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vendredi 18 décembre 2009

Savoir et lobbying

Récupérations(climatiques)

De la science aux enjeux politiques et économiques

Dans ce problème complexe sur le climat, au delà des débats d'experts de bonne foi, se livrent des conflits d'intérêts, le plus souvent masqués, dans un sens ou dans l'autre
Comment repérer l'instrumentalisation de l'écobusiness ou de l'écophobie?
Pas toujours facile...
Un discours brouillé

-_______« McDonald's et ses partenaires s'engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique. A l'occasion de la conférence de l'Onu à Copenhague, nous pensons que c'est notre responsabilité de chefs d'entreprise et de citoyens de prendre position clairement contre le réchauffement climatique. »La chaîne de fast-food, qui réfléchit déjà à comment réduire les rots des vaches pour polluer moins, rappelle son « bilan depuis 1992 » et annonce ses propres objectifs de réduction pour 2020, en précisant :« Réduire de 60% nos émissions de gaz à effet dans nos restaurants et de 20% sur le périmètre global de nos activités »... on découvre la pub de Renault pour sa nouvelle voiture électrique (Z.E.) annoncée pour 2012, un sujet qui fait polémique parmi les écolos. On tourne encore la page, et EDF Suez nous parle de Cofely, son système de chauffage par le sol qui nous promet 30% d'économies d'énergie..."
_______-l’International Policy Network, une organisation lobbyiste britannique, reprend la thématique des mythes environnementaux, si chère à Fred Singer et publie « Environment & Health : Myths & Realities » (Environnement et Santé : Mythes et Réalités). Notons au passage que IPN est un nom de marque. La raison sociale réelle de cette organisation est Atlas Economic Research Foundation UK, identique au think tank de Fairfax qui a généreusement hébergé gratuitement le SEPP en 1995. IPN est financé à 75% par les entreprises, avec 450 000 livres sur les 600 000 livres de son budget total 2001. .Entre 1998 et 2005, IPN a reçu du pétrolier ExxonMobil 295 000 dollars, dont 45 000 en 2004 spécifiquement destinés à soutenir son action sur les « questions du changement climatique et de l’énergie ».En 2005, la contribution d’ExxonMobil représentait de l’ordre de 30% du budget total de l’IPN. Le communiqué de presse d’IPN énumère les thèmes abordés: Les pesticides sont bénéfiques pour l’homme___La dangerosité des produits chimiques perturbateurs endocriniens (qui modifient l’équilibre hormonal et les fonctions reproductives) n’est pas établie. (Sur l’état des connaissances scientifiques en la matière, voir Wikipedia Modulateur Endocrinien)___Les nitrates ne sont pas dangereux pour la santé humaine__Les efforts visant à prévenir les irradiations à bas niveau sont inutiles.Les craintes sur la toxicité de la dioxine sont totalement injustifiées.__Le réchauffement climatique aura des effets bénéfiques et l’on ne doit pas s’inquiéter d’éventuelles surmortalités dues aux canicules.."
-En marge de Copenhague
- Comment les entreprises profitent de Copenhague
-Copenhague 2009: quels enjeux?

-Prophétisme écologique?-
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Plus vert que vert-__ Ecologie et société de coopération-__Pour un "localisme" ouvert-__G8 : Ecobusiness ?- __Développement durable ou décroissance soutenable ?

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Climat et Lobbying : Ramifications françaises:
"Mythes écologiques, version anglaiseEn 2004 l’International Policy Network, une organisation lobbyiste britannique, reprend la thématique des mythes environnementaux, si chère à Fred Singer et publie « Environment & Health : Myths & Realities » (Environnement et Santé : Mythes et Réalités). Notons au passage que IPN est un nom de marque. La raison sociale réelle de cette organisation est Atlas Economic Research Foundation UK, identique au think tank de Fairfax qui a généreusement hébergé gratuitement le SEPP en 1995. IPN est financé à 75% par les entreprises, avec 450 000 livres sur les 600 000 livres de son budget total 2001. .___Entre 1998 et 2005, IPN a reçu du pétrolier ExxonMobil 295 000 dollars, dont 45 000 en 2004 spécifiquement destinés à soutenir son action sur les « questions du changement climatique et de l’énergie ».___En 2005, la contribution d’ExxonMobil représentait de l’ordre de 30% du budget total de l’IPN. __Le communiqué de presse d’IPN [3]énumère les thèmes abordés : Les pesticides sont bénéfiques pour l’homme ---- La dangerosité des produits chimiques perturbateurs endocriniens (qui modifient l’équilibre hormonal et les fonctions reproductives) n’est pas établie. -(Sur l’état des connaissances scientifiques en la matière, voir Wikipedia Modulateur Endocrinien)__Les nitrates ne sont pas dangereux pour la santé humaine__Les efforts visant à prévenir les irradiations à bas niveau sont inutiles. __ Les craintes sur la toxicité de la dioxine sont totalement injustifiées. __Le réchauffement climatique aura des effets bénéfiques et l’on ne doit pas s’inquiéter d’éventuelles surmortalités dues aux canicules....."

-Fred Singer, l’étrange référence de Vincent Courtillot et Claude Allègre

-Climato-sceptiques : Fred Singer, lobbyiste professionnel__>> Fred Singer, « Prix Nobel » ?

-La Servitude Climatique : un livre qui tombe à pic - AgoraVox
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- -L’offensive libertarienne contre le Giec n’est pas dénuée d’arrière-pensées et d’appuis financiers:
"... l’Institut de physique du globe et membre de l’Académie des sciences, proche de Claude Allègre( Il)vient de publier un livre, Nouveau Voyage au centre de la terre, où il veut tisser des liens entre géologie et climat. A l’occasion du sommet de Copenhague, France Culture (l’émission « Science publique ») l’invite pour exposer son point de vue : ce n’est pas le CO2 mais le soleil qui joue un rôle majeur dans le changement climatique. Selon lui, comme il s’en explique dans une vidéo promotionnelle (voir ci-dessous) tournée par son éditeur, Odile Jacob : « Au lieu que le gaz carbonique soit le premier effet sur le climat, et le soleil un petit effet, c’est peut-être le contraire. C’est l’hypothèse que nous faisons. » Il croit savoir que « le réchauffement climatique ne se poursuit pas, il s’est interrompu depuis dix ans » et que « pour l’instant les prévisions qui associaient à la température, non pas le soleil, mais le gaz carbonique, se trompent beaucoup. » Une analyse très contestée par ses pairs, sur le fond et sur la forme (la parution d’un article dans une revue scientifique tronquant des données, voir ici les articles de Sylvestre Huet dans son blog Science 2 et ceux du site realclimate, ici et là, sur cette ténébreuse affaire)
Sur quels travaux de recherche s’appuie Vincent Courtillot pour relativiser à ce point le rôle du carbone dans la crise climatique ? Dans cette vidéo, il cite deux sources
: Richard Lindzen, « climatologue très célèbre du MIT (Massachusetts Institute of Technology) », et Nicola Scafetta, « physicien du soleil reconnu ». Qui sont ces deux chercheurs américains ? En les pistant sur internet, on retrouve leurs traces dans les publications du Heartland Institute, un think tank dédié à « la découverte, le développement et la promotion des solutions du libre marché aux problèmes économiques et sociaux ». Par exemple, en matière d’éducation, d’assurance-santé, de protection de l’environnement et de privatisation des services publics.____
Richard Lindzen a participé au printemps dernier à une conférence « internationale » du Heartland Institute à New York sur le changement climatique (voir ici comment le Heartland Institute organise ses « conférences internationales »). C’est un scientifique reconnu, quoique « de plus en plus idéologique »

C’est au nom de l’éthique scientifique du doute et de la vérification empirique des faits que les climato-sceptiques aiment justifier leur démarche : ne pas prendre les conclusions du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour acquises, toujours les remettre en cause et douter du rôle du CO2 dans le réchauffement de la planète. Ils oublient le plus souvent de se livrer au même exercice d’autocritique. C’est dommage car il y a beaucoup à apprendre en fouillant les données qu’ils citent pour étayer leurs hypothèses....__________Nicola Scafetta est statisticien à Duke University, et l’un des auteurs du rapport que le think tank a publié pour contrer le Giec et se moquer du panel de chercheurs de l’ONU : « Climate change reconsidered », signé par le NIPCC (« non governemental international panel on climate change »), acronyme en forme de jeu de mots car en anglais le Giec se dit « IPCC ». Epais document de plus de 700 pages, ce texte s’attache à réfuter les méthodes de calcul et les conclusions du Giec. C’est une bible pour les climato-sceptiques, parue en juin dernier, en plein débat parlementaire américain sur la loi sur le climat. Les liens de ces deux scientifiques américains avec le think tank sont donc récents, et précèdent la parution du livre de Vincent Courtillot – sorti en septembre 2009. Sur sa page personnelle, Nicola Scafetta cite le « non-rapport du GIEC » en première ligne de ses publications.
Pour être complet, il faut ajouter que les articles de Nicola Scafetta font l’objet de vigoureuses critiques et même de réfutations de la part de ses pairs. Les auteurs du modèle permettant de mesurer l’éclairement solaire que le statisticien utilise dans un récent article ont rejeté ses conclusions. Et contesté l’usage qu’il fait de leurs calculs. Il continue pourtant de publier dans les revues scientifiques, et pas les plus mauvaises.
*Amiante, plomb, PCB... : des dangers « exagérés »
En fouillant le site du Heartland Institute, on trouve des choses encore plus intéressantes. La relativisation, par exemple, des effets nocifs sur la santé de l’amiante, du plomb, du mercure, des pesticides, du PCB, des perturbateurs endocriniens... « Dans chaque cas, de nouvelles recherches ont prouvé que les menaces avaient été beaucoup exagérées. » Résultat, fort regretté par les lobbyistes : « Le coût des politiques publiques adoptées a de loin dépassé leur intérêt. » En pleine bataille juridique des victimes de l’amiante ou des pesticides de par le monde pour défendre leurs droits, le think tank choisit le camp des pollueurs.
Nombreux sont les domaines couverts par le think tank : l’éducation, l’environnement, l’assurance-santé... et le tabac. Chercher l’erreur. Avec un axe majeur de travail sur ce dernier sujet : dénoncer « l’exagération des groupes anti-tabac ». Joseph Bast, président du Heartland Institute, a publié un livre sur le sujet élégamment intitulé : Please don’t poop in my salad (« S’il vous plaît, ne chiez pas dans ma salade »), pour dénoncer l’excès de taxe sur les cigarettes. L’ouvrage est préfacé par Joel Sherman, président de Nat Sherman International, fabricant de cigares et de cigarettes de luxe. Des centaines d’exemplaires en ont été distribués aux marchands de tabac de la région de Chicago, nous apprend encore le site. Un livre anti-taxation du tabac préfacé par un fabricant de cigarettes... on n’est pas loin du dossier de presse savamment enrobé.
La vitrine web du centre ne nous dit rien sur les financements du Heartland Institute. C’est ailleurs qu’il faut aller voir : sur sourcewatch.org, site consacré au décryptage des groupes de pression américains. Les enquêteurs de Sourcewatch ont eu la bonne idée de jeter un œil à un rapport budgétaire interne de Philip Morris. On y découvre qu’en 1995, le fabricant de tabac finançait Heartland Institute pour les aider à toucher l’opinion publique. Résultat : 25.000 dollars de subventions en 1993, 65.000 en 1995, 50.000 en 1996, idem en 1997 et 1998. Un ancien membre du conseil d’administration du think tank, Roy E. Marden, dirigeait les affaires industrielles de Philip Morris jusqu’en mai 2003, où il s’occupait notamment de lobbying.
________________________Autre contributeur de choc aux activités du Heartland Institute : ExxonMobil. Selon des données de Greenpeace, le think tank a reçu 676.500 dollars du groupe pétrolier entre 1998 et 2006. Précision de la multinationale : Exxon ne les finance plus depuis 2006. Ce qui confirme bien qu’il les finançait avant. Difficile ensuite de croire à l’autonomie scientifique et à l’intégrité intellectuelle du centre.
Enrôlé comme agent promoteur de ses sponsors, à l’origine d’un discours anti-protection sociale et environnementale, le Heartland Institute a tous les attributs d’un lobby industriel déguisé sous un vernis pseudo-scientifique. Cela ne suffit pas en soi à discréditer scientifiquement ce que ses auteurs et contributeurs produisent. Mais il y a de quoi jeter la suspicion sur le sérieux des publications du Heartland. Le think tank n’a rien d’un centre de recherche soumis aux règles académiques de la bonne foi et de la vérification des faits. C’est une structure politique avide d’agit-prop libertarienne. Or à l’évidence, Vincent Courtillot puise dans cette littérature pour appuyer sa contestation du rôle du CO2 dans le changement climatique. Sans expliquer la nature idéologique et biaisée de ses sources, il induit en erreur son public. Et offre, indirectement, au Heartland Institute un écho et une influence inédits dans l’Hexagone.
L’affaire dite du climategate met aujourd’hui en cause les méthodes de calcul du Giec. A quand une véritable contre-expertise des climato-sceptiques ?
"(Mediapart)

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