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mercredi 3 janvier 2018

Comment couler une banque? (1)

Qui n'en finit pas de mourir
                  Il était une fois une banque apparemment bien sous tous rapports, qui devait faire merveille au coeur des finances publiques, au service des collectivités locales dans leur recherche de financements à des conditions très raisonnables.
    Ce devait être une banque exemplaire, pas comme HSBC. Elle est aujourd'hui en morceaux.
 Sans contrôle, elle s'est à un moment lancée dans des opérations risquées au moment où tout semblait possible, dans la folie spéculative du moment. Voilà qu'on ne sait plus qu'en faire.
     Aujourd'hui, sous la tutelle des Etats (français, belge et luxembourgeois), on continue les travaux de réparation de l'édifice en ruines, les opérations de survie provisoires.
     On liquide, avant que les Etats arrêtent le traitement...en 2021
         Tout doit disparaître!
   La folie des grandeurs a tué le monstre sous la direction d'une direction qui avait perdu la tête, comme d'autres à l'époque. De dérives en dérives...
     La solidarité était sa vocation, la prédation devint fut son but.
         La faillite fut collective: "La banque franco-belge Dexia a déjà coûté 18 milliards d'euros, pour l'essentiel aux contribuables français, belges et luxembourgeois, soit presque autant que la faillite du Crédit lyonnais, à la fin des années 1990 (140 milliards de francs soit 20 milliards d'euros). Et l'ardoise devrait encore grimper, sachant que la Belgique et la France feront tout pour éviter sa mise en faillite, tant ce scénario serait catastrophique pour leurs finances publiques. Retour sur la plus grande catastrophe de l'histoire de la banque en France. En France, la banque Dexia est le prêteur historique des collectivités territoriales. En Belgique, c'est une grande banque de dépôts de bonne réputation née au XIXe siècle. Surfant sur l'euphorie financière des années 2000, dans un univers que l'on disait ultra-régulé, le groupe met en place un modèle économique incroyablement périlleux. Pour maximiser ses profits, il emprunte de plus en plus d'argent sur les marchés financiers, à court terme et à bas prix, qu'il reprête aux collectivités du monde entier à 30, 40, 50, voire 60 ans ! Il investit aussi dans des produits financiers très rémunérateurs... jusqu'à 25 fois le capital !"
     Un vrai  baril toxique  pour les contribuables, un volcan qui n'en finit pas de s'éteindre.
        Car, disent les z'experts, dans leur langage feutré, la rentabilité structurelle ne sera plus possible.
   La faute à personne? Non les Etats concernés n'ont pas joué leur rôle et ont laissé la direction jouer au casino, avec des conséquences ubuesques, comme par exemple dans certaines communes, qui avaient fait confiance dans cette bonne maison si recommandable:
, ...en 2006, on avait contracté un prêt à taux variable, de 3,8 %, jugé « sans risque » par la banque. Neuf ans plus tard, la Ville se retrouvait avec des taux avoisinant les 22,5 %. Thouaré-sur-Loire vient s’ajouter à la longue liste des collectivités victimes d’emprunts toxiques, près de 250 en France, à la suite de la crise financière de 2009.
   En attendant, on bricole...Les tractations sont toujours en cours...
       Comment s'en débarrasser?
Nationaliser le banques? Tiens, la bonne idée! comme disait une jour un certain J.Attali...que l'on n'entend plus.
     Il n'est pas sûr que de tels risques ne reviennent pas un jour, tant que les banquiers ne reviendront pas à leur métier, tant que la séparation entre banques d'affaires et banques de dépôts ne sera pas clairement établie et que les contrôles publics ne dépasseront pas le stade symbolique, comme le suggérait une ancien banquier lui-même.
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   * (Quatrième de couverture):     «N'êtes-vous pas étonné du peu de retentissement de cette affaire ?» Dans un magnifique élan de sincérité, le haut fonctionnaire de Bercy interviewé en ^oublie un bref instant sa prudente réserve et lâche un sonore : «Heureusement !» Ce cri du coeur impossible à réprimer nous a plus éclairé que tout le reste de l'entretien sur le positionnement de l'État français vis-à-vis de Dexia. Un dossier embarrassant, aux répercussions multiples, qu'à défaut de pouvoir véritablement régler aujourd'hui, on aimerait pouvoir cacher derrière le rideau...
«L'affaire» Dexia dépasse déjà à plus d'un titre le scandale du Crédit lyonnais, pourtant bien plus médiatisé en son temps. Par l'ampleur des chiffres d'abord : d'ores et déjà, les coûts (en additionnant les renflouements de Dexia et les coûts liés aux emprunts toxiques) dépassent ceux du Crédit lyonnais ! Si les garanties des États devaient être appelées, les montants en jeu seraient alors totalement sans comparaison. Par la complexité et l'enchevêtrement du problème, ensuite. En fait, il n'y a pas un, mais deux scandales Dexia. Le premier concerne la holding Dexia et sa course folle à la rentabilité qui la mènera à sa perte. Le second, c'est l'incroyable transfert d'argent public des collectivités territoriales et plus globalement du secteur public local et des hôpitaux vers des banques d'investissement et des hedge funds, qui n'a pu s'effectuer qu'avec le courtage actif de Dexia. Dans le premier cas, les contribuables français et belges payent (et vont continuer à payer) la facture. Les renflouements de Dexia représentent déjà une dépense de 8 milliards d'euros pour les États français et belge. Les trois régions belges ont également mis la main au portefeuille à hauteur d'un milliard et les communes belges à hauteur de 500 millions à travers le Holding Communal (voir le chapitre suivant).
Pour l'autre aspect, ce sont les contribuables français qui seront mis à contribution. Une bataille se déroule actuellement pour savoir dans quelle proportion il s'agira du contribuable local ou national. Or jusqu'à présent, on ne peut pas vraiment dire que les opinions publiques aient été fortement sensibilisées à ce risque. En Belgique, l'affaire Dexia a cènes eu davantage de retentissement, mais en France, elle a essentiellement suscité de l'intérêt dans un milieu limité de spécialistes.
Dexia est désormais une société «en voie de résolution». Pour ne pas parler «faillite» ou «nationalisation», l'imagination, tant à Bruxelles qu'à Paris, est au pouvoir. Parlons donc, puisque c'est aujourd'hui le terme consacré, de bad bank. On ne peut guère en attendre grand-chose ; en revanche, elle peut poser bien des soucis. Rappelons que celle du Crédit lyonnais renfermait l'équivalent de 28,3 milliards d'euros, soit neuf fois moins que celle de Dexia. Au plus fort de la crise de 2008, le bilan de Dexia atteignait 650 milliards d'euros, c'est-à-dire à peu près autant que Lehman Brothers. Depuis, les États français, belge et, dans une moindre mesure, luxembourgeois, ont mis la main au portefeuille, en recapitalisant Dexia à coups de milliards, comme autant de coups d'épée dans l'eau. Les 6,4 milliards d'euros injectés hier, c'est-à-dire en 2008, valent aujourd'hui... quelques petits millions ! (...)

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