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mercredi 4 novembre 2020

Espoir au Chili

Tournant à Santiago

                                        Il y a un an, une porte s'était ouverte. Les Chiliens étaient dans la rue. Après les soulèvements de 2011, qui ouvraient une brèche. Le OUI l'a emporté:         "...Le résultat a dépassé les plus folles espérances des manifestants qui dénoncent, depuis un an déjà, les inégalités sociales au Chili. Dimanche 25 octobre, 78 % des votants se sont prononcés en faveur d’une nouvelle Constitution. Le pays va donc en finir avec le texte actuel, qui avait été adopté en 1980 sous la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990) et qui a été le premier au monde à refléter les théories néolibérales.    « C’est merveilleux, je n’en reviens pas », lâche Natalia Gainza, 37 ans, encore abasourdie par cette journée historique. Comme tout son entourage, cette sociologue a voté pour la rédaction d’un nouveau texte, dans l’espoir « que les choses changent enfin : que tous les Chiliens puissent avoir accès à une éducation gratuite et de qualité, pareil pour la santé ». Au Chili, l’accès aux services comme la santé, l’éducation et les retraites dépend bien souvent du pouvoir d’achat des usagers.     « Aujourd’hui, la citoyenneté et la démocratie ont gagné (…). C’est un triomphe pour tous les Chiliens et les Chiliennes qui aiment la démocratie, l’unité et la paix », a déclaré le président de droite, Sebastian Piñera, dont la gestion est vivement critiquée par les manifestants depuis le début du mouvement social. « Jusqu’ici, la Constitution nous a divisés. A partir de maintenant, nous devons tous collaborer pour que la nouvelle Constitution soit un grand cadre d’unité, de stabilité et d’avenir. »     ___ C'est la fin du pinochetisme, qui n'avait que trop duré.

                              La victoire a été éclatante, même si tout reste à faire.                                                                            "...Selon les médias, la victoire a été “éclatante”, “retentissante” ou encore “écrasante”. Elle ne fait en tout cas aucun doute. Environ 78 % des électeurs chiliens ont approuvé dimanche le changement d’une Constitution remontant à l’ère d’Augusto Pinochet.   Le président Sebastián Piñera n’a même pas attendu la fin du dépouillement pour s’adresser au pays. “Aujourd’hui, nous avons une fois de plus démontré la nature démocratique, participative et pacifique de l’esprit chilien. […] Jusqu’à présent, la Constitution nous a divisés. À partir d’aujourd’hui, nous devons tous collaborer pour que la nouvelle Constitution soit un espace d’unité, de stabilité et d’avenir”, a déclaré le chef de l’État, entouré de ses ministres, masqués.    Après la fermeture des bureaux de vote, à 20 heures, des milliers de personnes ont convergé vers la Plaza Italia, dans le centre de Santiago, pour “une célébration massive” avec tambours, drapeaux et chants, décrit CNN Chile. La chaîne relate que le mot “renace” (renaît) a été projeté par un collectif d’artistes sur la tour Telefónica, qui domine la place. C’est là qu’avait commencé, il y a tout juste un an, le mouvement de contestation à l’origine du vote de dimanche.      La journée a été marquée, rapporte Infobae, par la participation la plus forte depuis l’instauration du vote volontaire en 2012. Près de 15 millions de Chiliens étaient appelés à voter. De longues files d’attente ont été observées malgré la pandémie. Les jeunes Chiliens ont visiblement voté en nombre, alors que 60 % s’étaient abstenus lors de l’élection présidentielle de 2017.    Biobiochile s’attarde notamment sur le cas de Gustavo Gatica, un jeune homme de 21 ans qui a perdu la vue après avoir été blessé par des tirs de carabineros (la police locale) lors d’une manifestation en novembre 2019. Les images de son passage aux urnes avec son accompagnateur sont devenues virales.    Le peuple chilien devait également se prononcer sur le type d’assemblée constituante qu’il souhaite voir siéger. 80 % des votants ont choisi un groupe composé uniquement de citoyens (avec une parité hommes-femmes) plutôt qu’une “convention mixte” de citoyens et parlementaires.   Le président doit désormais “garantir que ce processus se déroule dans la paix”, prévient le politologue Kenneth Bunker sur la chaîne 24 Horas.Car ce vote marque surtout le début de plusieurs longs mois de réflexion. Canal 13 précise donc les prochaines échéances. D’abord, le pays retournera aux urnes le 11 avril 2021 pour élire les 155 membres de l’assemblée constituante. Cet organe aura ensuite neuf mois pour préparer une proposition de texte. La ratification de la nouvelle Constitution ne devrait donc pas avoir lieu avant 2022.  Au moment d’analyser les “clés” de ce référendum, La Tercera estime que “ceux qui ont parié sur une solution politique ont gagné”. Pour l’un des quotidiens les plus lus du pays, “ce qui s’est passé devrait adoucir le climat politique et, ce que tout le monde espère, écarter la violence”. Le journal souligne également que M. Piñera, élu en décembre 2017, risque de connaître une fin de mandat dans l’ombre du processus constituant.     Mais, insiste El País, le mouvement qui a mené au référendum n’a pas été porté par des “institutions classiques” de type parti ou syndicat. “Par conséquent, aucune force politique ne peut prétendre à la victoire”, souligne le journal espagnol. “La différence entre ceux qui ont approuvé ou rejeté l’idée de remplacer la Constitution actuelle ne constitue donc pas un miroir” du rapport de force entre la droite au pouvoir et l’opposition.   Quoi qu’il arrive, indique la BBC, la nouvelle Constitution ne suffira pas à régler tous les problèmes du pays, mais elle représente “un premier pas très important pour rétablir un équilibre social au Chili..."

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