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mercredi 11 décembre 2013

L'injustice sociale tue

Santé: enjeux socio-économiques
                                                       L'inégalité devant la mort est un fait de nature.
      Mais aussi un fait de culture, une donnée de l'histoire, dépendant des conditions de vie, de santé.
    Malgré les progrès de la médecine et les avancées dans l'espérance de vie, des contrainte socio-économiques dépassables pèsent toujours sur  les inégalités devant la maladie.
  Les problèmes d'alimentation,  de suivi médical, de soins appropriés, de prévention, de qualité d'information médicale et d'accès aux soins de qualité sont statistiquement en relation avec le degré de formation, le statut social, les conditions de vie, d'alimentation, etc...
  L'injustice sociale est directement en cause dans ces disparités manifestes,  parfois criantes, même dans nos pays européens.
   La couverture santé à plusieurs vitesses accentue le phénomène.
Le développement galopant de la précarité introduit un facteur aggravant, comme en Grèce et en Espagne.. Des soins élémentaires ne peuvent parfois plus être assurés ou sont différés et une alimentation non diversifiée et aléatoire compromet un équilibre alimentaire minimal.
            On l'observe dans une ville comme Glasgow, par exemple, où la qualité de la santé varie d'une catégorie de population à l'autre en fonction des ressources, des conditions d'habitat, etc...
L'OMS le souligne dans ses rapports, quelle que soit l'échelle choisie.
        L’injustice sociale tue, c'est une évidence.
                   "Pour remédier aux inégalités sanitaires et aux disparités des conditions de vie quotidiennes, le rapport de l’OMS recommande l’instauration d’« une protection sociale universelle généreuse » – fonctionnant de préférence « par répartition » –, ainsi que d’importants investissements dans le secteur de la santé. Un tel chantier « exige un secteur public puissant, déterminé, capable et suffisamment financé ».
Au moment où les gouvernements des pays capitalistes avancés délèguent au secteur marchand une part toujours plus importante des activités de santé et transfèrent aux assurances privées des pans entiers de la couverture maladie, les auteurs de l’étude rappellent que « la santé n’est pas un bien négociable ». La fourniture des biens sociaux essentiels, comme l’accès à l’eau et aux soins, « doit être régie par le secteur public et non par la loi du marché ». Les membres de la commission de l’OMS insistent sur ce point : « Comme les marchés ne peuvent fournir les biens et services indispensables de façon équitable, le financement par l’Etat exige du secteur public qu’il assure un encadrement solide et consente des dépenses suffisantes. » Avant de conclure, à la barbe des partisans d’une fiscalité toujours plus réduite : « Cela suppose un impôt progressif, car il est attesté qu’une redistribution même modeste contribue bien davantage à résorber la pauvreté que la croissance économique seule. »
A la lumière de ces résultats, faut-il songer à imprimer sur les boîtes de médicaments les mentions « Baisser l’impôt nuit à la santé » et « L’injustice sociale tue » ?
          La dégradation des services publics de santé, parallèle à la montée des structures privées aggravent le problème, comme on le voit bien dans certains pays.
Cela saute aux yeux aux USA, où, malgré des dépenses supérieures, les disparités sont criantes, le privé tenant le haut du pavé. Le projet Obama est aujourd'hui compromis ou dénaturé. Mieux vaut être riche et bien portant...
    En Europe, la crise en Grèce a des effets dramatiques. En Espagne aussi, l'austérité tue.
Le glissement insidieux vers la privatisation de la santé n'est pas une bonne nouvelle.
      La santé sera-t-elle bientôt un luxe pour une partie des Européens fragilisée, au sein d' Etats marginalisant une de leur mission prioritaire?
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