie pour nous rendre dépendants, augmenter indéfiniment les surfaces d’échanges, j’ai noté le recul des possibilités d’autarcie. »
____Outre une compulsivité fréquente par pratique intensive, on peut remarquer une modification presque imperceptible des facultés (attention, mémoire).
Internet nous rendrait-il bêtes, à l'insu de notre plein gré?

C'est sans doute la dose qui fait le poison.
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