Buenos dias, fascismo...
La stratégie du choc décrite par Naomi Klein se vérifie au-delà des Pyrénées à la faveur du grand saut en arrière qui affecte ce pays...

Un pays où la grande pauvreté s'étend, où les inégalités se creusent à grande vitesse, où la jeunesse est sacrifiée et invitée à partir, mais où tout le monde ne souffre pas au même degré, où la corruption fait des ravages jusque dans le cercle de la famille royale.
Le système de santé est soumis à de sévères restrictions et prend le chemin de la privatisation.
La pauvreté est criminalisée ça et là et s'accompagne d'un retour silencieux à la terre.
Le droit à manifester est réduit à peau de chagrin, soumis à de très lourdes sanctions, devenant dans les faits pratiquement interdit:
"En Espagne, "sous couvert de l’inattaquable excuse de la sécurité, le gouvernement de Mariano Rajoy considère préventivement le manifestant comme dangereux. Il est ainsi automatiquement regardé comme une menace à la loi grâce au nouveau projet législatif de « Sécurité citoyenne » adopté par le conseil des ministres le 29 novembre dernier..."
Le retour au conservatisme d'antan, qui satisfait aussi l'Eglise, se cristallise aujourd'hui autour de la loi anti antiavortement, objet d'âpre débats:

Rajoy applique donc son programme : « Nous prêterons une protection accrue aux non nés et à l’enfance. Nous prêterons aussi une attention spécifique aux femmes durant leur grossesse et dans le soin de leur enfant mineur. » Puis le PP annonçait les mesures : « La maternité doit être protégée et appuyée. Nous promouvrons une loi pour la protection de la maternité avec des mesures de soutien aux femmes enceintes, et en particulier pour celles qui se trouvent en difficultés. (…) Nous changerons le modèle de l’actuelle législation sur l’avortement pour renforcer la protection du droit à la vie, ainsi que des mineurs. »
C’est une conception ultra-conservatrice de la société qui se cache derrière ce programme, Tout plutôt qu’une IVG, ainsi la limitation du droit à l’avortement s’inscrit dans la promotion de la natalité. L’Etat se veut le protecteur et le garant de l’enfant à naître. Rajoy flatte son électorat le plus conservateur. La droite populaire espagnole est l’héritière directe du franquisme. Lorsque que le PP se crée, les cadres du parti et futurs ministres l’ont été sous Franco. Si une série de lois a ouvert l’Espagne à la démocratie, ne laissant pas d’autres choix aux couches les plus rétrogrades de la société, celles-ci n’avaient pas disparu, elles étaient aux aguets, les voilà qui entrent à nouveau dans l’arène.

Dans un article publié dans le journal La Marea (Scop espagnole), la féministe Nuria Varela explique que cette loi est en fait une loi contre les femmes. « Ce qui est en train d’être discuté en ce moment ce sont les droits citoyens des femmes. Contrôler la population et restreindre les droits et les libertés est une tentation de tous les gouvernements autoritaires et le gouvernement de Rajoy n’est pas en reste. C’est sa feuille de route, il est en train de l’appliquer sans vergogne depuis qu’il est au pouvoir : droit économiques, liberté d’expression et de manifestation. Eliminer le droit à l’avortement est un droit de plus qui se perd, mais pas n’importe lequel parce que considérer les femmes comme incapable de prendre des décisions concernant leur sexualité, leur corps et leur famille suppose de nous placer comme personnes mineure à vie...."
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- La crise espagnole pour les nuls
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-Relayé par Agoravox
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