Pas question de contester que certaines banlieues posent problème et que les formes de délinquance nouvelles qui s'y développent interrogent tout le monde, les décideurs politiques en premier lieu.

Au 19°siècle déjà, les banlieues étaient redoutées comme domaines des classes dangereuses
Les problèmes des banlieues françaises, particulièrement parisiennes, et des quartiers dits sensibles posent des questions spécifiques (1), surtout en période de crise économique. Mais pas seulement en France.
Ce qui pose ici problème est la perception qu'on en a à travers les médias qui en parlent régulièrement et de plus en plus. Ce que l'on peut discuter, c'est la manière dont la presse en général se nourrit et rend compte dans une toujours plus grande rubrique des faits divers. Le nombre des faits divers dans les JT a augmenté de 73 %, aux dépens des problèmes de fond bâclés, qui n'ont droit généralement qu'à quelques allusions.
Les faits divers, souvent hyper-dramatisés, ont souvent fait les choux gras d'une certaine presse, comme pendant longtemps dans le Petit Journal, dont raffolait la bourgeoisie.
La mise en scène médiatique du moindre dérapage et son éclairage "sauvage", sans analyse de fond et de mise en contexte, permet à une certaine presse en difficulté de sauver les meubles en jouant sur le voyeurisme, la peur ambiante et la demande sécuritaire, en détournant l'attention des problèmes essentiels, dont beaucoup sont à la source des maux dénoncés. « Le fait-divers fait diversion », disait Pierre Bourdieu
On observe une place croissante accordée à la médiatisation des « déviances » des quartiers populaires en banlieue
Le métier de journaliste s'est transformé en même temps que la presse changeait de nature.

L' émotion prime sur l'analyse, au risque de dérapages multiples et d'instrumentalisations.
Le niveau de réflexion est la première victime de cette tendance (*)
L'info sans info semble de plus en plus devenir la règle.
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(1) Marseille, ville la plus criminogène de France?
Faudrait voir à voir...
Comme dit un internaute, " Comme le souligne très justement Jérôme Gavaudan, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Marseille - (voir http://presumeinnocent.com/objectio...) A priori, je ne crois pas que Marseille soit une ville plus criminogène que les autres. On a la même situation dans des départements autour de Paris ».
Une affirmation plutôt fondée. Prenons l’exemple de la ville de Paris, entre janvier et décembre 2012, il y eut 35 483 atteintes volontaires à l’intégrité physique dans la capitale contre 30 387 sur la même période dans les Bouches du Rhône, selon les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. http://www.inhesj.fr/sites/default/...

Marseille: la vérité des chiffres, loin des clichés
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